samedi 28 avril 2012

28 avril 2012, Pantin, théâtre de rue "Une cerise noire"

" Bien sûr c'est devenu le cinémascope / Mais ça remue toujours et ça galope / Et ça reste encore comme autrefois / Rempli de cow-boys sans foi ni loi / Et de justiciers qui viennent fourrer / Leur grand pied dans le plat. Gare, gare, gare, gare, Gary Cooper / S'approche du ravin d'enfer / Fais attention pauvre crétin / Car Alan Ladd n'est pas très loin / A cinq cents mètres il loge une balle / Dans un croûton de pain." Boris Vian, "le cinémascope". Je n'avais jamais vu ce genre de pièce de théâtre, où un film se tourne en direct. Je me suis laissé emporté : il suffisait que ça coure dans tous les sens à un rythme effréné et que l'image soit en noir et blanc. J'y étais avec un ami, il ne le dira jamais, mais il adore cela lui aussi. C'était le spectacle "Une cerise noire" de B.Afnaïm par la Compagnie "La Française de Comptages" au stade Sadi Carnot à Pantin.

28 avril 2012, honneur aux femmes comoriennes à Aubervilliers

Cet après-midi au cinéma Le Studio d'Aubervilliers est dédié aux femmes comoriennes, artistes, auteurs de documentaires ou de films. C'est organisé par le réseau Karthala, réseau de solidarité surtout professionnel des comorien-ne-s, qui a pris le nom du principal volcan de l'archipel. 3 films y sont projetés: "OmniMom", de Sania Chanfi, petit reportage photographique intimiste très inspiré, "La résidence Ylang-ylang", de Hachimiya Ahamada, court métrage en 35mm superbement réalisé sur les maisons vides des exilé-e-s aux Comores, et "La départementalisation de Mayotte", de Mamaye Idrisse et François Lathuillière. Cela commence par une lecture de Touhfat Mouhtare auteur du recueil de nouvelles « Ames suspendues » (ci-dessus). Les films inspirent assez peu Élisabeth Guigou en campagne dans la circonscription qui somnole à côté du maire. Tou-te-s les 2 ne resteront pas au débat, et c'est dommage car l'on aura pas leur avis sur l'épineux problème de la départementalisation de Maoré/Mayotte. L'île colonisée a été volée par le gouvernement français, lors du referendum de 1975, vol incompris par une majorité de français-se-s toujours très nationalistes et piégée--s par les propagandes séculaires. J'interviens dans le débat pour souligner un aspect très bien évoqué dans le documentaire: les graves dangers que fait naître une xénophobie entre maorais-es et les autres comorien-ne-s, construite artificiellement par l'état français à l'image de ce qui se passe en Europe. Actuellement à Maoré/Mayotte, plusieurs logiques totalement inconciliables se confrontent dans le réel des habitants, les discours et la logique de l'état essayent de rendre légitime un bricolage instable qui risque de s'écrouler, en arrosant d'argent une économie sous perfusion coloniale et en soumettant la population à une propagande fortement teintée de nationalisme aveugle, surtout sous le mandat de Sarkozy. Le résultat est kafkaïen comme le prouve les milliers de noyé-e-s des visas Balladur-Pasqua depuis 1995. Mais comment est-ce possible que ce scandale continue ?
Sur la photo: Hachimiya Ahamada à gauche, Sania Chanfi, à droite.

vendredi 27 avril 2012

27 avril 2012, Paris, Nicolas Joseph aux 3 Baudets

Après l'accordéon de Beltuner, celui de Sévane de Lavache, voici enfin celui de Nicolas Joseph, avec tous les ami-e-s de Ta Parole, de la Menuiserie ou d'ailleurs, qui l'entourent ce soir-là. Belle soirée, même si la salle est un peu trop bien rangée à mon goût, et que la configuration, la couleur rouge partout, les projecteurs, m’empêchent d'être vraiment inspiré pour de la photo.

dimanche 15 avril 2012

15 avril 2012, Nantes, Eva Joly avec les grèvistes de la faim contre l'aéroport

Depuis quelques jours, l'installation d'un campement sur la pelouse près des tramways interpellent les Nantais (plus d'info). Michel Tarin et Marcel Thébault, 2 paysans luttant depuis 40 ans contre un 2e aéroport à Notre-Dame-des-Landes et contre leurs expulsions en sont à leur 5e jour de grève de la faim. Comment peut-on vouloir construire un aéroport à notre époque ? Le projet est obsolète dans l'esprit. Le maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault, veut un aéroport international pour que la ville reste dans les grandes villes françaises et européennes. Il y aurait d'autres manières de faire plus judicieuses. En cas de victoire de l'alliance PS et Europe Ecologies les Verts, ce dossier sera une épine délicate à enlever. Ce projet d'aéroport illustre l'idéologie de la croissance et la méconnaissance des contraintes écologiques qui feront débat dans l'avenir. Eva Joly vient apporter son soutien. Le contexte électoral apporte un peu d'opportunités de se faire entendre même si les débats de fonds sont étouffés par l'obsession de l'alternance. Le départ de Sarkozy est tellement attendu que, pour l'instant, il satisferait déjà beaucoup de monde.

samedi 7 avril 2012

Samedi 7 avril 2012, Paris, Contre l’arbitraire du pouvoir

En cette période électorale où les yeux se rivent sur les sondages, tout le monde n'oscille pas entre fatalisme agressif et optimisme inassumable. L'éditeur La Fabrique propose un bilan politique accompagné de propositions en sortant le livre "Contre l’arbitraire du pouvoir", et organise à La Générale un après-midi de débats en trois panels. Des associations soutiennent l'événement en participant au débat et en tenant des tables de presses.
Justice police : même combat ?” avec Matthieu Bonduelle, juge d'instruction, Felix Boggio Éwanjé-Épée, Antoine Comte, avocat, Gilles Sainati, Jérôme Vidal en modérateur, éditeur. Ce débat me semble intéressant, une bonne synthèse sur le sécuritaire qui a servi de bâton au sarkozisme pour abrutir le monde intellectuel français pendant 5 ans.
L’exception à l’échelle internationale” avec Rony Brauman, Géraud de la Pradelle, juriste, Karine Parrot, juriste, Denis Sieffert en modérateur, journaliste. Ce débat est très décevant, mal ficelé, mal problématisé, et ce n'est pas une surprise car plus personne en France ne semble rien comprendre à la politique internationale (!?). William Bourdon est absent et c'est très dommage car il aurait pu tempérer le pessimisme de Géraud de la Pradelle sur la droit et la justice internationale en recul depuis 2006. Rony Brauman est sans doute égal à lui-même. En cette date de commémoration du déclenchement du génocide des Tutsi du Rwanda, il est le seul (avec Antoine Comte en conclusion) a évoquer le génocide en une phrase sans aucun respect : il renvoie en parlant du démarrage du génocide dos à dos les 2 camps en conflits à l'époque, selon lui, si l'on s'en tenait à la logique du droit "les deux camps pouvaient être cloués au pilori des droits de l'homme". Ni la salle, ni Géraud de la Pradelle, ancien président de la Commission d'Enquête Citoyenne sur le génocide ne se décident à répondre à cette piteuse provocation, qui ternit pourtant très symboliquement l'événement.
Ils nous protègent” avec Roland Gori, psychanalyste, collectif des 39, Evelyne Sire-Marin, Syndicat de la Magistrature, Paul Machto, psychiatre psychanaliste, Carlo Santulli, juriste, Eric Hazan en modérateur. Je trouve ce débat plus axé sur la psychiatrie, la psychanalyse très intéressant. Antoine Comte conclut brillamment la journée, les discours synthétique et généraux réussis sont rares, et il faudrait donc saluer cet effort de la part de La Fabrique et de l'avocat porte-parole.

dimanche 1 avril 2012

31 mars 2011, Paris loin du Mali, Libérons les élections

A la Bastille, ce samedi 31 mars, je me demande où sont passés les peuples africains qui sont les destinataires de la Solidarité Internationale, car beaucoup d'associations venues ce jour-là, avec le Centre de Recherche et d'Information pour le Développement (CRID) ont des messages très orientés vers le contexte français et un peu européen: énergie, sans-papiers, services publiques, pauvreté, finance internationale, ... . Peut-être qu'il y a une synergie possible entre causes internationales et nationales, mais je n'y crois pas trop. Quand je vois la situation au Mali, la guerre et le putsch dans un des seuls pays francophones d'Afrique démocrate, quoique puisse être le niveau de corruption, je ne vois plus le lien avec les associations françaises qui se mobilisent rapidement pendant les élections en France. Au contraire de la mobilisation de 2006 et 2007, qui s'était faite sur la base d'une réflexion approfondie, exprimée par des revendications très précises, n'est-ce pas une stratégie minimale par défaut ? Puisque la géopolitique africaine a évolué très vite depuis un an et demi, est-ce que le niveau minimum d'analyse politique collective pour définir des objectifs n'a pas disparu ? La mode participative, quand on fait écrire le public, danser le public, scander le public, comme ici à Bastille, dans des micros-actions de sensibilisation, n'est-ce pas que le lien avec la sphère de décision s'est perdu ? Derrière le spectacle et les techniques de communication, y-a-t-il encore un peu d'influence pour quelques négociations au profit des peuples africains plus que jamais oubliés quand les difficultés augmentent en Europe ? Pendant ce temps, au Mali, l'icône contestée de l'altermondialisme, Aminata Traoré, soutient des putschistes qui se sont piégés eux-mêmes. J'y vois un symbole de la fin de l'altermondialisme des années 2000, ici et là-bas. Il y a comme un vide...