samedi 5 avril 2014

5 avril 2014, Paris, 20e anniversaire du génocide des Tutsi

20 ans après le génocide des Tutsi, les complices français du génocide espèrent toujours que dans cette région du monde, un génocide çà n'est « pas très important », et attendent que la société civile et les journalistes s'épuisent ou se désintéressent du sujet. Alors que la justice commence à peine à avancer, l'association Survie mobilise de nouveau et lance une campagne sur les 20 ans d'impunité de l'Etat français complice du génocide des Tutsi au Rwanda. Elle publie en ce moment 20 documents pour comprendre le rôle de l’Etat français. D'autres événements sont organisés ce mois d'Avril sur Paris.
Jean-François Dupaquier affirme dans l'Express : "sans le soutien de Paris au régime du président Juvénal Habyarimana, le génocide n'aurait jamais pu avoir lieu. La France a fourni un parapluie militaire en repoussant les offensives du Front Patriotique Rwandais. Sans cet appui, le régime de l'époque n'aurait jamais eu le temps de préparer la tentative d'extermination de la population Tutsi. D'un autre coté, les militaires français présents au Rwanda étaient hautement qualifiés, je ne vois pas comment ils n'auraient pas été au courant de ce qui se tramait. Pour moi la connivence est évidente, les Français savaient qu'il y avait un génocide en préparation."
Ce jour-même encore, le gouvernement français annule le voyage de Christine Taubira pour la commémoration en raison d'accusations du président rwandais, provoquant aussitôt la protestation des jeunes socialistes. Et Alain Juppé, lui, se défend sur son blog, des questions de citoyen-ne-s bordelais-es, en dénonçant "la véritable entreprise de falsification historique qui veut faire porter à la France la culpabilité du génocide." L'ancien ministre des affaires étrangères se contente de généralités très politiques et ne se risque pas à rentrer dans les détails des faits.
Il ne s'agit pas pour les acteurs de l'Etat français de se défendre uniquement des accusations de complicité, il s'agit surtout aussi de comprendre 20 ans de désinformation, parfois sur la base de négationnisme ou d'obstructions de la justice, dans ce scandale incomparable. La connaissance de l'ensemble de l'histoire ayant grandi, il est maintenant dangereux de se risquer à mentir, chacun pèse ses mots.

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