mercredi 18 septembre 2013

17 septembre 2013, Paris, la "spirale" du Chili

A la Maison de l'Amérique Latine, est projeté le film "La Spirale" sur la présidence d'Allende jusqu'au coup d'état, plus exactement sur la stratégie de l'aristocratie et de l'armée chiliennes alliés aux USA pour déstabiliser puis détruire violemment la gauche chilienne, l'alliance des socialistes (révolutionnaires) et des communistes. La projection est organisée par Le Monde diplomatique et Galatée films, en présence d'Armand Mattelard, l'un des 3 réalisateur-trice-s, avec Jacqueline Meppiel, et Valérie Mayoux, et de Jacques Perrin, le producteur. Le film de 1975 et de 2h19 est construit avec des archives, et le commentaire pousse l'analyse dans les détails, avec une grande exigence. Je suis au départ un peu gêné par l'analyse de classe marxiste, mais le film finit par me convaincre complètement. Un jeu de rôle avec des statuettes illustre les étapes en distinguant les classes ou groupes socio-politiques. En pleine guerre froide, les USA et l'aristocratie ont poussé une petite bourgeoisie à s'organiser selon les méthodes des prolétaires, avec des grèves, comme la grève des transports, grève des petits patrons camionneurs, financée par les USA. La démocratie chrétienne est devenue un arbitre fusible. Les législatives de mars 73, gagnés par la démocratie chrétienne malgré les 43% de voix pour la Parti Unifié (PS+PC) ont figé le jeu dans des contradictions indépassables. L'armée poussée par les USA a réalisé son coup d'état le 11 septembre 1973 plongeant le pays dans la dictature sanguinaire pour 17 ans, jusqu'à la fin de la guerre froide. L'aristocratie et l'armée sont sorties vainqueurs et purent continuer de vivre en imitant la bourgeoisie européenne, tandis que les syndicats corporatistes n'avaient qu'à se mordre les doigts d'avoir été manipulés. Des généraux stupides genre gendarmes des guignols étaient maintenant là pour éliminer tout débat. Armand Mattelard, sur la photo, répond ensuite à nos questions sur l'histoire du Chili et sur le film. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire