Nadège Chabloz, co-éditrice des Cahiers d’Études africaines (EHESS), Ibrahima Poudiougou, anthropologue, postdoctorant à la Norwegian University of Life Sciences (NMBU), Patrice Yengo, anthropologue à l’EHESS, Boris Samuel, co-rédacteur en chef de Politique africaine (association liée à éditeur Karthala) et politiste à l’IRD (IMAF), à la table ronde ‘Publier des sciences sociales plurielles et internationalisées sur l’Afrique’, proposée par les Cahiers d’Études africaines et Politique africaine, au Centre des colloques du Campus Condorcet, pendant le festival Printemps des Humanités, le 20 mars 2025.
Espérant un débat un peu plus animé, je pose une question, après avoir évoqué les sciences politiques présente dans la revue Politique africaine et pas dans les Cahiers d’Études africaines : « La recherche française ne pourrait-elle pas être confrontée aux mêmes difficultés que les politiciens français si décriés ? » Je propose quelques hypothèses, « un manque de chercheurs généralistes, un cap historique pas encore franchi pour traiter la période contemporaine après l’évolution simultanée de beaucoup de pays après 1990, les difficultés à travailler sur des pays sans Etat de droit et sans liberté d'expression, des acteurs de la répression étant vivants et actifs. » Patrice Yengo répond : « Il n’y a plus de chercheurs sur toute l’Afrique, c’est mieux. Il n’y a personne qui connaît l’Afrique maintenant. On ne peut s’enrichir que de petites choses. Quand j’entends que va parler un spécialiste de l’Afrique, j’éteins le poste, il va parler de lui. » Boris Samuel évoque le « savoir aréal » et le débat se termine alors faute de temps.
Je ne précise ma pensée sur les méthodes de synthèse, les particularités du choix, du mélange et de la vérification des sources primaires et secondaires en augmentation du niveau de synthèse, le choix d'un angle qui réduit le domaine de recherche, par exemple l'angle des élections pour aborder une vaste histoire politique, les bases de données pour travailler sur une grande quantité de données, les classements et comptages exhaustifs, une sorte de projection mathématique des histoires dans un espace de données simplifiées, la complémentarité du récit historique littéral classique et d'un cadre théorique général simplifiant la vision, ou encore la relation entre histoire et sciences politiques.
Régis Marzin
21 mars 2025, corrigé le 22 mars