mardi 12 février 2013

12 février 2013, Paris, conférence-débat sur Madagascar

 
Je retrouve l'association GIRAF des étudiants du CEMAF au Centre Mahler pour une nouvelle conférence-débat, intitulée 'Crise politique malgache et échec de la gouvernance des ressources naturelles'. La séance de 2 heures commence par le documentaire « Sable bitumineux : jusqu’au bout de la terre », de Christopher Walker produit par les amis de la Terre (France, 2012, 29min). Devant une salle pleine, les intervenant-e-s du débat sont, à droite, Hugo Sada, ancien délégué aux Droits de l’Homme, à la Démocratie et à la Paix de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), médiateur dans le processus de résolution de la crise malgache, au centre, Vahinala Douguet-Raharinirina, docteur en économie écologique et des ressources naturelles, impliquée dans le projet européen EJOLT sur la justice environnementale, coordinatrice du réseau Kilonga de solidarité avec Madagascar, et, à gauche, Nome Razaranaina, docteur en droit international de l'Université d’Antananarivo. Les 2 grands sujets abordés sont la crise politique entre 2009 et 2013, et les ressources naturelles et l'environnement. Je suis venu surtout pour m'informer de l'évolution politique: les 2 questions sont très liées, la priorité de Madagascar est d'avoir des dirigeant-e-s élu-e-s pour pouvoir reconstruire l'état malgache, et rien ne pourra être correctement envisagé sur l'exploitation des ressources naturelles sans avoir franchi cette étape. Le danger est la mise en place d'une 'démocratie formelle', dont les protagonistes seraient uniquement les personnalités qui ont réussi à récupérer des financements pour leur parti et leur campagne par l'argent des matières premières. Selon Vahinala Douguet-Raharinirina, ces élections auraient dû permettre de fixer des règles de financement des partis, ce qui n'est pas le cas. Nome Razaranaina souhaite que Madagascar suive la voix tracée par le Congo Brazzaville, pays où les Contrats de Production Partagés permettent au pays de gagner 33% du prix du pétrole, en renforçant ses capacités de négociations des contrats d'hydrocarbures, et réclame un transfert de technologies. Hugo Sada explique la situation politique au regard des dernières années. Selon lui, les médiations ne sont pas déroulées correctement, d'abord la médiation des églises qui fût un échec puis, en concurrence, les médiations de l'Union africaine, de la SADC très influencée par l'Afrique du sud, et celle de la francophonie(OIF), représentée par l'ancien premier ministre togolais Edem Kodjo. Selon lui, le principe de subsidiarité qui a donné le pouvoir à la SADC plutôt qu'à l'UA était un 'abus', et la SADC a commencé sa médiation sans aucune compétence, avec des responsables qui ne parlaient 'ni français ni malgache'. Il ajoute enfin qu'il ne se fait 'aucune illusion'. Les élections de 2013 sont pour lui le 'début d'un processus' et elles ne seront 'pas parfaites'. Il regrette le report qui vient d'être annoncé. Hugo Sada n'aura pas le temps pour s'exprimer sereinement, à cause du gardien du centre, qui, ce soir, n'a pas fait honneur à l'éducation nationale en coupant brusquement et sans respect le débat.

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