jeudi 26 janvier 2023

Blues démocratique, 1990-2020, de Francis Laloupo

 

Le livre ‘Blues démocratique, 1990-2020’ de Francis Laloupo sorti en avril 2022 chez Karthala est d’abord un livre bilan sur la démocratisation de l’Afrique depuis le retour au multipartisme entre 1990 et 1992.

Le livre décrit une phase actuelle de « recul » des « processus démocratiques » en Afrique. L’auteur met cette évolution africaine dans le contexte mondial associant une fragilisation de la démocratie et une nouvelle évolution de la géopolitique internationale.

Pour Francis Laloupo, les régimes issus du monopartisme et des juntes militaires des années 80 peuvent être considérés comme des « néo-dictatures ». La terminologie est importante en ce qui concerne le classement des régimes politiques en Afrique.

L’auteur évoque « une communauté internationale désormais déboussolée, bien éloignée des certitudes d’un nouvel ordre démocratique énoncé 30 ans plus tôt et dont le souvenir s’est progressivement transformé en une évanescente évocation » (p36).

Pour Francis Laloupo, les difficultés actuelles en Afrique ne doivent pas faire oublier que « la demande de démocratie et d’État de droit » est toujours aussi forte.

Les analyses sur les pays africains, l’Afrique, la France ou le Monde, se succèdent, nombreuses au fil des pages, toutes aussi pertinentes les unes que les autres, en donnant ainsi une vision globale très juste de la question de la démocratisation de l’Afrique pour elle-même mais aussi dans le monde.   

Régis Marzin,

26 janvier 2023

dimanche 11 décembre 2022

11 décembre 2022, Paris, exposition Frida Kahlo, au-delà des apparences

Invité par la famille, je viens pour la première fois au Musée de la mode de la Ville de Paris, le Musée Galliera, attiré par l’exposition ‘Frida Kahlo, au-delà des apparences’. Je me souviens avoir lu une bande dessinée et vu un film sur la peintre mexicaine, une personnalité, semble-t-il, très inspirante. Près de 70 ans après sa mort, l’artiste née en 1907 continue d’ailleurs d’inspirer les créateurs de mode qui présentent des robes luxueuses.

L’exposition est d’abord surprenante, déroutante, elle va un peu dans tous les sens, présente plusieurs types d’objets et plusieurs supports : des robes, des corsets, des photos de familles, des objets du quotidiens, même des boites de médicaments, des béquilles et des corsets qui lui ont servi à se tenir le dos après un terrible accident à 18 ans, des lettres, ses peintures, des photos d’elle, de ses amis, de ses relations, de sa famille, des photos souvenir simples ou des portraits travaillés, des vidéos, des robes qu’elle a portée… Par petite touche, on nous emmène à découvrir et à apprécier une personne. Je me demande à la fin ce qu’il manque, peut-être du détail sur sa psychologie et son caractère.

Elle est à la fois représentante d’une culture mexicaine et une figure universelle. Elle n’est ni riche ni pauvre, communiste sans que ne dégage une impression nette de lutte de classe. Elle évoque la beauté et en joue, elle est handicapée par la poliomyélite et un grave accident et ne le cache pas. Dans une exposition à Paris, elle se fait refuser des œuvres féministes trop crues.

Il n’y a pas beaucoup de peintures de l’artiste et pourtant un message passe, peut-être encore plus intéressant. La préparation de cette exposition par Circe Henestrosa a dû être un travail considérable. Je crois bien que je n’ai jamais vu une exposition aussi bien conçue et réalisée.

Régis Marzin

11 décembre 2022

PS : Près de 14 mois sans article, cela ne m’était jamais arrivé, Covid et écriture d’un livre d’histoire de politique africaine m’ont obligé à moins de sorties.

lundi 18 octobre 2021

16 octobre 2021, Paris, Salvador Dali sur les murs de l’Atelier des lumières

En cette veille de commémoration du massacre par la police parisienne des Algérien-ne-s dans la Seine, la police de Maurice Papon et du Général de Gaule, je vais à Paris pour voir une exposition pour la première fois depuis le début de l’épidémie de Covid-19. L’Atelier des Lumières, au 38 rue Saint-Maur dans le 11e, présente « Dali, l’énigme sans fin », une exposition-projection réalisée par Gianfranco Iannuzzi, Renato Gatto et Massimiliano Siccardi.

Dans ce même lieu et selon les mêmes dispositifs artistiques, j’ai déjà vu l’exposition Van Gogh en 2019 et celle de Klimt en 2018. Je sais que l’installation est idéale pour les superpositions à la prise de vue. J’avais été beaucoup plus inspiré en 2018 qu’en 2019. Là, je sors de 2 ans sans presque aucune photographie artistique ni de reportage, ce qui ne m’étais jamais arrivé depuis presque 30 ans. Suis-je tout rouillé mentalement ? L’ambiance est différente : déjà, il y a les masques sur les visages, des déplacements sans doute différents, peut-être plus méfiants, mais, je suis tellement content de retrouver des impressions ‘normales’, que cela n’a pas d’importance. 

Dali, je connais bien ses peintures. Je suis même allé il y a longtemps dans sa ville, Figueras en Catalogne. Dès le démarrage de la projection, je suis captivé, je ne sens plus le temps passer. Les messages sous une forme surréalistes sont tellement adaptés à la projection rapide, la projection des images évoluant constamment d’une idée à une autre, dans tout l’espace. Je ressens autant le fond que la forme, je crois, même si c’est difficile à savoir.


Ensuite, la projection sur Antonio Gaudi, je n’accroche pas, parce que l’architecture renvoie à la religion et que cela ne me convient pas. Dans la petite salle annexe, le studio, je découvre une troisième œuvre ‘Everything’, une autre « expérience audiovisuelle immersive » conçue par Nohlab qui évoque « la science, la philosophie et la métaphysique ». Visuellement, une esthétique de science-fiction est revisitée et j’entre dedans facilement.

Sur cette photo, je me souviens que cela parle du temps, un temps réduit ou très long à l’échelle de l’univers, je ne sais plus.

Enfin, c’est terminé. On se retrouve dehors sur une terrasse ombragée d’un bar dans une petite rue calme et sympathique. Quand je regarde mes photos, je suis assez déçu. Oui après deux ans sans pratique, je suis peut-être un peu rouillé. Je ne ressens plus rien de la même manière sans doute.

Régis Marzin,

18 octobre 2021