Attention !
Toutes les photos de cet article sont des superpositions à la prise de
vue : aucune réalité visible correspondante n’a existé pour chacune
d’entre elles.
Culturespaces,
« opérateur privé dans la gestion et la mise en valeur des monuments,
musées et centres d’art, et pionnier des expositions numériques », a
ouvert le 13 avril 2018, au 38 rue Saint Maur dans le 11e
arrondissement, le premier Centre d’Art
Numérique à Paris, ‘l’Atelier des lumières’, dans
un ancien hangar industriel, une fonderie, aux murs de 10m de haut, laissé
presque tel quel, muni, selon le dossier de presse, « de 140
vidéoprojecteurs et d’une sonorisation spatialisée ».
Trois ‘expositions’ immersives inaugurent le lieu du 13 avril au 11
novembre 2018 : ‘Gustav Klimt’ ‘et Hundertwasser,
sur les traces de la Sécession viennoise’ de Gianfranco Iannuzzi, Massimiliano Siccardi et Renato Gatto, avec
la collaboration musicale de Luca Longobardi et ‘POETIC {AI}’ du collectif Ouchhh. Il s’agit
autant que d’expositions, de 3 sortes de projections qui s’enchainent sur des
cycles de presque 1 heure, projections complexes puisque les images sont aussi
en mouvement dans l’espace en plus de l’évolution temporelle, selon le procédé
« AMIEX® (Art & Music Immersive Experience) » de Culturespaces,
ici sur une surface de projection de 3 300 m2.
Rapidement, je m’intéresse au public. Le site du lieu
indique « le
public entre en scène à son tour et participe par sa présence à l’œuvre
elle-même ». Le journaliste photographe, s’il se laisse aller,
aussi. Comme les photographies d’œuvres d’art sont difficilement des œuvres d’art
elle-même, je choisis de ne faire quasiment que des superpositions à la prise
de vue, à chaque fois 3 photos que je détruis pour en faire une. Les
projections sont sur les murs mais aussi sur sol, donc sur le public. Il y a les
œuvres de Klimt, d’Hundertwasser.
Il y a la création des artistes. Il y a des gens qui regardent ou bougent,
créant de nouvelles lignes, de nouveaux détails, puis il y a la photo, et dans
ce cas la superposition à la prise de vue offre de nouvelles possibilités.
Pour celui ou celle qui regarde, Klimt et Hunderwasser peuvent
être simplement des points de départ. J’imagine facilement le même concept avec
d’autres peintres, à condition, sans doute, qu’il y ait une spécificité au
niveau lumière et couleur, car les couleurs vives doivent faciliter le procédé.
L’impression est si forte que les informations de culture picturale ou
architecturale sont presque un barrage à la bonne perception. On peut se
laisser aller et y passer 2 ou 3 heures à regarder et écouter, revenir ensuite
sur les œuvres de départ et le déroulé d’un récit autour de ses œuvres. Je
préfère l’aspect de création contemporaine tellement elle me paraît originale
et je comprends qu’elle s’appuie sur la citation de peintures et bâtiments qui
insufflent fortement une inspiration.
L’exposition des 2 artistes viennois, Klimt (1862-1918) et
Hunderwasser (1928-2000) évoque le courant artistique surtout autrichien et
viennois, entre 1892 et 1906, de la Sécession
viennoise. Klimt a été l’un des principaux
acteurs du courant. L’architecte et le peintre « Hundertwasser (a)
synthétis(é) ce dialogue entre peinture et architecture, répondant ainsi à une
des aspirations de la Sécession ». Quel est l’importance d’une telle fantaisie
artistique dans une Europe qui s’endurcit à certaines étapes de son
histoire ?
Je n’aurais pas regardé l’exposition de la même manière sans
mon Nikon. Les photographies parlent d’elles-mêmes : l’exposition-projection est
extraordinaire et passionnante.
En sortant, mes ami-e-s et moi avons le plaisir revenir à la
lumière du jour dans un quartier plus populaire que les grands quartiers
touristiques parisiens, un autre atout de l’Atelier des lumières.
Régis Marzin
Journaliste, chercheur, photographe, article écrit et
publié le 3 août 2018
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