vendredi 27 septembre 2013

27 septembre 2013, Aubervilliers, rythmes scolaires, çà gronde !

En rentrant de la manifestation des sans-papiers, je croise une seconde manifestation, toute aussi énervée, et peut-être même plus. Il s'agit des parents et de salariés de la ville en colère contre la manière dont la réforme des rythmes scolaires du primaire est appliquée depuis la rentrée. A les entendre, ça devient la pagaille, et les élu-e-s ne les écouteraient pas assez. Le principal reproche, c'est le manque de locaux. Mais ils et elles soulignent aussi le manque de moyens humains, de dialogue entre certains acteurs, et d'organisation des rôles. C'est ce qu'indique un tract des animateurs et directeurs des centres de loisirs de la ville (CGT et UNSA) qui sont en grève depuis hier. Ce n'est pas le principe de la réforme qui est contesté mais la qualité de l'organisation, qui a été accélérée pour obtenir un avantage financier, ce qui se comprenait car la ville est pauvre et endettée. La responsabilité initiale de l'improvisation forcée qui retombe sur les enfants incombe donc au gouvernement. Celui-ci a fixé une règle qui s'applique très mal dans les villes qui manquent de moyens.

27 septembre 2013, Aubervilliers, marche des sans-papiers

La Marche du Grand Paris des Sans papiers, du 7 septembre au 6 octobre 2013, passe par Aubervilliers ce vendredi. Une centaine de sans-papiers réalise une grande boucle dans le 93, Saint-Denis, Courneuve, Aubervilliers, Pantin, Bobigny, ... Montreuil avec un crochet dans le 92 à Nanterre, et par le 95 à Argenteuil. Après un passage éclair à la mairie, où le maire n'a pas pu les recevoir, les sans-papiers ont déjeuné au square Claude Goizlot, square portant le nom d'un soutien très actif des sans-papiers (1928-2012). Ils et elles ont ensuite traversée la ville en repassant pour la mairie, direction Pantin, par 4 Chemins. Anzouman Sissoko, du CSP 75, qui a organisé les marches sur Paris-Nice, vers Dakar et Tunis, est là également. La marche est animée: le ministre Valls s'appelle maintenant Nicolas Valls. On me dit que le maire, Jacques Salvator, la veille, s'est exprimé sur Beur FM assez négativement à propos du ministre de l'intérieur, mais je ne trouve pas de trace sur le net. Demain soir, samedi 28, la marche repassera par Aubervilliers, dans la soirée, sans doute après 19h, au gymnase André Karman, près du stade, je suppose 15/19 rue Firmin Gémier. Il y aura peut-être une projection de film, et quelques musiciens, de manière un peu improvisée.

mardi 24 septembre 2013

23 septembre 2013, Paris, 'Omar' de Hany Abu-Assad

Hany Abu-Assad, réalisateur du film 'Omar', lors de la projection en avant-première à l'Institut du Monde Arabe, le 23 septembre 2013. Le film, prix du jury 'Un certain regard' à Cannes en 2013, sortira en salle le 16 octobre. Il raconte le drame en Cisjordanie d'un homme piégé de toute part, entre violence, manipulation, amitié, amour, convictions. Au départ, trois jeunes palestiniens tuent un soldat israélien. Seul Omar est arrêté, torturé, immédiatement psychologiquement perturbé par un agent secret, puis libéré... Il s'enfonce progressivement dans un abîme de complots et de doutes. La surveillance policière est en arrière-plan. Toute confiance devient impossible, la paranoïa pourrait se généraliser, mais, ce sont surtout des calculs individuels qui se confrontent. Engagés dans des luttes politiques, les destins sont brisés par une structure historique qui les dépasse et les aliène jusqu'au fatalisme et au désespoir. Le choix de la violence, à l'origine du drame, dans une lutte de libération, est au final profondément questionné, sans illusion et sans simplification. Le cinéma transforme un récit autour d'une situation inextricable et insoluble en réflexion pour essayer de sortir d'un cercle vicieux.

mercredi 18 septembre 2013

17 septembre 2013, Paris, la "spirale" du Chili

A la Maison de l'Amérique Latine, est projeté le film "La Spirale" sur la présidence d'Allende jusqu'au coup d'état, plus exactement sur la stratégie de l'aristocratie et de l'armée chiliennes alliés aux USA pour déstabiliser puis détruire violemment la gauche chilienne, l'alliance des socialistes (révolutionnaires) et des communistes. La projection est organisée par Le Monde diplomatique et Galatée films, en présence d'Armand Mattelard, l'un des 3 réalisateur-trice-s, avec Jacqueline Meppiel, et Valérie Mayoux, et de Jacques Perrin, le producteur. Le film de 1975 et de 2h19 est construit avec des archives, et le commentaire pousse l'analyse dans les détails, avec une grande exigence. Je suis au départ un peu gêné par l'analyse de classe marxiste, mais le film finit par me convaincre complètement. Un jeu de rôle avec des statuettes illustre les étapes en distinguant les classes ou groupes socio-politiques. En pleine guerre froide, les USA et l'aristocratie ont poussé une petite bourgeoisie à s'organiser selon les méthodes des prolétaires, avec des grèves, comme la grève des transports, grève des petits patrons camionneurs, financée par les USA. La démocratie chrétienne est devenue un arbitre fusible. Les législatives de mars 73, gagnés par la démocratie chrétienne malgré les 43% de voix pour la Parti Unifié (PS+PC) ont figé le jeu dans des contradictions indépassables. L'armée poussée par les USA a réalisé son coup d'état le 11 septembre 1973 plongeant le pays dans la dictature sanguinaire pour 17 ans, jusqu'à la fin de la guerre froide. L'aristocratie et l'armée sont sorties vainqueurs et purent continuer de vivre en imitant la bourgeoisie européenne, tandis que les syndicats corporatistes n'avaient qu'à se mordre les doigts d'avoir été manipulés. Des généraux stupides genre gendarmes des guignols étaient maintenant là pour éliminer tout débat. Armand Mattelard, sur la photo, répond ensuite à nos questions sur l'histoire du Chili et sur le film. 

dimanche 15 septembre 2013

15 septembre 2013, Aubervilliers, histoire de l'église

Je quitte la Fête de l'Humanité après la fin du concert de Didier Super, qui a chanté une chanson sur Dieu expliqué aux enfants, et j'arrive sur la place de la mairie d'Aubervilliers où je vois une image projetée sur l'église. Pour célébrer la réparation du cloché et la remise en route des cloches, est organisée la projection d'un film de 25 minutes fait par la ville racontant les quelques siècles d'histoire de l'église de Notre-Dame des Vertus. Si j'ai bien entendu, cette diapositive montre l'ouvrier libertaire qui aurait été accusé de l'incendie du 15-16 avril 1900: Léon Jouhaux, syndicaliste CGT, créateur de FO, qui finit ensuite Prix Nobel de la Paix ! Comme quoi tous les chemins mènent à Aubervilliers, ou plutôt en partent! Le film est très bien fait, l'histoire de cette église si belle raconte aussi l'histoire de la ville, et c'est passionnant.

15 septembre 2013, Pierre Paolo Pasolini à l'Huma

Après avoir découvert le village associatif, ou j'ai discuté un peu au stand d'Attac, je tombe sur l'exposition sur Pasolini mise en place par la cinémathèque française. La fête de l'Humanité est une foire incohérente, où le meilleur et le pire se côtoie. Pour s'informer et réfléchir au calme, ce n'est pas si facile. Cette exposition soudain aide à prendre un peu de recul par rapport au bruit ambiant. 

samedi 14 septembre 2013

14 septembre 2013, Staff Benda Bilili à la fête de l'Humanité

Staff Benda Bilili est en concert sur la grande scène de la fête de l'Humanité en fin d'après-midi ce samedi. Ça danse sur les rythmes de Kinshasa, malgré la pluie. Des farandoles se dessinent dans la foule. comment ne pas se mettre à bouger ! J'oublie le débat houleux sur la Syrie juste avant à l'Espace débat du village du monde. Le Congo-Kinshasa a souffert de la guerre comme la Syrie, mais aujourd'hui c'est fête, avec les musiciens qui ont démarré dans la rue, dont 4 sont en chariot, devant des milliers de personnes sous leurs parapluies et leurs capuches.

vendredi 13 septembre 2013

12 septembre 2013, Aubervilliers, manifestation des expulsés

Trois jours après leur première manifestation devant la mairie d'Aubervilliers, les expulsés du 22 rue colonel Fabien sont de nouveau dans la rue pour réclamer un relogement. Les hommes du propriétaires sont toujours là, au deuxième étage de l'immeuble, celui sur cette photo. Il n'y a rien de nouveau sur l'agression des nervis. La police municipale est très présente pour assurer l'encadrement de la manifestation, et les responsables de la police nationale suivent en voiture. Des tracts sont distribués aux habitants du quartier, certaines personnes réagissent un peu mais beaucoup d'autres restent impassibles. Je ne peux pas rester très longtemps, étant en ce moment trop occupé par l'actualité politique africaine.

lundi 9 septembre 2013

9 septembre 2013, Aubervilliers, expulsion rocambolesque !

La mairie et le commissariat d'Aubervilliers auront sans doute du mal à expliquer ce qui s'est passé depuis une semaine au 22 rue du colonel Fabien à Aubervilliers. A quelques mètres de l'immeuble au numéro 12 où le colonel Fabien avait fixé son poste de commandement clandestin en 1943-1944, la résistance s'organise contre les expulsions. Tout a commencé par une expulsion progressive de l'immeuble en assez mauvais état. Depuis que le 6 juin dernier, un nouveau préfet, M Galli, est arrivé en Seine-Saint-Denis, les expulsions se multiplient dans le département, avec par exemple le 50 et 103 rue Gabriel Péri à St-Denis. C'est au tour d'Aubervilliers. Cette expulsion menée par la préfecture au lieu de se faire d'un bloc, sur un immeuble entier, s'est faite progressivement depuis le 28 août. Les expulsés ont commencés à camper dans la rue et dans la cour, soutenus par Droit au Logement. Le 4 septembre une dizaine d'hommes sont arrivés, selon les habitants, envoyés par le propriétaire, ont occupé certains logements, et une partie d'entre eux sont sortis "armés de machettes, bâtons à clous et couteaux", frappant l'un des expulsés. La police arrivée sur place, un des nervis armés d'une machette a "chargé" un des délégués devant le police, et a été arrêté. Une partie des hommes armés vus par la police se sont enfuis, mais une autre partie des nervis sont toujours dans certains appartements. Ce mélange constitue une situation inédite que même le DAL n'a jamais croisée. La mairie et commissariat semble pour l'instant jouer la discrétion, et le DAL a mis l'accent aujourd'hui sur la gravité de l'agression de mercredi dernier. Une plainte a été déposée détaillant les faits. La mobilisation commence à se mettre en place pour faire un maximum de bruit sur ce scénario qu'on croirait sorti d'un recueil de nouvelles de Didier Daenincks. Les expulsés seront présents à la manifestation sur les retraites mardi, à celle sur le logement mercredi. Une première manifestation a eu lieu ce lundi devant la mairie, qui pour l'instant ne propose pas de relogement. Une seconde manifestation aura lieu jeudi vers 18h (horaire à confirmer), autour du 22 colonel Fabien, a priori rendez-vous 17h30 devant l'immeuble situé à 500m de la mairie vers le canal Saint-Denis.

dimanche 8 septembre 2013

... 7, 8 septembre 2013, Paris, 19e, festival Silhouettes

Abou Diarra est un musicien malien et il joue ce samedi au festival Silhouettes, festival de courts-métrages, qui a lieu cette année au parc de la butte du chapeau rouge. C'est agréable de venir ici grâce au tramway  juste à côté. Le public semble plus jeune, plus étudiant, que lors des précédentes éditions au parc des buttes Chaumont. Une nouvelle fois, c'est l'occasion de voir de très bons courts-métrage. Je retiens 'Agit Pop' de Nicolas Pariser, 'L'albatros' d'Emmanuel Bonnat, qui évoque le sujet du suicide, 'Unser Lied' de Catalina Molina, 'Il est des nôtres', de Jean-Cristophe Meurisse, se voulant philosophiquement provoquant et néanmoins burlesque, 'Artémis coeur d'artichaud' d'Hubert Viel, petit bijou de sensibilité parfaitement réalisé sous son apparence amateur, pour les sélections internationales. Le samedi a lieu une soirée hors compétition sur les thème 'première fois' avec, entre autres, 'Monsieur l'abbé' de Blandine Lenoir, le film le plus profond sur le magnifique héritage culturel catholique, ou 'Sunstroke' de Lili Horvath.
Dimanche soir, Hubert Viel reçoit le prix du festival pour 'Artémis coeur d'artichaud', ...
... et Marie-Charlotte dit au revoir. Mais que deviendra le festival sans elle ?