samedi 10 septembre 2016

10 septembre 2016, Paris, Gabon : manifestation contre le coup d’Etat électoral

Une première manifestation contre le coup d’Etat électoral et pour la reconnaissance de la vérité des urnes, sur le même parcours, entre Trocadéro et l’ambassade du Gabon à Paris, avait eu lieu le samedi précédent. Cette fois, sur facebook, les organisateur-trice-s ont demandé de s’habiller en noir pour honorer les morts au lieu du jaune il y a une semaine pour montrer la victoire de Jean Ping. Entre 2000 et 2500 personnes ont défilé, de la diaspora gabonaise surtout, certain-e-s venant de toute la France. La manifestation avait lieu dans une dizaine d’autres villes.
Combien la répression menée par le chef de l’Etat gabonais sortant a-t-elle faite de victimes ? tué-e-s, blessé-e-s, disparu-e-s ? Entre 50 et 100 tués comme l’a estimé Jean Ping le 7 septembre, ou plus ? Certaines personnes estiment que 100 morts pourraient être un minimum, mais aucun bilan avec des noms n’a encore pu être synthétisé, freiné par les coupures d’internet, et alors que la bataille se poursuit au niveau du processus électoral au niveau technique, avec le passage ‘imposé’ par la Cour Constitutionnelle.
Qui sont les responsables des massacres en dehors d’Ali Bongo, qui pourrait être poursuivis par la Cour pénale internationale si elle fonctionnait encore correctement ou qui pourraient être désignés par des sanctions internationales, comme ce fût le cas au Burundi en 2015? Des noms déjà connus, sans doute, ne sont pas encore diffusés dans la presse, très timide à ce sujet, bien que le 1er septembre, Ban Ki-Moon ait averti que « Les individus responsables d’actes ou incitations à la violence en seront tenus responsables ». Le 11 septembre, le célèbre leader de la société civile, Marc Ona, a indiqué : « Face à cette situation, la société civile exige une enquête internationale sur les massacres des populations par la Garde Républicaine, la Police Judiciaire et des milices à la solde d’Ali Bongo, dont les responsables et les donneurs d’ordres sont bien identifiés, des forces de répression au service d’un homme, d’un clan et d’une famille. » L’opposition demande aussi une enquête internationale, au moins pour l’attaque du QG de Jean Ping, alors qu’il y eu de nombreuses victimes dans de nombreuses villes.
Un groupe de femmes a durant toute la marche illustré les violences et rendu hommages aux victimes, sous la forme d’une scène de théâtre. La marche arrivée devant l’ambassade, des prises de parole ont commencé. Par exemple, la journaliste Sylvie du Boisfleury a témoigné sur le massacre dans le QG de Jean Ping le 31 août (vidéo1, vidéo2).
Régis Marzin, écrit et publié le 14.9.16

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