A l'iReMMo, l'Association pour le Droit International humanitaire France organise un colloque 'Les «terrorismes» aujourd’hui, en Afrique et au Moyen Orient', et j'assiste uniquement à la 2e partie intitulée 'Adaptation
des institutions juridiques aux « terrorismes »' avec Géraud de la Pradelle, juriste, professeur émérite à l’université Paris X-Nanterre, Pierre Klein, professeur à l’U.L.B. et directeur-adjoint du Centre de droit international et de sociologie appliquée au droit international de cette Université, et, William Bourdon, avocat. Pierre Klein insiste sur le le rééquilibrage en cours entre le droit qui a été modifié assez vite pour la lutte antiterroriste, et le respect des droits fondamentaux, par exemple à propos des listes noires des personnes dont les comptes sont bloqués. Géraud de la Pradelle précise que "le droit est politique" et qu'il a été adapté en fonction d'une obsession de prévenir les actes terroristes en prenant des libertés avec le droit pénal classique. William Bourdon après avoir évoqué les gardes à vue de 72 heures, et les arrestations préventives abusives en banlieue, met l'accent sur un "état d'exception pervers et sournois dans la pratique des juges et des policiers", même de bonne foi. Le débat revient sur les problématiques du sahel et du moyen-orient. Je demande si le droit pénal classique sur les crimes contre l'humanité et le droit sur le terrorisme sont en concurrence dans leurs constructions au niveau international. Je précise ma question par l'exemple du Tchad: Idriss Déby se fait valoir de participer à la lutte contre le terrorisme au Mali, alors que son bilan surtout dans les années 90, comme responsable de nombreux massacres est effrayant. Comment est-ce possible ? Il s'agit évidemment du fameux '2 poids 2 mesures' mais surtout, selon William Bourdon, d'un "bouleversement des valeurs dans la hiérarchie des victimes et dans la photographie de l'indignation mondiale". Ce qui est sûr en tout cas, c'est que la force qui est présente à la fois au Tchad dans les années 90, et au Mali en 1993, c'est l'armée française. Mais quel est donc le mystérieux lien entre l'armée française et le droit international ?
vendredi 11 octobre 2013
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