lundi 25 mars 2013

24 mars 2013, Ile-St-Denis, Effet de CER

A force d'attendre la fin de l'hiver, on finit par avoir envie de nature, de soleil, et d'écologie. Je rejoins donc l'Ile-Saint-Denis, pour assister à la fin du festival 'Effet de CER'. J'arrive pour le débat 'Nourrir la ville en circuit court', avec Evelyne Gatineau d'Ecobox, Frédérique Basset de Graine de Jardin, l'animateur Jérôme Gleize, Nicolas Bel d'Agro Paris Tech, Fabienne Giboudeaux adjointe au Maire de Paris chargée des espaces verts. La discussion revient beaucoup sur les jardins dans les villes, et en particulier sur les toits. J'apprends que l'essentiel de la pollution transmise par la nourriture provient de la terre et pas de l'air, l'air très pollué étant dangereux à respirer, et que les jardins en villes ne posent pas de problème lié à la pollution de l'environnement si la terre est propre. Les différents types de jardins sont décrits. Dans le débat suivant, un architecte précisera qu'il  est possible de construire des immeubles avec une serre au dernier étage. Un adjoint écologiste du 18e arrondissement à Paris, se bat pour un immense jardin de 5000m2 sur le toit d'une société. Les toits doivent supporter un certain nombre de kilo au m2 par exemple 700kilos au m2 pour celui-là. Il y a beaucoup de résistances culturo-administratives qui freinent les projets. D'autres initiatives sont évoqués autour des arbres fruitiers, de bacs déposés un peu partout, comme en ce moment dans les Yvelines. Un jardin en ville, c'est aussi des activités collectives et la vie de quartier qui décolle. De manière plus globale, les terres agricoles sont à défendre en Ile-de-France. Après ce débat, le film sur les villes en transition, 'In transition 2.0', est très décevant, alors que le thème est important et que beaucoup de sujets abordés sont essentiels, en particulier la transition énergétique et la réflexion entre local et global, entre vie sociale et vie économique au travers de la réflexion et de l'action sur l'environnement. L'alimentation revient toujours comme sujet qui mobilise le plus.

dimanche 24 mars 2013

23 mars 2013, Lille, Ingénieurs Sans Frontières

Je passe une très belle journée à Lille avec Ingénieurs Sans Frontières. C'est la 3e fois que je participe à leurs Journées Nationales pour parler de politique africaine, et cette fois j'arrive assez tôt pour participer aux ateliers précédents. Après la conception de schémas heuristiques autour de la question 'Pourquoi mon ordinateur portable ne dure-t-il que 3 ans ?' sur l'obsolescence programmée, nous passons à un autre atelier sur de nouvelles questions issues de cette première question. Je choisis la table 'Le progrès technologique est-il durable?', et nous réfléchissons aux problèmes, à l'idéal, et à des solutions concrètes. J'ai l'impression que la réflexion d'ISF a muri depuis 2 ans, que les aspects politiques dérangent moins, et que c'est très bien organisé cette année. Je suis aussi plus à l'aise que les fois précédentes. Ensuite, c'est mon atelier et 1h30 de discussion tambours battants. Les projets d'ISF concernent beaucoup le Cameroun, un peu le Burkina Faso, le Sénégal, le Togo. Je réponds aux questions sur les contextes politiques nationaux dans lesquels se placent leurs projets, en mettant l'accent sur la politique française, la politique européenne, les dictatures, les processus de démocratisation difficiles, la guerre au Mali et ses conséquences. Comme avec les autres étudiant-e-s, les questions sont souvent plus pertinentes que dans des débats publics classiques, parce que, sans doute, les étudiant-e-s essayent de vraiment bien comprendre les choses en raccordant les éléments logiquement, en exigeant une meilleure cohérence du discours. Par ailleurs, ils et elles thésaurisent, semblent sérieux-se-s dans les prises de notes et comptes-rendus pour essayer de progresser. A suivre...

samedi 16 mars 2013

16 mars 2013, St-Denis, rroms du 93: quelles solutions ?

Le réseau 1427, La voix des Rroms et la Ligne 13 organisent la soirée d’ouverture de la quinzaine antiraciste et solidaire à Saint-Denis, sur le thème « Rroms à Saint-Denis et en Île-de-France : quelles solutions pour quels problèmes ? ». Laure Labrosse, Saimir Mile, le président de « la Voix des Rroms » et Agnès Cluzel présentent la situation à Saint-Denis et à au niveau national. L'actualité de St-Denis, du département et du pays se télescopent. Beaucoup de choses intéressantes sont dites, et les réflexions vont plus loin que d'habitude, entre les questions pratiques et les questions politiques. La scolarisation des enfants revient souvent dans le débat. Les positions ne sont pas idéologiques mais très pragmatiques. Niveau local, il faut faire avec la situation existante même si ce n'est pas simple. Niveau national, le manque de solidarité est évident et dramatique, et avec un ministre de l'intérieur qui dérape maintenant autant que Sarkozy, rien ne va plus.
J'expose quelques photos issue de ma série sur la culture rrom en Sene-Saint-Denis.
Après le débat, c'est une nouvelle fois le show de Chavé Sumnakuné. Ils et elles progressent chaque fois et cela laisse les spectateur-trice-s bouche bée. Ca va très vite, et, j'ai à peine le temps de sentir l'ambiance que le spectacle se termine.

16 mars 2013, Aubervilliers, 3 semaines après l'incendie

L'incendie du campement rrom à la limite d'Aubervilliers et de Plaine-Saint-Denis, au carrefour des rues Germaine Tillion et des Fillettes, près du nouveau métro Front Populaire, a eu lieu le 22 février. Le jour-même, j'y étais allé trop tard, il faisait déjà nuit et la police bouclait tout le quartier. Depuis, je n'avais pas eu le temps de revenir et j'avais l'idée de prendre des photos depuis le bus 'navette' du nouveau métro. De grandes palissades cachent les restes du campement, les baraques et les véhicules brûlés. Il ne reste plus rien des grands hangars à côté. Le 25 février, le maire de Saint-Denis publiait un communiqué 'Incendie d’un bidonville : la résorption par l’Etat ne peut plus attendre' qui demandait au gouvernement "l'évacuation les bidonvilles dangereux" et "des mesures d’urgence d’hébergement par réquisition de terrains ou dans le patrimoine immobilier de l’Etat". Le 8 mars, deux des 7 campements de Saint-Denis ont été évacués et détruits. Le 14 mars, le ministre de l'intérieur a dérapé à la manière de Sarkozy : « Des familles sont désireuses de s’intégrer, mais elles sont une minorité », et, « Les Roms ont vocation à rester en Roumanie, ou à y retourner. » (phrase qu’il attribue au Premier ministre roumain), ce qui a évidemment provoqué des réactions contre les discriminations du ministre. Celui-ci préfère cacher l'absence de mise en œuvre de solutions pratiques par des propos qui créent des polémiques dilatoires. En attendant, des expulsions sont effectuées sans relogement et sans diagnostic social réel. Toujours le 14 mars, cette fois dans le Figaro, comme le souligne la voix des rroms, M. Valls insinue que l'incendie était d'origine criminel en déclarant "Implantés en bordure de quartiers populaires déjà percutés par la crise, ils sont à l’origine de problèmes de cohabitation qui prennent des formes parfois inquiétantes comme en témoignent les incendies constatés la semaine dernière à Aubervilliers et Sarcelles.” Il en a trop dit, pour ne pas avoir à mieux s'expliquer, parce que, nous ne sommes pas au Togo, le pays des mascarades judiciaires autour des incendies.

16 mars 2013, Paris, manifestion pour Djibouti, et la Guinée

Cette photo est plus pour l'anecdote. En arrivant sur la place Edouard Herriot, près de l'Assemblée Nationale, pour une manifestation contre le hold-up électoral à Djibouti, je découvre des manifestant-e-s guinéen-ne-s, eux-elles-aussi inquiets devant l'organisation des législatives en Guinée Conakry qui dégénère, et des manifestant-e-s malien-ne-s satisfait-e-s de l'intervention française au Mali. Les djiboutien-ne-s ont eu droit un instant au micro des malien-ne-s, mais les messages ne correspondaient pas, puisque la diplomatie française reste silencieuse face à la mascarade électorale à l'ombre de la base militaire à Djibouti, et que le dictateur djiboutien, IOGuelleh, profite de la guerre au Mali, des regards focalisés sur le Mali, comme plusieurs dictateurs des ex-colonies françaises pour accentuer la répression. La préfecture n'a même pas prévenu les organisateur-trice-s que plusieurs manifestations étaient prévu-e-s au même moment et au même endroit, ce qui en pratique, revient à rendre inaudible les messages. C'est aussi dommage que les informations n'aient pas correctement circulé entre les réseaux de diaspora surtout djiboutienne et guinéenne puisque ces 2 manifestations étaient sur des législatives en Afrique. Enfin vers 17h30 arrivaient les sans-papiers pour une 4e manifestation prévue à 18h.

samedi 9 mars 2013

9 mars 2013, Aubervilliers, festival au féminin

En venant au festival international au féminin d’Aubervilliers, je me suis trompé. A force de lire les articles sur l'actualité de la guerre sans bien noter les choses sur mon agenda, j'avais imaginé qu'il y avait des débats sur la situation politique et militaire au Mali, et en fait, je suis arrivé dans une soirée de concert, dédié aux femmes du Nord Mali, et comme la journée a commencé à midi et que j'arrive à 21h30, les discours sur la situation au Mali sont terminés depuis longtemps. J'entends juste Miss France-Mali sur le sujet. Je pensais venir pour discuter de l'Afrique et du Mali, et je me trouve de nouveau à prendre des photos de musique, ce qui est bien agréable. J'oublie ainsi mes réunions sérieuses de l'après-midi. L'association Kolomba basée à Aubervilliers et à Bamako qui lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles organise l'événement. Parmi les artistes, il y a, selon le programme, Safi Diabate, Assi Diabate et la Compagnie des Tambours Lingueurs, la chanteuse Fantani Touré et ses invités. Et j'entends d'autres noms, dont Mme Coulibaly pour une des autres chanteuses. L'espace Fraternité est un espace merveilleux parce que la scène est très proche du public, que le décor est très chaleureux. Une fois de plus l'ambiance est là, les musicien-ne-s et chanteur-se-s sont heureux-ses et s'éclatent, et tout le monde est aux anges. C'est aussi une manière de faire vivre Aubervilliers, de se faire se rencontrer les gens.Ce soir, il y a une chose en plus, sans doute, c'est encore plus de liberté de ton et d'expression, de liberté qui touche la relation entre les hommes et les femmes, et la relation entre les générations. Il se poursuit quelque chose de fort après la soirée Orient de velours du 9 février, qui allait aussi dans ce sens.