jeudi 19 octobre 2017

19 octobre 2017, Paris : esclavage des femmes et des filles au Népal

La Fondation Carmignac a décerné son 8e Prix du photojournalisme à la française Lizzie Sadin pour son projet sur l’esclavage des femmes et des filles au Népal. Le 19 octobre avait lieu le vernissage.
Le prix succède à celui du photojournaliste Narciso Contreras sur le trafic d’êtres humains en Libye. En 2016, l'exposition sur la Libye avait été un coup médiatique très fort. Cela avait été la première communication sur le domaine des migrations en Libye, juste avant que ce domaine ne se mette à bouger fortement. Depuis, de nombreuses décisions politiques ont rythmé l'année écoulée. L'ensemble des processus migratoires de l'Europe vers l'Afrique s'est depuis un an beaucoup éclairci. Beaucoup d'encre a coulé. Progressivement l'Europe rationalise sa politique migratoire et la contrôle. Il reste surtout un tabou sur les migrants d'Erythrée et du Soudan, comme cela est de nouveau récemment apparu dans le scandale de la coopération des Etats belges et français avec l'Etat soudanais. Les Etats européens et l'Union européenne arriveront peut-être à soutenir la reconstruction d'un Etat libyen et à bloquer le flux du Nigéria mais n'ont, pour l'instant, absolument rien à proposer sur le Soudan et l’Érythrée.
L'exposition sur le Népal est loin de ces enjeux politiques européens. Les photographies sont très belles. L'enquête sur le travail domestique en Inde se transformant en esclavage et la prostitution au Népal est assez simple. Elle s'appuie sur le témoignages d'associations. Il manque des éléments de contexte. Si des femmes très nombreuses ne sont pas respectées au Népal et en Inde, c'est qu'il y a une absence d'Etat de droit plus général. Est-ce seulement suite au tremblement de terre de 2015 au Népal ? Sans doute pas. Est-ce culturel ? Certainement, mais encore ? Cette première enquête pose plus de questions qu'elle ne répond à des questions.
Les droits des femmes sont un levier formidable pour faire progresser le monde. On ne peut se contenter de se scandaliser de loin, sans réfléchir aux actions possibles aux Nations-Unies ou à l'Union européenne. Cela pousse aussi à replacer chaque sujet dans une approche plus large et globale. C'est une question de posture pour aborder des questions d'un pays à un autre, en évitant certains écueils dans la promotion des règles d'un droit international.
Régis Marzin, article écrit et publié le 22 octobre 2017

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