dimanche 28 juillet 2013

28 juillet 2013, Aubervilliers, la chose a 30 000

En se arpentant les cités avec quelques amies entomologistes averties, la discussion s'anime alors que nous approchons d'une chose étrange. Enfin je découvre la chose et je comprends. On me dit que la chose devant moi a coûté 30 000 ... 30 000 Francs CFA ? non, on est pas en Françafrique ici. 30 000 de la monnaie locale qui n'existe pas encore ? 30 000 secondes? si le temps c'est de l'argent. 30 000 pour une oeuvre d'art ? Euh non ... 30 000 ... 30 000 quoi! 30 000 des impôts locaux de la ville à 39% de ménages en dessous du seuil de pauvreté. La grille est vachement bien, un peu basse quand même, si jamais un loup voulait la sauter pour manger un mouton. Il manque aussi des parasols au dessus des bacs, parce qu'avec le soleil qui fait c'est vraiment trop dur pour les vers de terre. Pour les humains, quand l'herbe aura poussé, un bébé pourra bronzer dans un bac s'il est posé en diagonale. Le gazon est garanti sans merde de chien, garantie valable 10 ans. Pour pas dépasser le budget, pour la communication entre les bacs, il est prévu un truc pas trop cher fabriqué par les enfants: un système de fil avec des pots de yaourts de grand-mère. Le truc fonctionnerait pour les vers de terre, les coccinelles, les cloportes, les bousiers, les rats musqués, les hérissons et même les grenouilles, et les crapauds bien sûr !, et permettrait d'organiser rapidement une nouvelle Zone d'Autonomie à Défendre, un peu moins boueuse que Notre-Dame des Landes! Ingénieux !

lundi 22 juillet 2013

21 juillet 2013, Aubervilliers, Auber'Jazz'Day

Une dizaine de groupes se retrouve à Aubervilliers ce dimanche, pour un festival aux couleurs locales, sous le soleil plombant, à l'ombre de la mairie. Il y a assez peu de monde: est-ce encore le micro-climat antipub qui a frappé? Dans la rue de la commune, la chaleur est moins forte, sous les arbres, sous les tentes des associations, comme Circul'livres. Auberfabrik et le collectif des Alternativillariens propose de préparer des bombes de graines, destinées à quelques obscures actions de guérilla jardinière. J'avais noté au programme Beltuner, et je n'ai pas le bonheur d'être surpris par la programmation, je n'entends pas d'autres groupes aussi bons.
C'est Auber, ce n'est pas la place d'un village dans le sud de la France, où des musiciens seraient venus piquer la place des boulistes pour les forcer à entendre devant leurs pastis. J'ai beau prévenir qu'il y a un bon groupe, personne ne vient. Soit on manque de culture musicale, soit on crève de chaud et on a soif, soit on profite pour se faire enfin des ami-e-s, soit l'esprit 'animation musicale' l'emporte sur les artistes, soit les enfants commandent, soit la morne plaine fait son effet: il n'y a plus d'espoir, quel bon groupe viendrait nous rendre visite, dans ce désert culturel ? Ce n'est même plus imaginable, et en plus gratuitement, il ne faut pas rêver: de vrais artistes inspirés ici, pour nous, c'est impossible. Un vieil homme, qui m'as dit être de Saint-Ouen, savoure avec moi, en souriant, les reprises de Bashung ou d'Eric Sati, les compositions de Johann Riche et de ses amis de Beltuner. Je pense aux influences des 4 coins de l'Europe. C'est merveilleux, et soudain, la dernière note est coupée par l'animatrice inculte! C'est un scandale jamais entendu nul part après plusieurs centaines de concerts. La dernière note ! Le doigt appuyant sur le clavier de l'accordéon y avait mis tellement de choses essentielles. Elle ne s'est même pas rendu compte. Mais, revenons sur terre...ce n'est pas grave.

vendredi 12 juillet 2013

12 juillet 2013, Bobigny, tournage des Engraineurs

Je viens ce vendredi faire un peu de figuration sur un tournage de l'association des Engraineurs, basée à Pantin. C'est un tout petit budget avec surtout des bénévoles. Je découvre que le découpage par scènes de quelques secondes ou dizaines de secondes fait que l'on ne peut pas relier une simple scène au scénario. Ce qui m'intéresse plus, c'est de capter quelques points de technique, au niveau image ou son, et de mise en scène, et de sentir un peu l'ambiance. C'est idéal pour prendre des photos, car il y a de lumière assez forte, et parce que tout le monde est préparé à être pris en photos. Il faut attendre et je m'occupe ainsi.

dimanche 7 juillet 2013

7 juillet 2013, Paris, festival Rhizomes

Tous les ans, plusieurs festivals permettent d'entrer dans l'été. Le festival Rhizomes est l'un d'entre eux, même si cette année il ne fait plus le trait d'union entre le 18e et Aubervilliers. Cette fois, ce n'est pas trop tôt: enfin du soleil et de la bonne musique. A la bonne heure du bronzage. Le soleil se lit dans le visage des gens qui s'éveille et il efface les cernes d'un trop long hiver. C'est aux Arênes de Montmartre, petite scène naturelle, qui crée une intimité chaleureuse entre la pierre de l'estrade et les arbres. Les 2 groupes, Ny Malagasy Orkestra, de Madagascar, et Titi Robin Trio, semblent apprécier de voir ce public en hauteur, serré et rangé, soudain plus proche. Le soleil n'éclaire pas les musiciens sous leur tente, elle éclaire le public. Les musiciens le voient magistralement tout en couleur, et, ils peuvent lire les réactions sur les visages. Le dispositif par rapport à une salle sombre où la scène est éclairée est inversé. Pour le photographe aussi, de ce côté, c'est bien plus passionnant que les hommes avec leurs instruments. Il s'y passe plein de choses, comme juste à la fin du concert de Titi Robin, ces deux enfants vers 4 et 5 ans qui se disputent: le petit garçon veut prendre la casquette de sa sœur qui résiste, et, elle prend un chapeau, lui laisse la casquette, mais il pleure quand même. La grosse larme est triste, sous les lunettes; c'est mignon pourtant, les sentiments contraires, entre jalousie, protection, tendresse, et, juste, la musique s'arrête là.

vendredi 5 juillet 2013

5 juillet 2013, Aubervilliers, jardin d'Auberfabrik

Sylvie m'a invité à passer pendant que des enfants des écoles seraient en atelier au jardin d'Auberfabrik. C'est le dernier jour d'école ! Les enfants viennent de pic-niquer, font une sieste, puis dessinent les légumes, les plantes, les fleurs, pendant 1 heure. Ça se passe super bien, il y a un bon encadrement mais, ça vaque aussi dans le jardin et ça se débrouille. Le jardin est dans la cité. A la fin quand les enfants sont parti-e-s, je remarque les scooters qui tournent autour, en roulant sur les roues arrières. Comme je viens de lire des articles dans le journal des psychologues sur la virilité en crise, je crois percevoir une opposition symbolique symptomatique d'une situation psycho-sociale. Je repense aussi à la conférence du philosophe Bernard Stiegler qui parle de tiers témoin, tiers éducatif, tiers autoritaire, tiers thérapeutique, du tiers en général, par exemple des professeurs qui sont 'tiers' dans une relation parents-enfant. Je repense au 'tiers structurant' que pourrait, selon certains, être l'Europe pour l'Afrique. A qui appartient l'espace entre les bâtiments d'une ville ? A personne. Qui tente de remplir l'espace symbolique ? Que représente le respect de la nature dans un espace symbolique plus large ? concernant le respect des êtres en général ? En cas de vide symbolique, quand la norme est dans le retrait, la difficulté d'être et de se montrer, est-ce que la place n'est pas prise par le symbole du symptôme de l'absence de système sociaux harmonieux associant l'individu au collectif? Quelle suggestion? Quelle réaction? Est-ce que la vie ne s'agglutine pas autour de ce qui fait symptôme? Qui regarde ? Qui montre ? Qui voit? Qui est vu-e(*) ? Où est la frontière ? Qu'est-ce que la frontière ? Comment se partage un espace vide ? qui est aussi potentiel de rencontre. Comment s'organise cet espace ? Quel lien entre les générations ? Qui lutte d'une lutte symbolique? Qui se libèrent? les plantes ?

jeudi 4 juillet 2013

4 juillet 2013, Pantin, Projection-débat "Pierre Rahbi"

Ce soir était projeté au Ciné 104 à Pantin, le documentaire 'Pierre Rahbi, au nom de la terre' de Marie-Dominique Dhelsing (2013, 1h34). Le film est un portait qui revient sur la vie du paysan-écrivain et sur les idées principales de ce défenseur de l'agroécologie. Il se dégage une contestation philosophique d'une société capitaliste qui se concentre sur le respect de la nature sans insister sur l'ordre humain et financier, pour agir par l'exemple. Il permet de découvrir plusieurs lieux novateurs socialement et écologiquement, qui ont été influencés par son expérience et ses formations. Je suis heureux de découvrir aussi une école dans une communauté, montrant le lien entre générations par la terre et l'agriculture. Le travail le plus important est sans doute celui effectué à Gorom Gorom au Burkina Faso, où Pierre Rahbi a œuvré pendant les années 80. J'espérais que l'expérience africaine soit plus développée, parce que je cherche des films sur l'écologie en Afrique pour les projeter, mais le film est revenu très vite sur la France. Le paysan a rencontré Sankara quelques semaines avant son assassinat par les hommes de Blaise Compaoré, et le président burkinabé lui aurait proposé un poste de ministre pour développer l'agroécologie. De jeunes jardinier-ère-s participaient également au débat aux côtés de la réalisatrice. C'était ainsi aussi l'occasion de reparler des jardins partagées en ville, et des actions autour des 'villes en transition' qui démarrent à Montreuil ou à Pantin, très souvent autour de l'alimentation.

dimanche 30 juin 2013

30 juin 2013, Aubervilliers, 1 an de la brèche

Après un début de journée de galère, une dent qui me stresse, un ami qui m'a posé un lapin et des concerts pas très bons à la Goutte d'or, j'arrive assez tard à la fête des 1 an de la Brèche. J'avais enfin reçu l'info pour venir découvrir le lieu artistique, ce qui n'est pas si facile à Aubervilliers, la ville naturellement antipub. Des ami-e-s sont là aussi. Et je découvre un lieu sympathique, et je traine un peu, jusqu'au gâteau, jusqu'au 'Harlem shake' qui rend un court instant plein de monde euphorique alors que je reste dubitatif et caché derrière l'objectif, et jusqu'au concert final, d'un chanteur dont je n'entends pas le nom, et qui restera pourtant dans ma mémoire. Il serait sans intérêt d'en dire plus, car le mystère des rencontres parfois ne peut pas se présenter par internet.

samedi 29 juin 2013

28 juin 2013, Paris, débat sur Djibouti

Après plusieurs mois de lutte contre le hold-up électoral aux législatives à Djibouti, le comité de soutien à l'Union de Salut National organise un débat '36 ans d'indépendance - 36 ans de dictature', dans le local d'une association féministe dans le 20e. Celui-ci commence avec beaucoup de retard après un premier rendez-vous pour manifester au Trocadéro et quelques personnes ont du partir. Mais ensuite la salle est pleine avec 60 personnes, dont un tiers de femmes, que je vois pour la première fois mobilisées à Paris. C'est directement un débat sans interventions préalables entre les représentants politiques des partis qui représentent le comité de soutien à l'USN en France, ou l'USN, et le public qui a des questions importantes pendant cette période charnière. L'union très large contre la dictature est récent à Djibouti. Jusqu'à présent, le dictateur Guelleh avait réussi à diviser, ou l'histoire avait maintenu des divisions, mais actuellement une union assez complète rassemble les démocrates pour en finir avec 36 ans de dictature. La coalition des partis politiques créée pour les législatives semble assez solide pour établir un combat durable. Cela implique aussi de briser quelques tabous et d'évoquer des malentendus: sur les relations entre les espace linguistique et culturel des Afars, Somalis, Issars, sur les laïcs et les musulmans, sur la guerre des années 90, qui n'était pas une guerre 'tribale' mais une guerre contre la dictature qui touchait plus certaines parties du pays, ce qui n'avait pas été bien compris par tous-tes, sur des personnes maintenant actives avec l'opposition ayant auparavant collaboré avec le régime, sur les crimes du passé et la nécessité d'une justice indépendante dans le programme des démocrates. La nécessité de rester uni-e-s l'emporte quelques soient les divergences qui apparaissent sur ces questions. Il s'agit aussi de la question essentielle de l'identité nationale dans un pays créé par la colonisation, et qui n'a connu que la dictature depuis l'indépendance. Le dialogue est important pour que la mobilisation se fasse avec le plus grand nombre. Actuellement des pseudo-négociations sont annoncées avec le pouvoir djiboutien, et l'USN exige la libération des prisonniers politiques et la reconnaissance d'une Assemblée Nationale selon les vrais résultats du scrutin de février, sachant que le dictateur n'a encore jamais réalisé de vraie négociation en acceptant ensuite de suivre un accord.

dimanche 23 juin 2013

23 juin 2013, Aubervilliers, Fête des associations

Attiré plus tôt que prévu par la musique à la fête des associations, je tombe aussitôt sur un spectacle de danse du Sri Lanka, par des jeunes de la ville.
Je trouve la fête de cette année beaucoup plus intéressante que les autres années, parce que les thèmes se sont énormément diversifiés. Il y a beaucoup plus d'associations autour de la culture, des jardins ou de l'écologie. Les précédentes années, il y avait surtout des associations de solidarité internationales de migrants, très intéressantes elles-aussi, ...
comme celle-ci liée à la Tunisie ... Quand j'avance dans les allées, avec mon appareil, me préservant l'opportunité de saisir une scène par surprise, je ne sais pas toujours où je vais tomber. J'ai parfois peu de temps pour saisir le contexte. Arrivant sur un stand, je découvre des slogans féministes, et je lève les yeux de la table, et là, 4 jeunes femmes me regardent, dont une avec un grand sourire. Entre les slogans, et le sourire, il y a contradiction peut-être et dans la 1/2 seconde à peine le temps de saisir la chose. Le réflexe du photographe, dans le doute, c'est de prendre la photo. Et après... s'il reste de la contradiction, mais que faire ? Peu importe... comment voulez-vous parler de féminisme après çà!
Et voici enfin le plus beau stand de la fête !

lundi 17 juin 2013

17 juin 2013, Paris, Paix, femmes, Union Africaine

Thinking Africa organise ce lundi une conférence "Paix, femmes, Union Africaine" au centre Malher. La séance commence par une projection d'extraits du film « Pray the Devil Back to Hell », de Abigail E. Disney et Gini Reticker (USA, 2008, 72 minutes) sur la luttes des femmes au Libéria pour arrêter la guerre. Ensuite, Hassatou Baldé, docteur en Droit, consultante sur des questions de paix et de sécurité, Jessica Ranohefy, juriste, spécialiste en gestion des conflits, interviennent. Le débat est assez animé. Il se crée un début de confrontation hommes-femmes un peu artificielle, surjoué dans la quête d'identité de genre.

dimanche 16 juin 2013

14 au 17 juin, Montreuil, Festival Ta Parole

Cette année encore, le Festival Ta parole est l'occasion d'entendre de très bons groupes dans une ambiance sympathique, à la Parole errante à Montreuil. J'y prends beaucoup de photos.
Nicolas Joseph, l'organisateur du festival devant son public.
 Fantazio, un habitué dans un nouveau show très chaotique.
Gérard Morel et ses textes bien ciselés.
Jur, la chanteuse acrobate qui résiste à tous les chocs.
Cette année, le concept c'est 'finir en douceur': chaque concert, et le festival lui-même. Nilda Fernandez termine avec 2 chanteuses de son public. C'est intime, doux, beau, et sincère, une surprise et un vrai bonheur.

dimanche 2 juin 2013

2 juin 2013, Aubervilliers, réchauffement ou changement climatique ?

Est-ce qu'il fait beau ce dimanche ? On essaye de s'en persuader mais j'ai des doutes, surtout avec le rhume que je viens d'attraper comme si nous étions en mars. Est-ce que l'on est face à un réchauffement ou un dérèglement climatique ? Un débat, organisé par le collectif des “Alternativillariens” a lieu à la Maison des Jeunes Emile Dubois à la cité de la Maladrerie, à Aubervilliers. Michael Evrard, de l’Agence locale de l’Energie et du Climat (ALEC) de Plaine Commune, nous rappelle que ce qui se prépare est bien sûr le réchauffement global à long terme. En mai 2013, un seuil de CO2 dans l’atmosphère vient d'être atteint avec 400 particules par millions. L'effet de serre va continuer de s'aggraver dans les décennies à venir. La température moyenne mondiale selon les scenarii des chercheurs devrait grimper de 2 à 6 degrés. Les estimations sont de plus en plus hautes. Pour l'instant depuis 150 ans, la température moyenne a augmenté de 1 degré. Une augmentation de 5 degré en moyenne mondiale pourrait signifier beaucoup plus l'été, et beaucoup plus à midi, jusqu'à 15 degrés de plus à midi en août à Paris. On devrait aussi aller vers de moins en moins de printemps et d'automne. Les espèces animales et végétales vont se déplacer. Beaucoup d'espèces animales vont mourir. Un équilibre serait quitté pour aller vers un autre équilibre du système avec au passage énormément de modifications. Que faire à l'échelle locale? Il s'agit de modifier sa consommation d'énergie, de limiter ses émissions de CO2. Pour le transport, en plus de prendre les transports en commun, l'avion est à éviter au maximum: par kilomètre, l'avion émet 30 fois plus de CO2 que la voiture. Pour le logement, l'isolation thermique peut être avantageux. Au niveau alimentation, les circuits courts sont à privilégier, et le collectif prévoit de créer une AMAP à Auber. Le débat est l'occasion de parler aussi de transition énergétique, de villes en transitions, de vie locale pour pouvoir aborder tous ses sujets qui demandent de penser autrement beaucoup de choses. 

dimanche 26 mai 2013

26 mai 2013, Paris, colloque sur le génocide des Tutsi du Rwanda

Le colloque 'Le génocide des tutsi au Rwanda : 1993: Que savait-on un an avant le génocide?' est organisé par Ibuka au Mémorial de la Shoah, dans le 4e à Paris. C'est la première fois que j'entre dans ce lieu qui donne une grande solennité au colloque. La salle est pleine avec plus de 100 personnes, dont beaucoup de spécialistes. J'arrive intrigué par la présence de Bernard Kouchner au milieu de certain-e-s expert-e-s qui dénoncent fortement la complicité française dans le génocide. L'ancien ministre est 'président de séance' et pas intervenant lui-même. Il est animateur et chargé de modérer les questions aux 2 intervenants, Eric Gillet, avocat à la FIDH et Ndoba Gasana, universitaire rwandais. Cela lui permet d'échapper sans heurt à l'obligation de réponse au public. Je le sens un peu stressé au moment de clôturer, pour des raisons d'horaire alors que des questions essentielles restent en suspens: quels était les intérêts de la France à soutenir le régime? Quelle conclusion tirer sur le fonctionnement de la démocratie en France ? Est-ce le secret défense pourrait être levé sur tous les documents qui peuvent servir de preuve ? Il garde une parfaite maîtrise de lui-même mais, quelques secondes avant la fin de la plénière, son regard évoque peut-être un court instant le poids des secrets.
La seconde plénière à laquelle j'assiste est consacrée aux médias belges et français avant le génocide. Jean-François Dupaquier anime et n'intervient pas vraiment, ce qui est frustrant quand on sait sa maîtrise du dossier. Colette Braeckman (lire son compte-rendu du colloque) présente le point sur la Belgique et Maria Malagardis sur la France. Un journaliste rwandais devait être là, mais il n'a pas eu de visa. Certaines anecdotes sont révélatrices: Colette Braeckman témoigne avoir compris beaucoup de choses en découvrant cette phrase écrite par un envoyé du gouvernement rwandais sur un tableau lors d'une conférence à Bruxelles : "Arrêtez la guerre, nous arrêterons les massacres." Elle évoque aussi un journaliste qui lui a dit quelques jours avant le déclenchement du génocide qu'il serait mort dans quelques jours parce qu'il était sur une liste de personne à tuer, ce qui fût le cas dès le 7 avril. Maria Malagardis, après avoir parlé du rôle de Jean Carbonare pour l'alerter, raconte qu'un fonctionnaire proche de Mitterrand lui a fait un court sur l'influence anglo-saxonne dans la région, énervé au point d'être en sueur, elle découvrit alors 'le degré d'idéologisation et de fanatisme'.
La dernière plénière, consacrée au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) est la plus intéressante sur le fond. Elle est animée par Stéphane Audouin Rouzeau, d'EHESS. Le président d'Ibuka France, Marcel Kabanda, introduit le débat sur la question principale concernant le TPIR: en ne traitant que de 1994 à partir du 1er janvier, la vérité a été cachée sur la planification du génocide. Hélène Dumas, d'EHESS, intervient sur les Gacacas, ce qui permet de réfléchir au génocide au niveau des villages, des voisins, des familles. Raphaëlle Maison nous explique la controverse de la compétence temporelle. Cela s'est décidé avec la résolution de l'ONU 955 du 8 novembre 1994. Elle explique que c'est bien la France qui a fait pression pour empêcher que le TPIR ne traite de la période avant 1994. Le nouveau gouvernement du Rwanda voulait lui que le tribunal travaille aussi sur 1990-1993. Le représentant français à l'ONU a créé la confusion en faisant comme si le tribunal pourrait traiter de crimes du nouveau gouvernement et de la questions des camps de réfugiés en RDC. Ensuite, les juges auraient pu choisir une interprétation large pour enquêter sur l'entente en vue préparer le génocide. Cela n'a pas été le cas. En 2007, à 3 contre 2 juges ils-elles ont décidés d'en rester à des responsabilités individuelles sur 1994, comme le voulait l'Etat Français. Le travail de la justice sur les causes n'a pas été fait. Le travail des universitaires et des historiens est nécessaire pour compléter le travail de la justice incomplet, surtout si la justice se contente des responsabilités individuelles. Le débat avec la salle revient sur les responsabilités françaises pour éviter que la justice ne viennent enquêter sur les complicités françaises dans le génocide. Raphaëlle Maison évoque aussi la collaboration active anti-FPR entre la juge du TPIR, Carla del Ponte, et le juge Bruguière, dont l'enquête sur l'attentat de l'avion est totalement remise en cause aujourd'hui. Une histoire du TPIR serait à écrire, une enquête sur le rôle du Conseil de Sécurité serait à poursuivre.
L'ambassadeur du Rwanda en France, Jacques Kabale, a droit à la conclusion. Le ton était un peu trop diplomatique depuis plusieurs heures. Il est bien plus direct quand il dit que les diplomates et l'ONU savaient très bien ce qui se préparait au Rwanda les années précédent le génocide, et que les amis du gouvernement d'Habyarimana au Conseil de Sécurité de l'ONU l'ont soutenu, ce qui a empêcher d'arrêter le génocide. Le mot de la fin revient à Ibuka qui demande à François Hollande d'ouvrir pour les 20 ans en 2014 un lieu de mémoire du génocide rwandais à Paris(pétition).

samedi 25 mai 2013

25 mai 2013, manifestion pour les Rroms


C'est plutôt une manifestation contre une politique, très en colère. Personne n'attendait de miracle avec Hollande, Valls et le PS, mais maintenant la déception est à son comble concernant la politique du gouvernement sur les Rroms. Il n'y a aucun changement : expulsions vers la Roumanie, expulsion des campements, absence de respect de la circulaire d'août 2012, discriminations, et propos xénophobes. Hollande, Ayrault et Valls semblent reprendre le jeu dangereux de la xénophobie que l'on entretient pour des raisons électorales. Saimir Mile de la voix des rroms rappelle qu'il n'y a pas plus européens que les Rroms, que le sort des rroms est un critère de la qualité de la construction européenne, qu'il n'y a pas de problème rrom, mais un problème avec ceux-celles qui pensent et disent qu'il y a un problème rrom.

vendredi 24 mai 2013

24 mai 2013, Aubercail, Malicorne et Lojo

Je me retrouve presque par hasard au concert de Malicorne et Lojo à Aubercail ce vendredi grâce à mes ami-e-s de Ta Parole. Çà sera un très bon concert. Je découvre complètement Malicorne, groupe des années 70-80 qui s'est récemment reformé. La salle semble pleine de leur fans, cinquantenaires arrivant souvent en couple, plein d'hommes aux cheveux longs grisonnants. Çà me plait beaucoup.
Ensuite, c'est au tour de Lojo, que j'avais vu à Morlaix il y a longtemps. J'aime beaucoup. A certains moment les percussions décollent et la musique me transporte ailleurs, comme si j'étais au cinéma ou en voyage, aux Antilles, au Brésil, en Afrique... Mon appareil photo est dépassé, visuellement c'est beau aussi sans que je puisse suivre. Çà va trop vite. Çà joue bien, très bien.

lundi 13 mai 2013

13 mai 2013, Aubervilliers, conférence Campus Condorcet

Le Campus Condorcet arrive doucement. Ce soir au lycée Le Corbusier, Jean-Marie Pradier, ethnoscénologue fait une conférence : 'La vue sous influence, entre vision(s) et regard'.  C'est sans doute un mélange de neurologie, d'esthétisme, de philosophie, d'histoire, de sémantique, d'anthropologie, d'anecdotes et d'humour. Comme photographe, je pensais être très concerné, mais je m'y retrouve à peine. D'autres personnes, elles, se sentent à l'aise et posent de très bonnes questions à la fin, comme par exemple : est-ce que nous ne voyons pas tous différemment des scènes identiques ? Certes! C'est le style passionnée de la réponse qui importe.

13 mai 2013, Aubervilliers, urgence sociale !

J'arrive pour la dernière heure du colloque 'Collectivités publiques et traitement de l’urgence sociale' à l'Espace Fraternité d'Aubervilliers. J'écoute d'abord l'adjoint au maire de la ville de Grenoble, Olivier Noblecourt, et le vice-président du conseil général de la Seine-Saint-Denis, Jean-François Baillon. Ce dernier donne les chiffres du RSA dans le 93: 2004: 40 000, 2011: 70 000, début 2013: 85 000. A Grenoble, il y a de bonnes idées et pratiques en terme de redistribution. Dans le 93, revient le fait que l'argent manque, qu'il y a un effet de masse, et que la situation est 'sinistrée'. Le PIB du 93 est celui du Portugal mais le 93 ne bénéficie pas d'autant de solidarité européenne. A Aubervilliers, 16% des ménages consultent les services sociaux. Il est aussi question du plan national de lutte contre la pauvreté. Il y aurait des lois à corriger, comme par exemple d'attribuer la priorité des places en crèche au plus pauvres. L'adjoint au maire de Grenoble souhaiterait enlever le quotient familial des impôts qui est une immense niche fiscal pour les 10% les plus riches. Jean-Claude Waquet, le président de Campus Condorcet, témoin du colloque, conclut par un synthèse brillante applaudie 2 fois. Je note quelques idées: 'l'enkystement de la pauvreté devenue structurelle', la tension entre l'expérience,  les pratiques et la réflexion théorique qui voit l'urgence sociale plus exceptionnelle, la divergence pour distinguer ce qui est urgent, les 'conflits en actions et principes et entre sollicitations et droits', 'le droit qui pose la question de l'accès au droit', la recherche 'd'équilibre entre urgence et durable', et la question du 'territoire' pour agir. Cette synthèse ouvre le débat par de nouvelles questions? Alors ... à suivre...

lundi 29 avril 2013

29 avril 2013, Aubervilliers, débat sur la Tunisie

Quand il y a un événement à Aubervilliers, je ne suis pas inquiet de savoir à l'avance si cela sera bien organisé parce que c'est à côté. Aujourd'hui, je crois donc aller à la mairie pour un débat avec Houcine Abassi, le Secrétaire Général de l’Union Générale Tunisienne du Travail. Mais celui-ci ne reste pas longtemps en raison d'un autre rendez-vous plus important, et il est remplacé par un cadre de l'UGTT. Finalement, il est beaucoup question de Farhat Hached, l’un des principaux chefs du mouvement national aux côtés d’Habib Bourguiba et de Salah Ben Youssef et fondateur de UGTT, parce que Paris inaugure le lendemain une place à son nom, et qu'il y a une forte délégation tunisienne à Paris pour cela. Cette place permettra d'oublier un peu la bourde de la place Bouguiba inaugurée le 20 mars 2013, dictateur qui a torturé une personne présente dans la salle. C'est donc le portrait de Farhat Hached qui est posé devant la tribune. L'ambassadeur de Tunisie, Adel FEKIH, est là aussi. J'ai l'impression que des gens quittent la salle à son arrivée. La salle est pleine de militants, syndicalistes, historiens, par exemple Mustapha Filali, 92 ans. Le débat est original parce que des fortes tensions entre les discours croisent des paroles constructives et optimistes. Il y a plein de non-dits. Houcine Abassi explique la dégradation de la situation : liberté des femmes en danger, liberté de la presse menacée, par exemple par des pressions sur le marché publicitaire, pour empêcher des entreprises de soutenir des media d'opposition au gouvernement Ennhada. Le second représentant de l'UGTT parle en conclusion d' "essai d'instauration d'une autre dictature". L'ambassadeur est plus philosophe et dialectique, et est assez peu convainquant. Je ne comprends pas trop les subtilités de la situation. Un dialogue national doit essayer de sortir le pays du climat de violence depuis l'assassinat de Chokri Belaïd. Pour une personne du public, le conflit principal en Tunisie est social et pas politique. Il est aussi beaucoup question d'histoire, de vérité et de justice sur des crimes coloniaux, dont l'assassinat de Farhat Hached, en 1952, par des agents de l'Etat français. Une personnalité de l'UGTT demande à la France "une justice transitionnelle de la période coloniale" pour obtenir la vérité et la justice sans demande de réparations et de repentances, puisque la Tunisie est elle aussi sur la voie de la justice transitionnelle suite aux crimes de la dictature de Ben Ali. Alors que le maire, M.Salvator, est en retard, Abderrahim Hafidi, le maire-adjoint délégué aux relations internationales, anime avec aisance, un peu à la manière d'un débat de télévision. L'invitation que j'avais reçue indiquait ensuite de la musique à l'Espace Fraternité, et je tombe sur un repas sur invitation ou payant avec un groupe folkorique, soirée à laquelle je n'ai pas l'autorisation de participer. Je ne sais pas si le film sur la délégation albertvillarienne au Forum Social Mondial de Tunis sera finalement projeté. Tout cela est assez improvisé et me fait  faire une petite ballade.

samedi 20 avril 2013

20 avril 2013, Paris, les leaders de "Sauvons le Togo" à Paris

Il est extrêmement rare d'avoir dans une conférence publique, ensemble à Paris, plusieurs leaders démocrates en lutte contre une dictature. A la tribune, de gauche à droite sur la photo ci-dessous, se trouvent Zeus Ajavon, porte-parole du Collectif Sauvons le Togo, Jean-Pierre Fabre, président de l'Alliance Nationale pour le Changement, Agbéyomé Kodjo, président d'Obuts, Olivier Amah de l'Association des Victimes de Torture au Togo (ASVITTO). Cette action de rassemblement est à ajouter au bilan d'un an de lutte du collectif Sauvons le Togo. Ce collectif unitaire a changé la face du pays. La conférence est, elle, organisée par Synergie Togo. 150 personnes surtout togolaises se sont déplacé-e-s à l'Espace Grenelle. Le président de Synergie Togo, Camille Lawson-Body, présente d'abord les aspects importants des législatives. Il insiste sur le découpage électoral inacceptable qui favorise le parti au pouvoir RPT-Unir(-UFC) pour lui permettre une victoire facile avec une minorité de voix. Cela ne peut évidemment rester ainsi. Olivier Amah explique la violence des tortures au Togo, qui montrent la nature du régime. Zeus Ajavon dresse le bilan du CST depuis sa création il y a un an, puis aborde des questions de stratégie: "A chaque élection, ils inventent des méthodes de fraudes nouvelles et cela fait que l'union de l'opposition ne sert à rien." Le CST ne sera jamais pour le boycott: "pas d'accord sur l'organisation des élections, pas de réformes, pas d'élections". Il cite, sans doute sans le savoir, le gabonais Marc Ona: "La peur a changé de camp", la population s'est appropriée le combat. Agbéyomé Kodjo explique comment la mascarade judiciaire a été mise en place pour essayer de détruire l'opposition. Faure Gnassingbé a choisi une stratégie de terreur juste avant les législatives. Lui-même a passé 60 jours en prison pour de fausses accusations et les tentatives d'humiliations et d'atteinte à sa santé se sont ajoutées au coup politique. Le rapport des experts français sur l'incendie est aujourd'hui essentiel. Selon lui "le Togo est en danger, et la communauté internationale doit se mobiliser". Jean-Pierre Fabre insiste aussi sur la mascarade judiciaire de l'incendie (cf texte de son discours). Il lit la lettre, l'une des 2 lettres, car il y en a deux, de l'accusateur principal qui s'est rétracté, Mohamed Loum (photo ci-dessus). Il y a un passage philosophique intéressant : "L'argent peut acheter un lit mais pas le sommeil, une position mais pas le respect." Lui aussi précise qu'il n'y aura pas de boycott
Depuis le début, le fait que l'incendie soit un coup monté du régime togolais est une évidence pour tout le monde. Mais Faure Gnassingbé a agit en plein déclenchement de l'intervention française au Mali, en essayant de profiter de l'immaturité du gouvernement français et des compromissions historiques françaises. Le but du clan dictatorial était de casser l'image des démocrates, selon le principe voltairien "Mentez,mentez, il en restera toujours quelque-chose", "Il faut mentir comme le diable, non pas timidement, non pas pour un temps, mais hardiment et toujours."(Voltaire, lettre à Thiriot du 21octobre 1736.) En vérité, la dictature togolaise est à bout de souffle et les pouvoirs français et européens n'en tiennent pas compte, et refusent toujours de s'engager réellement dans le soutien de la démocratie en Afrique. Ainsi, la loi du plus fort militairement continue. Le débat avec la salle permet de préciser les choses sur le rôle des diplomates actifs au Togo (Europe, USA, France, Allemagne, ONU) qui n'arrêtent pas les jeux de dupes, poussant vers des négociations pièges, en refusant de tenir compte de la réalité de la dictature. Sans doute, les diplomaties européennes et françaises sont des diplomaties aux objectifs obsolètes, qui ne sont pas encore sortie, plus de 20 ans après, des logiques de la guerre froide et du mépris pour les populations. La diplomatie française semble aussi incapable de sortir de l'influence de l'armée française en Afrique. Le débat revient aussi sur la nécessité de ne pas aller vers un accord électoral de l'opposition avant que les conditions d'organisation des élections ne soient fixées.
Je m'éclipse pour rejoindre juste à la fin une autre conférence que tient l'opposition djiboutienne, toujours sur le thème des législatives. Les 2 luttes se rejoignent. Dans les 2 pays, les diplomaties françaises et européennes brillent par l'absence de soutien à la démocratie. L'opposition djiboutienne est marquée par l'impossibilité historique de s'organiser à cause de la répression, plus forte qu'au Togo.

mardi 16 avril 2013

16 avril 2013, Aubervilliers, logements insalubres : alerte à la misère !

Ce colloque sur le logement insalubre « Habitat indigne dans la métropole parisienne : quelle mobilisation des territoires ? » était certainement organisé avant que ne survienne l'incendie du 4 rue Prévost et ses 3 morts, près de la porte de la Villette. Je me sens de plus en plus concerné comme habitant d'Aubervilliers. Bien qu'ayant été parfois à des débats sur le logement, je n'avais jamais assisté à des conférences-débats à un niveau aussi élevé, avec des professionnel-le-s et élu-e-s très compétent-e-s. A la première conférence de l'après-midi "la boîte à outils "opérationnels" ", les intervenant-e-s sont : Delphine Cervelle, Solidarités de la ville d'Aubervilliers, Christine Anmuth et Stéphane Fernandes, inspecteur-trice-s de salubrité, Carine Bensimon, Urbanis, Céline Brodovitch, SOREQA, Pascaline Tardivon, DRIHL, Bernard Loche, animateur. A la conférence de conclusion, se trouvent Evelyne Yonnet, adjointe mairie d'Aubervilliers chargé de l'Habitat et de la santé, Gilles Catoire, maire de Clichy-la-garenne, Jean-Yves Mano, adjoint au maire de Paris en charge du logement, Patrick Braouzec, président de Plaine Commune en charge de l'habitat, et Alain Régnier, délégué interministériel à l'Habitat et au Droit au Logement. Jacques Salvator conclut la journée.
Les questions de logement sont très techniques et je suis loin de tout comprendre. Il ressort surtout un cri d'alarme de la ville d'Aubervilliers et de Plaine Commune. C'est l'occasion de parler de la pauvreté de ma ville en fonction de données statistiques: avec 39% des ménages sous le seuil de pauvreté, 2e ville de France au taux de pauvreté le plus élevé après Roubaix. Selon l'Observatoire des inégalités, les villes comme Aubervilliers ou Saint-Denis "accueillent ceux qui n’ont plus les moyens de se loger à Paris et y travaillent". Il y a 5000 demandes de logement sociaux en attente pour 75000 habitant-e-s. Aubervilliers compte 42% de logement sociaux (et Plaine Commune 40%). Il y a de le sur-occupation, du logement insalubre, avec des problèmes de santé, et récemment la situation s'est beaucoup aggravée. Les services de la ville découvre de plus de personnes logeant dans des caves, des abris de jardins et mêmes des locaux à poubelles. Il y a de plus en plus d'arrêtés de périls et de plaintes. 
Médecins du Monde pose la question des bidonvilles dont les administrations ne tiennent pas compte, mais cette question reste en suspens. A la pause, la responsable m'explique qu'en cas d'épidémie dans un campement rrom la seule réponse de la préfecture est l'expulsion !
La question qui revient le plus souvent est celle des marchands de sommeil. Non seulement, ils exploitent des pauvres, mais ils se permettent aussi de profiter d'une législation très favorable à la propriété privée, bien ancrée dans la constitution, pour récupérer de l'argent public et parfois gagner avec leurs avocats des procès contre les collectivités locales. Alain Régnier, le délégué interministériel, explique qu'une loi sur le logement pourrait être débattue au parlement à l'automne. La ville d'Aubervilliers attend avec impatience cette loi, et d'autres aides de l'état pour rénover l'habitat. Une plus grande solidarité entre Paris et les banlieues pauvres est aussi attendue. La situation en arrive à un point où il faut faire des choix tels qu'entre priorité aux logements DALO et priorité à la lutte contre l'habitat insalubre. Cela pose des questions plus générales sur la société: nouveaux types de constructions, solidarité des territoires, relation ville-campagne, mixité sociales, et je rajoute redistribution des richesses. En attendant les idées de génie, les chiffres sont accablants: il faudrait construire 70 000 logements par en Ile-de-France, qui n'arrive à en construire que 35 000. Selon Patrick Braouzec, "On va à la catastrophe, en sifflotant", et il faudrait enfin se donner les moyens d'agir.

dimanche 14 avril 2013

14 avril 2013, le soleil enfin !

Enfin le soleil ! Si dieu existe, se venge-t-il du mariage pour tous-tes en rallongeant l'hiver au maximum? C'est encore la faute aux Femens! Encore une semaine de froid, et on avait un million de personne dans la rue contre la corruption de la classe politique. Encore deux semaines de froid, et on avait une vague de suicide équivalente à celle du passage à l'an 2000. Encore 3 semaines de froid, et on avait une révolution ! Parce que çà déprime collectivement quand le soleil ne se montre pas pendant des mois et que les factures de chauffage augmentent. Comme les français-es ont tendance à croire que tout dépend du roi-soleil de la République ! Heureusement, c'est fini, et le printemps arrive un 14 avril, alors que l'été était arrivé un 7 avril en 2010. Vraiment ! Hollande n'a pas de chance ! Je préfère une salle obscure de cinéma pour ne pas m'éblouir trop vite les yeux : "En compagnie d'Antonin Artaud" de Gérard Mordillat, un film qui me plaît énormément, programmé au festival 'Théâtres au cinéma'. Je passe par la Villette en revenant, où je tombe au milieu d'une foule venue profiter enfin d'un peu de chaleur.

samedi 13 avril 2013

13 avril 2013, Aubervilliers, Pole sup' en scène

Cette photo ne représente pas du tout l'état de la scène une minute avant et le spectacle extraordinaire qui a précèdé : 45 hommes et femmes bougeaient dans tous les sens (46 moins une blessée). Ce soir, je n'ai pas sorti l'appareil photo avant la dernière note des 3 spectacles de Pole sup' en scène. Du 8 au 13 avril 2013, les étudiant-e-s du Pôle Sup’93 s’affichaient au Théâtre de la Commune d’Aubervilliers. J'ai entendu Shao-Wei Chou « [Immersion] Sons, gestes et images », Marielle Le Monnier « Concert de musique polonaise (sauf Chopin !) », au piano avec une violoniste, et la chorale menée par Jeanne Dambreville «Répète un peu pour voir, 46 choristes a cappella mis en espace ». Cette chorale chante de la musique répétitive. La mise en scène est faite par Florence Lebailly. Je trouve cela vraiment bon, il se dégage une énergie et une bonne humeur contraire à l'hiver qui n'en finit pas. C'est très original et créatif dans le chant et la chorégraphie. Les 2 autres spectacles étaient aussi très bien. C'était aussi l'occasion d'en savoir plus sur les formations musicales pour les jeunes en Seine-Saint-Denis. Le nouveau conservatoire à Aubervilliers ouvrira en juin, mais pour l'instant l'état supprime 29,5% de sa subvention au Conservatoire à Rayonnement Régional d’Aubervilliers-La Courneuve dont les 22 emplois sont menacés.

mardi 9 avril 2013

9 avril 2013, Paris, Tunisie, révolution tunisienne en perspective(s)

La conférence 'La révolution tunisienne en perspective(s)' se passe dans un lieu que je ne connaissais pas encore, l'IREMMO, dans le Ve. Je mets du temps à arriver à cause d'un incident de métro et je ne peux me placer correctement pour les photos. La conférence est très intéressante. Il y a là Jocelyne Dakhlia, historienne anthropologue, de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), auteur de ‘Tunisie, Le pays sans bruit’, 2011, Pierre Puchot, reporter sur le Maghreb/Moyen-Orient à Médiapart, auteur de ‘Tunisie, une révolution arabe’, 2011, et ‘La Révolution Confisquée, Enquête sur la transition démocratique en Tunisie’,  2012, et Adnane Ben Youssef, secrétaire exécutif du parti Al Joumhouri pour la Fédération « France Nord » et ancien vice président FTCR (Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives). Le débat s'anime entre les conférenciers sur la question de la 'Justice transitionnelle': "Ce qui fait l’originalité de la Tunisie, c’est aussi la création d’un Ministère de la justice transitionnelle, ce qui est totalement inédit" selon Kora Andrieu. La loi se fait attendre. Cette justice transitionnelle ne sera peut-être pas possible dans les conditions actuelles, alors qu'une grande partie des cadres de l'ancien régime dictatorial se blanchissent discrètement. La justice et les réparations sont nécessaires mais la question est complexe, et le débat bloque sur certaines expressions comme 'mal nécessaire' qui expriment sans doute les difficultés à concevoir un équilibre entre justice, lutte contre l'impunité, changement de système, et continuité de l'Etat et de ses fonctions. Beaucoup de gens ont pris part à des activités liées à la dictature. Il existait une plage où les jeunes se baladaient en entendant les cris des torturé-e-s. 2 millions de personnes avaient une carte au parti au pouvoir. Les opposant-e-s démocrates étaient parfois rejeté-e-s parce que les gens avaient peur du danger qu'ils-elles véhiculaient avec la répression. La constitution écrite par l'assemblée constituante elle-aussi se fait attendre. Les partis politiques principaux négocient en dehors et ont peut-être transformé l'assemblée constituante en 'chambre d'enregistrement'. La gestion actuelle par le gouvernement est qualifiée de désastreuse, mais la dictature avait aussi empêché les partis issus de la révolution de 2011 d'avoir de l'expérience de gestion.

samedi 6 avril 2013

6 avril 2013, Paris, les Rroms premières victimes du mépris de la loi


A Bastille, est organisée une manifestation de soutien aux Rroms, contre les expulsions, organisées par Amnesty International. Quelques centaines de personnes se sont réunies dont assez peu de rroms. Il est parfois difficile de savoir si le gouvernement socialiste fait mieux que la droite, mais il y a un sujet sur lequel il n'y a plus aucun doute, c'est le traitement des Rroms par le Ministère et le Ministre de l'intérieur : discrimination, racisme, mépris de la loi. La justice vient d'être obligée de rappeler à l'ordre un préfet: "Un juge a condamné le préfet du Rhône à proposer un hébergement à des familles Roms qu’il venait d’expulser d’un terrain." Selon ce jugement, à partir de ce 4 avril, les expulsions de campements pourront être contestées devant les tribunaux si elles ne sont pas effectuées avec solution alternative. C'est vrai que le scandale est inadmissible, il se base sur la certitude pour l'Etat que les rroms sont dans une catégorie de population qui n'arrive pas à se défendre. C'est bien là notre époque: les intimidations, le mépris des gens et des lois sont admis de la part de ceux-celles qui s'estiment les plus fort-e-s, et la justice galère derrière avec toujours un temps de retard. Il y a des lois, des moyens, de l'argent, une multitude de personnes qui sont en charge de procédure et de taches diverses, mais des seuils sont inaccessibles pour les plus pauvres ou les plus faibles qui ne peuvent se défendre. Souvent, les forts et les riches en profitent, et savent embrouiller les situations pour les rendre inextricables ou transformer ce qui était un droit selon des lois, en cadeau issus de processus humanitaires subjectifs et aléatoires.

lundi 25 mars 2013

24 mars 2013, Ile-St-Denis, Effet de CER

A force d'attendre la fin de l'hiver, on finit par avoir envie de nature, de soleil, et d'écologie. Je rejoins donc l'Ile-Saint-Denis, pour assister à la fin du festival 'Effet de CER'. J'arrive pour le débat 'Nourrir la ville en circuit court', avec Evelyne Gatineau d'Ecobox, Frédérique Basset de Graine de Jardin, l'animateur Jérôme Gleize, Nicolas Bel d'Agro Paris Tech, Fabienne Giboudeaux adjointe au Maire de Paris chargée des espaces verts. La discussion revient beaucoup sur les jardins dans les villes, et en particulier sur les toits. J'apprends que l'essentiel de la pollution transmise par la nourriture provient de la terre et pas de l'air, l'air très pollué étant dangereux à respirer, et que les jardins en villes ne posent pas de problème lié à la pollution de l'environnement si la terre est propre. Les différents types de jardins sont décrits. Dans le débat suivant, un architecte précisera qu'il  est possible de construire des immeubles avec une serre au dernier étage. Un adjoint écologiste du 18e arrondissement à Paris, se bat pour un immense jardin de 5000m2 sur le toit d'une société. Les toits doivent supporter un certain nombre de kilo au m2 par exemple 700kilos au m2 pour celui-là. Il y a beaucoup de résistances culturo-administratives qui freinent les projets. D'autres initiatives sont évoqués autour des arbres fruitiers, de bacs déposés un peu partout, comme en ce moment dans les Yvelines. Un jardin en ville, c'est aussi des activités collectives et la vie de quartier qui décolle. De manière plus globale, les terres agricoles sont à défendre en Ile-de-France. Après ce débat, le film sur les villes en transition, 'In transition 2.0', est très décevant, alors que le thème est important et que beaucoup de sujets abordés sont essentiels, en particulier la transition énergétique et la réflexion entre local et global, entre vie sociale et vie économique au travers de la réflexion et de l'action sur l'environnement. L'alimentation revient toujours comme sujet qui mobilise le plus.

dimanche 24 mars 2013

23 mars 2013, Lille, Ingénieurs Sans Frontières

Je passe une très belle journée à Lille avec Ingénieurs Sans Frontières. C'est la 3e fois que je participe à leurs Journées Nationales pour parler de politique africaine, et cette fois j'arrive assez tôt pour participer aux ateliers précédents. Après la conception de schémas heuristiques autour de la question 'Pourquoi mon ordinateur portable ne dure-t-il que 3 ans ?' sur l'obsolescence programmée, nous passons à un autre atelier sur de nouvelles questions issues de cette première question. Je choisis la table 'Le progrès technologique est-il durable?', et nous réfléchissons aux problèmes, à l'idéal, et à des solutions concrètes. J'ai l'impression que la réflexion d'ISF a muri depuis 2 ans, que les aspects politiques dérangent moins, et que c'est très bien organisé cette année. Je suis aussi plus à l'aise que les fois précédentes. Ensuite, c'est mon atelier et 1h30 de discussion tambours battants. Les projets d'ISF concernent beaucoup le Cameroun, un peu le Burkina Faso, le Sénégal, le Togo. Je réponds aux questions sur les contextes politiques nationaux dans lesquels se placent leurs projets, en mettant l'accent sur la politique française, la politique européenne, les dictatures, les processus de démocratisation difficiles, la guerre au Mali et ses conséquences. Comme avec les autres étudiant-e-s, les questions sont souvent plus pertinentes que dans des débats publics classiques, parce que, sans doute, les étudiant-e-s essayent de vraiment bien comprendre les choses en raccordant les éléments logiquement, en exigeant une meilleure cohérence du discours. Par ailleurs, ils et elles thésaurisent, semblent sérieux-se-s dans les prises de notes et comptes-rendus pour essayer de progresser. A suivre...

samedi 16 mars 2013

16 mars 2013, St-Denis, rroms du 93: quelles solutions ?

Le réseau 1427, La voix des Rroms et la Ligne 13 organisent la soirée d’ouverture de la quinzaine antiraciste et solidaire à Saint-Denis, sur le thème « Rroms à Saint-Denis et en Île-de-France : quelles solutions pour quels problèmes ? ». Laure Labrosse, Saimir Mile, le président de « la Voix des Rroms » et Agnès Cluzel présentent la situation à Saint-Denis et à au niveau national. L'actualité de St-Denis, du département et du pays se télescopent. Beaucoup de choses intéressantes sont dites, et les réflexions vont plus loin que d'habitude, entre les questions pratiques et les questions politiques. La scolarisation des enfants revient souvent dans le débat. Les positions ne sont pas idéologiques mais très pragmatiques. Niveau local, il faut faire avec la situation existante même si ce n'est pas simple. Niveau national, le manque de solidarité est évident et dramatique, et avec un ministre de l'intérieur qui dérape maintenant autant que Sarkozy, rien ne va plus.
J'expose quelques photos issue de ma série sur la culture rrom en Sene-Saint-Denis.
Après le débat, c'est une nouvelle fois le show de Chavé Sumnakuné. Ils et elles progressent chaque fois et cela laisse les spectateur-trice-s bouche bée. Ca va très vite, et, j'ai à peine le temps de sentir l'ambiance que le spectacle se termine.

16 mars 2013, Aubervilliers, 3 semaines après l'incendie

L'incendie du campement rrom à la limite d'Aubervilliers et de Plaine-Saint-Denis, au carrefour des rues Germaine Tillion et des Fillettes, près du nouveau métro Front Populaire, a eu lieu le 22 février. Le jour-même, j'y étais allé trop tard, il faisait déjà nuit et la police bouclait tout le quartier. Depuis, je n'avais pas eu le temps de revenir et j'avais l'idée de prendre des photos depuis le bus 'navette' du nouveau métro. De grandes palissades cachent les restes du campement, les baraques et les véhicules brûlés. Il ne reste plus rien des grands hangars à côté. Le 25 février, le maire de Saint-Denis publiait un communiqué 'Incendie d’un bidonville : la résorption par l’Etat ne peut plus attendre' qui demandait au gouvernement "l'évacuation les bidonvilles dangereux" et "des mesures d’urgence d’hébergement par réquisition de terrains ou dans le patrimoine immobilier de l’Etat". Le 8 mars, deux des 7 campements de Saint-Denis ont été évacués et détruits. Le 14 mars, le ministre de l'intérieur a dérapé à la manière de Sarkozy : « Des familles sont désireuses de s’intégrer, mais elles sont une minorité », et, « Les Roms ont vocation à rester en Roumanie, ou à y retourner. » (phrase qu’il attribue au Premier ministre roumain), ce qui a évidemment provoqué des réactions contre les discriminations du ministre. Celui-ci préfère cacher l'absence de mise en œuvre de solutions pratiques par des propos qui créent des polémiques dilatoires. En attendant, des expulsions sont effectuées sans relogement et sans diagnostic social réel. Toujours le 14 mars, cette fois dans le Figaro, comme le souligne la voix des rroms, M. Valls insinue que l'incendie était d'origine criminel en déclarant "Implantés en bordure de quartiers populaires déjà percutés par la crise, ils sont à l’origine de problèmes de cohabitation qui prennent des formes parfois inquiétantes comme en témoignent les incendies constatés la semaine dernière à Aubervilliers et Sarcelles.” Il en a trop dit, pour ne pas avoir à mieux s'expliquer, parce que, nous ne sommes pas au Togo, le pays des mascarades judiciaires autour des incendies.

16 mars 2013, Paris, manifestion pour Djibouti, et la Guinée

Cette photo est plus pour l'anecdote. En arrivant sur la place Edouard Herriot, près de l'Assemblée Nationale, pour une manifestation contre le hold-up électoral à Djibouti, je découvre des manifestant-e-s guinéen-ne-s, eux-elles-aussi inquiets devant l'organisation des législatives en Guinée Conakry qui dégénère, et des manifestant-e-s malien-ne-s satisfait-e-s de l'intervention française au Mali. Les djiboutien-ne-s ont eu droit un instant au micro des malien-ne-s, mais les messages ne correspondaient pas, puisque la diplomatie française reste silencieuse face à la mascarade électorale à l'ombre de la base militaire à Djibouti, et que le dictateur djiboutien, IOGuelleh, profite de la guerre au Mali, des regards focalisés sur le Mali, comme plusieurs dictateurs des ex-colonies françaises pour accentuer la répression. La préfecture n'a même pas prévenu les organisateur-trice-s que plusieurs manifestations étaient prévu-e-s au même moment et au même endroit, ce qui en pratique, revient à rendre inaudible les messages. C'est aussi dommage que les informations n'aient pas correctement circulé entre les réseaux de diaspora surtout djiboutienne et guinéenne puisque ces 2 manifestations étaient sur des législatives en Afrique. Enfin vers 17h30 arrivaient les sans-papiers pour une 4e manifestation prévue à 18h.

samedi 9 mars 2013

9 mars 2013, Aubervilliers, festival au féminin

En venant au festival international au féminin d’Aubervilliers, je me suis trompé. A force de lire les articles sur l'actualité de la guerre sans bien noter les choses sur mon agenda, j'avais imaginé qu'il y avait des débats sur la situation politique et militaire au Mali, et en fait, je suis arrivé dans une soirée de concert, dédié aux femmes du Nord Mali, et comme la journée a commencé à midi et que j'arrive à 21h30, les discours sur la situation au Mali sont terminés depuis longtemps. J'entends juste Miss France-Mali sur le sujet. Je pensais venir pour discuter de l'Afrique et du Mali, et je me trouve de nouveau à prendre des photos de musique, ce qui est bien agréable. J'oublie ainsi mes réunions sérieuses de l'après-midi. L'association Kolomba basée à Aubervilliers et à Bamako qui lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles organise l'événement. Parmi les artistes, il y a, selon le programme, Safi Diabate, Assi Diabate et la Compagnie des Tambours Lingueurs, la chanteuse Fantani Touré et ses invités. Et j'entends d'autres noms, dont Mme Coulibaly pour une des autres chanteuses. L'espace Fraternité est un espace merveilleux parce que la scène est très proche du public, que le décor est très chaleureux. Une fois de plus l'ambiance est là, les musicien-ne-s et chanteur-se-s sont heureux-ses et s'éclatent, et tout le monde est aux anges. C'est aussi une manière de faire vivre Aubervilliers, de se faire se rencontrer les gens.Ce soir, il y a une chose en plus, sans doute, c'est encore plus de liberté de ton et d'expression, de liberté qui touche la relation entre les hommes et les femmes, et la relation entre les générations. Il se poursuit quelque chose de fort après la soirée Orient de velours du 9 février, qui allait aussi dans ce sens.