Abdelkerim
Yacoub Koundougoumi rappelle la censure sur internet
au Tchad qui a facilité le « vol de l’élection » en 2016.
Il insiste comme Abakar
Assileck Halata sur les divisions ethniques et la
nécessité d’unité des tchadiens. Le soutien persistant des dirigeants français
au régime dictatorial en place est longuement discuté. Une représentante de l’association
Survie dénonce la visite récente de Florence Parly et le rôle en 2018 du Président
du Sénat français Gérard Larcher.
J’interviens de la salle pour évoquer l’évolution
actuelle : Déby s’est maintenant associé à d’autres dictateurs pour tenter
d’imposer leurs choix dans les nouvelles orientations de la relation entre
Union européenne et l’Union africaine. Les faits historiques liés à chaque pays
et la nature des régimes politiques sont négligés quand la diplomatie
internationale est focalisée sur la construction à long terme des institutions
internationales, dans lesquelles les dictateurs trouvent une légitimité. On s’éloigne
de la Françafrique quand les présidents français passent progressivement d’un
soutien à un régime pour prolonger une relation bilatérale historique à un soutien
qui s’intègre dans la stabilisation d’un nouveau fonctionnement et de
nouvelles règles entre des ensembles d’Etats.
Une
partie du débat porte sur la lutte armée. Abakar Assileck Halata conclut son intervention sur la lutte armée sur le fait que « les
armes et les urnes n’ont pas payé ». Il souhaite que la « culture de
l’alternance » se développe même dans les partis politiques d’opposition
et dans les groupes rebelles. Abdelkerim Yacoub Koundougoumi insiste sur
la « conjugaison des efforts sur 5 piliers, économiques, militaires,
institutionnel, sur droits humains, sur la communauté internationale ».
Une personne du public, en arabe, reproche aux rebelles de n’avoir rien apporté
de bon. Mahamat Nour Ibedou, dont « le statut de société civile
interdit d’accepter la prise de pouvoir par les armes », reconnaît qu’Idris Déby a
poussé les gens vers la lutte armée en « réduisant l’espace d’expression ».
Il croit, lui, « à un changement par la rue ».
Intervenant une nouvelle fois depuis la
salle, j’insiste sur le fait que dans l’histoire des guerres de l’Afrique depuis
1990, il y a eu une période ou la volonté de chasser un dictateur était une cause
assez fréquente de guerre, mais que ces guerres ont quasiment disparues (Régis Marzin, 2016 : Guerre et démocratisation 7.1.3),
comme les guerres entre Etats ont disparu, comme les coups d’Etat militaires
commencent à disparaître parce qu’il y a eu quasi-consensus entre dirigeants
des démocraties et des dictatures sur ce point vers 2010.
Mahamat Nour Ibedou fait un bilan de la situation des droits
humains au Tchad. Ce bilan est également distribué sous une forme papier. Il qualifie
la situation de « dégradation croissante des droits de l’homme ». Il souligne
que « la société civile tchadienne est surprise que les bailleurs et
autres partenaires n’aient pas pris la mesure de la gravité de la situation au
point de soutenir un régime politique qui est l’archétype de la négation de
tout ce que représentent les valeurs démocratiques ».
Régis Marzin
Compte-rendu de 16h30 à 18h30 alors que conférence a commencé vers 15h30.
@Regis_Marzin
https://regardexcentrique.wordpress.com/tag/tchad/
Compte-rendu de 16h30 à 18h30 alors que conférence a commencé vers 15h30.
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