samedi 29 décembre 2012

21 décembre, Aubervilliers: Front Populaire ?

On l'a attendu un certain temps, et, il faudra encore attendre un peu pour le métro à la mairie d'Aubervilliers en 2017. En maintenant, c'est la fête! Je découvre dans la joie et la bonne humeur, la navette 512 jusqu'à la nouvelle station puis le nouveau tronçon jusqu'à la porte de la Chapelle. Je gagne peu de temps pour rejoindre le 18e. Il me faudra refaire plein de calculs de temps de trajet. "Front Populaire", c'est joli comme nom. Est-ce que c'est 'populaire' pour qu'Aubervilliers soit plus populaire ou moins populaire ? Au ciné-club de mon lycée, le prof nous avait dit que c'était les gens riches qui aimaient les films de Charlot. Alors ? On nous annonce, pour oublier les difficultés du centre commercial pas très loin de là:  du logement neuf en grand nombre, des sièges d'entreprises, une piscine olympique, le grandiose campus Condorcet, et, l'expulsion des rroms à côté...

mercredi 19 décembre 2012

19 décembre 2012, St-Ouen, Islande Année 0*

Je suis curieux de savoir ce qui s'est passé en Islande depuis la crise financière de 2008. Le film de de Sigurdur Magnusson,  et,  je suppose, Armande Chollat-Namyh, s'intitule "Islande, année zéro" et la projection-débat est organisée par Cinéma 93. C'est un très beau film, au niveau photographie, d'une grande sensibilité dans les interviews des islandais-es. Iles elles sont désemparée-s devant des changements économiques qu'ils et elles ne maîtrisent pas et qui les accablent. Au-delà des difficultés, face au chômage, aux économies évanouies, n'est-ce pas, plus que la culpabilité, une blessure narcissique qui touche un peuple toujours un peu viking dans l'âme ? Je profite du film et du pot qui suit pour découvrir un nouveau lieu, Commune Image, à Saint-Ouen, lieu, qui, comme le Comptoir Général, appartient à Olivier Laffon.

mardi 18 décembre 2012

18 décembre 2012, Fête reconnaissance 17 0ctobre 1961..

Ce soir c'est la fête ! ... la fête de la reconnaissance du 17 0ctobre 1961 et de la fraternité franco-algérienne, au Cabaret Sauvage du Parc de la Villette, organisée par Au nom de la Mémoire et Médiapart. Autant dire que c'est d'abord un rendez-vous militant, et que le but n'est pas d'encenser François Hollande ! Son geste symbolique de reconnaissance sous forme de communiqué minimaliste de l'Elysée est symboliquement important, mais il reste beaucoup à faire: donner l'accès à toutes les archives, et reconnaître l'ensemble des crimes coloniaux en Algérie de 1830 à 1962. C'est Olivier Lecour-Grandmaison, qui n'est pas là ce soir, qui résume le mieux le sentiment général dans sa tribune. François Hollande doit être en Algérie le lendemain, et, c'est le moment de lui faire passer le message. 800 personnes sont dans la salle. La mobilisation est toujours là, 51 ans après les faits. La peur de déplaire à l'armée française et la police française du Parti Socialiste m'impressionne: mais quel est donc le cercle vicieux qui les tient tous ? Chaque génération qui arrive, qui découvre les institutions dans un état donné, ne peut comprendre les horreurs du passé. Les crimes eux-mêmes mais aussi l'horreur du silence, du déni, l'obstruction de la justice, la répression des victimes, sont inconcevables au présent parce qu'il y a déjà eu des progrès et que ces progrès font considérer comme inadmissible des faits et méthodes qui furent auparavant admis par obligation. La salle écoute avec attention le récit de 50 ans de luttes, de rapport de force. Jusqu'en 1981, Maurice Papon était toujours ministre. Le crime des algérien-ne-s assassinés par la police parisienne le 17 octobre 61 est un crime d'état, contre l'humanité, qui sera reconnu comme tel, imprescriptible, et ne peut conduire un jour ou l'autre qu'à la vérité entière, incluant la vérité sur les actes de ceux et celles qui firent obstruction à la vérité et la justice. Mais qui veut la vérité ?
Les intervenant-e-s se succèdent à la tribune, en alternance avec les intermèdes musicaux: un groupe de femmes dont je n'ai pas le nom, Elnour, Idir, Serge Guérin, Frédo des Ogres de Barback et Akli D, HK et les déserteurs. Le premier panel que j'entends regroupe Jean-Luc Einaudi et Didier Daeninckx, entre les 2 modérateurs de la soirée, Mehdi Lalloui et Edwy Plenel. L'historique du combat est rappelé, il s'est accéléré avec le travail de Jean-Luc Einaudi, l'historien, et Didier Daeninckx, l'écrivain d'Aubervilliers. Mon voisin raconte l'histoire de la fille de 15 ans dont le corps a été retrouvé dans le canal St-Denis, dans une des écluses d'Aubervilliers. Pour moi, c'est essentiel d'écouter ce témoignage, de cet homme que je croise souvent dans la rue, signe du lien étroit entre littérature, écriture et engagement politique, en rapport avec un espace physique. Un autre panel rassemble les partis politiques: Europe Ecologie les Verts, et le Parti de Gauche, et des membres du PS très impliqués. Le PS apparaît très divisé sur le colonialisme et le néocolonialisme: en silence, réformateurs et conservateurs continuent de s'affronter, et le rôle des associations et militant-e-s est sans doute de faire bouger la frontière pour essayer de faire basculer le parti dans la modernité et le respect des droits humains.
Parmi les discours, je remarque celui très offensif de la seule femme qui intervienne, au nom d'une association pour les femmes en Algérie. Elle dénonce le code de la famille, qui fait des femmes algériennes des "mineures", l'instrumentalisation de l'islam pour des visées politiques, les autocrates, les intégristes "modérés" qui appliqueraient "modérément" les mêmes discriminations, et pourraient ainsi être bien vus à l'étranger.
 Idir est là aussi. C'est extrêmement beau. Quand il lève les bras, c'est juste pour les youyous.
A la fin, HK et les déserteurs commencent par la chanson de Boris Vian, et enchaînent ensuite des classiques de la chanson française, pour finir sur le très fameux "On lâche rien" dont je ne me lasse jamais.

lundi 17 décembre 2012

17 décembre 2012, Aubervilliers, concept et expérience


Je viens dire au revoir à Luca pour sa dernière d'Illegal Cinéma, aux Laboratoires. Il passe ce soir du statut d'animateur à celui de 'programmeur' bénévole et a choisi 4 courts-métrage autour du thème de la conversation. L'expérience autour du concept connaît ainsi un nouvel essai, et dans cette itération, un acteur structurant de l'expérience a bougé. Comme chaque fois, le débat est un peu "sur le fil", et encore un peu plus ce soir, car, le thème de la conversation pourrait permettre une mise en abime du concept de ce rendez-vous régulier. Que cherchons nous en venant voir ces films et en nous mettant en cercle pour discuter ensuite ? sommes-nous en recherche du thème qui réunit les films ? ou qui nous réunit? de la raison qui fonde le thème? de la justification d'être là ? ou sommes-nous là juste pour être là ? et converser ? quelle règles de conversation appliquons-nous? quelle légitimité a la parole de l'individu dans le groupe? qu'est-ce qui relie l'espace et le temps dans cette expérience ? et en général? Le débat en reste aux films, sans méta-discours. Moi-même, je me tais jusqu'au bout, et j'observe. La lumière blanche des projecteurs de la salle de spectacle, se pose sur les vêtements, les peaux, les cheveux, et fait ressortir les individualités apparentes. Bonne nouvelle! l'expérience continuera en 2013 avec quelques modifications dans les règles, une fois tous les 15 jours au lieu d'une fois par semaine, et pour le lieu, en alternance entre la salle aux rideaux noirs et d'autres lieux.

jeudi 13 décembre 2012

13 décembre 2012, colloque CPI et génocide du Rwanda

J'arrive à l'Ecole Normale Supérieure, rue d'Ulm, pendant le débat de la 3e table ronde du colloque "Cour Pénale Internationale 2002-2012 : regards sur ces dix premières années", et je suis surtout intéressé par la 4e table ronde, "Le principe de complémentarité – quel rôle pour la France ?" avec, de gauche à droite sur la photo, Délou Bouvier, magistrat, Syndicat de la magistrature - qui s'ajoute au panel en raison de l'absence de Jean-Pierre Sueur, le Président de la Commission des lois du Sénat -, Patrick Baudouin, coordinateur du groupe d’action judiciaire et président d’honneur de la FIDH, Aurélia Devos, Vice Procureur près le Tribunal de Grande Instance de Paris, Pôle crimes contre l’humanité, crimes et délits de guerre, Christopher Hall, Senior legal adviser d’Amnesty International. La conférence quitte la question de la CPI pour aborder plus globalement la justice internationale et l'état français. Le bilan est globalement négatif, selon la FIDH, Amnesty et le Syndicat de la Magistrature, surtout en raison de la loi d'application du statut de Rome de 2010, qui définit les règles de fonctionnement de la CPI : une loi "scélérate", selon le président d'honneur de la FIDH, votée après 8 années de tergiversation et dont les 4 verrous doivent être enlevés. Le nouveau parlement et le sénat ne devraient pas tarder à le faire, suite à la proposition de loi de Jean-Pierre Sueur. Aurélia Devos, venue pour parler du nouveau pôle du TGI de Paris créé le 1er janvier 2012, est extrêmement intéressante. Selon elle, "la justice devient générale et préventive, après avoir été réactionnelle". Il y a un mouvement européen lié à l'Union Européenne. Le statut de Rome crée de nouvelles incriminations, par exemple, la "responsabilité du supérieur hiérarchique" avec une "complicité par abstention", qui "trouble les pénalistes". Le pôle du TGI traitera très peu de dossiers, 30 actuellement, par rapport aux autres pôles, mais le droit international est très complexe et demande une spécialisation. Les enjeux politiques pèsent, parfois avec des "instrumentalisation". Le pôle est confronté à des questions spécifiques: faut-il "lutter contre l'impunité?" viser "des réparations ? des réconciliations ? la paix ? écrire l'histoire? parler de sociologie et politique ?". L'enjeu est celui de la "création d'une politique pénale". Le pôle du TGI connait "une naissance à risque" et doit "être légitime". Patrick Baudouin venait de signaler que la création du pôle permettrait peut-être de débloquer les plaintes concernant le génocide du Rwanda qui attendent depuis 17 ans. Celui-ci évoque aussi ensuite l'affaire du Beach du Congo Brazzaville victime du parquet. Pendant le débat, une ancienne conseillère de Bernard Kouchner, précise que c'est l'ancien ministre des affaires étrangères, qui a décidé de la création de ce pôle en pensant aux affaires du Rwanda. La question des immunités de présidents et ministres est abordée et des décisions de la Cour de cassation sont attendues.
La conclusion du colloque organisé par la Coalition Française pour la CPI est laissée à Robert Badinter, ancien président du Conseil constitutionnel de Mars 1986 à Mars 1995. Celui-ci avait lui-même rédigé une proposition de loi pour le statut de Rome de la CPI qui a pu, cette année, être reprise par M.Sueur. Il relativise le mauvais bilan français en soulignant les progrès en remontant dans le temps. Pour lui, la CPI est "une révolution face à la souveraineté des états".  Il cite aussi comme points positifs, les Tribunaux Pénaux Internationaux pour la Yougoslovie et le Rwanda, que François Mitterrand aurait aidé à créer parce qu'il "voulait une compensation" suite à la "non-intervention dans les conflits". Il insiste sur la place prédominante de juristes français dans le processus de création du TPIY. Ainsi, la France ne serait pas le plus mauvais des pays. Je me demande pourquoi Robert Badinter prend le risque de prendre comme exemple le rôle de Mitterrand sur la Yougoslavie et le Rwanda, puisque Mitterrand est désigné par un certain nombre d'experts et d'associations comme très impliqué dans le génocide du Rwanda. On ne peut pas ne pas envisager l'hypothèse d'une volonté de contrôler le domaine d'application de la justice. Le TPIR n'a justement pas eu dans ses fonctions d'instruire sur les responsabilités françaises. Au-delà, est-ce que Robert Badinter n'essayait pas d'envoyer un message crypté aux juges du pôle du TGI en charge des plaintes sur le Rwanda ? Il aurait fallu poser la question au vieil homme, mais ce n'est après tout que la conclusion du colloque, et, pendant les applaudissements, je quitte la salle, déjà un peu en retard à ma réunion de la soirée. En 1988, Elisaleth et Robert Badinter, avait écrit une biographie de Condorcet que j'avais lu avec passion. La construction de la justice internationale me rappelle la philosophie de l'"Esquisse d'un Tableau historique des progrès de l'esprit humain" écrit pendant la révolution française, alors que Condorcet savait qu'il avait peu de chance d'échapper à la mort. Quoi qu'on entende ou voit, il faut mieux rester optimiste.

mercredi 12 décembre 2012

12 décembre, Paris, Hate Radio sur génocide du Rwanda

La pièce "Hate radio" de l'Institut International du Crime Politique et du metteur en scène Milo Rau est jouée au Théâtre-Villette du au 18 décembre. J'ai déjà vu plusieurs pièces sur le génocide des Tutsi du Rwanda. Celle-ci m'a vraiment impressionné, par sa manière de faire ressortir l'horreur du mental génocidaire. Nous assistons à une émission de la Radio des Milles Collines (RTLM), qui a été le principal media du génocide, et nous revivons 3 mois au travers de cette émission. Les acteur-trices-s jouent les rôles de 3 animateur-trice-s qui ont réellement existé: Georges Ruggiu, Valérie Bemeriki, et Habimana Kantano. Leurs interprétations sont impressionnantes. L'effroi vient de la capacité de ces acteur-trice-s à alterner deux registres, mélangeant sans discontinuer la folie de "psychopathes" et des détails du quotidien totalement banals. Je sors de la pièce un peu sidéré, je pense au livre des premiers témoignages, "Death, despair and defiance' d'African Rights, qui était sorti en septembre 1994, et dont j'avais lu presque 400 des 1200 pages pour chercher des traces des actions françaises, et je parle à l'un des acteurs, Diogène Ntarindwa, puis me calme en parlant des livres sur le génocide. La question de la RTLM avait aussi été évoquée par Raoul Peck dans "Sometimes in April". Chaque soir une conférence-débat est organisée, et ce soir, sont présent-e-s, de gauche à droite, Milau Rau, l'un des acteurs, Stéphane Audoin-Rouzeau : Historien, directeur de recherche à l'école des Hautes Etudes en Sciences Sociales, et Assumpta Mugiraneza, Directrice du Centre IRIBA pour le Patrimoine Multimédia, Rwanda. Le débat reste beaucoup sur la pièce puis s'oriente sur des questions psychologiques, sociologiques. Ce soir, il n'est pas question de l'implication française dans le génocide, si ce n'est discrètement sur la table de presse de Survie Paris. La pièce y faisait bien sûr allusion pour sensibiliser un peu plus les spectateur-trice-s aux responsabilités des politiques et militaires.

mardi 11 décembre 2012

11 décembre 2012, Pantin, colloque sur le Mali

Le matin, je trouve dans les actualités du jour le renversement du gouvernement malien par le putschiste Sanogo, et cette nouvelle me motive à m'informer une fois de plus sur le Mali. Le colloque organisé par la Fondation Gabriel Péri du PCF s'intitule 'Les processus de militarisation en zone sahélo-saharienne', et fait partie du cycle de conférences sur l’espace sahélo-saharien. La première partie sur l’intervention de l’Union européenne, de la France et des Etats-Unis dans la région, est abordée par Bérangère Rouppert, du Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP) de Bruxelles, Antonin Tisseron, chercheur associé à l’Institut Thomas More, et Jacques Fath, responsable du secteur international du PCF. Laurent Bigot, sous-directeur pour l’Afrique de l’ouest au Ministère des Affaires étrangères, connu pour son franc-parler et que j'espérais entendre, n'est pas présent. La 2e partie a pour titre : 'L’architecture africaine de paix et de sécurité est-elle en capacité de gérer les conflits au Sahel ? Comment évoluer vers des armées nationales républicaines articulées à un pouvoir politique légitime ?' avec Oumar Keita, historien à l'EHESS, Ali Sanou, secrétaire général du Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP), Kissima Gakou, conseiller au Ministère de la Défense du Mali, et Amandine Gnanguênon, chargée d’étude sur l’Afrique à l’Institut de recherche Stratégique de l’Ecole militaire (IRSEM). Ce colloque est très intéressant parce que s'y expriment des points de vues contradictoires, parfois opposés. Il est difficile de résumer un contenu complexe et plein de nuances. Entre autres, Jacques Fath insiste sur la nécessité d'éviter d'aller vers la guerre, en faisant preuve de créativité politique pour définir une nouvelle politique avec l'Afrique, en en finissant avec la Françafrique. J'apprécie beaucoup l'intervention d'Ali Sanou qui insiste sur l'obligation d'aller vers la démocratie en Afrique pour résoudre les conflits en allant vers des armées "républicaines" respectant l'état de droit. Cela paraît évident, mais dans le contexte hypocrite qui prévaut sur les dictatures, il est rare de parler franchement de réformer les armées africaines. Je suis très surpris par l'intervention d'Amandine Gnanguênon, qui parle en son nom et non au nom du Ministère de la Défense dont dépend son institut, parce que son analyse est originale et franche. J'ai du mal à prendre des notes, car trop d'idées s'accumulent en très peu de temps. Je retiens une idée forte que je retrouve, ensuite, sur le net. Elle a repris un argument déjà exprimé en 2011 à propos du cas de la Côte d'Ivoire pour pour l'appliquer au Mali, et je lis l'équivalent dans l'introduction de la revue Dynamiques Internationales de Mai 2011: "Au-delà de cet exemple ivoirien, il nous semble que transparaît là une des incohérences liées à la volonté « d’africaniser » la gestion des conflits. Nous assistons en effet à l’opposition de deux discours dont l’un repose sur une obligation de moyens et l’autre sur une obligation de résultats. En d’autres termes, dans la mesure où les acteurs les plus légitimes, en l’occurrence les Etats africains, ne disposent pas des capacités nécessaires (logistiques, financiers), ils restent soumis à l’obtention de ces moyens pour intervenir. A l’inverse, pour les acteurs dotés de ces mêmes capacités, l’enjeu est de parvenir à compenser un manque de légitimité par l’emphase portée sur la légalité de l’intervention. L’utilisation de moyens militaires à des fins humanitaires suivant une logique assez sélective contribue au final à politiser le débat légalité/légitimité. Il n’est donc pas évident pour la France de concilier le respect de la souveraineté et de l’indépendance des Etats, tout en étant fidèle à un discours sur le développement des populations." 

dimanche 9 décembre 2012

9 décembre 2012, Paris, Elections au Togo et en Guinée Conakry

J'organise avec l'Observatoire des Médias pour la Démocratie et la Bonne Gouvernance (du Togo), la conférence-débat 'Elections en Afrique de l’Ouest : cas du Togo et de la Guinée Conakry'. Ces 2 pays très différents, par leur histoire et par la nature des régimes au pouvoir, se rejoignent actuellement dans la difficulté pour les oppositions d'obtenir l'organisation d'élections législatives correctes et transparentes. La Guinée essaye de terminer une transition démocratique qui piétine sous la présidence d'Alpha Condé, et le Togo cherche à en finir avec la dictature 'à bout de souffle' de Faure Gnassingbé. Dans les deux cas, la formation d'un parlement qui corresponde vraiment aux volontés des électeur-trice-s permettrait de sortir de l'impasse et de mettre la priorité sur les institutions démocratiques. Les intervenant-e-s sont, de gauche à droite, Agbéyomé Kodjo, président de l’Organisation pour Batir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS, Togo), Hasatou Baldé, juriste, sur les élections législatives en préparation en Guinée Conakry, et Cyril Kudjawu, président de l’Alliance Nationale pour le Changement Ile-de-France (ANC-IDF, Togo). Je modère cette conférence-débat qui se passe dans la grande salle de l'AGECA. Le public est essentiellement togolais, mais les questions portent aussi sur la Guinée. L'évocation des 2 pays permet d'élever le débat sur des propos plus généraux concernant la démocratie en Afrique. Nous entrons également dans le détail en ce qui concerne les processus électoraux et le rapport de force auxquels ils correspondent. En Guinée, pays dans lequel l'état de droit peine à se mettre en place, des efforts sont nécessaires dans le contrôle et l'organisation au niveau de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), au niveau du fichier électoral. Au Togo des réformes institutionnelles plus importantes s'imposent. Entre autres, pour les législatives, un redécoupage des circonscriptions est indispensable. Les membres du Collectif Sauvons le Togo que sont ANC et OBUT sont d'accord pour l'essentiel mais ont quelques divergences sur des modalités de dialogue avec le pouvoir ou sur des points de leur stratégie. L'ancien premier ministre Agbéyomé Kodjo termine son exposé sur la nécessité de passer par une Assemblée Constituante et la rédaction d'une nouvelle constitution (ajout du 25.12.12 : voir la vidéo de l'intervention d'Agbéyomé Kodjo). L'ANC insiste sur d'autres points dont, parmi les préalables pour aller aux élections, la fin de l'impunité des criminels impliqués dans les tortures. La question de la qualité de l'opposition et de son comportement suite à une alternance politique après la fin d'un régime dictatorial est aussi abordée. Le débat se termine sur le rôle de l'Union Européenne, de l'état français, et sur la Françafrique. Même si les guinéen-ne-s et togolai-se-s sont maître-sse-s de leurs destins, la Communauté Internationale est une nouvelle fois appelée à ses responsabilités, pour bien prendre en compte l'importance des enjeux et les risques.

vendredi 7 décembre 2012

7 décembre, Paris 14, inauguration de la Maison des Thermopyles

La pension de famille Maison des Thermopyles a ouvert en juin dernier. Ce fût un long parcours de 10 ans, pour l'association dont je fais partie, pour y arriver et pour faire construire ce lieu. Une vingtaine d'habitant-e-s, qui ont connu de très grandes difficultés pour le logement, partage donc cet habitat collectif, animé et géré pas 2 salarié-e-s et l'association. La crémaillère, inauguration pour le quartier, avant l'inauguration officielle, permet la rencontre entre ces habitant-e-s et les nombreux-se-s ami-e-s de la maison, qui ont soutenu ce projet de quartier. Je retrouve donc plein de personnes actives dans les associations et que j'ai connu dans le quartier Thermopyles-Plaisance entre 2000 et 2005, et les ami-e-s de la Fondation Abbé Pierre. Autour d'un repas sous forme d'auberge espagnole, tout le monde fait connaissance, avant de laisser les habitant-e-s retrouver le calme, la soirée continuant autour du match de foot. Celui-ci remplace sur la télévision, le diapo-vidéo-rama des 10 ans d'histoire de l'association. Pour le photographe que je suis, c'est aussi la première occasion de sortir l'appareil, en gardant à l'esprit l'équilibre à conserver entre vie privée et regard associatif extérieur. Ce projet de pension de famille a pour particularité d'être très lié au quartier, mais rien ne se fera "sans patience et longueur de temps".

mardi 4 décembre 2012

4 décembre 2012, Paris, liberté de la presse en Afrique

L'Observatoire des Médias pour la Démocratie et la Bonne Gouvernance vient d'ouvrir au Togo, quelques mois avant les législatives, étape importante pour aller vers la fin de la dictature togolaise. Cet observatoire a vocation à travailler sur l'Afrique de l'Ouest francophone. J'ai organisé cette projection-débat avec les étudiant-e-s de l'association GIRAF du Centre d'études des mondes africains (CEMAF) à Paris I. Le documentaire "Borry Bana, le destin fatal de Norbert Zongo", de Luc Damiba et Abdoulaye Ménès Diallo, sur l'assassinat de Norbert Zongo en 1998 au Burkina Faso, permet de rentrer très vite dans le débat. Le lien entre politique et journalisme, face aux régimes dictatoriaux qui ne supportent aucune transparence, y apparaît. Le journaliste sérieux ne peut éviter de s'engager. Actuellement, la situation est très variable selon les pays, et les assassinats ne continuent que dans quelques pays comme la Somalie, le Congo Kinshasa, en cas de guerre, et dans quelques autres dictatures comme le Congo Brazzaville (Bruno Ossébi en 2009) et peut-être le Cameroun. Dans d'autres pays sans état de droit et sans démocratie véritable, cela est maintenant moins violent. Max Savi Carmel, secrétaire général de l'OMDG informe sur la situation au Togo en prenant l'exemple du journal Tribune d'Afrique, dont il est directeur de publication, qui est actuellement interdit au Togo et dont le site internet est victime de la censure. Certes, la dépénalisation des délits de presse a permis de limiter la répression et les emprisonnements, mais la censure prend de nouvelles formes, comme des attaques juridiques infondées, suivies d'amendes, ou la censure sur internet. Le président d'Internet Sans Frontières, Archippe Yepmou, après avoir évoqué la situation au Cameroun, nous précise l'importance d'internet. Ziad Maalouf, de l'atelier des médias sur RFI, parle de la créativité des bloggeur-se-s, qui essayent de s'organiser en créant des communautés comme Mondoblog. La qualité du travail des journalistes, la formation sont évoquées. Pendant le débat, est aussi abordé la question essentielle du financement de la presse.

samedi 1 décembre 2012

1er décembre 2012, Montreuil, le Tchad après Déby ?

Pendant qu'Ayrault et Valls se plantent sur l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, Hollande et Fabius se plantent sur les dictatures en Afrique. L'incompétence et la médiocrité sur la politique africaine font écho à la médiocrité et à l'incompétence sur l'écologie. Sous prétexte d'avancer sur la résolution de la guerre au Mali, François Hollande se permet de recevoir, en douce, le pire dictateur des ex-colonies françaises en Afrique, Idriss Déby. En quoi une armée qui maintient dans la terreur sa population peut-elle être impliquée pour sauver la population dans un autre pays qui aspire à revenir à la démocratie et à la paix ? Mais quel est donc ce 'deux poids deux mesures' si ce n'est celui de la la Françafrique, avec une espèce d'aveu d'incompétence en plus. Il ne suffit pas d'aller à Kinshasa montrer un peu d'indignation face à un autre dictateur plus connu internationalement, pour se permettre ensuite de faire exactement l'inverse, et d'envoyer un signal contradictoire aux démocrates et aux populations africaines, signifiant le retour du mépris pour la démocratie et les droits humains. Depuis qu'a commencé le conflit malien, le flirt va bon train avec le régime tchadien, sans aucun effort pour exiger plus de démocratie, de droits humains, ou moins de corruption. Pour l'instant, le conflit malien a servi d'excuse pour s'assoir sur la définition d'une nouvelle politique de soutien à la démocratie en Afrique. Je doute fort que quelques menus reproches mercredi à 15h puissent y changer quelque chose, car l'Elysee semble se plier honteusement à la logique de l'armée française, installée à N’Djamena à observer les crimes. Ce samedi, le Conseil National pour le Changement et la Démocratie (CNCD), optimiste, organisait une journée de débat «le Tchad de l’après Idriss Déby Itno: enjeux et défis». De nombreux intervenants y ont informé les tchadien-ne-s, et j'ai particulièrement apprécié l'intervention de Thierry Vircoulon, d'International Crisis Group, qui a parlé de l'ONU, du maintien de la paix et des gestions de crises.  En même temps, le parti Rassemblement National Républicain (R.N.R) manifestait à la Porte d'Orléans. Cependant, l'opposition tchadienne démocrate reste très impuissante et démunie, face à un régime militaire toujours soutenu de l'étranger, qui écrase toujours autant toute opposition. C'est un cercle vicieux : si l'occident attend une alternative au niveau dirigeant pour commencer à soutenir la démocratie dans un pays comme le Tchad, celle-ci ne pourra jamais arriver. Seule consolation de la semaine : rire de l'UMP qui teste les élections fraudées à l'Africaine! C'est vraiment bien fait pour eux-elles! Et Fillon n'avait pas qu'à aller soutenir Paul Biya, en 2009, juste après les massacres de 2008, ce grand spécialiste des élections truquées. Entre démocratie et dictature, il faut choisir !

dimanche 25 novembre 2012

25 novembre 2012, Bobigny, Yves Boisset

J'ai beau m'intéresser au cinéma, surtout engagé, je ne connaissais pas encore Yves Boisset. La magie du cinéma, c'est aussi la possibilité de faire toujours de nouvelles découvertes. Son film "Le juge Fayard dit le Shériff" est inspiré de faits réels et de l'assassinat du juge Renaud en 1975. Patrick Dewaere y est fantastique, comment ne pas confondre l'acteur et son personnage, quand lui-même se/le confond. L'événement prend place dans les Rencontres cinématographiques de la Seine-Saint-Denis (entretien avec Yves Boisset), au Magique Cinéma de Bobigny. Je suis heureux d'apprendre qu'Yves Boisset souhaite faire une fiction sur la Françafrique. Dans les années 80, déjà, il avait essayé de tourner un film sur la Centrafrique, le Tchad, et l'état français dirigé par Mitterrand l'en a correctement empêché en le harcelant longtemps et en lui mettant toutes sortes de bâtons dans les roues. Avec l'affaire du juge Renaud, il s'était attaqué à des secrets d'état, ce qui lui avait valu de devoir jouer avec la censure politique. L'anecdote sur le SAC, le Service d'action civique, la milice patronale anti-gréviste, dont les relations avec la pègre sont dénoncées dans le film, est croustillante. Il a fallu sur les bobines enlever toutes références au SAC dans le son et l'image. Ca faisait "bip" à la place et les gens dans les salles de cinéma hurlaient contre le SAC à chaque "bip".

samedi 24 novembre 2012

24 novembre 2012, Nanterre, les populations et l’uranium d'Aréva


Je quitte le musée Dapper avant la fin du débat pour me rendre à Nanterre. La projection-débat organisée par Survie Paris à l'Agora, "Les populations face à l’extraction de l’uranium" (par Aréva), est une nouvelle occasion d'écouter Marc Ona, le célèbre opposant à la dictature gabonaise, de Publiez-ce-que-vous-payez et Cà suffit comme cà ! toujours aussi brillant. Je rencontre aussi, Ramatou Solli, du Groupe de réflexion et d’action sur les industries extractives au Niger. La fin du débat met en évidence que les institutions démocratiques permettent d'avancer sur l'ensemble des questions, financières, écologiques, sanitaires, liés à l'extraction de l'Uranium, même si cela reste actuellement difficile, au Niger, alors qu'avec la bonne vieille dictature gabonaise... c'est loin d'être le cas. Faudrait-il dire, selon le proverbe togolais, "Avant de soigner les poules, il faut chasser le renard", certainement pas! Sans doute que seul le combat pour des institutions démocratiques permet vraiment d'avancer pour la justice face aux multinationales. Au Gabon, les différents fronts occupent les opposants comme Marc Ona.

24 novembre 2012, Paris, les dessous de la corruption en Afrique ?

Je viens pour la première fois au Musée Dapper dans le 16e à Paris pour voir le film de Sylvestre Amoussou, "Un pas en avant, les dessous de la corruption" (2011). Je trouve ce film très bon, j'apprécie de voir une présentation très actuelle du Bénin, avec une mise en cause radicale des dirigeants. Le scénario, la mise en scène, le jeu des acteur-trice-s sont excellent-e-s. Le réalisateur béninois, acteur principal, est là pour débattre, après le film. Comme il parle de la corruption en Afrique sans distinction de pays, je lui demande, sans me présenter comme journaliste spécialiste de la démocratisation en Afrique, assez bien informé de la situation au Bénin, s'il fait une différence entre la corruption dans les dictatures et la corruption dans les démocraties. Le Bénin, pays où a été tourné le film, sans que cela ne soit affiché, est l'un des seuls pays francophones où la démocratie fonctionne à peu près en Afrique de l'Ouest, avec le Sénégal, cependant, la démocratie s'y dégrade actuellement comme le montre, entre autres, la récente affaire du soit-disant empoisonnement du président. A ma grande surprise, il me répond que la corruption est partout pareille et ne dit rien de plus, voulant clore au plus vite sur ce sujet. Pourtant, je viens de voir un film qui ne parle pas que de la corruption, mais qui parle aussi de l'état de droit et de la justice, et indirectement de qualité des institutions et de démocratie. Le film insiste sur l'importance de voter en plus. Après tout, c'est du cinéma, plein de coups de feux, de sang, d'exagérations par rapport à ce qui pourrait se passer dans la réalité, heureusement ! Mais, je suis très étonné que le réalisateur soit en retrait par rapport à son scénario. Cela me rappelle la réalisatrice du documentaire "Une affaire de nègres", Oswalde Lewat, qui rechignait à dénoncer clairement la dictature camerounaise, alors que c'était tout l'objet de son excellent film. A ma plus grande surprise encore, il y a des applaudissements dans la salle suite à la réponse simplificatrice de la corruption qui serait partout pareille. Un peu perturbé, je me rassure en me disant que ce doit encore être, en ce qui concerne le public, des relents d'inconscient colonial et raciste, la fameuse croyance, que l' "Afrique n'est pas mûre pour la démocratie" (Chirac, 1990), et qu'il ne faut pas en parler... Mais certainement, je me trompe, victime de mon propre ego. Ce qui me semble plus sûr, c'est que le public est, pour l'essentiel, comme presque toujours, un public qui vient pour s'amuser ou juste s'informer sans penser qu'il peut agir. Il ne faut pas, comme dirait Sankara se repentant dans son cercueil, demander de franchir trop d'étapes trop vite, d'abord commencer par sensibiliser, et, pour la suite, on verra plus tard.

jeudi 22 novembre 2012

22 novembre 2012, Aubervilliers, Solidarité internationale

 
La mairie d'Aubervilliers organise ce soir un Conseil Municipal Extraordinaire, c'est-à-dire ouvert aux habitant-e-s, sur les Actions et Relations internationales d’Aubervilliers à l’Espace Fraternité. Je passe une très bonne soirée, pendant laquelle j'apprends énormément de choses sur les actions de ma ville, les jumelages, les actions divers et variées. C'est très bien organisé avec plein de vidéos qui illustrent les propos, même si les aspects publicitaires sont un peu pénibles. Je retiens surtout le travail très solide fait à Boully en Mauritanie. Par ailleurs, la quasi-totalité des élu-e-s et de la salle est déterminée à s'engager pour la Palestine. Les gens sont choqués par les événements actuels et il est beaucoup question du fait que François Hollande doit voter le 29 novembre pour l'intégration de la Palestine dans l'ONU. Il est aussi question de l'Algérie, des USA, des espoirs d'échanges commerciaux avec la Chine. Dans une des vidéos, on entend Marzouki le futur président tunisien, venu à Aubervilliers, qui prévenait de l'erreur stratégique des puissances occidentales qui voulaient soutenir les dictatures en fin de vie pour lutter contre l'islam politique intégriste. Le président de groupe PS parle des efforts pour rencontrer les migrants tunisiens pour les aider au niveau social et sanitaire. Le débat final permet aux jeunes de demander un effort à la ville pour renforcer les projets de Solidarité Internationale des jeunes sur le long terme. A un autre niveau, la députée Elisabeth Guigou a la gentillesse de résumer les travaux de la commission des Affaires Étrangères de l'Assemblée Nationale, qu'elle dirige. Deux groupes de travail permanents ont été constitués sur le Sahel et sur la Syrie. Des missions sont mises en place regroupant chacune quelques député-e-s: sur l'Algérie, les révolutions arabes et les questions de sociétés - selon elle "le Maroc est un pays en bonne voix", et pour l'Afrique subsaharienne, la francophonie et les pays émergents anglophones. Je comprends que l'accent sur les pays anglophones semble être pour les intérêts commerciaux. En ce qui concerne l'intérêt des peuples, seule, l'Afrique du Nord est considérée, et je reconnais là une constante socialiste depuis 2011. Je ne participe pas au débat ce soir, pour évoquer la démocratie en Afrique subsaharienne, étant un peu enrhumé et fatigué. Un peu dans le même sens, plusieurs congolais de RDC lui reprochent de ne pas avoir parlé de la guerre actuelle au Kivu. Elisabeth Guigou pense que François Hollande suivra son engagement pour le vote pour la Palestine à l'ONU, et précise, à ce sujet, qu'une partie de la diplomatie reste toujours un peu secrète.

jeudi 15 novembre 2012

15 novembre 2012, St-Ouen, ciné-concert 'Aujourd'hui'

Mon ami Apkass m'invite au ciné-concert qu'il organise sur le film "Aujourd'hui". La projection est une avant-première, en présence du réalisateur, Alain Gomis, et d'au moins 2 acteurs. Saul Williams, l'interprète principal du film, recrée la musique du film avec son ordinateur, un clavier, et, peut-être, une petite percussion discrète. C'est aussi l'ouverture des Rencontres Cinématographiques de Seine-St-Denis. C'est un événement très intéressant parce qu'il fait apparaître le lien entre musique et cinéma, dans cette ambiance tranquille de St-Ouen, qui permet sans doute des échanges plus aisés que de l'autre côté du périphérique.

mercredi 31 octobre 2012

31 octobre 2012, "Profession Journaliste" de Julien Desprès

Voilà une nouvelle occasion de me rendre au cinéma la Clef dans le 5e. Ce soir, la Mare aux Canards et l'auteur, Julien Desprès, présentent le documentaire 'Profession Journaliste'. Le film aborde le lien entre les journalistes et les milieux d'affaires, le mélange malsain avec les activités de relations publiques, la précarisation, la déclassification, la perte d'autonomie vis à vis des employeurs et des financeurs. Le passage sur Bolloré qui invite dans le Finistère des journalistes tous frais payés est très savoureux. Le film est suivi d'un débat avec le réalisateur, et les spectateur-trice-s sont invités à le faire connaître et à organiser des projections.

mercredi 24 octobre 2012

24 octobre 2012, Paris, Conférence-débat sur conflit du Mali

"Le Mali a-t-il perdu le Nord ?" est le titre de la conférence débat organisée par l'Association Sciences Po pour l’Afrique, à Sciences Po. Les intervenants sont  tous les 3 de grande notoriété: Ibrahim Boubacar Keita, Ancien Premier Ministre, ex-président de l'Assemblée nationale du Mali, Jean Félix-Paganon, Ambassadeur de France, Représentant Spécial pour la région du Sahel, Pierre Boilley, directeur du Centre des Études des Mondes africains (CEMAf), spécialiste du Sahel et du peuple touareg. Les conférenciers sont très impliqués et compétents, mais il reste toujours un flou, qui doit provenir des fortes incertitudes du processus politico-militaire à venir. Il est beaucoup question d'associer 2 dimensions: l'une plus politique, avec des objectifs à plus long terme au niveau développement économique, l'autre militaire, qui selon Jean Félix-Paganon, iraient chacune "au bout de leur logique". Cela reste assez confus sur le type de négociations qui resteraient à mener, puisque rien n'est négociable avec les terroristes. Selon la diplomatie française, il s'agirait a priori de pousser des touaregs du MNLA à changer de camp, avant la défaite 'annoncée' de leurs alliés salafistes. Pierre Boilley avertit qu'il pourrait advenir un fiasco militaire, alors qu'à l'opposé, le représentant Spécial pour la région du Sahel, évoque furtivement l'hypothèse d'une fuite militaire des forces terroristes qui refuseraient les combat, face à l'intervention de l'armée malienne, secondée par les soldats de la CEDEAO sous mandat de l'ONU, et appuyée par des pays comme la France. Comment 2 scénarios si contraires peuvent-ils être envisagés? Le débat est très court, un peu bâclé, à cause de Sciences Po qui n'autorise aucun délai au-delà de 21h. En conséquence, un émissaire du MNLA voulant faire une 'contribution' depuis la salle, est censuré, sous prétexte de manque de temps, ce qui n'est pas élégant, et contredit la logique politique même qui se dégageait de la conférence.

samedi 20 octobre 2012

20 octobre 2012, Paris, Forum à la Maison de l'Afrique

L'IRAE et la Maison de l'Afrique organise ce samedi le Forum de Paris sur l'Afrique. J'arrive après 16h, à la fin d'un panel qui me déçoit, car la discussion est excessivement focalisée sur la Côte d'Ivoire, influencée par des discours liés à une logique ivoirienne simplifiée. Ensuite, j'assiste essentiellement à la conférence-débat sur la Corne de l'Afrique avec Daher Ahmed Farah, politologue et dirigeant du Mouvement pour le Renouveau Démocratique à Djibouti, qui évoque la situation catastrophique d'un pays enfermé dans la dictature très répressive d'Omar Guelleh, et, Anne Savey, qui nous explique l'état de la Somalie, et en particulier la question des pirates et de la lutte de la communauté internationale. A l'approche des législatives à Djibouti, les opposant-e-s et démocrates djiboutien-ne-s multiplient les appels pour s'intéresser à la population de ce pays abandonné des regards, alors que les armées françaises ou américaines financent le régime par les loyers des bases. Il s'agit d'éviter une nouvelle fois une mascarade électorale, inutile et peut-être même pire, instrumentalisée comme faire-valoir de la dictature.

mercredi 17 octobre 2012

17 octobre 2012, Paris, projection-débat sur les expulsions des rroms

"Le bateau en carton" est un film de José Viera, tourné en 2010, pendant la vague d'expulsions de rroms pendant le coup de chaud du président pas normal. Le documentaire, proche d'un reportage, nous fait partager le ressenti des rroms avant, pendant et après les expulsions. De l'intérieur, le mépris du système politique, judiciaire et policier, est évidemment insupportable. Les spectateur-s ressentent pour la plus part une grande compassion. Poussé par les questions de l'animateur du débat, mon ami Antoine Girard, le réalisateur du film explique le tournage, les malheurs des rroms filmé-e-s et le contexte. Jean-Pierre Dacheux, philosophe, auteur (avec Bernard Delemotte), de "Roms de France, Roms en France : le peuple du voyage", nous informe sur la culture et l'histoire du peuple rrom et commente la situation politique et le scandale du retour rapide de la xénophobie d'état pendant le premier été du nouveau gouvernement de gauche: "Valls est pire que Guéant". Un plis serait pris dans la perception, et l'occultation de la violence de la répression xénophobe de l'état. Cependant, le fait que le débat soit mené autour des 'soutiens' des rroms, focalisés sur leurs souffrances, plutôt que qu'autour de rroms, s'exprimant eux/elles-mêmes, ne permet pas de comprendre également comment les personnes victimes, sont aussi des personnes qui offrent, partagent, et parfois malgré les difficultés traversent des moments heureux, en rêvant de jours meilleurs, comme tout un chacun.

samedi 13 octobre 2012

13 octobre 2012, Paris, Forum 'La démocratie à l'épreuve de la corruption'

"Vie politique le défi de l'intégrité", avec de gauche à droite: Alain Deneault, co-auteur de 'Noir Canada' et de 'Paradis Sous Terre' et Fabrice Tarrit, de Survie, qui a fait le point sur la Françafrique et les institutions, Jean-Pierre Guis, d'Anticor, qui a insisté, entre autres, sur le besoin d'arrêt du cumul des mandats (pétition), ou la fin du recyclage des élu-e-s corrompu-e-s.
"A quand la fin des entraves à la justice française?", avec de gauche à droite: Fabrice Rizzoli, du réseau FLARE (Freedom Legality And Rights in Europe), spécialiste des mafias, qui a proposé d'aller vers des confiscations, une utilisation des biens saisis pour l'intérêt général, de la collaboration avec la justice sur l'exemple de l'Italie, ou une réforme de la politique des drogues, Benjamin Moutsila, de la Fédération des Congolais de la Diaspora, qui a donné des exemples de blocages évidents de la justice liés à la Françafrique, l'affaire du Beach ou celle des Biens Mal Acquis, Eric Alt, Syndicat de la Magistrature, venu avec des propositions très concrètes, pour en finir avec l'absence d'indépendance du parquet, pour lutter contre les fraudes fiscales, ou pour la fin du secret défense.
"Les multinationales contre la démocratie?", avec de gauche à droite: Grégoire Niaudet, du Secours Catholique et de la Plateforme Publiez Ce Que Vous Payez, qui a fait le point sur la lutte pour la transparence dans les industries extractives, Mathilde Dupré, du CCFD et de la plateforme contre les Paradis Fiscaux et Judiciaire, qui a parlé de la mobilisation actuelle associant des citoyens, des syndicats, des élu-e-s, et (caché) Michel Capron, du Forum Citoyen pour la Responsabilité Sociale des Entreprises.
Le Forum 'La démocratie à l'épreuve de la corruption' a été organisé par l'association Survie, sous forme de 3 ateliers associant des points de vue sur les affaires en France et sur les questions de politique et de développement en Afrique. Les points de vue des différentes associations, qui, pour certaines, n'avaient jamais travaillé ensemble, se sont rapprochés, autour d'analyses et de propositions de réformes. Jean Merckaert de Sherpa a conclu la journée: même si beaucoup de choses avances, la démocratie est aussi confronté à des puissances financières de plus en plus fortes.

vendredi 12 octobre 2012

12 octobre 2012, Paris, rencontre sur Congo K et Kivu

Il est assez rare que le milieu universitaire s'ouvre à un public plus large. Je remercie donc Saïd Abbas Ahamed pour tous ses efforts d'organisation en ce sens, particulièrement en ce qui concerne l'information sur la situation au Congo Kinshasa. Ce soir dans les locaux de la fac Paris I, au centre Malher, est présenté le film "Les creuseurs n'ont pas bonne mine" de Franck Mweze (http://3tamis.org/). Le documentaire présente un village du Kivu dans lequel les habitants exploitent par eux-mêmes la cassitérite. Le film donne la parole, aux creuseurs, adultes et adolescents, à l'instituteur, au chef du village. Ce point de vue est rarement exprimé dans des documents arrivants jusqu'ici, ce qui lui donne tout son intérêt. On peut aussi y voir la faiblesse structurelle ou l'inexistence de l'état congolais dans plusieurs domaines: santé, éducation, transport, économie. Un débat a ensuite lieu avec le réalisateur, Justine Brabant, et Saïd Abbas Ahamed.

lundi 8 octobre 2012

8 octobre 2012, Aubervilliers, projection de 'Sur le globe d'argent'

Il y a des moments forts de la vie urbaine méconnus, et il y a des chefs-d’œuvre artistiques destinés à rester éternellement méconnus. 'Sur le globe d'argent' d'Andrzej Zulawski est un film maudit. Son tournage entre 1976 et 1977, a été interrompu par le ministre de la culture polonais, et, il n'a pu être monté qu'en 1987, avec 20% des scènes manquantes, sans que cela ne lui enlève de sa force et de sa beauté. Son ambition est démesurée esthétiquement, philosophiquement et insidieusement politiquement. Sa liberté de ton, digne de la meilleure époque du cinéma, dans les années 70, quand la finance n'avait pas mis le grappin sur la création, est impressionnante. Ce film, que j'ai présenté, a été projeté dans le cadre d'Illégal Cinéma aux Laboratoires d'Aubervilliers. Il faut voir ce film ! Un débat avec quelques personnes a suivi, pour compléter l'expérience.

8 octobre 2012, Paris, rassemblement contre le dictateur tchadien

Ce lundi, un rassemblement a lieu à l’appel du Conseil National pour le Changement et la Démocratie (CNCD-Tchad), contre la venue du dictateur tchadien Idriss Déby à Paris, près de l’Assemblée Nationale. La visite, semble-t-il, prévue ce 8 octobre, serait reportée en novembre. François Hollande avait dit « je veux que le 6 mai soit une bonne nouvelle pour les démocrates et une terrible nouvelle pour les dictateurs ». Mais, il semble se focaliser sur ce qu'il soit faire en priorité, s'occuper du conflit malien, et, pour se faire, il semble déjà abandonner tout effort pour soutenir la démocratie et les droits humains en Afrique, en invitants des dictateurs sans précautions suffisantes, sans dénonciation correcte des dictatures. Pour le Mali, François Hollande et son gouvernement seraient-ils prêt à sacrifier la population tchadienne ? Alors perdurerait la Françafrique. Les député-e-s français-e-s ont-ils/elles pris la mesure de l'enjeu? Pourtant la dictature tchadienne est la pire de l'Afrique francophone: le régime tchadien est classé en Afrique 52e sur 53 juste avant Somalie à l’Indice de ‘gouvernance’ Mo Ibrahim 2011.

dimanche 7 octobre 2012

7 octobre 2012, Cabaret Contemporain au festival MAAD in 93

Merci à Alice pour l'invitation ! Le festival MAAD in 93 se termine au 6B à Saint-Denis, avec le Cabaret Contemporain et DJ Junkaz Lou: 2 contrebasses, un clavier, une guitare, une batterie, et des platines, pour un spectacle 'jouissif', une musique très originale, cérébrale et dansante ... pour finir mes 4 jours étranges, et en attendant la suite dès demain.

7 octobre 2012, Paris, les gitan-e-s soutiennent les rroms

Le rassemblement européen ‘Roma Pride’ – Marche pour la dignité du monde du voyage', place du Panthéon, a été coordonné au niveau européen par EGAM et a été organisé sur Paris par l' Union Française des Associations Tsiganes (UFAT), pour lutter contre la discrimination des populations tsiganes, gitanes, manouches, rroms, contre les actes racistes contre les Rroms, pour la fin des expulsions sans relogement, pour la suppression « mesures transitoires », pour une radicale révision de la Stratégie nationale d’insertion des Rroms, pour la suppression de  la loi de 1969 (titres de circulation, privations de droit de vote, quota maximum de 3% par commune qui implique un fichier des tsiganes/rroms!). Des artistes et des soutiens associatifs ou politiques défilent, avec parmi eux-elles, Eva Joly, dont j'apprécie une nouvelle fois le ton très sincère. Les intervenant-e-s dénoncent vivement la politique d'expulsion des campements du gouvernement, et insistent sur leur soutien aux rroms. Les Jeunes Socialistes sont là aussi pour condamner les expulsions.
Alain Weber explique l'importance de la culture rroms dans l'histoire européenne. Pour lui, ils et elles sont très "intégrés-es" parce qu'ils et elles savent "intégrer" dans leur musique les musiques des pays qu'ils traversent.
L'ambiance est plutôt gitane. Je me demande s'il n'existe pas des réseaux de lutte différents qui correspondent chacun aux époques de migrations. Malheureusement, les Rroms venus de l'Est depuis la chute du mur de Berlin ne semblent pas présent-e-s parmi les 500 personnes du public. Au delà des différences culturelles, linguistiques, les revendications ne sont peut-être pas les mêmes.
Un responsable associatif explique qu'il n'a pas pu se rendre au Conseil Constitutionnel parce qu'il a été convoqué au commissariat pour viser son carnet de circulation. Il brule légèrement la page en cause. Le Conseil Constitutionnel vient d'abroger partiellement la loi du 3 janvier 1969 régissant la vie des "gens du voyage": l'obligation de résidence sur une commune en vue de s’inscrire sur les listes électorales a été ramenée de 3 ans à 6 mois, le carnet de circulation, avec l'obligation de passer au commissariat tous les 3 mois, a été supprimé mais reste le livret qui maintient un statut spécial pour les gens du voyage. Le combat continue et peut-être devant la Cour européenne des droits de l'Homme, ou plus simplement devant le parlement français, dès cette semaine.

6 octobre 2012, A la nuit noire, la mariée était en blanc

Ce samedi au LMP (Lavoir Moderne Parisien), à la Goutte d'Or, se déroule la Nuit Noire. Suite à  de grosses difficultés financières, et à un soutien insuffisant de la Ville de Paris, puis à une procédure d'expulsion du propriétaire, la salle de théâtre est menacée de disparition rapide. Des artistes sont là pour soutenir le lieu par leurs spectacles. Marie-Do Fréval et Nadège Prugnard jouent 'Ma mort n'est la faute de personne' (texte de Nadège Prugnard), que j'avais déjà vu dans un parc cet été, et dans laquelle j'avais remarqué cette phrase 'Les hommes n'aiment pas les femmes qui réfléchissent' (et l'inverse ?). Je l'apprécie plus encore dans le décor du LMP. Je comprends mieux le texte qui a été écrit après un voyage au Mexique, et je repense au suicide de mon frère il y a 22 ans d'une façon différente. Je me retrouve un moment dans le même bateau que Marie-Do à lire un texte qui parle de Tchernobyl et ressemblerait presque à un édito de TOhu-BOhu. Voilà aussi l'émotion du souvenir de la pièce M.A.M.A.E. ('avec la langue') qui s'efface...
Un débat 'les lieux de l'utopie' est animé par Hervé Breuil du LMP: il semble que nous revoilà, à Paris, presque qu'au même point qu'il y a dix ans, quand la droite dirigeait la mairie: cette semaine un procès a décidé de la fermeture de 4 squats: la Miroiterie, le Stendhal, chez Martine, 260 rue des Pyrénées. A la Goutte d'Or, l'Olympic Café a fermé avant l'été (en même temps que le Saraaba). D'autres lieux sont très menacés comme la Forge à Belleville, qui regroupent de nombreux-ses artistes. La politique culturelle de la ville de Paris est mise en cause parce qu'elle est focalisée sur une dimension internationale, quasi-touristique, mais ne soutient plus suffisamment une culture populaire ou de quartier. Le journaliste David Langlois Mallet nous éclaire aussi sur le sujet. Une représente des Femen est là aussi (le débat a lieu juste en même temps que le concert Free Pussy Riot à Montreuil). Le monde du spectacle et de la culture est tout de même très 'sous domination masculine'. Il est plus question de lieux, d'arts et de culture, et à la fin j'évoque la censure politique: un quartier comme la goutte d'or aurait besoin de lieux d'échanges hors de toute censure et la politique socialiste sur l'Afrique est encore plus décevante, doux euphémisme, que la politique culturelle de la Ville de Paris.
Ensuite, c'est le 'conte' 'Le Ciel rouge n'a plus soif' de Nadège Prugnard et Géraud Bastar. Il y une douzaine d'année, j'avais décidé de ne jamais faire de photos de théâtre, parce que ce n'est ni très créatif, ni très sain. Alors, là, j'hésite... Est-ce un concert ou du théâtre ? Je vois et j'entends plutôt du théâtre et je range l'appareil. Il y a déjà 2 photos floues... et je finis la soirée l'esprit dans le flou après le ciné concert 'Les amours de la pieuvre'. Mais le lendemain matin en me réveillant, je pense au 'moi-peau' (1, 2) de Didier Anzieu à cause du 'moi-peau poulpe'.

samedi 6 octobre 2012

6 octobre 2012, St-Denis, Chavé Sumnakuné à la fête des associations

En début d'après-midi, la troupe Chavé Sumnakuné (les enfants en or), que j'ai déjà beaucoup photographiée, se présente au public de la fête des associations de Saint-Denis, invité-e-s par le MRAP, juste après le discours d'introduction du Maire.
Ce spectacle est symboliquement important juste après les scandaleuses expulsions de campement dans la Seine-St-Denis surtout. Le MRAP distribue quelques tracts pour dénoncer les expulsions. 
Les familles se sont déplacées du terrain 'Voltaire', pour voir le spectacle de la troupe de Misa.

jeudi 4 octobre 2012

4 octobre 2012, Paris, The Raiders en concert à la Féline

Il y a des moments où les images ne disent rien, ou si peu par rapport à l'essentiel, ce qui s'entend ou même se voit. Je conseille simplement d'aller écouter The Raiders, groupe de rock brestois. Et j'aimerais aussi signaler ce groupe aux salles pour qu'elles le programme.

lundi 1 octobre 2012

1er octobre 2012, la xénophobie d'état est déjà de retour

Le campement de la rue Moulin Fayvon à la Courneuve, vide, abandonné cette nuit, est gardé par un fourgon de police. Je croise des habitant-e-s expulsé-e-s qui errent à côté. Le terrain appartient au département de Seine-saint-Denis, et le département a donc une responsabilité dans la mise à la rue d'habitants d'un terrain stable, dans lequel les enfants étaient scolarisés depuis un an - 30 mineurs vivaient sur ce terrain -, dans lequel une partie des rroms avaient des titres de séjours. Hollande n'avait rien dit sur les rroms pendant sa campagne, et, aujourd'hui, Valls et Hollande sont incapables de sortir de la politique xénophobe de Sarkozy-Guéant-Hortefeux. Les expulsions de rroms ont repris de plus belle et en particulier en Seine-Saint-Denis. A l'été 2010, c'était l'église catholique qui avait demandé à Sarkozy de se calmer, sous-entendu, s'il ne voulait pas trop perdre une frange chrétienne conservatrice de son électorat. Quand la politique de Sarkozy laissait s'échapper un maximum de relents nauséabonds rappelant le fascisme, un rempart citoyen avait senti la démocratie menacée et s'était mobilisée. Hollande en a profité pour arriver au pouvoir sur l'idée du rejet du sarkozysme, sans grande confiance dans le parti socialiste. Si Hollande et Valls continuent leur jeu dangereux, il risque de le payer très cher en terme de soutien de la société civile, la société active peu nombreuse mais qui irrigue la société de ses idées. Déjà la Cimade protestante proteste : "Politique d’immigration, les promesses doivent être tenues !". Ce jour-même, le réseau de soutien des sans-papiers RESF, pourtant assez proche du PS entre 2007 et mi-2012 signe un communiqué intitulé "Sous Hollande aussi on enferme les enfants!" Hollande sait-il ce qu'il fait avec les rroms, avec l'Afrique, les sujets qu'il ne connait pas. Le voilà aussi obligé de reporter une entrevue prévue le 8 octobre à Paris avec Idriss Déby, le pire dictateur de l'Afrique francophone. Mais comment-peut-il croire qu'il peut agir ainsi sans avoir à en payer ensuite les pots cassés ?

dimanche 30 septembre 2012

30 septembre, Paris, la miroiterie bientôt fermée

Sa fermeture avait déjà été maintes fois annoncée, mais, après le procès, il semblerait que cette fois-ci ce soit la bonne. La miroiterie devrait fermer bientôt, peut-être à la mi-octobre. Ce squat, l'un des plus vieux de Paris, a permis d'organiser beaucoup de choses, dans sa petite salle, des centaines de concerts, des événements tels que ceux du Festival des Résistances et des Alternatives de Paris qui y allait surtout à ses débuts. Ce soir, j'y passe par hasard et je tombe sur l'excellent groupe Jean-Louis, dans une des soirées de concert et boeuf, rock-jazz, qui ont lieu tous les dimanches soir.