samedi 29 octobre 2011

28 octobre 2011, Paris, conférence un mois avant les élections au Congo Kinshasa

Cette soirée est organisée dans le cadre des activités du Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politiques en Afrique qui travaille depuis 2 ans et demi à Paris sur les élections en Afrique. Parmi les plus importantes élections de 2011 en Afrique, sont prévues la présidentielle et les législatives au Congo Kinshasa (RDC) le 28 novembre. Plusieurs logiques interviennent dont surtout celle des suites de la guerre entre 1996 et 2003, et celle de la construction d'un état de droit et d'une démocratie. Ces élections sont vues comme peu crédibles d'un point de vue organisation et à haut risque de déclenchement de violences, et pourtant il est important de saisir les efforts et progrès. Pour en parler sont présent-e-s, de gauche à droite: Said Abass Ahamed, doctorant sur la transition démocratique en RDC, Thierry Vircoulon, d'International Crisis Group, Alphonse Maindo, professeur de sciences politiques à l’Université de Kisangani, auteur de "Des conflits locaux à la guerre régionale en Afrique centrale" (2007), Marie-Soleil Frère, universitaire, auteur de "Élections et Médias en Afrique centrale, voies des urnes, voix de la paix" (2011). Un bilan est dressé de l'histoire, du contexte national et international, des enjeux, des forces politiques en présence, de l'organisation des élections, du rôle des media, des risques de violences. Beaucoup de choses sont dites, comme par exemple, le fait que la communauté internationale a l'habitude de choisir la stabilité contre la démocratie dans le respect de ses fondamentaux, avec des élections a minima en situation de post-conflit. Est évoqué également le "coup de force symbolique de la représentation" (Pierre Bourdieux). Au delà, il s'agit de pouvoir comprendre pour réagir en cas de crise importante et de comprendre les politiques des acteurs internationaux pour soutenir les luttes démocratiques en RDC et sur le continent africain.

jeudi 27 octobre 2011

27 octobre 2011, Paris 20e, incendie criminel d'un squat rrom

Le 3 mai 2008, j'avais organisé dans ce lieu, au 163 rue des Pyrénées, habité à l'époque par des artistes un événement en soutien aux sans-papiers. Depuis un an, il était habité par plus de cents rroms. Il y a 3 jours le bâtiment a brûlé, et probablement de manière criminelle. Une personne affirme avoir vu "des individus jeter des cocktails molotov". Un homme de 50 ans est mort. Il ne reste plus rien du hangar de la Baraka. Dans un communiqué, le MRAP dit : " Que les causes factuelles soient criminelles ou accidentelles, la vraie raison de ce drame c’est l’extrême précarité dans laquelle le gouvernement actuel maintient ces populations. On leur refuse un lieu de vie décent, on les chasse de terrain en terrain, on les empêche de trouver un emploi et on multiplie les obstacles à leur insertion dans la société française. Le Président de la République et son ministre de l’Intérieur ont fait de ces populations européennes - qui fuient la misère et les persécutions dont ils sont victimes dans leurs pays - les boucs émissaires d’une politique sociale désastreuse." Les rroms sont pour beaucoup à la rue, les solutions de logement sont précaires, les familles sont séparées. La mairie a de grosses difficultés à gérer cette urgence. Quelques soutiens, donc ceux de l'association Harrissa Sauce Blanche, essayent d'apporter de l'aide.

lundi 24 octobre 2011

22 octobre 2011, Aubervilliers, les élections tunisiennes

Je suis sur le chemin d'un débat avec des résistant-e-s à la dictature camerounaise quand je vois depuis le bus, une queue de plusieurs centaines de personnes. Les tunisien-ne-s d'Aubervilliers sont rassemblé-e-s pour élire l'Assemblée Constituante. La queue durera tout l'après-midi et dans la soirée. Il s'agit d'un événement important à l'échelle africaine. Certes, l'Afrique du Nord évolue maintenant selon une logique géopolitique propre indépendante du reste du continent africain, mais tous les pays qui vivent dans la dictature ont les yeux rivés sur la Tunisie, l'Egypte, et peut-être bientôt la Libye. C'est aussi beaucoup le rôle des puissances occidentales qui est en jeu. La diplomatie française a jusqu'à présent été du côté des dictateurs contre les peuples. Ce même samedi, pour la première fois dans le cas d'une mascarade organisée par un régime dictatorial, elle vient de reconnaître pour le Cameroun que les élections sont fraudées. C'est sans doute que la pression était trop forte, les américains ayant fait passer le message qu'il fallait que ça change, et que la politique française est vraiment trop obsolète. J'ai classé les anciennes colonies françaises pour y voir plus clair, il y en a 20 en Afrique: seules 4 se sont stabilisés à un certain niveau de démocratie: le Sénégal, le Mali, le Bénin et les Comores. D'autres pays sont dans des périodes ambivalentes, complexes, ou viennent de franchir les premiers pas, comme au Bénin et en Tunisie, en Guinée Conakry. Mais il y a au minimum 8 dictatures installées durablement avec le soutien français depuis la période coloniale: Tchad, Cameroun, Congo Brazzaville, Centrafrique, Gabon, Togo, Burkina Faso, Djibouti. C'est un bien triste bilan 20 ans après la fin de la guerre froide. Le multipartisme est apparu dans les années 90, mais les dictateurs ont appris à instrumentaliser de fausses élections pour se maintenir au pouvoir avec l'aide des mensonges de leurs soutiens occidentaux. Les populations boycottent bien souvent ces scrutins mascarades, il est temps que ça cesse. Les électeur-trice-s tunisien-ne-s disent l'importance d'une vraie démocratie jusqu'à ce bureau près de chez moi.

dimanche 16 octobre 2011

16 octobre 2011, en péniche en fanfare vers Auber


Le Festival Villes des Musiques du Monde nous propose un voyage bien agréable. J’y suis avec Paola. Nous partons en péniche du bassin de la Villette vers l'Epace Fraternité à Aubervilliers. C'est la foire avec 3 fanfares sous et sur le toit: Tarace Boulba, Le 93 Super Raï Band, La Grâce de l’Hippopotame. Comme photographe, je m'éclate. Ensuite, dans le Magic Mirror, c'est le concert de Maloya de la Réunion et de chant polyphonique corse avec Danyel Waro (Maloya) et Alain Filetta et ses amis (chants corses). Au côté de Danyel Waro, aux Congas, il y a Laurent Dalleau, en l'écoutant en solo, je me demande si j'ai déjà entendu jouer des percussions aussi vite et bien, il y a quelques minutes qui m'impressionnent vraiment. Tout le concert est bon, et le public apprécie, même des enfants. Par contre, il y a trop de photographes maladroit-e-s qui dérangent.

jeudi 13 octobre 2011

13 octobre 2011, Au père Lachaise

Je passe au cimetière du Père Lachaise pour un dernier adieu à un ami. Une autre amie était décédée au début de l'année, et, lui et moi avions discuté pendant la cérémonie, en regardant les ces plaques. Le voilà disparu à son tour aussi. Quand on change de terre, on change de terre de cimetière. Il faut s'habituer à de nouveaux lieux, loin des ancêtres. On se demande où on en est avec les ami-e-s, la famille. Tout est si fragile dans nos liens. Cette intimité-là est loin de la médiatisation d'internet.

mercredi 12 octobre 2011

12 octobre 2011, Paris, concert Hilaire Panda et ses ami-e-s

Je retourne une nouvelle fois écouter le concert boeuf d'Hilaire Panda, bassiste organisateur. Cette fois, il y a 2 chanteuses: Fafa Ruffino, originaire du Bénin, à gauche, et Gasandji, originaire du Congo Kinshasa, à droite. Cela me détend un peu alors, que depuis quelques jours je suis concentré sur le scandale du soutien français aux dictatures africaines.

dimanche 9 octobre 2011

8 octobre 2011, St-Ouen, fête de la rue Pasteur

Une troupe de cirque de Galice a contacté mes ami-e-s de l'association Echanges à St-Ouen et revoilà de nouveau la fête de la rue Pasteur après 2 années d'arrêt. J'arrive pour le spectacle d'Emma et Vuria qui plaît beaucoup aux enfants, et surtout la chanson de "Section d'assaut" qui dit "Là je suis pas bien, Donc la morale tu vas la faire à d'autres." Les galicien-e-s font leurs spectacle de cirque, danse, marionnettes, jonglage, c'est très poétique et drôle, à moitié en Français, à moitié en Espagnol.
Il est déjà assez tard quand arrive la 'queimada'. Queimada ? Le film de Gillo Pontecorvo avec Marlon Brondo qui démontre si bien quel avantage, au XIXe siècle, le capitalisme avait de transformer des esclaves en salarié-e-s pour mieux les exploiter? Mais non, 'queimada', c'est la 'boisson galicienne alcoolisée à base d’eau de vie et de sucre que l’on flambe, dont l’origine remonte au Moyen-Age, associée à une pseudo conjuration des mauvais esprits et des maléfices des sorcières de Galice... 'Queimada' littéralement veut dire "brûlée" '. Ca marche en tout cas, et ça va vraiment bien avec le braséro. La fête continue jusqu'à 6h, peut-être plus tard encore.

samedi 8 octobre 2011

8 octobre 2011, Paris, manifestation contre la mascarade électorale au Cameroun

A l'occasion de la nouvelle fausse élection au Cameroun, Le Front Uni de la Diaspora Camerounaise pour un Boycott Actif manifeste à coté de l'ambassade du Cameroun à Paris contre la dictature sanguinaire de Biya en place depuis 29 ans avec l'aide des autorités françaises. Survie Paris joue un sketch sur les implications françaises dans la dictature: intérêts militaires et économiques et élections frauduleuses régulièrement validées vont de pair. Alors, là-bas, que le gouvernement français continue de former les forces de sécurité au Cameroun, la police veille aussi devant l'ambassade à ce que la contestation de la dictature ne prenne pas trop de force. Mais surtout, quelques mois après le scandale des collaborations avec les dictatures tunisienne et libyenne, le scandale continue dans le reste de l'Afrique. Le Parti Communiste Français et Europe Ecologie Les Verts viennent apporter leur soutien aux démocrates. Malheureusement, des partisans ivoiriens pro-Gbagbo viennent aussi prendre la parole de manière très opportuniste : sans le vouloir, ils brouillent les messages et cassent malgré eux un début de consensus contre la dictature camerounaise.

mercredi 5 octobre 2011

4 octobre 2011, Paris, Cameroun : la peur va-t-elle changer de camp ?

A la bourse du travail de Paris, a lieu un important meeting rassemblant Survie (Fabrice Tarrit, Président de Survie), Tribunal Article 53 (Yves Mintoogue), Union des Populations du Cameroun (Augusta Epanya), Front Uni de la Diaspora Camerounaise (Robert Wanto Waffo), Sortir du colonialisme (Gisèle), AFASPA (Michèle Decaster), Fédération des Congolais de la Diaspora (Benjamin Moutsila), Afriques En luttes (NPA, Moulaye Aidara), Parti de Gauche (Patrice Finel), PCF (Jacques Fath, responsable national du PCF aux relations internationales), Europe Ecologie Les Verts (Benjamin Bibas) et 60 personnes environ.Depuis 1982, le dictateur Paul Biya maintient son peuple sous la dictature et il s’apprête à s’imposer de nouveau au pouvoir le 9 octobre dans une nouvelle élection frauduleuse. Le texte d'invitation au meeting dit "Le 31 août, le président Nicolas Sarkozy disait à ses ambassadeurs : « Ce qui est nouveau, après des décennies pendant lesquelles la stabilité des régimes en place primait, à l’Est comme au Sud de l’Europe, c’est la volonté de la France d’accompagner avec détermination le mouvement des peuples vers la démocratie. » Les 29 années de dictature au Cameroun n’ont été possibles que grâce au soutien français. Face à une nouvelle instrumentalisation des élections au profit d’une dictature « amie de la France », le gouvernement va-t-il enfin mettre fin au double langage et poser des actes pour aider à une réelle démocratisation du Cameroun?" Pour l'instant, la communauté internationale et le gouvernement français qui savent choisir leurs objectifs en fonction de leurs intérêts ne bougent pas. La dictature du Cameroun est aussi violente que celle de la Tunisie. Est-ce que la peur va changer de camp ? Ici pour dénoncer les soutiens français ou européens et là-bas pour résister à la mascarade électorale ?