lundi 2 juillet 2018

1er Juillet 2018, Paris 18e : Rhizomes à la goutte d’or

Le début du festival Rhizomes est pour certain-e-s connaisseur-se-s averti-e-s le début des activités d’été parisiennes. C’est gratuit, à taille humaine, garanti sans trop de touristes, lié à des quartiers et au 18e, un arrondissement à forte personnalité, comme l’exprimait si bien il y a 20 ans la chanson de FFF, ‘Barbès’.
Le premier concert de la journée, la fanfare balkanique est au milieu d’une première fête de quartier, la fête du mail Binet. Je crois y arriver une heure en retard, mais l’horaire a été décalé de 2 heures, et, comme, je n’ai regardé que le programme papier, je ne le sais pas, et je file à la goutte d’or. Là, Rhizomes se mêle à la Fête de la Goutte d’or au square Léon. Sont prévus là, 4 groupes, dont seul le dernier a été programmé par l’équipe de Rhizomes.
Vers 17h, la fête est encore celle des enfants, des jeux, du maquillage, des petites piscines. Des dizaines de bénévoles se bougent un peu partout, bien visibles avec leur T-shirt orange. Beaucoup de jeunes parents se baladent avec leurs bébés. De superbes boubous mettent de la couleur. Le décor est magnifique, un peu de verdure au milieu de quelques immeubles. Il fait aussi très chaud.
Le premier groupe fait bien la liaison avec les concerts suivants. La musique se limite à une percussion africaine, authentique. Deux chanteurs racontent une histoire que peuvent comprendre les enfants, même si elle est dure. L’histoire est celle d’un jeune qui perd sa mère en 2002 dans les combats en Côte d’Ivoire et qui fuit pour survivre, se rend d’abord au Nigéria, puis au Cameroun. Il traverse ensuite le désert pour arriver en Libye où il est victime de mauvais traitements. Un jour, il est là à Paris.
Ensuite, le deuxième groupe est un groupe du quartier, Ameth Sissoko et le Sara Yaa Band, de la musique du d’Afrique de l’Ouest avec un accordéon. Le troisième groupe est un groupe d’Afrobeat très dansant, Climax Orchestra et MoDJ. On est presque synchro avec Manu qui est allé sentir les odeurs de la salle de Féla Kuti. La foule s’agite de plus en plus, on est dans une ambiance de festival d’été, une peu comme à la plage. Beaucoup se ballade bière ou frites à la main. On n’est pas à Auber, ici.
La nuit tombe. Sofiane Saidi & Mazalda arrive enfin. Les musiciens se chauffent et chauffent le public petit à petit. Ça monte. Deux choristes rejoignent le groupe sur scène, et la chaleur augmente encore. Cela s’arrête un peu tôt juste avant minuit mais tout le monde est heureux. Le chanteur dit qu’il n’a jamais eu faim quand il vécu sans le sou à la Goutte d’Or et que ce qu’il vient de nous offrir n’est rien par rapport à ce que lui a offert le quartier.
Régis Marzin

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