samedi 24 mars 2012

24 mars 2012, Paris 18e, la fresque du jardin d'Ecobox

Je passe en retard prendre mes légumes de l'AMAP, et je tombe sur l'assemblée générale annuelle de l'association Ecobox. Je remarque qu'il y a de nouvelles fresques sur les murs du jardin.

24 mars 2012, Aubervilliers, retour du Forum Mondial de l'Eau

Avec le soutien de la mairie d'Aubervilliers, un groupe de jeunes s'est rendu au Forum Mondial de l'Eau à Marseille. Ils et elles tiennent un stand sur l'eau sur la place. Il s'agit de l'idée de Bien Public à l'Echelle Mondiale. C'est un très bon thème pour réfléchir "du local au global" et vice-versa. Pour quoi faire ? Que peut-on faire depuis Aubervilliers? Avec mes idées bien trempées sur les dictatures et la démocratisation de l'Afrique, je discute avec eux-elles du besoin de connaître le contexte politique pour bien comprendre l'ensemble des problèmes. Ils et elles sont au démarrage d'un travail de fond qui leur permettra au fur et à mesure de définir leurs objectifs. Des albertvillarienn-ne-s arrivent bien à se faire entendre en Tunisie. Je leur dis que le dictateur sanguinaire Idriss Déby protégé par l'armée française est venu à Marseille au forum pour parler de l'asséchement du lac Tchad, mais comment faire confiance pour l'environnement à un despote qui ne pense qu'à emprisonner les opposants quand il ne les assassine pas. Au moins depuis la révolution en Tunisie, on peut se sentir plus libre de dire la vérité sur les dictatures. D'ailleurs, Ben Ali avait élargi la corruption des politiques français à l'échelle des collectivités locales pour embrouiller les esprits et répandre indirectement la peur de la répression.

dimanche 18 mars 2012

18 mars 2012, Aubervilliers, concert d'orgue

Dans le cadre du festival 'Printemps musical' à Aubervilliers, le musicien Thomas Lacote donne un concert sur l'orgue de l'église Notre-Dame-des-Vertus: De Frescobaldi et Bach jusqu’à nos jours, avec une grande part d'improvisation. Je suis impressionné par la diversité de sons que le joueur et compositeur fait parvenir à nos oreilles. Avec son accompagnateur, il manipule fréquemment des gros boutons, à gauche et à droite. L'orgue de l'église Notre-Dame-des-Vertus est du début du XVIIe siècle, et les sons évoquent des atmosphères mystérieuses, nous replongent dans une histoire ancienne rassurante sur la pérennité des constructions humaines, alors que dans l'église il y a aussi des détails qui font plutôt penser aux liens récents avec l'Afrique.

17 mars 2012, Paris, manifestation anticoloniale et antiraciste

Depuis un an, je n'avais pas encore croisé les manifestant-e-s syrien-ne-s à Paris. Je me demande si les services secrets syriens ne chercheraient pas les opposant-e-s même juste que sur le net en France et je choisis une photo assez mauvaise sur laquelle on ne reconnait pas grand monde. Je trouve par ailleurs la manifestation anticoloniale et antiraciste tellement fourre-tout que les messages se brouillent les uns les autres. Il n'y a pas assez de cohérence entre les syrien-ne-s, des sri-lankais, des sans-papiers, D'ailleurs Nous sommes d'ici, le MRAP, Survie, le NPA, la CNT, et en fin de cortège des ivoirien-ne-s pro-Gbagbo, qui dénotent par leur aspect partisan peu compatible. Cela me donne une impression de communication peu compréhensible à l'extérieur: sans doute que les organisateur-trice-s sont maintenant les seul-e-s à savoir le pourquoi de la composition du cortège. La perspective qui s'approche de changement de gouvernement et de parlement me font faire l'hypothèse que les rangs des motiv-é-es sont de plus en plus parsemés: est-ce que beaucoup parmi ceux-elles qui étaient choqué-e-s par les dérives xénophobes ou néocoloniales du pouvoir français sous Sarkozy ne pensent pas que les élections suffiront à arrêter ces scandales? Par ailleurs, la position diplomatique française sur la Syrie n'est pas assimilable à sa position sur d'autres pays d'Afrique dans lequel il y a eu, au contraire, pendant les dernières années une collaboration décomplexée avec des dictatures, qui n'est même pas clairement remise en cause par des candidats tels que Hollande.

dimanche 11 mars 2012

10 mars 2012, Paris, colloque sur le génocide des Tutsi du Rwanda

Ce samedi 10 mars, à la salle Jean Dame à Paris, le colloque « 18 ans après, la France et le génocide des Tutsi du Rwanda » est organisé par l'association Survie, et son groupe local de Paris, et regroupe des experts parmi les meilleurs existants en France sur la question épineuse de l'implication française dans le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994. Le premier, Raphaël Doridant de Survie, présente globalement et brillamment « La complicité française dans le génocide des Tutsi », la complicité de certaines personnalités avec les génocidaires étant valable juridiquement parlant. Le second Jacques Morel auteur de l'ouvrage majeur "La France au cœur du génocide des Tutsi" (L’esprit Frappeur/Izuba, 2010) dresse le bilan personnel du ministre de la défense de l'époque, François Léotard. Jean-François Dupaquier présente la logique des discours de l'ensemble des acteur-trice-s français-e-s les plus impliqué-e-s dans le négationnisme depuis 1994. Enfin, Mehdi Ba intervient en vidéo sur la "Manipulation autour de l'attentat" de l'avion qui est au cœur de la stratégie du négationnisme destinée à protéger certains acteurs des accusations. Une question se pose sur la capacité de François Mitterand, très malade, à gouverner et à mener la politique au Rwanda en 1993 et 1994: Jean-François Dupaquier met l'accent sur la responsabilité du conseillé Hubert Védrine alors que jacques Morel pense que François Mitterand était toujours en mesure de diriger les opérations.
Dans une seconde partie, l'événement permet aussi de dresser un bilan des positions des partis politiques français: sont présents Benjamin Bibas responsable du Groupe Afrique d'Europe Ecologie les Verts, Moulaye Aidara pour Afriques en Luttes du Nouveau Parti Anticapiliste, Jacques Fath du Parti Communiste. En réalité, ce qui compte, c'est l'absence de position crédible des partis absents ce jour-là. Les 3 présents sont d'accord avec plusieurs revendications de l'association Survie et en particulier avec l'idée d'une Commission d'Enquête Parlementaire pour poursuivre les travaux insuffisants et plus à jour de la Mission d'Information Parlementaire de 1998. Le débat soulève des points d'interrogation: pourquoi les candidats aux présidentielles ne parlent-ils pas beaucoup plus de ce scandale-là, pourtant toujours dans l'actualité (Le Nouvel Observateur sort un dossier sur Paul Barril dans le génocide cette semaine)? La question est posée en particulier pour Eva Joly. Comment pourrait concrètement se mettre en place un vrai contrôle parlementaire sur l'exécutif en France? L'implication française au Rwanda s'est faite essentiellement dans un contexte de cohabitation associant partis de gouvernement de droite (RPR transformé ensuite en UMP), et Parti Socialiste. L'impunité entretenue depuis 18 ans en découle largement. La justice, qui commence à peine à avancer, en traitant d'affaires précises, fait un travail essentiel, mais les complicités de génocide au niveau politique, militaire, diplomatique, ne pourront être comprises que si les rôles des acteurs français sont éclaircis par les politicien-ne-s eux-mêmes redevables de cette vérité auprès de leurs électeur-trice-s. Sans cela, le monde politique continuera de participer indirectement à de nouvelles compromissions en liens avec la complicité entre 1990 et 1994. Jacques Fath insiste aussi sur la leçon à tirer sur le partage de l'Afrique en zone d'influence par les grandes puissances telles que la France ou les USA.

mardi 6 mars 2012

6 mars 2012, Paris, le procès des Biens Mal Acquis à la Mairie du 2e

Sassou, Ali, Téodoro, Téodorin, Paul, et tous les autres qui se sentiront concernés, trembleront en apprenant cela, et devront payer encore plus cher leurs avocats: un lieu important comme la Mairie du 2e arrondissement de Paris, a été le théâtre d'un nouvel épisode du Procès des Biens Mal Acquis. Les spectateur-trice-s ont pu apprécier sur l'écran le défilé des photos des demeures et autres biens des "dictateurs amis de la France" et de leurs poussins. En février, Sassou N'Guesso vient de passer incognito, avant que son ami Sarkozy n'ait trop honte de se montrer en campagne avec un tel criminel. Idriss Déby est pourtant en ce moment en France et en profite de ce soutien implicite pour attaquer ses derniers opposants encore debout avec des méthode digne des meilleurs scénarios de Staline. Il est temps que ces chefs d'état coupables des pires crimes ne puissent plus poser le pied dans l'hexagone pour profiter de leurs larcins. Combien faudra-t-il de spectateur-trice-s pour que cela devienne assez choquant et scandaleux? Souhaitons en tout cas, que cette pièce de théâtre magnifique connaisse le succès qu'a connu Nicolas Lambert avec "Elf la pompe Afrique". Un débat réunit après la pièce les associations Survie Paris, organisatrice de la soirée, Sherpa, et le Syndicat de la Magistrature.

lundi 27 février 2012

26 février 2012, Paris, salon anticolonial, quel spectacle !

Là, c'est le moment où encore une fois je prends une leçon, où j'apprends que je ne comprends rien aux subtilités croissantes du monde moderne, que je suis vraiment hors-jeu, complètement dépassé par les méthodes de communications de notre jeunesse. Ce débat au salon anticolonial entre journalistes engagé-e-s et représentant-e-s des partis politiques devait approfondir les questions de politiques les plus confuses grâce à la technique du "speed-dating" et je ne savais même pas ce que c'était (les questions au hasard !). Honteux, j'ai préféré quitter la salle au plus vite, certainement angoissé à l'idée de me faire submerger par l'intelligence des discours. Cette campagne électorale est un moment d'effervescence cérébrale sans aucune mesure où toutes les compétences peuvent enfin s'exprimer.

25 février 2012, Paris, manifestation des Sénégalais

Depuis quelques semaines, la peur a grandi au Sénégal que le président Wade aille, dans ce pays qui est l'une des seules ex-colonies françaises, à connaître une certaine démocratie, jusqu'à faire un putsch électoral pour éviter de tomber suite aux affaires de corruption. La manifestation est organisée par le mouvement sénégalais "Y'en a marre" qui existe aussi à Paris, juste avant le vote prévu le lendemain. Certain-e-s pensent qu'un boycott est nécessaire par crainte de fraudes, mais une majorité semble préférer avoir confiance dans le scrutin, malgré les fraudes, malgré les qualités 'moyennes' des opposants, seulement unis pour chasser Wade. Les élections au Sénégal sont très surveillées: les USA, la France, l'Union Européenne ont finalement intérêt à ce que ça se passe aussi bien que possible.

24 février 2012, Paris, concert de Les Chevals

Le saxophoniste des "Chevals" joue avec un coquillage géant, une conque. C'est un concert à la Java à Belleville.

mercredi 8 février 2012

8 février 2012, Paris, Conférence-débat "Aréva en Afrique"

L'association Survie sort un nouveau dossier noir "Aréva en Afrique, une face cachée du nucléaire français" de Raphaël Granvaud (Edition Agone). L'auteur, qui avait également écrit "Que fait l'armée française en Afrique?", vient présenter son livre. Bien que celui-ci vise d'abord à dénoncer la Françafrique, les égarements de la politique française au Niger en Afrique, et la catastrophe lié à l'extraction de l'uranium au Niger d'un point de vue environnemental, sanitaire ou social, le débat sur l'énergie en France est très présent. L'assemblée d'une cinquantaine de personnes me semble assez consensuellement pour une sortie du nucléaire en France, et le scandale d'Aréva au Niger et dans le reste de l'Afrique est aussi perçu comme un argument qui s'ajoute aux autres. Raphaël Granvaud insiste sur l'affaire Uramin, la société rachetée trop cher par Aréva et qui s'est avéré être un gouffre financier.Lien

samedi 4 février 2012

4 février 2012, Saint-Denis, soutien aux rroms du Hanul

Encore une fois, je loupe toutes mes photos. Je ne suis pas concentré, moins attiré par la découverte, les surprises, comme je photographie les rroms du Hanul à St-Denis depuis assez longtemps, et surtout suffisamment sur les mises en scènes de spectacle (voir d'autres articles plus anciens du blog). Mon exposition sur le sujet est prête depuis 2 semaines et j'ai peut-être envie de passer à une suite. Un élu à la mairie, Michel Ribay, explique que le changement de terrain va bientôt pouvoir se faire et cette fois avec l'accord de la préfecture, sur un terrain plus grand. Les familles sont depuis août sur un petit terrain à la limite avec Epinay-sur-Seine. La préfecture était prête à les expulser et la ville de Saint-Denis a dû accélérer pour fournir une solution. Il y a donc des espoirs d'améliorations, mais cela reste tendu. Une réunion avec la préfecture aura lieu le 8 février. Le chapiteau de l'association Parada pourrait retrouver une place sur le futur terrain envisagé pour février-mars. Pour les enfants, cela signifierait encore un changement d'école et en plein milieu d'année. Je retrouve aussi la troupe de danse des enfants du Hanul avec Misha leur professeur. Les progrès se font sentir, après les perturbations de l'année dernière, il y a maintenant des entrainements réguliers.

mercredi 1 février 2012

1er février 2012, Paris, Etat du Mal Logement en France

La Fondation Abbé Pierre a organisé aujourd'hui, au Parc des Expositions Porte de Versailles, un grand rendez-vous de plaidoyer politique sur le logement, à l'occasion de la présentation du 17e rapport annuel "L'état du mal-logement en France". C'est impressionnant comme mise-en-scène, comme moyens techniques, il y a des milliers de personnes, des dizaines de journalistes et de caméras. C'est la première fois que je croise les vrais photographes de presse qui participent à la société du spectacle, et je suis un peu jaloux de leur matériel. Je viens écouter les candidats à la présidentielle: Eva Joly, Jean-Luc Mélanchon, François Bayrou, François Hollande, qui tous les 4 doivent signer le "Contrat Social pour une nouvelle Politique du Logement" comportant une liste de revendications très précises. Nicolas Sarkozy s'est fait représenté par Henri Guaino. Eva joly est excellente même si elle n'est pas spécialiste du sujet. Jean-Luc Mélanchon est très à l'aise, il essaye d'aller plus loin que les propositions de la FAP, et il est assez convainquant. François Bayrou ne connaît pas bien le sujet et est plutôt ridicule. Pour François Hollande, je comprends qu'il base sa campagne sur le fait que les électeur-trice-s ne croient plus du tout dans les fausses promesses, et insiste sur le fait qu'il ne promet que ce qu'il va réaliser réellement, suite à Jean-Luc Mélanchon, cela donne une impression de compromis excessif et de frilosité mais, ce jour-là, ça passe parce que l'assemblée semble acquise, et, je suppose, parce que la situation est maintenant si catastrophique en France pour les plus pauvres, que sur ce sujet là comme pour d'autres, le consensus est que la priorité et l'urgence serait de virer du pouvoir la droite populiste ultralibérale pour arrêter la casse. Enfin, Henri Guaino est un professionnel des shows médiatiques et n'a rien à dire sur les pauvres, dont il ne défend pas les intérêts. Au moment où François Hollande vient de signer, devant toutes les caméras, une femme vers 30 ans, jaillit sur la scène, et, en moins d'une seconde asperge le candidat PS de la moitié d'un kilo de farine, sur la tête et le costume sur le dos. Cela va très très vite, elle est à terre en moins d'une seconde. François Hollande recule et se penche, assez impassible, mais aussi très perturbé, au point de rien dire du tout, puis se nettoie avant d'être éloigné entouré d'une nuée de garde du corps. Quel mauvais photographe je fais ! J'étais au bon endroit avec l'appareil prêt et je n'ai pas réussi une seule photographie de la scène. Sans doute que j'ai eu trop peur au départ, parce que je ne pouvais pas savoir si cela serait de la farine ou une arme.

lundi 30 janvier 2012

29 janvier 2012, Paris, Comores: les noyé-e-s du visa Balladur-Pasqua

Ce soir à l'Espace Confluences a lieu la dernière représentation de la pièce de théâtre "Un Dhikri pour nos morts" de Seuf Elbadawi. L'acteur et metteur en scène participe ensuite à un débat très animé, avec Saïd Abbas Ahamed et Pierre Caminade de l'association Survie et auteur du livre "Comores-Mayotte : une histoire néocoloniale" (Ed.Agone). Suite au vol par la France à l'aide d'un referendum truqué de l'île de Maoré/Mayotte, le droit international est bafoué par l'état français, et, les naufrages des barques comoriennes depuis l'instauration du visa Balladur-Pasqua ont provoqué des milliers de morts. L'expulsion des comoriens de Maoré constitue un déplacement forcé de populations, au regard du droit international. L'histoire de la déstabilisation française depuis 1975, avec Bob Dénard, est rappelée. La discussion porte aussi sur les raisons pour l'état français de continuer à conserver cette île malgré les condamnations de l'ONU: la conservation d'un espace maritime, le centre d'écoute ultra-secret à Maoré, le chemin du pétrole en cas de coupure du canal de Suez, une idéologie marqué par le colonialisme et l'impéralisme, par le sécuritaire et le racisme, la peur d'une imitation par d'autres DOM-TOM, l'inconscience des risques politiques à long terme de part la création artificielle d'une xénophobhie, ...

dimanche 29 janvier 2012

29 janvier 2012, Paris, sur la prostitution au festival Bobines Sociales

C'est là que çà a basculé. Un truc s'est passé sans doute, sans doute pas l'ange de "Der Himmel under Berlin", un truc de chiffres, une histoire de 80%/20% et de 20%/80%. Un moment, l'homme a dit que les chiffres donnés sur les prostituées étaient faux, que parmi ses prostitués, celles qu'il connait, la moitié faisaient volontairement ce métier, et que 20% étaient victimes d'un esclavage et de réseaux criminels. Voilà ce qu'il a dit, là, à ce moment-là. Il a dit sa vérité, lui, l'homme avec le pull rouge. Et, c'est là que çà a basculé, je pense, qu'après il était impossible de revenir en arrière. Après, c'est elle, elle qui avait le micro, elle qui s'est levée debout aussi, mais il était trop tard.

samedi 28 janvier 2012

28 janvier 2012, Paris, festival Bobines Sociales

Ce samedi au festival Bobines Sociales, au Studio de l'Hermitage, la programmation documentaire est riche et didactique, sur le travail, le salariat, l'écologie, l'économie, la finance, ... La journée se termine par un débat avec, de gauche à droite, Mathieu Verboud réalisateur de "La City, la finance en eaux troubles", Antoine de Bobines Sociales, Nicolas Sersiron du Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde qui insiste sur l'extractivisme, et Xavier Harel, auteur de plusieurs livres sur les Paradis Fiscaux et Judiciaires, le pillage du pétrole en Afrique, la Françafrique et les dictatures africaines. Le musicien Ali Bouto Santo clôture la soirée avec sa kora.

samedi 14 janvier 2012

14 janvier 2012, Montreuil, anniversaire du début de la révolution tunisienne

J'aurais du arriver plus tôt pour le débat, mais je n'y suis finalement que pour les concerts, et je ne comprends pas les enjeux. Je ne parle pas arabe, et de ce fait pas mal de choses m'échappent. Avec la démocratie, le nombre d'acteurs politiques et associatifs a explosé. L'affiche est rassurante, il y a pour célébrer l'anniversaire même un message qui circulait annonçant le groupe Ministère des Affaires Populaires. Mais non, ils n'y sont pas, les stars sont les 3 chanteurs du groupe palestinien I3tissam, qui savent chauffer l'ambiance avec une musique très simple, de la rythmique et des basses, des voix grave et profondes. Ces chanteurs sont aussi musulmans, et, il y a de la ferveur religieuse qui se mêle à la joie de l'anniversaire pour une grande partie du public. Une connaissance m'indique qu'ici aussi Ennahdha a été le plus capable d'organiser les choses. Il y a des associations laïques mais pas toutes, la FTCR en qui j'ai vraiment confiance n'y est pas. Mon impression très subjective et approximative, c'est que la plupart des rares mini-jupes de femmes majeures ont disparu quelques temps après le débat. Il y a aussi de la sécurité un peu partout avec des talkis-walkis et des oreillettes, étrange, même si ces hommes sont décontractés. Peut-être que je suis arrivé dans cette immense salle de Montreuil, l'Espace Paris-Est Montreuil, au milieu de cette foule heureuse, dans une ambiance qui reflète réellement la Tunisie d'Aujourd'hui, diverse, ambivalente, contradictoire, peut-être, peut-être pas ...

12 janvier 2012, Aubervillier, voeux de la mairie

Je pourrais faire semblant de bien suivre l'actualité d'Aubervilliers, mais ce soir-là, je n'ai juste fait que 6 clichés bâclés en moins de 30s, parce que j'étais déjà en retard à ma réunion sur Paris, et que j'avais peur de louper le bus. Ce soir-là, j'ai surtout loupé le Cabaret des Filles de Joie de Juliette Dragon aux voeux de la mairie d'Aubervilliers, zut alors... çà se dévergonde juste en bas de chez moi, et je n'y suis même pas. Sur la photo, le maire de Pantin tient le micro, avec à sa droite le maire d'Aubervilliers. Le sujet principal était le Métro qui arrive à la fin de l'année à Aubervilliers, la station Front Populaire, pour desservir le centre commercial et lui éviter la faillite. La mauvaise nouvelle, c'est que le métro n'arrivera à la mairie que 4 ou 5 ans plus tard ! Dommage !

vendredi 6 janvier 2012

6 janvier 2011, Paris 18e, le procès des Biens Mal Acquis

Jamais, je n'avais vu autant le spectacle et la réalité se mêler pour nous aider à bien comprendre une réalité. A la fin de la pièce de théâtre "Le procès des Biens Mal Acquis" de Lionel Girard, le juge compte des voix des jurés qui ne sont autres que les spectateurs dans la salle devant décider si les dictateurs africains sont coupables ou non coupables. Le juge déclare les dictateurs non coupable, surprise! C'est la première fois que cela arrive. Xavier Harel, l'auteur, avec Thomas Hofnung, du livre "Le scandale des biens mal acquis, Enquête sur les milliards volés de la Françafrique" (http://www.editionsladecouverte.fr/...), un excellent livre que je conseille à tous-tes de lire, et Antoine Dulin auteur du rapport sur les BMAs du CCFD qui a lancé le scandale, montent sur scène pour donner leurs avis sur la pièce, expliquer le pourquoi des choses et le contexte de la Françafrique. Le juge, tout a coup, trouve les bulletins manquants: les dictateurs étaient évidemment jugés coupables et la tentative de fraude a échoué. Xavier Harel explique, quant à lui, comment Ali Bongo a conservé le pouvoir de son père en truquant le résultat des élections en 2009. Pour les spectateur-trice-s, tout est limpide en sortant du théâtre, et surtout, tout le monde comprend que les activités criminelles ne sont pas une fatalité, qu'il est possible d'agir à tout niveau contre la corruption, l'impunité ou la Françafrique, comme citoyen, comme membre d'une association, comme journaliste, ou comme artiste.

mercredi 14 décembre 2011

14 décembre 2011, Paris, Théâtre: "Elf, la pompe Afrique"

J'avais vu la pièce "Elf, la pompe Afrique" en 2004, puis une ou 2 fois encore vers 2005, 2006, ou 2007. Pour les photos, j'étais encore en argentique et j'ai encore des tirages papiers d'une représentation dans un squat. Je ne fais pas de photo au théâtre, cela dérangerait, et cette photo, c'est juste à la fin, quand Nicolas Lambert donne quelques explications. Ce qui ressort de cette pièce, c'est que la justice n'a pas fait son travail jusqu'au bout pour condamner les présidents Chirac ou Mitterrand, ou les ministres impliqués, au-delà des 3 accusés principaux. Cela illustre bien l’hypocrisie de la justice manipulée par le monde politique, une justice partielle, qui permet à certains systèmes de se maintenir en se redonnant une meilleure image. Dans ce cas, il s'agit de l'ensemble des rouages de la Françafrique qui aurait pu être atteint, au travers du scandale du financement des partis politiques par l'argent d'Elf et des pays pétroliers du Golfe de Guinée, qui avait aussi des liens avec d'autres scandales dans les ventes d'armes. Nicolas Lambert est excellent pour faire les grimaces du juge quand il fait en sorte que ce procès de 4 mois ne dépasse pas les limites qui ont été fixées en dehors. On retrouve Eva Joly aujourd'hui candidate aux présidentielles en France: y-aura-t-il une suite à l'affaire Elf ?

lundi 12 décembre 2011

12 décembre 2011, Paris, le scandale des Biens Mal Acquis

J'étais ce soir à un débat sur les Biens Mal Acquis à l’occasion de la sortie en librairie du livre de Xavier Harel et Thomas Hofnung "Le scandale des biens mal acquis, Enquête sur les milliards volés de la Françafrique" (http://www.editionsladecouverte.fr/...) avec Xavier Harel, Antoine Dulin et Jean Merckaert : auteurs du rapport du CCFD sur les biens mal acquis, (http://ccfd-terresolidaire.org/BMA/), Benjamin Moutsila de la Fédération des Congolais de la diaspora (http://www.fcd-diaspora.org/), Maud Perdriel-Vaissière de l’association Sherpa (http://www.asso-sherpa.org/). Ce livre est une nouvelle étape importante dans un processus initié en 2007 et qui prenait son inspiration dans l’œuvre de François-Xavier Verschave contre la Françafrique. Plusieurs points sont évoqués, sur les BMA eux-mêmes, sur le financement de la vie politique française, sur ce qu'a révélé indirectement l'affaire, la volonté du parquet français composé de fonctionnaires soumis au gouvernement d'empêcher la justice d'opérer. Un gabonais semble avoir été envoyé par le régime gabonais pour perturber le débat, et c'est assez pénible. J'interviens pour signaler que les Biens Mal Acquis doivent toujours être considérés en recontextualisant dans l'historique propre à chaque dictature et dans le système françafricain, en essayant de tenir compte des interactions entre faits et acteurs français et africains. Dans le cas du Gabon, nous sommes à 5 jours d'une mascarade électorale, des élections législatives organisées pour renforcer la dictature d'Ali Bongo. La société civile et l'opposition véritable suit le mot d'ordre de boycott actif du mouvement Ca suffit comme çà!, et il y a des risques de violence qui pourraient perdurer en février jusqu'à la Coupe d'Afrique des Nations au Gabon. Si la diplomatie française soutenait les démocrates et non pas le clan Bongo qui a financé les partis politiques français, il devrait être en mesure de le faire savoir, comme l'indique la lettre à Juppé de l'association Survie publiée le jour-même.

lundi 5 décembre 2011

5 décembre 2011: qui soutient les rroms à Aubervilliers ?

Ce soir je suis allé, avec Paola, voir un film aux Laboratoires d'Aubervilliers, qui organise maintenant des projections tous les lundis. Le film, c'est 'Caravane 55', d'Anna Pitoun et Valérie Mitteaux sur une expulsion de rroms à Achères dans le 78 en 2003 et la résistance d'habitant-e-s et de la mairie à la politique nauséabonde de l'état. Au débat, il y a 3 personnes qui travaillent beaucoup avec les rroms à Aubervilliers, mais je ne sais pas de quelle association ils et elle sont. On parle du "village d'insertion" nommé aussi "Centre d'accueil", très contestables, qui accueille une centaine de personnes, ouvert en 2007, coincé sous un pan de l’A86 et du RER B. Le débat me semble sans objectif précis, et piétine. J'évoque les 50 000 rroms arrivée-s-s de Yougoslavie, selon Saimir Mile au FRAP, dans les années 90, pour qui tout s'est bien passé car ils elles ont eu l'asile politique, qui prouve que c'est bien l'absence de papier qui cause l'enchainement des difficultés des rroms au niveau logement et travail. Je parle aussi des rroms du Hanul et d'un campement qui a été viré à Aubervilliers au printemps 2011, sans que j'en entende parler et sans que je sache à qui en parler, parce que la Ville d'Aubervilliers reste tout de même une ville assez peu active au niveau associatif et qu'il est difficile d'y organiser quelque chose. Je voudrais dire que la lutte est clairement politique pour les soutenir mais je sens que l'ambiance est bien molle et je suspecte un peu des polémiques locales liés aux rivalités politiques et au changement de pouvoir à la mairie en 2008, quand le PS et les Verts ont viré un PCF usé par l'ancienneté, d'être la cause d'une espèce de malaise. Je m'abstiens d'entrer dans des discussions d'arrière-garde, et le débat m'ennuie. Je repars avec les actes d'un colloque à Aubervilliers le 8 avril 2011. Encore un événement où j'aurais voulu aller et dont je n'ai pas entendu parler. Aubervilliers est une ville où il se passe peu de choses mais le pire c'est quand il se passe quelque chose, c'est très difficile de le savoir. En 2011, Aubervilliers bouge beaucoup plus qu'avant, enfin! Depuis cet automne, je n'arrête plus de sortir à Auber et je vois que je reçois enfin les informations par courriel. Ouf ! Ma ville a enfin découvert internet.

lundi 21 novembre 2011

Samedi 19 novembre, aubervilliers: (r)évolutions d'Afrique du Nord

Je suis très heureux de voir se dérouler à Aubervilliers, à l'espace Renaudie, un débat de cette qualité: animé par Abderrahim Hafidi (au centre), professeur d'Histoire du Maghreb contemporain à l’INALCO et conseiller municipal, le débat, porte sur les "Révolutions arabes". Les invités sont Pascal Boniface (à gauche), directeur de l’Institut des Relations internationales et Stratégiques (IRIS), Daniel Goldberg, député (à droite). Je rencontre pour la première fois mon député, ce qui permet d'échanger un peu sur le fonctionnement du parlement. Il m'éclaire en particulier sur les Commissions d'Enquêtes Parlementaires. Je ne souhaite pas faire dévier le débat sur l'Afrique subsaharienne, pourtant, une de mes questions amène tout de même à parler de la solidarité nécessaire dans toute l'Afrique contre toutes les dictatures, et nous évoquons le Cameroun. Pascal Boniface a des analyses franches et lucides sur la Tunisie, la Libye et l'Egypte. Cependant, il précise aussi qu'il est un 'real-politicien à la Védrine', ce que j'ai un peu de mal à comprendre puisque Hubert Védrine est avec le temps connu pour avoir été le conseillé principal de Mitterrand pendant le génocide des Tutsis du Rwanda en 1994, pendant les compromissions françaises avec le régime génocidaire. Je ne peux le questionner car il ne reste pas finalement au débat. L'après-midi se conclut avec 'Choeur en Solide Air', magnifique spectacle de l'association Art d'Ici et d'Ailleurs. La danseuse tunisienne s'appelle Salma, elle va vite et j'ai un peu de mal à la suivre.

lundi 14 novembre 2011

14 novembre 2011, Paris 14e, soirée sur la dette en Europe et en Afrique

Fathi Chamki du Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers-Monde en Tunisie a annulé au dernier moment sa venue parce que son bureau en Tunisie a été vidé par des cambrioleurs! Victor Nzuzi du CADTM Congo-Kinshasa est avec nous ce soir avec le remplaçant de Fathi Chamki, du Collectif pour un audit des créances de l'UE envers la Tunisie, Monica Karbowska, et Frédéric Vuillod, élu à la mairie du 14e chargé de la vie associative. La soirée organisée par Survie Paris Ile-de-France et la mairie du 14e, dans le cadre de la Semaine de la Solidarité Internationale, commence par le film "Debtocracy", documentaire de Aris Hatzistefanou sur la situation financière de la Grèce et les origines de la dette grecque. Les intervenant-e-s s'expriment sur les questions de la dette au Nord et au Sud, sur les dettes odieuses, sur les liens entre pouvoir, démocratie, et endettement dans le fonctionnement du capitalisme. Des pistes sont évoquées pour construire des alternatives. Victor Nzuzi se présente, lui, au élections législatives du 28 novembre pour que les questions paysannes, la dette, l’agriculture, l’environnement, les migrations puissent être abordées sans tabou dans le futur parlement de la République du Congo.

samedi 12 novembre 2011

12 novembre 2011, Paris, Colloque sur l'implication de française dans le Génocide des Tutsi du Rwanda

France-Rwanda-Génocide, Enquêtes, Justice et Réparations organise ce samedi un colloque intitulé ‘Nouveaux apports sur l'implication de la France dans le Génocide des Tutsi du Rwanda’ : «Le colloque vise à présenter les faits nouveaux concernant l'implication de l'appareil d'État français dans la préparation et la perpétration du génocide, et à récapituler les charges qui pèsent sur les responsables français. Il se propose aussi d'analyser comment l'application de la doctrine française de la guerre révolutionnaire et l'adhésion des autorités politiques et militaires françaises au racisme anti-tutsi, fondement de l'État Rwandais depuis 1959, ont pu mener la France à soutenir l'extermination programmée des Tutsi rwandais. Il s'interroge sur les manoeuvres de l'État français pour éluder sa responsabilité et les perspectives judiciaires possibles des plaintes en France de victimes du génocide. Il discute de la situation matérielle, physique et morale des rescapés et de la manière dont ils pourraient obtenir le versement de réparations par la France. » De 14h30 à 22h, de nombreux intervenant-e-s se succèdent dont Jacques Morel et Jean-François Dupaquier, tous deux grands spécialistes, ci-dessus. FR3 vient filmer et interviewer un rescapé d'un des épisodes les plus tragiques, celui de la colline de Bisesero, où l'armée française aurait pu sauver de nombreuses personnes et ne l'a pas fait. Un rescapé est venu témoigner Eric Nzabihimana. Il est sur la photo ci-dessous avec Pauline Kayitare, autre rescapée, et le modérateur Jean-Luc Galabert. La journée se termine sur une interrogation à quelques mois des élections en France: le PS serait-il prêt à faire le bilan de la politique africaine de François Mitterrand ? Il semblerait que non tant que gravite autour de lui une personne comme Hubert Védrine, le conseiller de Mitterrand à la fin de son mandat, quand très malade, celui-ci ne pouvait plus vraiment gouverner.

vendredi 4 novembre 2011

3 novembre 2011, rassemblement én mémoire de Ion Salagean, rrom décédé dans l'incendie de la Baraka

Devant la Baraka, ancienne cartonnerie, un rassemblement avec une cinquantaine de personnes, dont une vingtaine de rroms ayant habité le lieu, a lieu en mémoire de Ian Salagean, mort dans un incendie probablement criminel, le 21 octobre. Une personne a témoigné avoir vu des individus mettre le feu dans les poubelles avec de l'essence. Le commissariat ira-t-il jusqu'au bout de l'enquête ? Une partie des rroms sont reparti-e-s en Roumanie. Emmaüs s'est occupé, semble-t-il, de manière assez rude, de ses familles. Les services sociaux ne veulent plus donner de nouvelles des familles dispersées aux ami-e-s et soutiens.

samedi 29 octobre 2011

28 octobre 2011, Paris, conférence un mois avant les élections au Congo Kinshasa

Cette soirée est organisée dans le cadre des activités du Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politiques en Afrique qui travaille depuis 2 ans et demi à Paris sur les élections en Afrique. Parmi les plus importantes élections de 2011 en Afrique, sont prévues la présidentielle et les législatives au Congo Kinshasa (RDC) le 28 novembre. Plusieurs logiques interviennent dont surtout celle des suites de la guerre entre 1996 et 2003, et celle de la construction d'un état de droit et d'une démocratie. Ces élections sont vues comme peu crédibles d'un point de vue organisation et à haut risque de déclenchement de violences, et pourtant il est important de saisir les efforts et progrès. Pour en parler sont présent-e-s, de gauche à droite: Said Abass Ahamed, doctorant sur la transition démocratique en RDC, Thierry Vircoulon, d'International Crisis Group, Alphonse Maindo, professeur de sciences politiques à l’Université de Kisangani, auteur de "Des conflits locaux à la guerre régionale en Afrique centrale" (2007), Marie-Soleil Frère, universitaire, auteur de "Élections et Médias en Afrique centrale, voies des urnes, voix de la paix" (2011). Un bilan est dressé de l'histoire, du contexte national et international, des enjeux, des forces politiques en présence, de l'organisation des élections, du rôle des media, des risques de violences. Beaucoup de choses sont dites, comme par exemple, le fait que la communauté internationale a l'habitude de choisir la stabilité contre la démocratie dans le respect de ses fondamentaux, avec des élections a minima en situation de post-conflit. Est évoqué également le "coup de force symbolique de la représentation" (Pierre Bourdieux). Au delà, il s'agit de pouvoir comprendre pour réagir en cas de crise importante et de comprendre les politiques des acteurs internationaux pour soutenir les luttes démocratiques en RDC et sur le continent africain.

jeudi 27 octobre 2011

27 octobre 2011, Paris 20e, incendie criminel d'un squat rrom

Le 3 mai 2008, j'avais organisé dans ce lieu, au 163 rue des Pyrénées, habité à l'époque par des artistes un événement en soutien aux sans-papiers. Depuis un an, il était habité par plus de cents rroms. Il y a 3 jours le bâtiment a brûlé, et probablement de manière criminelle. Une personne affirme avoir vu "des individus jeter des cocktails molotov". Un homme de 50 ans est mort. Il ne reste plus rien du hangar de la Baraka. Dans un communiqué, le MRAP dit : " Que les causes factuelles soient criminelles ou accidentelles, la vraie raison de ce drame c’est l’extrême précarité dans laquelle le gouvernement actuel maintient ces populations. On leur refuse un lieu de vie décent, on les chasse de terrain en terrain, on les empêche de trouver un emploi et on multiplie les obstacles à leur insertion dans la société française. Le Président de la République et son ministre de l’Intérieur ont fait de ces populations européennes - qui fuient la misère et les persécutions dont ils sont victimes dans leurs pays - les boucs émissaires d’une politique sociale désastreuse." Les rroms sont pour beaucoup à la rue, les solutions de logement sont précaires, les familles sont séparées. La mairie a de grosses difficultés à gérer cette urgence. Quelques soutiens, donc ceux de l'association Harrissa Sauce Blanche, essayent d'apporter de l'aide.

lundi 24 octobre 2011

22 octobre 2011, Aubervilliers, les élections tunisiennes

Je suis sur le chemin d'un débat avec des résistant-e-s à la dictature camerounaise quand je vois depuis le bus, une queue de plusieurs centaines de personnes. Les tunisien-ne-s d'Aubervilliers sont rassemblé-e-s pour élire l'Assemblée Constituante. La queue durera tout l'après-midi et dans la soirée. Il s'agit d'un événement important à l'échelle africaine. Certes, l'Afrique du Nord évolue maintenant selon une logique géopolitique propre indépendante du reste du continent africain, mais tous les pays qui vivent dans la dictature ont les yeux rivés sur la Tunisie, l'Egypte, et peut-être bientôt la Libye. C'est aussi beaucoup le rôle des puissances occidentales qui est en jeu. La diplomatie française a jusqu'à présent été du côté des dictateurs contre les peuples. Ce même samedi, pour la première fois dans le cas d'une mascarade organisée par un régime dictatorial, elle vient de reconnaître pour le Cameroun que les élections sont fraudées. C'est sans doute que la pression était trop forte, les américains ayant fait passer le message qu'il fallait que ça change, et que la politique française est vraiment trop obsolète. J'ai classé les anciennes colonies françaises pour y voir plus clair, il y en a 20 en Afrique: seules 4 se sont stabilisés à un certain niveau de démocratie: le Sénégal, le Mali, le Bénin et les Comores. D'autres pays sont dans des périodes ambivalentes, complexes, ou viennent de franchir les premiers pas, comme au Bénin et en Tunisie, en Guinée Conakry. Mais il y a au minimum 8 dictatures installées durablement avec le soutien français depuis la période coloniale: Tchad, Cameroun, Congo Brazzaville, Centrafrique, Gabon, Togo, Burkina Faso, Djibouti. C'est un bien triste bilan 20 ans après la fin de la guerre froide. Le multipartisme est apparu dans les années 90, mais les dictateurs ont appris à instrumentaliser de fausses élections pour se maintenir au pouvoir avec l'aide des mensonges de leurs soutiens occidentaux. Les populations boycottent bien souvent ces scrutins mascarades, il est temps que ça cesse. Les électeur-trice-s tunisien-ne-s disent l'importance d'une vraie démocratie jusqu'à ce bureau près de chez moi.

dimanche 16 octobre 2011

16 octobre 2011, en péniche en fanfare vers Auber


Le Festival Villes des Musiques du Monde nous propose un voyage bien agréable. J’y suis avec Paola. Nous partons en péniche du bassin de la Villette vers l'Epace Fraternité à Aubervilliers. C'est la foire avec 3 fanfares sous et sur le toit: Tarace Boulba, Le 93 Super Raï Band, La Grâce de l’Hippopotame. Comme photographe, je m'éclate. Ensuite, dans le Magic Mirror, c'est le concert de Maloya de la Réunion et de chant polyphonique corse avec Danyel Waro (Maloya) et Alain Filetta et ses amis (chants corses). Au côté de Danyel Waro, aux Congas, il y a Laurent Dalleau, en l'écoutant en solo, je me demande si j'ai déjà entendu jouer des percussions aussi vite et bien, il y a quelques minutes qui m'impressionnent vraiment. Tout le concert est bon, et le public apprécie, même des enfants. Par contre, il y a trop de photographes maladroit-e-s qui dérangent.

jeudi 13 octobre 2011

13 octobre 2011, Au père Lachaise

Je passe au cimetière du Père Lachaise pour un dernier adieu à un ami. Une autre amie était décédée au début de l'année, et, lui et moi avions discuté pendant la cérémonie, en regardant les ces plaques. Le voilà disparu à son tour aussi. Quand on change de terre, on change de terre de cimetière. Il faut s'habituer à de nouveaux lieux, loin des ancêtres. On se demande où on en est avec les ami-e-s, la famille. Tout est si fragile dans nos liens. Cette intimité-là est loin de la médiatisation d'internet.

mercredi 12 octobre 2011

12 octobre 2011, Paris, concert Hilaire Panda et ses ami-e-s

Je retourne une nouvelle fois écouter le concert boeuf d'Hilaire Panda, bassiste organisateur. Cette fois, il y a 2 chanteuses: Fafa Ruffino, originaire du Bénin, à gauche, et Gasandji, originaire du Congo Kinshasa, à droite. Cela me détend un peu alors, que depuis quelques jours je suis concentré sur le scandale du soutien français aux dictatures africaines.

dimanche 9 octobre 2011

8 octobre 2011, St-Ouen, fête de la rue Pasteur

Une troupe de cirque de Galice a contacté mes ami-e-s de l'association Echanges à St-Ouen et revoilà de nouveau la fête de la rue Pasteur après 2 années d'arrêt. J'arrive pour le spectacle d'Emma et Vuria qui plaît beaucoup aux enfants, et surtout la chanson de "Section d'assaut" qui dit "Là je suis pas bien, Donc la morale tu vas la faire à d'autres." Les galicien-e-s font leurs spectacle de cirque, danse, marionnettes, jonglage, c'est très poétique et drôle, à moitié en Français, à moitié en Espagnol.
Il est déjà assez tard quand arrive la 'queimada'. Queimada ? Le film de Gillo Pontecorvo avec Marlon Brondo qui démontre si bien quel avantage, au XIXe siècle, le capitalisme avait de transformer des esclaves en salarié-e-s pour mieux les exploiter? Mais non, 'queimada', c'est la 'boisson galicienne alcoolisée à base d’eau de vie et de sucre que l’on flambe, dont l’origine remonte au Moyen-Age, associée à une pseudo conjuration des mauvais esprits et des maléfices des sorcières de Galice... 'Queimada' littéralement veut dire "brûlée" '. Ca marche en tout cas, et ça va vraiment bien avec le braséro. La fête continue jusqu'à 6h, peut-être plus tard encore.

samedi 8 octobre 2011

8 octobre 2011, Paris, manifestation contre la mascarade électorale au Cameroun

A l'occasion de la nouvelle fausse élection au Cameroun, Le Front Uni de la Diaspora Camerounaise pour un Boycott Actif manifeste à coté de l'ambassade du Cameroun à Paris contre la dictature sanguinaire de Biya en place depuis 29 ans avec l'aide des autorités françaises. Survie Paris joue un sketch sur les implications françaises dans la dictature: intérêts militaires et économiques et élections frauduleuses régulièrement validées vont de pair. Alors, là-bas, que le gouvernement français continue de former les forces de sécurité au Cameroun, la police veille aussi devant l'ambassade à ce que la contestation de la dictature ne prenne pas trop de force. Mais surtout, quelques mois après le scandale des collaborations avec les dictatures tunisienne et libyenne, le scandale continue dans le reste de l'Afrique. Le Parti Communiste Français et Europe Ecologie Les Verts viennent apporter leur soutien aux démocrates. Malheureusement, des partisans ivoiriens pro-Gbagbo viennent aussi prendre la parole de manière très opportuniste : sans le vouloir, ils brouillent les messages et cassent malgré eux un début de consensus contre la dictature camerounaise.

mercredi 5 octobre 2011

4 octobre 2011, Paris, Cameroun : la peur va-t-elle changer de camp ?

A la bourse du travail de Paris, a lieu un important meeting rassemblant Survie (Fabrice Tarrit, Président de Survie), Tribunal Article 53 (Yves Mintoogue), Union des Populations du Cameroun (Augusta Epanya), Front Uni de la Diaspora Camerounaise (Robert Wanto Waffo), Sortir du colonialisme (Gisèle), AFASPA (Michèle Decaster), Fédération des Congolais de la Diaspora (Benjamin Moutsila), Afriques En luttes (NPA, Moulaye Aidara), Parti de Gauche (Patrice Finel), PCF (Jacques Fath, responsable national du PCF aux relations internationales), Europe Ecologie Les Verts (Benjamin Bibas) et 60 personnes environ.Depuis 1982, le dictateur Paul Biya maintient son peuple sous la dictature et il s’apprête à s’imposer de nouveau au pouvoir le 9 octobre dans une nouvelle élection frauduleuse. Le texte d'invitation au meeting dit "Le 31 août, le président Nicolas Sarkozy disait à ses ambassadeurs : « Ce qui est nouveau, après des décennies pendant lesquelles la stabilité des régimes en place primait, à l’Est comme au Sud de l’Europe, c’est la volonté de la France d’accompagner avec détermination le mouvement des peuples vers la démocratie. » Les 29 années de dictature au Cameroun n’ont été possibles que grâce au soutien français. Face à une nouvelle instrumentalisation des élections au profit d’une dictature « amie de la France », le gouvernement va-t-il enfin mettre fin au double langage et poser des actes pour aider à une réelle démocratisation du Cameroun?" Pour l'instant, la communauté internationale et le gouvernement français qui savent choisir leurs objectifs en fonction de leurs intérêts ne bougent pas. La dictature du Cameroun est aussi violente que celle de la Tunisie. Est-ce que la peur va changer de camp ? Ici pour dénoncer les soutiens français ou européens et là-bas pour résister à la mascarade électorale ?