Le festival Bobines Sociales a lieu le week-end à l'Hermitage, à Ménilmontant. La soirée du samedi présente au travers de 3 documentaires, une suite de luttes politiques violentes. Le documentaire 'Ni travail, ni famille, ni patrie' de Mosco Boucault raconte les combats des résistants des Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI) à Toulouse pendant la seconde guerre mondiale. Ces résistants étrangers, par exemple juifs polonais, furent très actifs, secrètement en ville, d'une manière très différente de la résistance dans le maquis. Le film se termine en expliquant comment cette résistance des étrangers a ensuite été occultée.
Le 2e documentaire 'GARI!' de Nicolas Réglat (sur la photo entre 2 organisateurs-trices), raconte la lutte armée anti-franquiste en 1974, des GARI (Groupes d'action révolutionnaire internationalistes), basés à Toulouse aussi, et raconte précisément l'enlèvement du banquier Angel Baltasar Suarez. L'étrangeté du film vient du fait qu'en 1981, les membres du commando arrêtés pour cet enlèvement ont été acquittés par la justice. 33 ans plus tard, le décalage historique au niveau enquête de police et justice est bien visible. Le point de vue est loin d'être neutre, sur une organisation également liée à Jean-Marc Rouillan, il montre la piètre organisation et positive globalement le point de vue des acteurs-trices. Si le documentaire est bien réalisé, il sort la lutte d'un contexte plus large: quelques temps avant la démocratisation de l'Espagne, la méthode utilisée en France par les GARI avait-elle un sens dans le contexte espagnol? J'en doute. En plus de mon refus de principe de toute violence, cela m'évoque en contrepoint surtout la désorganisation que provoque la violence dans les mouvements non-violents qui sont plus efficaces. Cela pose aussi la question de la forme des documentaires si des propos ont une cohérence interne et seulement interne qui les rend lisibles, alors qu'ils sont éloignés de la légalité et de tout ce qui y affère, comme s'il s'agissait d'une fiction. Ou alors se pose la question de la relation entre histoire et justice ?
Le 3e documentaire 'Les insurgés de la terre' de Philippe Borrel explique la répression aux USA des soi-disant 'eco-terrorristes'. On y entend un activiste condamné à 23 ans de prisons pour un incendie, en raison du Patriot act ! Comme le FBI ne trouvait pas de terroristes musulmans aux USA après le 11 septembre, la logique politicienne a tenté de se justifier en inventant des dangers, en les exagérant. Le film lui-même ne s'éloigne pas assez pas des simplifications des témoins propres à une culture de la communication américaine.
Globalement, les 3 films proposent un aperçu de variations de perception de la violence au travers de quelques histoires particulières, sans pouvoir à être cohérent, le sujet étant trop vaste. Sans considérer des qualités de réalisation, le documentaire 'Ni travail, ni famille, ni patrie' de Mosco Boucault me paraît sur le fond être le seul à posséder une maturité tenant compte d'un contexte politique et historique, le recul aidant sans doute.
Le 2e documentaire 'GARI!' de Nicolas Réglat (sur la photo entre 2 organisateurs-trices), raconte la lutte armée anti-franquiste en 1974, des GARI (Groupes d'action révolutionnaire internationalistes), basés à Toulouse aussi, et raconte précisément l'enlèvement du banquier Angel Baltasar Suarez. L'étrangeté du film vient du fait qu'en 1981, les membres du commando arrêtés pour cet enlèvement ont été acquittés par la justice. 33 ans plus tard, le décalage historique au niveau enquête de police et justice est bien visible. Le point de vue est loin d'être neutre, sur une organisation également liée à Jean-Marc Rouillan, il montre la piètre organisation et positive globalement le point de vue des acteurs-trices. Si le documentaire est bien réalisé, il sort la lutte d'un contexte plus large: quelques temps avant la démocratisation de l'Espagne, la méthode utilisée en France par les GARI avait-elle un sens dans le contexte espagnol? J'en doute. En plus de mon refus de principe de toute violence, cela m'évoque en contrepoint surtout la désorganisation que provoque la violence dans les mouvements non-violents qui sont plus efficaces. Cela pose aussi la question de la forme des documentaires si des propos ont une cohérence interne et seulement interne qui les rend lisibles, alors qu'ils sont éloignés de la légalité et de tout ce qui y affère, comme s'il s'agissait d'une fiction. Ou alors se pose la question de la relation entre histoire et justice ?
Le 3e documentaire 'Les insurgés de la terre' de Philippe Borrel explique la répression aux USA des soi-disant 'eco-terrorristes'. On y entend un activiste condamné à 23 ans de prisons pour un incendie, en raison du Patriot act ! Comme le FBI ne trouvait pas de terroristes musulmans aux USA après le 11 septembre, la logique politicienne a tenté de se justifier en inventant des dangers, en les exagérant. Le film lui-même ne s'éloigne pas assez pas des simplifications des témoins propres à une culture de la communication américaine.
Globalement, les 3 films proposent un aperçu de variations de perception de la violence au travers de quelques histoires particulières, sans pouvoir à être cohérent, le sujet étant trop vaste. Sans considérer des qualités de réalisation, le documentaire 'Ni travail, ni famille, ni patrie' de Mosco Boucault me paraît sur le fond être le seul à posséder une maturité tenant compte d'un contexte politique et historique, le recul aidant sans doute.
Le lendemain, deux documentaires parlent d'agriculture, 'La panification des moeurs' de Gwladys Déprez, et 'Planète à vendre' d'Alexis Marant. J'ai une discussion avec une amie sur le film d'Alexis Marant: je défends ce film qui dénonce des investissements des financiers dans l'agriculture au niveau planétaire, malgré ses défauts d'analyse (il oublie par exemple de parle de la responsabilité de l'OMC comme le précise l'intervenante d'AGTER) et de commentaire, parce qu'il apporte des éléments d'enquête intéressants, et parce que les film qui défendent les intérêts des sans-voix sont si rares.
Le débat avec Gwladys Déprez (à droite) à et l'intervenante d'AGTER (à gauche) s'embourbe dans la question de la démocratie et de la dictature faute de compétences dans la salle. 'Planète à vendre' a choisi des exemples en Ethiopie et en Uruguay. Le débat n'arrive pas à expliquer en quoi la démocratisation est nécessaire pour garantir les intérêts de la population et en quoi elle n'est pas suffisante, parce qu'est également nécessaire un Etat de droit basé sur des institutions difficile à construire.
Le débat avec Gwladys Déprez (à droite) à et l'intervenante d'AGTER (à gauche) s'embourbe dans la question de la démocratie et de la dictature faute de compétences dans la salle. 'Planète à vendre' a choisi des exemples en Ethiopie et en Uruguay. Le débat n'arrive pas à expliquer en quoi la démocratisation est nécessaire pour garantir les intérêts de la population et en quoi elle n'est pas suffisante, parce qu'est également nécessaire un Etat de droit basé sur des institutions difficile à construire.
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