jeudi 31 octobre 2013

31 octobre 2013, Aubervilliers, Al Atlal au Festival des Villes des Musiques du Monde

Fatigué de trop de travail sur la politique africaine, je me rends aujourd'hui au Théâtre de la Commune pour le Festival des Villes des Musiques du Monde. En première partie, c'est Dgiz et un atelier de rap et d'écriture ...
... puis Al Atlal (les ruines), spectacle de l'acteur Sharif Andoura et du musicien Camel Zekri, à partir d'une chanson Oum Kalsoum, et avec des textes, en français ou en arabe, d’Ibrahim Naji et Mahmoud Darwich. C'est un univers très nouveau pour moi, je découvre trop la poésie arabe pour bien comprendre.

mardi 22 octobre 2013

22 octobre 2013, Aubervilliers, inondation près de l'église

Voici ce qu'a vu le prêtre de la paroisse d'Aubervilliers quand il est sorti par la porte latérale: la rue du Moutier transformée en torrent ! Bonté divine ! Le déluge a duré de 17h à 19h30 quand enfin Véolia a réussi à couper la fuite de l'eau à 6 bars sortant d'une canalisation de 20cm de diamètre. L'eau sous pression a suivi la canalisation sous la rue, dans les premières minutes s'est frayée son chemin, défonçant la rue pavée sur 30m, soulevant aussi le trottoir et ses dalles de 5 cm, en entraînant la terre la plus sablonneuse en-dessous. Les caves ont été inondées, l'électricité, le gaz, et bien sûr l'eau coupé-e-s. Les pompiers ont travaillé toute la soirée, surtout pour pomper les caves, avec ERDF et GRDF et Veolia, qui travaillera sans doute toute la nuit à essayer de remettre l'eau. Heureusement, il faisait très beau, ce soir !
Véolia a donc travaillé tout la nuit pour rétablir l'eau au petit matin. Bravo aux ouvriers et aux deux chefs!
La canalisation avait lâché près de la porte de l'église.
Voici sans doute le coupable, ou un bout pas très loin.

dimanche 13 octobre 2013

13 octobre 2013, Paris, Rwanda 1994, Bisesero

Bisesero au Rwanda est maintenant de plus en plus connu comme lieu symbole de l'implication française au Rwanda. Sur ces collines, 50 000 Tutsi furent massacrés en 3 mois. Il en restait 2000 (selon le texte de la pièce, beaucoup plus selon des témoignages) à l'arrivée d'un groupe de militaire français. Pendant le récit mis en musique dans la cantate, "Rwanda 94 – La Cantate de Bisesero" de Groupov / Garett List / Jacques Delcuvellerie / Mathias Simons, deux questions sont posées: pourquoi les soldats français n'ont-ils pas alors laissé une partie d'entre eux pour protéger les 2000? Pourquoi ont-ils mis 3 jours à revenir? Au bout de 3 jours, il ne restait que 1000 rescapés (selon le texte de la pièce). Cet épisode tragique symbolise l'opération Turquoise et l'enquête sur Bisesero se poursuit en 2013 (vidéo de Jacques Morel, résumé de Jacques Morelarticle Survie 2013, résumé Survie 67Silence Turquoise de Laure de Vulpian). Une partie des plaintes de rescapés contre des militaires français en 2006 (Survie, FIDH, LDH) concerne Bisesero. La complicité des militaires et politiciens français (cf plus globalement Survie, exCEC, Jacques Morel) avec les auteurs du génocide s'étend de 1990 à 1994. La pièce, elle raconte les 3 mois d'horreur indicible. Accompagné par la musique de l'orchestre, le chant, et le texte des acteur-trice-s, le-la spectateur-trice partage une partie des impressions terrifiantes, tout en restant à distance. Très peu de choses sont expliquées, le point de vue est celui des rescapé-e-s qui témoignent, disent juste le peu qu'ils-elles pouvaient comprendre, par exemple, que les miliciens recevaient de l'argent pour 'travailler', pour chaque jour ôter des vies. C'était ce dimanche aux métallos, à Paris.

vendredi 11 octobre 2013

11 octobre 2013, Paris, colloque « terrorismes » en Afrique

A l'iReMMo, l'Association pour le Droit International humanitaire France organise un colloque 'Les «terrorismes» aujourd’hui, en Afrique et au Moyen Orient', et j'assiste uniquement à la 2e partie intitulée 'Adaptation des institutions juridiques aux « terrorismes »' avec Géraud de la Pradelle, juriste, professeur émérite à l’université Paris X-Nanterre, Pierre Klein, professeur à l’U.L.B. et directeur-adjoint du Centre de droit international et de sociologie appliquée au droit international de cette Université, et, William Bourdon, avocat. Pierre Klein insiste sur le le rééquilibrage en cours entre le droit qui a été modifié assez vite pour la lutte antiterroriste, et le respect des droits fondamentaux, par exemple à propos des listes noires des personnes dont les comptes sont bloqués. Géraud de la Pradelle précise que "le droit est politique" et qu'il a été adapté en fonction d'une obsession de prévenir les actes terroristes en prenant des libertés avec le droit pénal classique. William Bourdon après avoir évoqué les gardes à vue de 72 heures, et les arrestations préventives abusives en banlieue, met l'accent sur un "état d'exception pervers et sournois dans la pratique des juges et des policiers", même de bonne foi. Le débat revient sur les problématiques du sahel et du moyen-orient. Je demande si le droit pénal classique sur les crimes contre l'humanité et le droit sur le terrorisme sont en concurrence dans leurs constructions au niveau international. Je précise ma question par l'exemple du Tchad: Idriss Déby se fait valoir de participer à la lutte contre le terrorisme au Mali, alors que son bilan surtout dans les années 90, comme responsable de nombreux massacres est effrayant. Comment est-ce possible ? Il s'agit évidemment du fameux '2 poids 2 mesures' mais surtout, selon William Bourdon, d'un "bouleversement des valeurs dans la hiérarchie des victimes et dans la photographie de l'indignation mondiale". Ce qui est sûr en tout cas, c'est que la force qui est présente à la fois au Tchad dans les années 90, et au Mali en 1993, c'est l'armée française. Mais quel est donc le mystérieux lien entre l'armée française et le droit international ?

dimanche 6 octobre 2013

6 octobre 2013, Aubervilliers, Jimmy à l'accordéon

Je reviens à l'Embarcadère vers 16h pour la suite de l'inauguration du Conservatoire (CRR 93) et de l'Embarcadère, la salle de concert, quand Beltuner commence à jouer. S'il faut se souvenir d'une chose dans ce week-end de lancement, c'est que Johann Riche a joué un morceau de Jimmy Hendrix à l'accordéon. Voilà ! il n'y a rien à rajouter, parce que l'art c'est çà!
... même si ça se passe dans le hall de çà. Bref, peu importe, maintenant qu'on a à Auber la plus grande salle de spectacle de la petite couronne, faut que çà assure, çà met la pression quand même. Que faire dans un si beau lieu, dans une ville pour l'instant pas si animée que cela, et assez défavorisée en équipements culturels, où l'on a peu l'habitude de sortir, où le budget manque pour le faire. Peut-être qu'il s'agira de mélanger les genres: les styles de musiques, la formation et les spectacles, les artistes inspiré-e-s et le divertissement, du professionnel et de l'amateur, du local et des événements de plus grandes envergures, de l'activité quotidienne toute l'année et de grandes dates, sans oublier de faire correctement la 'publicité', comme par ici, çà n'a jamais été dans les habitudes.
Et je vous mets une photo de plus, vraiment pour votre information, au cas où mon blog serait regardé, si jamais j'étais le seul blogueur du coin. De ce côté, c'est tout de même assez gris lunaire, bien bétonné. On sent bien que le machin a été conçu à une époque où le président de la république était parano: avec la froideur du bâtiment, il y a intérêt à être pote de la sécu pour avoir envie de traîner 30 secondes de plus. Hé! on est pas dans une MJC ! on est pas à la Ligne 13 !

6 octobre 2013, St-Ouen, fête de la rue Pasteur

La fête de la rue Pasteur se savoure dans la durée. Comme à la dernière fête en 2011, le cirque de Galice est venu participer au côté de l'association Echanges, mais j'arrive trop tard pour le spectacle. Après la queimada, l'alcool brûlé, je me retrouve à installer le matériel de projection et à fabriquer un écran avec un drap, deux planches, deux clous et un marteau. Improvisation classique !
On ne sent pas le temps passer. Là c'est Moussa qui arrive vers 4 ou 5 heure du matin pour jouer du Luth.
Cette année, nous ne tenons pas jusqu'au levé du soleil. Il y a moins de monde. Un peu de fatigue sans doute. Je suis même obligé d'interrompre avant 6h la projection du film 'Queimada' de Gilles Pontocorvo. Dommage !

samedi 5 octobre 2013

5 octobre 2013, Aubervilliers, l'embarcadère

700 places, c'est la jauge de la nouvelle salle de concert d'Aubervilliers, l'Embarcadère, qui partage un bâtiment tout neuf avec le Conservatoire à Rayonnement Régional (CRR 93). La salle est magnifique, le plafond très haut, en raison des gradins rétractables sans doute. La ville d'Aubervilliers a mis 20 millions d'euros malgré sa dette (p16) pour ce lieu situé à côté du cinéma et du théâtre. Le conseil municipal vient de décider du prix normal des places: 25, 20 et 15 en réduit. Il est prévu que la ville dispose de la salle sur certaines dates, en dehors de la programmation normale. Verra-t-on dans la salle plus de parisien-ne-s ou d'albertivillarien-ne-s? Ce week-end, pour l'inauguration c'est évidemment gratuit. Il doit y avoir 400 personnes. Qu'est-ce qui compte? N''est-ce pas surtout l'enjeu culturel ? Le lien avec l'Afrique est souligné en démarrant avec Féfé ...
... puis Amadou et Mariam. Çà danse sur scène et dans la salle. Un bon début !

jeudi 3 octobre 2013

3 octobre 2013, Aubervilliers, rythmes scolaires: çà coule !

Le bateau coule ! Beur FM a parlé d'Aubervilliers, et du coup, Vincent Peillon sur TF1 a parlé d'Aubervilliers, en reconnaissant que ça n'allait pas, en effet. Et revoilà la ville à 39% de ménages en dessous du seuil de pauvreté de nouveau sous les projecteurs de la société du spectacle. A coté des 500 manifestant-e-s devant l'entrée de la mairie, il y a 4 grosses voitures de télévision et radio... Toutes les écoles sont en grève ce matin à l'appel de Sud Educ, CGT Educ, SNUdi-FO, SNUipp-FSU, ou peut-être juste 17 sur 21, mais il y a aussi les centres de loisirs, comme la semaine dernière je suppose, et les parents en colère. Les parents parlent d'enfants en danger parce qu'il y a des flous de responsabilité dans la surveillance des enfants. Maintenant, il y a tellement de problèmes, qu'il n'y a plus qu'une seule revendication pour les enseignants et les parents: l'annulation de la réforme sur Aubervilliers. Difficile de citer toutes les difficultés: qualité parfois médiocre des activités, enfants fatigués et énervés, horaires de sortie différents pour des enfants d'une fratrie, incertitude sur les contrats des animateur-trice-s, conditions de travail 'lamentables', temps de travail des enseignant-e-s allongé, ménage impossible à faire, ... un désastre ! Le départ semble donc loupé et il y a certainement des problèmes insolubles comme celui du manque de locaux. Au bout d'une heure, une délégation ressort d'un entretien avec le maire, Jacques Salvator et c'est pire ! Parents et enseignant-e-s sortent encore plus remonté-e-s! "Le maire essaye de nous diviser, il accuse les enseignants de bloquer la mise en oeuvre des nouveaux rythmes scolaires, il voudrait discuter avec chaque école séparément, il refuse d'annuler la mise en place de la réforme". Une partie de la foule, des parents, crie pour décider de continuer la grève: pas d'enfants à l'école demain! Les enseignant-e-s appellent à manifester à 15h devant l'académie (DSDEN) à Bobigny. Une Assemblée générale parents et enseignant-e-s est prévue ce soir à 18h30 à l'école Robespierre (rue Adrien Huzard): il y sera question de la réponse à apporter au maire. 
Un tract de Sud Education, demande l'annulation de la réforme au niveau national, parce qu'elle "met en péril l'indépendance des enseignants face aux collectivités locales" et parce qu'elle "creuse juste un peu plus les inégalités entre les enfants des zones favorisés et défavorisées". Cela semble évident à Aubervilliers. La réforme s'appuie aussi sur le tissus associatif existant mais celui-ci dépend de la sociologie économique. Il fallait y penser avant. A ce niveau, cela permet peut-être d'en parler et de progresser mais cela ne peut se faire avec tant d'improvisations et de dégâts.