jeudi 22 juin 2017

22 juin 2017, Plaine St-Denis, musique mixte à la MSH

Pour oublier la chaleur, je me glisse à la Maison des Sciences de l'Homme, où a lieu un concert de l'atelier de composition de l'Université Paris 8. Tout le monde semble un peu fatigué, pas par la fête de la musique de la veille, mais par une nuit de canicule incroyable. 
Quatre musicien-ne, de l'ensemble Sillages, interprètent les morceaux de 14 étudiant-e-s de licence, Master et doctorat en "composition instrumentale et mixtes". Musique mixte signifie musique électronique et interprétation sur scène synchronisées. L'expression de musique contemporaine est aussi employée par les professeurs. La formation et la recherche se font dans la création.
Par ailleurs, le son est aussi parfait ou presque. J'avais su lors d'un autre concert que cette salle comporte un système d'enceintes spécialement adapté à la musique informatique, dans lequel le son numérisé se réparti constamment vers les enceintes au travers d'un réseau local et au travers de trames dans un protocole adapté. 
Neuf compositeurs utilisent les logiciels du Mac installé au milieu du public, sans quasiment rien toucher. Tout est déjà enregistré. Ils et elles surveillent et gardent un œil sur les partitions. Concernant le résultat niveau musique, j'ai un avis mitigé, certains morceaux me plaisent et d'autres non. Ce sont des étudiant-e-s de haut niveau qui doivent aussi gérer des contraintes, par exemple, en n'ayant pas vraiment le choix des instruments, je suppose, alors que la création est facilitée par une plus grande liberté.
Régis Marzin, 22 juin 17, 19h27

dimanche 18 juin 2017

17 et 18 juin 2017, Montreuil, Festival Ta Parole

Cette semaine à Montreuil et le week-end, à la Parole errante, se déroule la 15ème édition du Festival Ta Parole. Le plus célèbre des lieux militants d’Ile-de-France est en danger, après le décès d’Armand Gatti. Fin 2017, l’administrateur qui travaillait avec le metteur-en-scène partira. Un collectif se bat pour que la Parole errante puisse conserver son âme actuelle. Un combat de plus à suivre…
Le samedi, en arrivant, j’écoute Camille Hardouin. La chanteuse est tellement heureuse d’être là, qu’elle a noté sur son bras les noms de tous les bénévoles à remercier, en commençant par Roxanne et Nicolas qui font la programmation.
La Green Box est une roulotte de « philosophes saltimbanques » dans ‘l’Homme qui rit’, un texte de Victor Hugo qui a marqué Florent Vintrigner à ses débuts au Théâtre du fil, avant La Rue Kétanou. Le compositeur est sur scène avec Benoît Laur aux percussions, au banjo et à la guitare et avec Arnaud Viala au son et à « la réalisation sonore ». Tous les textes sont de Victor Hugo. Le spectacle est un petit bijou de perfection sereine.
Comment ne pas être pris par un peu de nostalgie en retrouvant Christophe Miossec sur scène, quand on l’a suivi à la bretonne sur les premiers albums ? Le style est toujours celui d’une musique qui hésite à accélérer vers le rock bruyant pour mieux laisser la place au texte.
Le dimanche, je démarre avec Barbara Weldens, dont j’apprécie certaines paroles féministes. Un moment, elle se lance dans le public, y chante debout sur une chaise, y fait même une pause pour écouter ses deux acolytes. La photo n’est pas nette mais comme j’apprécie ce moment.
Mon côté Punk, c’est encore un ancien de la Rue Kétanou, Mourad Musset accompagné deux autres chanteur-se-s, Loraine Ritmanic et un troisième larron à l’humour détonant. Il fait chaud alors, de plus en plus chaud et quand le show se termine sur « C’est mon côté punk », l’ambiance explose.
Christian Olivier arrive ensuite et repose l’ambiance en démarrant calmement par quelques textes bien sentis. Malgré les reprises des Têtes raides, on comprend vite que cela n’a rien à voir. « Il y a beaucoup de guitares et peu de chanteurs » Les guitaristes sont Daniel Jamet, souvenez-vous, de la Mano Negra, de Desert Rebel, de Pause, à gauche, et Pierre-Antoine Combard, alias Peter, à droite. Il y a aussi à la basse Pilou Basset, et à la batterie, je ne sais pas… Comment dire ? J’aime bien cette musique, çà décolle vraiment à la fin… et cette modeste photo brute de fonderie commence à exprimer quelque chose de la hauteur de la chose.
Quand on sort ensuite de la salle, il devrait faire nuit, mais non. Dans la cour pleine de paille, voilà les Balochiens, qui sont un moment accompagné-e-s par Lise Martin. On touche sans doute alors à l’esprit du festival, entre les crêpes, la bière et cette année, les frites. Les spectacles se terminent en douceur après une édition musicalement très riche.
Régis Marzin,
Article écrit et publié le 20 juin 2017

samedi 17 juin 2017

17 juin 2016, Paris, Gabon et Congo Brazzaville au Trocadéro

Ce samedi, au Trocadéro à Paris, gabonais-es et congolais-es manifestent les un-e-s à côté des autres sur le parvis. Les gabonais-e-s, sur la photo, qui y viennent chaque samedi depuis septembre, dansent avant de partir une nouvelle fois vers l'ambassade du Gabon.
Les congolais-es sont moins nombreux-ses malgré la gravité de la situation. L'intensité du conflit dans le Pool augmente depuis quelques jours et la mascarade électorale des législatives du 16 juillet se rapproche. La Fédération de l'opposition congolaise et son représentant Joseph Ouabari Mariotti "dénoncent les élections et le système électoral, le recensement pas refait, le découpage électoral déséquilibré, le fichier électoral incorrect", parce que Denis Sassou Nguesso va "désigner les députés". Le boycott sera donc maximum. 
Joseph Ouabari Mariotti précise que "Denis Sassou Nguesso est dans une logique de consolidation de son coup d'Etat électoral, commencé par le référendum, qui passe par le hold-up et qu'il essaye de terminer par le leg du pouvoir à son fils Denis Christel Sassou Nguesso, ce qui ne se fera jamais". Sassou favorise son fils surnommé "Kiki" aux dépends de son parti, le PCT, en mettant en avant le réseau associatif de ce fils. Il continuera pendant les sénatoriales et les élections locales.
En ce moment, les congolais sont également scandalisés par la "position" des Nations-Unies, qui est apparue lors de l'interview par RFI du représentant spécial du secrétaire général des Nations-unies pour l'Afrique centrale, le Guinéen François Louncény Fall. Celui-ci a évoqué 81 000 déplacés dans le Pool, sans parler d'action urgente nécessaire de l'Onu. Il a surtout critiqué les opposants en considérant que "Chaque fois qu’un gouvernement tend la main à l’opposition pour le dialogue, il faudrait que l’opposition saisisse cette occasion", ce qui est scandaleux de la part d'un envoyé de l'Onu, comme l'a justement remarqué la coalition congolaise de la société civile Tournons la Page.
François Louncény Fall est par ailleurs l'ancien Ministre des affaires étrangères d'Alpha Condé entre 2012 et 2016. Au Congo Brazzaville, Alpha Condé est considéré comme un grand ami de Sassou Nguesso. Comme lors du massacre et du coup d'Etat électoral, quand Abdoulaye Bathily représentait l'Onu et n'a rien fait, Onu et Ua sont actuellement très favorables au dictateur le plus violent des 20 ex-colonies françaises. Le Congo Brazzaville est abandonné à son sort, tandis que la production de pétrole continue.
Régis Marzin, écrit et publié le 19 juin 2017