Au théâtre de la Commune, se joue Hypérion mis en scène par la directrice du théâtre Marie-José Malis, d'après le roman de Friedrich Hölderlin. J'arrive très fatigué, ayant très peu dormi la nuit précédente, m'étant démené toute la journée pour aider un ami en galère. Le spectacle est annoncé d'une durée de 3h45. Tout de suite je sens, que cela aurait été plus simple si je n'étais pas épuisé: je baille, je cligne des yeux, j'ai du mal à suivre un texte complexe, très poétique et résistant à une simple rationalité.
A force d'observer, je m'aperçois que le décor est dans sa conception presque parfait, dans sa composition, ses couleurs, l'intégration dans le bâtiment. Quand les acteur-trice-s bougent sur cette scène la composition est quasiment tout le temps parfaite graphiquement. Les lumières dressent des tableaux équilibrée en couleur. Si je photographiait, alors, il y aurait tout le temps une image intéressante au niveau composition, lumière, et couleur. Je réfléchis à la somme de calcul nécessaire pour que cela dure 3h45 !
Au bout de 3h, je commence à être vraiment dans le spectacle, à aimer cette pièce. Je me passionne pour ce que je vois et j'entends de manière instantanée, sans garder le fil. C'est un peu comme le tour de France, l'étape des Pyrénées ou des alpes, les heures de plat vous mettent en bouche. Quand je sors, j'ai à la fois des doutes sur mon incompréhension sur le sens et le sentiment d'avoir vu une grande oeuvre. Impression étrange et heureuse, pleine de sympathie!
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