dimanche 9 décembre 2012

9 décembre 2012, Paris, Elections au Togo et en Guinée Conakry

J'organise avec l'Observatoire des Médias pour la Démocratie et la Bonne Gouvernance (du Togo), la conférence-débat 'Elections en Afrique de l’Ouest : cas du Togo et de la Guinée Conakry'. Ces 2 pays très différents, par leur histoire et par la nature des régimes au pouvoir, se rejoignent actuellement dans la difficulté pour les oppositions d'obtenir l'organisation d'élections législatives correctes et transparentes. La Guinée essaye de terminer une transition démocratique qui piétine sous la présidence d'Alpha Condé, et le Togo cherche à en finir avec la dictature 'à bout de souffle' de Faure Gnassingbé. Dans les deux cas, la formation d'un parlement qui corresponde vraiment aux volontés des électeur-trice-s permettrait de sortir de l'impasse et de mettre la priorité sur les institutions démocratiques. Les intervenant-e-s sont, de gauche à droite, Agbéyomé Kodjo, président de l’Organisation pour Batir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS, Togo), Hasatou Baldé, juriste, sur les élections législatives en préparation en Guinée Conakry, et Cyril Kudjawu, président de l’Alliance Nationale pour le Changement Ile-de-France (ANC-IDF, Togo). Je modère cette conférence-débat qui se passe dans la grande salle de l'AGECA. Le public est essentiellement togolais, mais les questions portent aussi sur la Guinée. L'évocation des 2 pays permet d'élever le débat sur des propos plus généraux concernant la démocratie en Afrique. Nous entrons également dans le détail en ce qui concerne les processus électoraux et le rapport de force auxquels ils correspondent. En Guinée, pays dans lequel l'état de droit peine à se mettre en place, des efforts sont nécessaires dans le contrôle et l'organisation au niveau de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), au niveau du fichier électoral. Au Togo des réformes institutionnelles plus importantes s'imposent. Entre autres, pour les législatives, un redécoupage des circonscriptions est indispensable. Les membres du Collectif Sauvons le Togo que sont ANC et OBUT sont d'accord pour l'essentiel mais ont quelques divergences sur des modalités de dialogue avec le pouvoir ou sur des points de leur stratégie. L'ancien premier ministre Agbéyomé Kodjo termine son exposé sur la nécessité de passer par une Assemblée Constituante et la rédaction d'une nouvelle constitution (ajout du 25.12.12 : voir la vidéo de l'intervention d'Agbéyomé Kodjo). L'ANC insiste sur d'autres points dont, parmi les préalables pour aller aux élections, la fin de l'impunité des criminels impliqués dans les tortures. La question de la qualité de l'opposition et de son comportement suite à une alternance politique après la fin d'un régime dictatorial est aussi abordée. Le débat se termine sur le rôle de l'Union Européenne, de l'état français, et sur la Françafrique. Même si les guinéen-ne-s et togolai-se-s sont maître-sse-s de leurs destins, la Communauté Internationale est une nouvelle fois appelée à ses responsabilités, pour bien prendre en compte l'importance des enjeux et les risques.

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