mercredi 25 juin 2014

25 juin 2014, Paris 18e, Rwanda : Dieu en voyage

J'avais vu le film « Le jour où Dieu est parti en voyage » à sa sortie au cinéma, et je me précipite pour le revoir au centre Barbara, à la Goutte-d'or, accompagné d'une musique jouée en direct par les élèves de l'école Atla. Les jeunes musicien-ne-s jouent 2 fois et un débat est organisé entre les 2 projections-concerts, avec l'actrice du film, Shanel (Ruth Nirere), un historien de l'art, Nathan Rera, et le réalisateur, Philippe Van Leeuw. Je croise Jeanne, une rescapée, dont l'histoire personnelle rappelle celle du film. Shanel termine le film sur un chant a capela magnifique. En plus d'être l'actrice du film, elle fait partie des musicien-ne-s. Après la fin tragique du film et ce chant, l'émotion est très forte. A ce moment, la lumière est belle, aussi, mais ce n'est sans doute pas le moment de risquer de déranger avec l'appareil photo.
Elle est sortie de derrière l'écran, comme si elle sortait de l'écran. Ce soir, la fiction et le réel se sont rejoint. Elle a chanté ce qui pouvait être dans son esprit quand la caméra fixait son regard, ou plutôt, non, peut-être un contraire, une inversion du désespoir, ou la suite disant la distance et le travail du temps. C'est peut-être parce qu'il y a eu le cheminement d'image en image qu'est arrivée la chanson chantée de cette manière-là, maintenant, dans cette salle de la goutte-d'or.
Le vécu des rescapé-e-s du génocide est sans doute hors de portée de ma compréhension, je perçois juste une capacité à dépasser un deuil dans une expression artistique, qui reste encore mystérieux. Ma raison me renvoie en vain aux responsabilités politiques, parce que penser les violences extrêmes des foules ou le dépassement des traumatismes personnels est difficile.

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