dimanche 6 septembre 2015

6 septembre 2015, Paris, le FROCAD du Congo Brazzaville en Europe

Ce dimanche 6 septembre, le Front pour le respect de l'ordre constitutionnel et de l'alternance démocratique (Frocad) du Congo Brazzaville a organisé une "cérémonie" de présentation de sa nouvelle représentation européenne. Joseph Ouabari a été nommé il y a environ 2 semaines à Brazzaville représentant du Frocad, pour servir de "relais qui diffusera les discours du Frocad au Congo Brazzaville" et réaliser un plaidoyer politique auprès des pouvoirs exécutifs en Europe et en France. 
La conférence porte essentiellement sur le Dialogue Alternatif de Diata qui a eu lieu fin juillet au siège de l'UAPDS. Devant la menace d'un referendum en vue de changer de constitution et permettre à Sassou Nguesso de rester au pouvoir, le Frocad et  l'Appel de Diata indiquent que le "changement de la Constitution du 20 janvier 2002 est un coup d’Etat" et appellent "le Peuple congolais à la résistance héroïque pour défendre l’ordre constitutionnel au cas où celui-ci serait violé". Une expression employée à Paris est "désobéissance civile", si un referendum avait lieu.
Le dialogue a abouti à des recommandations, en particulier, sur l'organisation d'une Commission électorale nationale indépendante (Ceni) pour la transparence du scrutin et la qualité du processus électoral. La demande porte sur la correction du découpage électoral pour les législatives, prévue en 2017, et, surtout, pour commencer, la révision du fichier électoral. Le Frocad réclame une révision de la liste électorale avant la présidentielle, et une présidentielle avant fin 2016. La mise en place d'une Ceni est indispensable pour tenir ce calendrier. Le dialogue a aussi formulé des exigences concernant l'information et la liberté d'action de l'opposition, et la fin de la répression de l'opposition.
Un autre point rapporté est le récent accord avec une seconde coalition,  l'Initiative pour la Démocratie au Congo (IDC), dans l'objectif de lutter pour la conservation de la constitution et le refus d'un nouveau mandat de Sassou Nguesso. 
Il ressort de cette première rencontre qui devrait être suivie d'autres rencontres pour débattre plus longuement, qu'à partir de la priorité au refus de changement de constitution, au Congo-Brazzaville, l'opposition a réussi à entrer dans une phase rapide d'organisation. Le vent de Kinshasa traverse le fleuve. Sassou Nguesso a également été fragilisé par la pression internationale mise sur Pierre Nkuruziza au Burundi. Il reste à savoir si le dictateur acceptera de laisser aux partis politiques, à la société civile, avec une coalition Tournons la Page (lire sa position) qui vient aussi de se créer, aux journalistes et plus généralement à la population la liberté de s'exprimer et de continuer à s'organiser.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire