A la Bastille, ce samedi 31 mars, je me demande où sont passés les peuples africains qui sont les destinataires de la Solidarité Internationale, car beaucoup d'associations venues ce jour-là, avec le Centre de Recherche et d'Information pour le Développement (CRID) ont des messages très orientés vers le contexte français et un peu européen: énergie, sans-papiers, services publiques, pauvreté, finance internationale, ... . Peut-être qu'il y a une synergie possible entre causes internationales et nationales, mais je n'y crois pas trop. Quand je vois la situation au Mali, la guerre et le putsch dans un des seuls pays francophones d'Afrique démocrate, quoique puisse être le niveau de corruption, je ne vois plus le lien avec les associations françaises qui se mobilisent rapidement pendant les élections en France. Au contraire de la mobilisation de 2006 et 2007, qui s'était faite sur la base d'une réflexion approfondie, exprimée par des revendications très précises, n'est-ce pas une stratégie minimale par défaut ? Puisque la géopolitique africaine a évolué très vite depuis un an et demi, est-ce que le niveau minimum d'analyse politique collective pour définir des objectifs n'a pas disparu ? La mode participative, quand on fait écrire le public, danser le public, scander le public, comme ici à Bastille, dans des micros-actions de sensibilisation, n'est-ce pas que le lien avec la sphère de décision s'est perdu ? Derrière le spectacle et les techniques de communication, y-a-t-il encore un peu d'influence pour quelques négociations au profit des peuples africains plus que jamais oubliés quand les difficultés augmentent en Europe ? Pendant ce temps, au Mali, l'icône contestée de l'altermondialisme, Aminata Traoré, soutient des putschistes qui se sont piégés eux-mêmes. J'y vois un symbole de la fin de l'altermondialisme des années 2000, ici et là-bas. Il y a comme un vide...
dimanche 1 avril 2012
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