mercredi 31 octobre 2012

31 octobre 2012, "Profession Journaliste" de Julien Desprès

Voilà une nouvelle occasion de me rendre au cinéma la Clef dans le 5e. Ce soir, la Mare aux Canards et l'auteur, Julien Desprès, présentent le documentaire 'Profession Journaliste'. Le film aborde le lien entre les journalistes et les milieux d'affaires, le mélange malsain avec les activités de relations publiques, la précarisation, la déclassification, la perte d'autonomie vis à vis des employeurs et des financeurs. Le passage sur Bolloré qui invite dans le Finistère des journalistes tous frais payés est très savoureux. Le film est suivi d'un débat avec le réalisateur, et les spectateur-trice-s sont invités à le faire connaître et à organiser des projections.

mercredi 24 octobre 2012

24 octobre 2012, Paris, Conférence-débat sur conflit du Mali

"Le Mali a-t-il perdu le Nord ?" est le titre de la conférence débat organisée par l'Association Sciences Po pour l’Afrique, à Sciences Po. Les intervenants sont  tous les 3 de grande notoriété: Ibrahim Boubacar Keita, Ancien Premier Ministre, ex-président de l'Assemblée nationale du Mali, Jean Félix-Paganon, Ambassadeur de France, Représentant Spécial pour la région du Sahel, Pierre Boilley, directeur du Centre des Études des Mondes africains (CEMAf), spécialiste du Sahel et du peuple touareg. Les conférenciers sont très impliqués et compétents, mais il reste toujours un flou, qui doit provenir des fortes incertitudes du processus politico-militaire à venir. Il est beaucoup question d'associer 2 dimensions: l'une plus politique, avec des objectifs à plus long terme au niveau développement économique, l'autre militaire, qui selon Jean Félix-Paganon, iraient chacune "au bout de leur logique". Cela reste assez confus sur le type de négociations qui resteraient à mener, puisque rien n'est négociable avec les terroristes. Selon la diplomatie française, il s'agirait a priori de pousser des touaregs du MNLA à changer de camp, avant la défaite 'annoncée' de leurs alliés salafistes. Pierre Boilley avertit qu'il pourrait advenir un fiasco militaire, alors qu'à l'opposé, le représentant Spécial pour la région du Sahel, évoque furtivement l'hypothèse d'une fuite militaire des forces terroristes qui refuseraient les combat, face à l'intervention de l'armée malienne, secondée par les soldats de la CEDEAO sous mandat de l'ONU, et appuyée par des pays comme la France. Comment 2 scénarios si contraires peuvent-ils être envisagés? Le débat est très court, un peu bâclé, à cause de Sciences Po qui n'autorise aucun délai au-delà de 21h. En conséquence, un émissaire du MNLA voulant faire une 'contribution' depuis la salle, est censuré, sous prétexte de manque de temps, ce qui n'est pas élégant, et contredit la logique politique même qui se dégageait de la conférence.

samedi 20 octobre 2012

20 octobre 2012, Paris, Forum à la Maison de l'Afrique

L'IRAE et la Maison de l'Afrique organise ce samedi le Forum de Paris sur l'Afrique. J'arrive après 16h, à la fin d'un panel qui me déçoit, car la discussion est excessivement focalisée sur la Côte d'Ivoire, influencée par des discours liés à une logique ivoirienne simplifiée. Ensuite, j'assiste essentiellement à la conférence-débat sur la Corne de l'Afrique avec Daher Ahmed Farah, politologue et dirigeant du Mouvement pour le Renouveau Démocratique à Djibouti, qui évoque la situation catastrophique d'un pays enfermé dans la dictature très répressive d'Omar Guelleh, et, Anne Savey, qui nous explique l'état de la Somalie, et en particulier la question des pirates et de la lutte de la communauté internationale. A l'approche des législatives à Djibouti, les opposant-e-s et démocrates djiboutien-ne-s multiplient les appels pour s'intéresser à la population de ce pays abandonné des regards, alors que les armées françaises ou américaines financent le régime par les loyers des bases. Il s'agit d'éviter une nouvelle fois une mascarade électorale, inutile et peut-être même pire, instrumentalisée comme faire-valoir de la dictature.

mercredi 17 octobre 2012

17 octobre 2012, Paris, projection-débat sur les expulsions des rroms

"Le bateau en carton" est un film de José Viera, tourné en 2010, pendant la vague d'expulsions de rroms pendant le coup de chaud du président pas normal. Le documentaire, proche d'un reportage, nous fait partager le ressenti des rroms avant, pendant et après les expulsions. De l'intérieur, le mépris du système politique, judiciaire et policier, est évidemment insupportable. Les spectateur-s ressentent pour la plus part une grande compassion. Poussé par les questions de l'animateur du débat, mon ami Antoine Girard, le réalisateur du film explique le tournage, les malheurs des rroms filmé-e-s et le contexte. Jean-Pierre Dacheux, philosophe, auteur (avec Bernard Delemotte), de "Roms de France, Roms en France : le peuple du voyage", nous informe sur la culture et l'histoire du peuple rrom et commente la situation politique et le scandale du retour rapide de la xénophobie d'état pendant le premier été du nouveau gouvernement de gauche: "Valls est pire que Guéant". Un plis serait pris dans la perception, et l'occultation de la violence de la répression xénophobe de l'état. Cependant, le fait que le débat soit mené autour des 'soutiens' des rroms, focalisés sur leurs souffrances, plutôt que qu'autour de rroms, s'exprimant eux/elles-mêmes, ne permet pas de comprendre également comment les personnes victimes, sont aussi des personnes qui offrent, partagent, et parfois malgré les difficultés traversent des moments heureux, en rêvant de jours meilleurs, comme tout un chacun.

samedi 13 octobre 2012

13 octobre 2012, Paris, Forum 'La démocratie à l'épreuve de la corruption'

"Vie politique le défi de l'intégrité", avec de gauche à droite: Alain Deneault, co-auteur de 'Noir Canada' et de 'Paradis Sous Terre' et Fabrice Tarrit, de Survie, qui a fait le point sur la Françafrique et les institutions, Jean-Pierre Guis, d'Anticor, qui a insisté, entre autres, sur le besoin d'arrêt du cumul des mandats (pétition), ou la fin du recyclage des élu-e-s corrompu-e-s.
"A quand la fin des entraves à la justice française?", avec de gauche à droite: Fabrice Rizzoli, du réseau FLARE (Freedom Legality And Rights in Europe), spécialiste des mafias, qui a proposé d'aller vers des confiscations, une utilisation des biens saisis pour l'intérêt général, de la collaboration avec la justice sur l'exemple de l'Italie, ou une réforme de la politique des drogues, Benjamin Moutsila, de la Fédération des Congolais de la Diaspora, qui a donné des exemples de blocages évidents de la justice liés à la Françafrique, l'affaire du Beach ou celle des Biens Mal Acquis, Eric Alt, Syndicat de la Magistrature, venu avec des propositions très concrètes, pour en finir avec l'absence d'indépendance du parquet, pour lutter contre les fraudes fiscales, ou pour la fin du secret défense.
"Les multinationales contre la démocratie?", avec de gauche à droite: Grégoire Niaudet, du Secours Catholique et de la Plateforme Publiez Ce Que Vous Payez, qui a fait le point sur la lutte pour la transparence dans les industries extractives, Mathilde Dupré, du CCFD et de la plateforme contre les Paradis Fiscaux et Judiciaire, qui a parlé de la mobilisation actuelle associant des citoyens, des syndicats, des élu-e-s, et (caché) Michel Capron, du Forum Citoyen pour la Responsabilité Sociale des Entreprises.
Le Forum 'La démocratie à l'épreuve de la corruption' a été organisé par l'association Survie, sous forme de 3 ateliers associant des points de vue sur les affaires en France et sur les questions de politique et de développement en Afrique. Les points de vue des différentes associations, qui, pour certaines, n'avaient jamais travaillé ensemble, se sont rapprochés, autour d'analyses et de propositions de réformes. Jean Merckaert de Sherpa a conclu la journée: même si beaucoup de choses avances, la démocratie est aussi confronté à des puissances financières de plus en plus fortes.

vendredi 12 octobre 2012

12 octobre 2012, Paris, rencontre sur Congo K et Kivu

Il est assez rare que le milieu universitaire s'ouvre à un public plus large. Je remercie donc Saïd Abbas Ahamed pour tous ses efforts d'organisation en ce sens, particulièrement en ce qui concerne l'information sur la situation au Congo Kinshasa. Ce soir dans les locaux de la fac Paris I, au centre Malher, est présenté le film "Les creuseurs n'ont pas bonne mine" de Franck Mweze (http://3tamis.org/). Le documentaire présente un village du Kivu dans lequel les habitants exploitent par eux-mêmes la cassitérite. Le film donne la parole, aux creuseurs, adultes et adolescents, à l'instituteur, au chef du village. Ce point de vue est rarement exprimé dans des documents arrivants jusqu'ici, ce qui lui donne tout son intérêt. On peut aussi y voir la faiblesse structurelle ou l'inexistence de l'état congolais dans plusieurs domaines: santé, éducation, transport, économie. Un débat a ensuite lieu avec le réalisateur, Justine Brabant, et Saïd Abbas Ahamed.

lundi 8 octobre 2012

8 octobre 2012, Aubervilliers, projection de 'Sur le globe d'argent'

Il y a des moments forts de la vie urbaine méconnus, et il y a des chefs-d’œuvre artistiques destinés à rester éternellement méconnus. 'Sur le globe d'argent' d'Andrzej Zulawski est un film maudit. Son tournage entre 1976 et 1977, a été interrompu par le ministre de la culture polonais, et, il n'a pu être monté qu'en 1987, avec 20% des scènes manquantes, sans que cela ne lui enlève de sa force et de sa beauté. Son ambition est démesurée esthétiquement, philosophiquement et insidieusement politiquement. Sa liberté de ton, digne de la meilleure époque du cinéma, dans les années 70, quand la finance n'avait pas mis le grappin sur la création, est impressionnante. Ce film, que j'ai présenté, a été projeté dans le cadre d'Illégal Cinéma aux Laboratoires d'Aubervilliers. Il faut voir ce film ! Un débat avec quelques personnes a suivi, pour compléter l'expérience.

8 octobre 2012, Paris, rassemblement contre le dictateur tchadien

Ce lundi, un rassemblement a lieu à l’appel du Conseil National pour le Changement et la Démocratie (CNCD-Tchad), contre la venue du dictateur tchadien Idriss Déby à Paris, près de l’Assemblée Nationale. La visite, semble-t-il, prévue ce 8 octobre, serait reportée en novembre. François Hollande avait dit « je veux que le 6 mai soit une bonne nouvelle pour les démocrates et une terrible nouvelle pour les dictateurs ». Mais, il semble se focaliser sur ce qu'il soit faire en priorité, s'occuper du conflit malien, et, pour se faire, il semble déjà abandonner tout effort pour soutenir la démocratie et les droits humains en Afrique, en invitants des dictateurs sans précautions suffisantes, sans dénonciation correcte des dictatures. Pour le Mali, François Hollande et son gouvernement seraient-ils prêt à sacrifier la population tchadienne ? Alors perdurerait la Françafrique. Les député-e-s français-e-s ont-ils/elles pris la mesure de l'enjeu? Pourtant la dictature tchadienne est la pire de l'Afrique francophone: le régime tchadien est classé en Afrique 52e sur 53 juste avant Somalie à l’Indice de ‘gouvernance’ Mo Ibrahim 2011.

dimanche 7 octobre 2012

7 octobre 2012, Cabaret Contemporain au festival MAAD in 93

Merci à Alice pour l'invitation ! Le festival MAAD in 93 se termine au 6B à Saint-Denis, avec le Cabaret Contemporain et DJ Junkaz Lou: 2 contrebasses, un clavier, une guitare, une batterie, et des platines, pour un spectacle 'jouissif', une musique très originale, cérébrale et dansante ... pour finir mes 4 jours étranges, et en attendant la suite dès demain.

7 octobre 2012, Paris, les gitan-e-s soutiennent les rroms

Le rassemblement européen ‘Roma Pride’ – Marche pour la dignité du monde du voyage', place du Panthéon, a été coordonné au niveau européen par EGAM et a été organisé sur Paris par l' Union Française des Associations Tsiganes (UFAT), pour lutter contre la discrimination des populations tsiganes, gitanes, manouches, rroms, contre les actes racistes contre les Rroms, pour la fin des expulsions sans relogement, pour la suppression « mesures transitoires », pour une radicale révision de la Stratégie nationale d’insertion des Rroms, pour la suppression de  la loi de 1969 (titres de circulation, privations de droit de vote, quota maximum de 3% par commune qui implique un fichier des tsiganes/rroms!). Des artistes et des soutiens associatifs ou politiques défilent, avec parmi eux-elles, Eva Joly, dont j'apprécie une nouvelle fois le ton très sincère. Les intervenant-e-s dénoncent vivement la politique d'expulsion des campements du gouvernement, et insistent sur leur soutien aux rroms. Les Jeunes Socialistes sont là aussi pour condamner les expulsions.
Alain Weber explique l'importance de la culture rroms dans l'histoire européenne. Pour lui, ils et elles sont très "intégrés-es" parce qu'ils et elles savent "intégrer" dans leur musique les musiques des pays qu'ils traversent.
L'ambiance est plutôt gitane. Je me demande s'il n'existe pas des réseaux de lutte différents qui correspondent chacun aux époques de migrations. Malheureusement, les Rroms venus de l'Est depuis la chute du mur de Berlin ne semblent pas présent-e-s parmi les 500 personnes du public. Au delà des différences culturelles, linguistiques, les revendications ne sont peut-être pas les mêmes.
Un responsable associatif explique qu'il n'a pas pu se rendre au Conseil Constitutionnel parce qu'il a été convoqué au commissariat pour viser son carnet de circulation. Il brule légèrement la page en cause. Le Conseil Constitutionnel vient d'abroger partiellement la loi du 3 janvier 1969 régissant la vie des "gens du voyage": l'obligation de résidence sur une commune en vue de s’inscrire sur les listes électorales a été ramenée de 3 ans à 6 mois, le carnet de circulation, avec l'obligation de passer au commissariat tous les 3 mois, a été supprimé mais reste le livret qui maintient un statut spécial pour les gens du voyage. Le combat continue et peut-être devant la Cour européenne des droits de l'Homme, ou plus simplement devant le parlement français, dès cette semaine.

6 octobre 2012, A la nuit noire, la mariée était en blanc

Ce samedi au LMP (Lavoir Moderne Parisien), à la Goutte d'Or, se déroule la Nuit Noire. Suite à  de grosses difficultés financières, et à un soutien insuffisant de la Ville de Paris, puis à une procédure d'expulsion du propriétaire, la salle de théâtre est menacée de disparition rapide. Des artistes sont là pour soutenir le lieu par leurs spectacles. Marie-Do Fréval et Nadège Prugnard jouent 'Ma mort n'est la faute de personne' (texte de Nadège Prugnard), que j'avais déjà vu dans un parc cet été, et dans laquelle j'avais remarqué cette phrase 'Les hommes n'aiment pas les femmes qui réfléchissent' (et l'inverse ?). Je l'apprécie plus encore dans le décor du LMP. Je comprends mieux le texte qui a été écrit après un voyage au Mexique, et je repense au suicide de mon frère il y a 22 ans d'une façon différente. Je me retrouve un moment dans le même bateau que Marie-Do à lire un texte qui parle de Tchernobyl et ressemblerait presque à un édito de TOhu-BOhu. Voilà aussi l'émotion du souvenir de la pièce M.A.M.A.E. ('avec la langue') qui s'efface...
Un débat 'les lieux de l'utopie' est animé par Hervé Breuil du LMP: il semble que nous revoilà, à Paris, presque qu'au même point qu'il y a dix ans, quand la droite dirigeait la mairie: cette semaine un procès a décidé de la fermeture de 4 squats: la Miroiterie, le Stendhal, chez Martine, 260 rue des Pyrénées. A la Goutte d'Or, l'Olympic Café a fermé avant l'été (en même temps que le Saraaba). D'autres lieux sont très menacés comme la Forge à Belleville, qui regroupent de nombreux-ses artistes. La politique culturelle de la ville de Paris est mise en cause parce qu'elle est focalisée sur une dimension internationale, quasi-touristique, mais ne soutient plus suffisamment une culture populaire ou de quartier. Le journaliste David Langlois Mallet nous éclaire aussi sur le sujet. Une représente des Femen est là aussi (le débat a lieu juste en même temps que le concert Free Pussy Riot à Montreuil). Le monde du spectacle et de la culture est tout de même très 'sous domination masculine'. Il est plus question de lieux, d'arts et de culture, et à la fin j'évoque la censure politique: un quartier comme la goutte d'or aurait besoin de lieux d'échanges hors de toute censure et la politique socialiste sur l'Afrique est encore plus décevante, doux euphémisme, que la politique culturelle de la Ville de Paris.
Ensuite, c'est le 'conte' 'Le Ciel rouge n'a plus soif' de Nadège Prugnard et Géraud Bastar. Il y une douzaine d'année, j'avais décidé de ne jamais faire de photos de théâtre, parce que ce n'est ni très créatif, ni très sain. Alors, là, j'hésite... Est-ce un concert ou du théâtre ? Je vois et j'entends plutôt du théâtre et je range l'appareil. Il y a déjà 2 photos floues... et je finis la soirée l'esprit dans le flou après le ciné concert 'Les amours de la pieuvre'. Mais le lendemain matin en me réveillant, je pense au 'moi-peau' (1, 2) de Didier Anzieu à cause du 'moi-peau poulpe'.

samedi 6 octobre 2012

6 octobre 2012, St-Denis, Chavé Sumnakuné à la fête des associations

En début d'après-midi, la troupe Chavé Sumnakuné (les enfants en or), que j'ai déjà beaucoup photographiée, se présente au public de la fête des associations de Saint-Denis, invité-e-s par le MRAP, juste après le discours d'introduction du Maire.
Ce spectacle est symboliquement important juste après les scandaleuses expulsions de campement dans la Seine-St-Denis surtout. Le MRAP distribue quelques tracts pour dénoncer les expulsions. 
Les familles se sont déplacées du terrain 'Voltaire', pour voir le spectacle de la troupe de Misa.

jeudi 4 octobre 2012

4 octobre 2012, Paris, The Raiders en concert à la Féline

Il y a des moments où les images ne disent rien, ou si peu par rapport à l'essentiel, ce qui s'entend ou même se voit. Je conseille simplement d'aller écouter The Raiders, groupe de rock brestois. Et j'aimerais aussi signaler ce groupe aux salles pour qu'elles le programme.

lundi 1 octobre 2012

1er octobre 2012, la xénophobie d'état est déjà de retour

Le campement de la rue Moulin Fayvon à la Courneuve, vide, abandonné cette nuit, est gardé par un fourgon de police. Je croise des habitant-e-s expulsé-e-s qui errent à côté. Le terrain appartient au département de Seine-saint-Denis, et le département a donc une responsabilité dans la mise à la rue d'habitants d'un terrain stable, dans lequel les enfants étaient scolarisés depuis un an - 30 mineurs vivaient sur ce terrain -, dans lequel une partie des rroms avaient des titres de séjours. Hollande n'avait rien dit sur les rroms pendant sa campagne, et, aujourd'hui, Valls et Hollande sont incapables de sortir de la politique xénophobe de Sarkozy-Guéant-Hortefeux. Les expulsions de rroms ont repris de plus belle et en particulier en Seine-Saint-Denis. A l'été 2010, c'était l'église catholique qui avait demandé à Sarkozy de se calmer, sous-entendu, s'il ne voulait pas trop perdre une frange chrétienne conservatrice de son électorat. Quand la politique de Sarkozy laissait s'échapper un maximum de relents nauséabonds rappelant le fascisme, un rempart citoyen avait senti la démocratie menacée et s'était mobilisée. Hollande en a profité pour arriver au pouvoir sur l'idée du rejet du sarkozysme, sans grande confiance dans le parti socialiste. Si Hollande et Valls continuent leur jeu dangereux, il risque de le payer très cher en terme de soutien de la société civile, la société active peu nombreuse mais qui irrigue la société de ses idées. Déjà la Cimade protestante proteste : "Politique d’immigration, les promesses doivent être tenues !". Ce jour-même, le réseau de soutien des sans-papiers RESF, pourtant assez proche du PS entre 2007 et mi-2012 signe un communiqué intitulé "Sous Hollande aussi on enferme les enfants!" Hollande sait-il ce qu'il fait avec les rroms, avec l'Afrique, les sujets qu'il ne connait pas. Le voilà aussi obligé de reporter une entrevue prévue le 8 octobre à Paris avec Idriss Déby, le pire dictateur de l'Afrique francophone. Mais comment-peut-il croire qu'il peut agir ainsi sans avoir à en payer ensuite les pots cassés ?