lundi 30 janvier 2012

29 janvier 2012, Paris, Comores: les noyé-e-s du visa Balladur-Pasqua

Ce soir à l'Espace Confluences a lieu la dernière représentation de la pièce de théâtre "Un Dhikri pour nos morts" de Seuf Elbadawi. L'acteur et metteur en scène participe ensuite à un débat très animé, avec Saïd Abbas Ahamed et Pierre Caminade de l'association Survie et auteur du livre "Comores-Mayotte : une histoire néocoloniale" (Ed.Agone). Suite au vol par la France à l'aide d'un referendum truqué de l'île de Maoré/Mayotte, le droit international est bafoué par l'état français, et, les naufrages des barques comoriennes depuis l'instauration du visa Balladur-Pasqua ont provoqué des milliers de morts. L'expulsion des comoriens de Maoré constitue un déplacement forcé de populations, au regard du droit international. L'histoire de la déstabilisation française depuis 1975, avec Bob Dénard, est rappelée. La discussion porte aussi sur les raisons pour l'état français de continuer à conserver cette île malgré les condamnations de l'ONU: la conservation d'un espace maritime, le centre d'écoute ultra-secret à Maoré, le chemin du pétrole en cas de coupure du canal de Suez, une idéologie marqué par le colonialisme et l'impéralisme, par le sécuritaire et le racisme, la peur d'une imitation par d'autres DOM-TOM, l'inconscience des risques politiques à long terme de part la création artificielle d'une xénophobhie, ...

dimanche 29 janvier 2012

29 janvier 2012, Paris, sur la prostitution au festival Bobines Sociales

C'est là que çà a basculé. Un truc s'est passé sans doute, sans doute pas l'ange de "Der Himmel under Berlin", un truc de chiffres, une histoire de 80%/20% et de 20%/80%. Un moment, l'homme a dit que les chiffres donnés sur les prostituées étaient faux, que parmi ses prostitués, celles qu'il connait, la moitié faisaient volontairement ce métier, et que 20% étaient victimes d'un esclavage et de réseaux criminels. Voilà ce qu'il a dit, là, à ce moment-là. Il a dit sa vérité, lui, l'homme avec le pull rouge. Et, c'est là que çà a basculé, je pense, qu'après il était impossible de revenir en arrière. Après, c'est elle, elle qui avait le micro, elle qui s'est levée debout aussi, mais il était trop tard.

samedi 28 janvier 2012

28 janvier 2012, Paris, festival Bobines Sociales

Ce samedi au festival Bobines Sociales, au Studio de l'Hermitage, la programmation documentaire est riche et didactique, sur le travail, le salariat, l'écologie, l'économie, la finance, ... La journée se termine par un débat avec, de gauche à droite, Mathieu Verboud réalisateur de "La City, la finance en eaux troubles", Antoine de Bobines Sociales, Nicolas Sersiron du Comité pour l'Annulation de la Dette du Tiers Monde qui insiste sur l'extractivisme, et Xavier Harel, auteur de plusieurs livres sur les Paradis Fiscaux et Judiciaires, le pillage du pétrole en Afrique, la Françafrique et les dictatures africaines. Le musicien Ali Bouto Santo clôture la soirée avec sa kora.

samedi 14 janvier 2012

14 janvier 2012, Montreuil, anniversaire du début de la révolution tunisienne

J'aurais du arriver plus tôt pour le débat, mais je n'y suis finalement que pour les concerts, et je ne comprends pas les enjeux. Je ne parle pas arabe, et de ce fait pas mal de choses m'échappent. Avec la démocratie, le nombre d'acteurs politiques et associatifs a explosé. L'affiche est rassurante, il y a pour célébrer l'anniversaire même un message qui circulait annonçant le groupe Ministère des Affaires Populaires. Mais non, ils n'y sont pas, les stars sont les 3 chanteurs du groupe palestinien I3tissam, qui savent chauffer l'ambiance avec une musique très simple, de la rythmique et des basses, des voix grave et profondes. Ces chanteurs sont aussi musulmans, et, il y a de la ferveur religieuse qui se mêle à la joie de l'anniversaire pour une grande partie du public. Une connaissance m'indique qu'ici aussi Ennahdha a été le plus capable d'organiser les choses. Il y a des associations laïques mais pas toutes, la FTCR en qui j'ai vraiment confiance n'y est pas. Mon impression très subjective et approximative, c'est que la plupart des rares mini-jupes de femmes majeures ont disparu quelques temps après le débat. Il y a aussi de la sécurité un peu partout avec des talkis-walkis et des oreillettes, étrange, même si ces hommes sont décontractés. Peut-être que je suis arrivé dans cette immense salle de Montreuil, l'Espace Paris-Est Montreuil, au milieu de cette foule heureuse, dans une ambiance qui reflète réellement la Tunisie d'Aujourd'hui, diverse, ambivalente, contradictoire, peut-être, peut-être pas ...

12 janvier 2012, Aubervillier, voeux de la mairie

Je pourrais faire semblant de bien suivre l'actualité d'Aubervilliers, mais ce soir-là, je n'ai juste fait que 6 clichés bâclés en moins de 30s, parce que j'étais déjà en retard à ma réunion sur Paris, et que j'avais peur de louper le bus. Ce soir-là, j'ai surtout loupé le Cabaret des Filles de Joie de Juliette Dragon aux voeux de la mairie d'Aubervilliers, zut alors... çà se dévergonde juste en bas de chez moi, et je n'y suis même pas. Sur la photo, le maire de Pantin tient le micro, avec à sa droite le maire d'Aubervilliers. Le sujet principal était le Métro qui arrive à la fin de l'année à Aubervilliers, la station Front Populaire, pour desservir le centre commercial et lui éviter la faillite. La mauvaise nouvelle, c'est que le métro n'arrivera à la mairie que 4 ou 5 ans plus tard ! Dommage !

vendredi 6 janvier 2012

6 janvier 2011, Paris 18e, le procès des Biens Mal Acquis

Jamais, je n'avais vu autant le spectacle et la réalité se mêler pour nous aider à bien comprendre une réalité. A la fin de la pièce de théâtre "Le procès des Biens Mal Acquis" de Lionel Girard, le juge compte des voix des jurés qui ne sont autres que les spectateurs dans la salle devant décider si les dictateurs africains sont coupables ou non coupables. Le juge déclare les dictateurs non coupable, surprise! C'est la première fois que cela arrive. Xavier Harel, l'auteur, avec Thomas Hofnung, du livre "Le scandale des biens mal acquis, Enquête sur les milliards volés de la Françafrique" (http://www.editionsladecouverte.fr/...), un excellent livre que je conseille à tous-tes de lire, et Antoine Dulin auteur du rapport sur les BMAs du CCFD qui a lancé le scandale, montent sur scène pour donner leurs avis sur la pièce, expliquer le pourquoi des choses et le contexte de la Françafrique. Le juge, tout a coup, trouve les bulletins manquants: les dictateurs étaient évidemment jugés coupables et la tentative de fraude a échoué. Xavier Harel explique, quant à lui, comment Ali Bongo a conservé le pouvoir de son père en truquant le résultat des élections en 2009. Pour les spectateur-trice-s, tout est limpide en sortant du théâtre, et surtout, tout le monde comprend que les activités criminelles ne sont pas une fatalité, qu'il est possible d'agir à tout niveau contre la corruption, l'impunité ou la Françafrique, comme citoyen, comme membre d'une association, comme journaliste, ou comme artiste.