La journée d'étude organisée par la commission
Transnationale Europe Ecologie Les Verts, le samedi 22 octobre, à la Mairie du
2e arrondissement de Paris, s’intitule "Quelle politique étrangère et de sécurité écologiste ?". Les 3
premières parties sont consacrées aux 3 thèmes suivants : ‘Un ministre délégué écologiste au
Développement : quel bilan ?’, ‘Vers une justice environnementale
internationale ?’, ‘Quelle ambition écologiste pour les entreprises
françaises et européennes implantées à l’international ?’. Des
propositions sont discutées pour enrichir le programme du parti en vue des
élections de 2017.
J’arrive pour la 4e et dernière partie ‘Vers
une Green Defense européenne’. Les intervenants sont Félix Blanc, enseignant-chercheur du Centre
Raymond Aron de l’EHESS (à droite), contributeur du ‘Livre Vert de la Défense’ (Sénat / EELV, 2014) et Ben Cramer, auteur de ‘Guerre et paix… et
écologie’ (Yves Michel, 2014) (au centre). La conférence-débat est
animée par Abdessalam
Kleiche, co-responsable de la commission Transnationale d’EELV.
Les propositions abordées par Félix Blanc visent surtout
à intégrer une dimension environnementale dans une politique de défense, comme
par exemple avec l’idée des Casques Verts, ou des Ecocides. Il propose de
parler de ‘Green peace’, une ‘paix verte’ ou plutôt un système
de paix durable »
Ben Cramer commence par évoquer « l’impact des
militaires dans une société en militarisation » puis « l’impact de la
fabrication de l’armement par le complexe militaro-industriel», alors que les « frontières
entre guerre et paix ou entre défense intérieure et extérieure » s’estompent.
Il revient plusieurs fois sur l’armée américaine puisque le « Pentagone
est le numéro 1 des pollueurs ». Il cite le PDG de la société d’armement
française DCNS qui voit un « retour des Etats puissances » qui
achètent l’essentiel des armes du marché. Il propose de « démocratiser la
défense » pour pouvoir faire un « désarmement ».
Le débat avec la salle est un peu court pour un
sujet trop vaste. Des bonnes questions sont posées mais dans trop de directions
dispersées. Il manque de référence géographique précise et de distinction
entre court et long terme. Il est difficile de sentir la cohérence globale des
propositions. Cela me donne envie de classer, de commencer par séparer les
propositions pour la France, l’Union européenne et les Nations Unies.
En ce qui concerne la politique européenne en
Afrique, je distingue régulièrement 3 grands domaines (voir mon dossier de
mars 2015 ‘Union
européenne et élections en Afrique en 2015 et 2016 relancer
la relation Europe – Afrique par un soutien accru a la démocratisation’): ‘Gouvernance, démocratie, état de droit’, ‘Economie, développement’ et ‘Défense,
paix et sécurité’. Au niveau des interventions militaires, pour obtenir une
solution durable, les enjeux sont beaucoup dans l'interfaçage et les relations
entre les 3 domaines, l’équilibre entre les domaines, souvent mais pas
toujours. Si un des domaines n’est pas évoqué dans les discours officiels, c’est
qu’il y a une raison à expliciter.
‘Ecologie et environnement’ peuvent former un
quatrième domaine à partir du moment où l’on se focalise sur ces aspects. Envisager
une ‘politique militaire française et européenne écologique’ revient à
construire la relation entre des pôles ‘Défense, paix et sécurité’ et ‘Ecologie
et environnement’, en recherchant ce qui est à l’intersection et ce qui n’est
pas à l’intersection, tout en gardant de vue le reste du cadre, c’est-à-dire les
relations avec des propositions qui concernent les deux autres pôles ‘Gouvernance,
démocratie, état de droit’ et ‘Economie, développement’, pour rechercher des
nouvelles solutions sans risquer de perdre en cohérence d’ensemble et en acquis
historiques.
Régis Marzin, écrit et publié le 24 octobre 2016
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