Ce samedi 10 mars, à la salle Jean Dame à Paris, le colloque « 18 ans après, la France et le génocide des Tutsi du Rwanda » est organisé par l'association Survie, et son groupe local de Paris, et regroupe des experts parmi les meilleurs existants en France sur la question épineuse de l'implication française dans le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994. Le premier, Raphaël Doridant de Survie, présente globalement et brillamment « La complicité française dans le génocide des Tutsi », la complicité de certaines personnalités avec les génocidaires étant valable juridiquement parlant. Le second Jacques Morel auteur de l'ouvrage majeur "La France au cœur du génocide des Tutsi" (L’esprit Frappeur/Izuba, 2010) dresse le bilan personnel du ministre de la défense de l'époque, François Léotard. Jean-François Dupaquier présente la logique des discours de l'ensemble des acteur-trice-s français-e-s les plus impliqué-e-s dans le négationnisme depuis 1994. Enfin, Mehdi Ba intervient en vidéo sur la "Manipulation autour de l'attentat" de l'avion qui est au cœur de la stratégie du négationnisme destinée à protéger certains acteurs des accusations. Une question se pose sur la capacité de François Mitterand, très malade, à gouverner et à mener la politique au Rwanda en 1993 et 1994: Jean-François Dupaquier met l'accent sur la responsabilité du conseillé Hubert Védrine alors que jacques Morel pense que François Mitterand était toujours en mesure de diriger les opérations.
Dans une seconde partie, l'événement permet aussi de dresser un bilan des positions des partis politiques français: sont présents Benjamin Bibas responsable du Groupe Afrique d'Europe Ecologie les Verts, Moulaye Aidara pour Afriques en Luttes du Nouveau Parti Anticapiliste, Jacques Fath du Parti Communiste. En réalité, ce qui compte, c'est l'absence de position crédible des partis absents ce jour-là. Les 3 présents sont d'accord avec plusieurs revendications de l'association Survie et en particulier avec l'idée d'une Commission d'Enquête Parlementaire pour poursuivre les travaux insuffisants et plus à jour de la Mission d'Information Parlementaire de 1998. Le débat soulève des points d'interrogation: pourquoi les candidats aux présidentielles ne parlent-ils pas beaucoup plus de ce scandale-là, pourtant toujours dans l'actualité (Le Nouvel Observateur sort un dossier sur Paul Barril dans le génocide cette semaine)? La question est posée en particulier pour Eva Joly. Comment pourrait concrètement se mettre en place un vrai contrôle parlementaire sur l'exécutif en France? L'implication française au Rwanda s'est faite essentiellement dans un contexte de cohabitation associant partis de gouvernement de droite (RPR transformé ensuite en UMP), et Parti Socialiste. L'impunité entretenue depuis 18 ans en découle largement. La justice, qui commence à peine à avancer, en traitant d'affaires précises, fait un travail essentiel, mais les complicités de génocide au niveau politique, militaire, diplomatique, ne pourront être comprises que si les rôles des acteurs français sont éclaircis par les politicien-ne-s eux-mêmes redevables de cette vérité auprès de leurs électeur-trice-s. Sans cela, le monde politique continuera de participer indirectement à de nouvelles compromissions en liens avec la complicité entre 1990 et 1994. Jacques Fath insiste aussi sur la leçon à tirer sur le partage de l'Afrique en zone d'influence par les grandes puissances telles que la France ou les USA.
Dans une seconde partie, l'événement permet aussi de dresser un bilan des positions des partis politiques français: sont présents Benjamin Bibas responsable du Groupe Afrique d'Europe Ecologie les Verts, Moulaye Aidara pour Afriques en Luttes du Nouveau Parti Anticapiliste, Jacques Fath du Parti Communiste. En réalité, ce qui compte, c'est l'absence de position crédible des partis absents ce jour-là. Les 3 présents sont d'accord avec plusieurs revendications de l'association Survie et en particulier avec l'idée d'une Commission d'Enquête Parlementaire pour poursuivre les travaux insuffisants et plus à jour de la Mission d'Information Parlementaire de 1998. Le débat soulève des points d'interrogation: pourquoi les candidats aux présidentielles ne parlent-ils pas beaucoup plus de ce scandale-là, pourtant toujours dans l'actualité (Le Nouvel Observateur sort un dossier sur Paul Barril dans le génocide cette semaine)? La question est posée en particulier pour Eva Joly. Comment pourrait concrètement se mettre en place un vrai contrôle parlementaire sur l'exécutif en France? L'implication française au Rwanda s'est faite essentiellement dans un contexte de cohabitation associant partis de gouvernement de droite (RPR transformé ensuite en UMP), et Parti Socialiste. L'impunité entretenue depuis 18 ans en découle largement. La justice, qui commence à peine à avancer, en traitant d'affaires précises, fait un travail essentiel, mais les complicités de génocide au niveau politique, militaire, diplomatique, ne pourront être comprises que si les rôles des acteurs français sont éclaircis par les politicien-ne-s eux-mêmes redevables de cette vérité auprès de leurs électeur-trice-s. Sans cela, le monde politique continuera de participer indirectement à de nouvelles compromissions en liens avec la complicité entre 1990 et 1994. Jacques Fath insiste aussi sur la leçon à tirer sur le partage de l'Afrique en zone d'influence par les grandes puissances telles que la France ou les USA.
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