mercredi 4 décembre 2013

4 décembre 2013, Paris, Procès de l'armée française en Afrique

C'est encore un grand événement organisé par l'association Survie: le tribunal citoyen de la Françafrique, pendant le sommet de l'Elysée sur la Paix et la sécurité. Hollande et ses 2 ministres de la Défense Fabius et Le Drian veulent nous faire croire que les dictateurs n'existent plus parce la Françafrique c'est pas bien, et parce qu'à l'Union africaine on parle parfois de démocratie. 27 présidents africains, dont la dizaine d'irréductibles dictateurs patentés des anciennes colonies françaises, viennent montrer à l'Union européenne que la France est toujours une grande puissance avant le Conseil européen sur la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC) les 19 et 20 décembre. La politique française en Afrique est en 2013 définie par les conseillés militaires, qui profitent de l'incompétence notoire des socialistes pour leur vendre des stratégies qui garantissent les impunités réciproques. Ce qui se profile après un demi-mandat socialiste sous influence du lobby militaro-industriel, c'est la soumission aux impératifs économiques, autrement dit à l'intérêt des multinationales. Sous couvert de propagande, Hollande fait pire avec Déby au Tchad que Sarkozy avec Khadafi, parce que l'armée française a observé tant que faire se peut les crimes de ce tyran au pouvoir depuis 23 ans, qui a échappé de justesse à la CPI vers 2008-2009, et vient d'être réhabilité à moindre coût dans les sables maliens. Déby vient de déstabiliser la Centrafrique sous l’œil complaisant des observateurs militaires français à Ndjaména et à Bangui, et maintenant l'élève sahélien de Machiavel permet encore à l'armée française de redorer son blason en jouant la pacificatrice. Les journalistes endormis semblent encore croire que Sarkozy était pire que Hollande parce qu'il était méchant avec les sans-papiers et était allergique aux intellectuels. Mais la politique africaine sous influence militaire des socialistes ne peut être que la plus néocoloniale et la plus inspirée de relents racistes. 
Pendant la soirée, une quinzaine d'intervenant-e-s se succèdent devant la présidente du tribunal, le procureur et les 2 avocats du parquet qui défendent brillamment l'Etat français. Le procès est une mise en scène équilibrée qui associe humour et regard critique sévère. Quand arrive la témoin de la Centrafrique, Denise Yakazangba, l'émotion est forte. Le drame que vit son pays est effroyable et l'ironie des avocats s'arrête juste là où il faut. Elle insiste sur la responsabilité du dictateur tchadien extrêmement dangereux, à jouer les pompiers-pyromanes avec le feu orange de Hollande. Le président français se prend pour de Gaulle, quand il ressemble à Mitterrand conseillé par Védrine à quelques pas du génocide rwandais.

mardi 12 novembre 2013

11 novembre 2013, Paris, l'Unesco accueille un "terroriste" tchadien

La réhabilitation de Déby, c'est la réhabilitation de tous les dictateurs de la Françafrique. L'amnistie des crimes de Déby, c'est l'amnistie des crimes des dictateurs de la Françafrique. La réhabilitation de Déby favorise une relance de la Françafrique sous l'influence de l'armée française.
Ce 11 novembre, le dictateur tchadien Idriss Déby est à l'Unesco en grandes pompes, pour un obscur prétexte culturel. Il vient se faire admirer et goûter aux joies de la société du spectacle après les services rendus au Mali. Une centaine de manifestants en colère ont été repoussés un peu plus loin, hors des regards. La police française protège le criminel et ses acolytes. C'est normal: ce sont les dirigeants français qui décide de la liste des criminels avec qui collaborer. On dira certainement plus tard qu'Hollande avec Déby ne vaut pas mieux que Sarkozy avec Khadafi. Dommage!
Qui décide de la politique étrangère française ? Un breton de Lorient têtu qui veut préserver les emplois dans sa ville? un ancien premier ministre qui a trop connu la bonne vieille Françafrique à la sauce Sassou et Bongo ? l'Etat-major d'une armée qui n'existe que grâce à l'Afrique ? ou le général Puga si admiré depuis l'intervention au Mali ? Par certains aspects, le gouvernement et dans une moindre mesure le Parti Socialiste actuel rappelle les gouvernement et Parti socialiste mitterrandiens avant le génocide du Rwanda en 1994. Les politiciens se sentent obligés de camoufler le fait que l'armée française a été témoin des crimes au Tchad comme au Rwanda. La question du niveau de complicité se pose dans les deux pays.
En 2013, la communauté internationale, à l'ONU, puis au travers de l'Union européenne, a suivi le gouvernement français dans sa réhabilitation du tyran tchadien. Il a suffit d'un peu plus de 2200 soldats envoyés en première ligne et dont sans doute 300 ne sont pas revenus pour que l'affaire soit entendue. La justice internationale se met en place à partir des années 2000: qui jugera les crimes avant la Cour pénale internationale, ceux des années 90 ? Un dictateur fidèle aux intérêts d'une grande puissance occidentale est-il amnistié d'office ? L'armée française a mis au pouvoir Déby en 1990, et l'a sauvé en 2006 et 2008. C'est un rebelle qui a réussi, à l'époque du démarrage de l'exploitation du pétrole.
Cependant, la situation du Tchad est très complexe. Le pays est entouré de pays instables, et fait partie de la zone sahélienne où se développe du terrorisme. Les 30 dernières années ont été ponctués de guerres civiles, et la culture démocratique est encore très faible. La diaspora tchadienne en France est très marquée par d'anciens rebelles qui se sont exilés. La question du développement d'une culture démocratique non-violente se pose au Tchad comme en France, pour les opposants aussi. Planqués derrières une rangée de CRS et les vitres teintés de l'ubuesque Unesco, les ministres et cousins de Déby ricanaient en voyant la manifestation. La diaspora tchadienne mettra sans doute de nombreuses années pour s'organiser en fonction d'une nouvelle donne géopolitique, et pour gérer la présence des 'politico-militaires' en France. Des images de chefs rebelles tués pendant des guerres se sont glissés sur une grande partie de mes photographies du rassemblement. C'est gênant. Les deux photos de banderoles ci-dessus ne reflète donc pas la réalité.
Qui est responsable de l'état du Tchad et de l'impossibilité d'une alternance démocratique ? Est-ce Déby et son clan ? Hollande, Fabius et Le Drian ? Le chef d’Etat-major des armées françaises, l’amiral Edouard Guillaud habitué des salons de la présidence tchadienne, le général Puga, et leurs prédécesseurs ? Mitterrand, Chirac et Sarkozy ? Puisqu'en 2013, le soutien français à Déby a relancé la Françafrique, tous les dictateurs des ex-colonies françaises se régalent et tentent d'en tirer profit. Les Vert-e-s quitteront-ils-elles le gouvernement avant le naufrage du navire ? Fabius doit-il démissionner ou prendre sa retraite? Hollande est-il sous influence, déjà épuisé, déjà empêtré dans les chantages de la Françafrique, ou juste dépassé? Pendant que le suspens continu dans les antichambres du pouvoir parisien, la population tchadienne croupit dans la misère sous les coups des brutes gardant les robinets de pétrole.

jeudi 7 novembre 2013

7 novembre 2013, Aubervilliers, Idir

Pour le concert d'Idir, le Festival des Villes des Musiques du Monde est à l'Embarcadère, la nouvelle salle d'Aubervilliers, cette fois en configuration 'tribune' (la tribune peut se retirer). Le public connait les chansons par cœur, les youyous jaillissent tout le temps. Çà danse dans les couloirs de la tribune, puis une partie du public descend, et enfin c'est la liesse. La lumière éclaire aussi les premiers rangs. Il se passe quelque chose d'original, qui arrive progressivement, et la cellule de mon appareil capte aussi des lumières originales (Je ne retravaille pas du tout les photos pour le blog). Idir chante avec sa fille. Un moment il évoque sa mère et les femmes kabyles, pour qui ce n'était pas facile d'être femme dans une société marqué par des traditions. La salle applaudit très fort son poème féministe. 

jeudi 31 octobre 2013

31 octobre 2013, Aubervilliers, Al Atlal au Festival des Villes des Musiques du Monde

Fatigué de trop de travail sur la politique africaine, je me rends aujourd'hui au Théâtre de la Commune pour le Festival des Villes des Musiques du Monde. En première partie, c'est Dgiz et un atelier de rap et d'écriture ...
... puis Al Atlal (les ruines), spectacle de l'acteur Sharif Andoura et du musicien Camel Zekri, à partir d'une chanson Oum Kalsoum, et avec des textes, en français ou en arabe, d’Ibrahim Naji et Mahmoud Darwich. C'est un univers très nouveau pour moi, je découvre trop la poésie arabe pour bien comprendre.

mardi 22 octobre 2013

22 octobre 2013, Aubervilliers, inondation près de l'église

Voici ce qu'a vu le prêtre de la paroisse d'Aubervilliers quand il est sorti par la porte latérale: la rue du Moutier transformée en torrent ! Bonté divine ! Le déluge a duré de 17h à 19h30 quand enfin Véolia a réussi à couper la fuite de l'eau à 6 bars sortant d'une canalisation de 20cm de diamètre. L'eau sous pression a suivi la canalisation sous la rue, dans les premières minutes s'est frayée son chemin, défonçant la rue pavée sur 30m, soulevant aussi le trottoir et ses dalles de 5 cm, en entraînant la terre la plus sablonneuse en-dessous. Les caves ont été inondées, l'électricité, le gaz, et bien sûr l'eau coupé-e-s. Les pompiers ont travaillé toute la soirée, surtout pour pomper les caves, avec ERDF et GRDF et Veolia, qui travaillera sans doute toute la nuit à essayer de remettre l'eau. Heureusement, il faisait très beau, ce soir !
Véolia a donc travaillé tout la nuit pour rétablir l'eau au petit matin. Bravo aux ouvriers et aux deux chefs!
La canalisation avait lâché près de la porte de l'église.
Voici sans doute le coupable, ou un bout pas très loin.

dimanche 13 octobre 2013

13 octobre 2013, Paris, Rwanda 1994, Bisesero

Bisesero au Rwanda est maintenant de plus en plus connu comme lieu symbole de l'implication française au Rwanda. Sur ces collines, 50 000 Tutsi furent massacrés en 3 mois. Il en restait 2000 (selon le texte de la pièce, beaucoup plus selon des témoignages) à l'arrivée d'un groupe de militaire français. Pendant le récit mis en musique dans la cantate, "Rwanda 94 – La Cantate de Bisesero" de Groupov / Garett List / Jacques Delcuvellerie / Mathias Simons, deux questions sont posées: pourquoi les soldats français n'ont-ils pas alors laissé une partie d'entre eux pour protéger les 2000? Pourquoi ont-ils mis 3 jours à revenir? Au bout de 3 jours, il ne restait que 1000 rescapés (selon le texte de la pièce). Cet épisode tragique symbolise l'opération Turquoise et l'enquête sur Bisesero se poursuit en 2013 (vidéo de Jacques Morel, résumé de Jacques Morelarticle Survie 2013, résumé Survie 67Silence Turquoise de Laure de Vulpian). Une partie des plaintes de rescapés contre des militaires français en 2006 (Survie, FIDH, LDH) concerne Bisesero. La complicité des militaires et politiciens français (cf plus globalement Survie, exCEC, Jacques Morel) avec les auteurs du génocide s'étend de 1990 à 1994. La pièce, elle raconte les 3 mois d'horreur indicible. Accompagné par la musique de l'orchestre, le chant, et le texte des acteur-trice-s, le-la spectateur-trice partage une partie des impressions terrifiantes, tout en restant à distance. Très peu de choses sont expliquées, le point de vue est celui des rescapé-e-s qui témoignent, disent juste le peu qu'ils-elles pouvaient comprendre, par exemple, que les miliciens recevaient de l'argent pour 'travailler', pour chaque jour ôter des vies. C'était ce dimanche aux métallos, à Paris.

vendredi 11 octobre 2013

11 octobre 2013, Paris, colloque « terrorismes » en Afrique

A l'iReMMo, l'Association pour le Droit International humanitaire France organise un colloque 'Les «terrorismes» aujourd’hui, en Afrique et au Moyen Orient', et j'assiste uniquement à la 2e partie intitulée 'Adaptation des institutions juridiques aux « terrorismes »' avec Géraud de la Pradelle, juriste, professeur émérite à l’université Paris X-Nanterre, Pierre Klein, professeur à l’U.L.B. et directeur-adjoint du Centre de droit international et de sociologie appliquée au droit international de cette Université, et, William Bourdon, avocat. Pierre Klein insiste sur le le rééquilibrage en cours entre le droit qui a été modifié assez vite pour la lutte antiterroriste, et le respect des droits fondamentaux, par exemple à propos des listes noires des personnes dont les comptes sont bloqués. Géraud de la Pradelle précise que "le droit est politique" et qu'il a été adapté en fonction d'une obsession de prévenir les actes terroristes en prenant des libertés avec le droit pénal classique. William Bourdon après avoir évoqué les gardes à vue de 72 heures, et les arrestations préventives abusives en banlieue, met l'accent sur un "état d'exception pervers et sournois dans la pratique des juges et des policiers", même de bonne foi. Le débat revient sur les problématiques du sahel et du moyen-orient. Je demande si le droit pénal classique sur les crimes contre l'humanité et le droit sur le terrorisme sont en concurrence dans leurs constructions au niveau international. Je précise ma question par l'exemple du Tchad: Idriss Déby se fait valoir de participer à la lutte contre le terrorisme au Mali, alors que son bilan surtout dans les années 90, comme responsable de nombreux massacres est effrayant. Comment est-ce possible ? Il s'agit évidemment du fameux '2 poids 2 mesures' mais surtout, selon William Bourdon, d'un "bouleversement des valeurs dans la hiérarchie des victimes et dans la photographie de l'indignation mondiale". Ce qui est sûr en tout cas, c'est que la force qui est présente à la fois au Tchad dans les années 90, et au Mali en 1993, c'est l'armée française. Mais quel est donc le mystérieux lien entre l'armée française et le droit international ?

dimanche 6 octobre 2013

6 octobre 2013, Aubervilliers, Jimmy à l'accordéon

Je reviens à l'Embarcadère vers 16h pour la suite de l'inauguration du Conservatoire (CRR 93) et de l'Embarcadère, la salle de concert, quand Beltuner commence à jouer. S'il faut se souvenir d'une chose dans ce week-end de lancement, c'est que Johann Riche a joué un morceau de Jimmy Hendrix à l'accordéon. Voilà ! il n'y a rien à rajouter, parce que l'art c'est çà!
... même si ça se passe dans le hall de çà. Bref, peu importe, maintenant qu'on a à Auber la plus grande salle de spectacle de la petite couronne, faut que çà assure, çà met la pression quand même. Que faire dans un si beau lieu, dans une ville pour l'instant pas si animée que cela, et assez défavorisée en équipements culturels, où l'on a peu l'habitude de sortir, où le budget manque pour le faire. Peut-être qu'il s'agira de mélanger les genres: les styles de musiques, la formation et les spectacles, les artistes inspiré-e-s et le divertissement, du professionnel et de l'amateur, du local et des événements de plus grandes envergures, de l'activité quotidienne toute l'année et de grandes dates, sans oublier de faire correctement la 'publicité', comme par ici, çà n'a jamais été dans les habitudes.
Et je vous mets une photo de plus, vraiment pour votre information, au cas où mon blog serait regardé, si jamais j'étais le seul blogueur du coin. De ce côté, c'est tout de même assez gris lunaire, bien bétonné. On sent bien que le machin a été conçu à une époque où le président de la république était parano: avec la froideur du bâtiment, il y a intérêt à être pote de la sécu pour avoir envie de traîner 30 secondes de plus. Hé! on est pas dans une MJC ! on est pas à la Ligne 13 !

6 octobre 2013, St-Ouen, fête de la rue Pasteur

La fête de la rue Pasteur se savoure dans la durée. Comme à la dernière fête en 2011, le cirque de Galice est venu participer au côté de l'association Echanges, mais j'arrive trop tard pour le spectacle. Après la queimada, l'alcool brûlé, je me retrouve à installer le matériel de projection et à fabriquer un écran avec un drap, deux planches, deux clous et un marteau. Improvisation classique !
On ne sent pas le temps passer. Là c'est Moussa qui arrive vers 4 ou 5 heure du matin pour jouer du Luth.
Cette année, nous ne tenons pas jusqu'au levé du soleil. Il y a moins de monde. Un peu de fatigue sans doute. Je suis même obligé d'interrompre avant 6h la projection du film 'Queimada' de Gilles Pontocorvo. Dommage !

samedi 5 octobre 2013

5 octobre 2013, Aubervilliers, l'embarcadère

700 places, c'est la jauge de la nouvelle salle de concert d'Aubervilliers, l'Embarcadère, qui partage un bâtiment tout neuf avec le Conservatoire à Rayonnement Régional (CRR 93). La salle est magnifique, le plafond très haut, en raison des gradins rétractables sans doute. La ville d'Aubervilliers a mis 20 millions d'euros malgré sa dette (p16) pour ce lieu situé à côté du cinéma et du théâtre. Le conseil municipal vient de décider du prix normal des places: 25, 20 et 15 en réduit. Il est prévu que la ville dispose de la salle sur certaines dates, en dehors de la programmation normale. Verra-t-on dans la salle plus de parisien-ne-s ou d'albertivillarien-ne-s? Ce week-end, pour l'inauguration c'est évidemment gratuit. Il doit y avoir 400 personnes. Qu'est-ce qui compte? N''est-ce pas surtout l'enjeu culturel ? Le lien avec l'Afrique est souligné en démarrant avec Féfé ...
... puis Amadou et Mariam. Çà danse sur scène et dans la salle. Un bon début !

jeudi 3 octobre 2013

3 octobre 2013, Aubervilliers, rythmes scolaires: çà coule !

Le bateau coule ! Beur FM a parlé d'Aubervilliers, et du coup, Vincent Peillon sur TF1 a parlé d'Aubervilliers, en reconnaissant que ça n'allait pas, en effet. Et revoilà la ville à 39% de ménages en dessous du seuil de pauvreté de nouveau sous les projecteurs de la société du spectacle. A coté des 500 manifestant-e-s devant l'entrée de la mairie, il y a 4 grosses voitures de télévision et radio... Toutes les écoles sont en grève ce matin à l'appel de Sud Educ, CGT Educ, SNUdi-FO, SNUipp-FSU, ou peut-être juste 17 sur 21, mais il y a aussi les centres de loisirs, comme la semaine dernière je suppose, et les parents en colère. Les parents parlent d'enfants en danger parce qu'il y a des flous de responsabilité dans la surveillance des enfants. Maintenant, il y a tellement de problèmes, qu'il n'y a plus qu'une seule revendication pour les enseignants et les parents: l'annulation de la réforme sur Aubervilliers. Difficile de citer toutes les difficultés: qualité parfois médiocre des activités, enfants fatigués et énervés, horaires de sortie différents pour des enfants d'une fratrie, incertitude sur les contrats des animateur-trice-s, conditions de travail 'lamentables', temps de travail des enseignant-e-s allongé, ménage impossible à faire, ... un désastre ! Le départ semble donc loupé et il y a certainement des problèmes insolubles comme celui du manque de locaux. Au bout d'une heure, une délégation ressort d'un entretien avec le maire, Jacques Salvator et c'est pire ! Parents et enseignant-e-s sortent encore plus remonté-e-s! "Le maire essaye de nous diviser, il accuse les enseignants de bloquer la mise en oeuvre des nouveaux rythmes scolaires, il voudrait discuter avec chaque école séparément, il refuse d'annuler la mise en place de la réforme". Une partie de la foule, des parents, crie pour décider de continuer la grève: pas d'enfants à l'école demain! Les enseignant-e-s appellent à manifester à 15h devant l'académie (DSDEN) à Bobigny. Une Assemblée générale parents et enseignant-e-s est prévue ce soir à 18h30 à l'école Robespierre (rue Adrien Huzard): il y sera question de la réponse à apporter au maire. 
Un tract de Sud Education, demande l'annulation de la réforme au niveau national, parce qu'elle "met en péril l'indépendance des enseignants face aux collectivités locales" et parce qu'elle "creuse juste un peu plus les inégalités entre les enfants des zones favorisés et défavorisées". Cela semble évident à Aubervilliers. La réforme s'appuie aussi sur le tissus associatif existant mais celui-ci dépend de la sociologie économique. Il fallait y penser avant. A ce niveau, cela permet peut-être d'en parler et de progresser mais cela ne peut se faire avec tant d'improvisations et de dégâts.

vendredi 27 septembre 2013

27 septembre 2013, Aubervilliers, rythmes scolaires, çà gronde !

En rentrant de la manifestation des sans-papiers, je croise une seconde manifestation, toute aussi énervée, et peut-être même plus. Il s'agit des parents et de salariés de la ville en colère contre la manière dont la réforme des rythmes scolaires du primaire est appliquée depuis la rentrée. A les entendre, ça devient la pagaille, et les élu-e-s ne les écouteraient pas assez. Le principal reproche, c'est le manque de locaux. Mais ils et elles soulignent aussi le manque de moyens humains, de dialogue entre certains acteurs, et d'organisation des rôles. C'est ce qu'indique un tract des animateurs et directeurs des centres de loisirs de la ville (CGT et UNSA) qui sont en grève depuis hier. Ce n'est pas le principe de la réforme qui est contesté mais la qualité de l'organisation, qui a été accélérée pour obtenir un avantage financier, ce qui se comprenait car la ville est pauvre et endettée. La responsabilité initiale de l'improvisation forcée qui retombe sur les enfants incombe donc au gouvernement. Celui-ci a fixé une règle qui s'applique très mal dans les villes qui manquent de moyens.

27 septembre 2013, Aubervilliers, marche des sans-papiers

La Marche du Grand Paris des Sans papiers, du 7 septembre au 6 octobre 2013, passe par Aubervilliers ce vendredi. Une centaine de sans-papiers réalise une grande boucle dans le 93, Saint-Denis, Courneuve, Aubervilliers, Pantin, Bobigny, ... Montreuil avec un crochet dans le 92 à Nanterre, et par le 95 à Argenteuil. Après un passage éclair à la mairie, où le maire n'a pas pu les recevoir, les sans-papiers ont déjeuné au square Claude Goizlot, square portant le nom d'un soutien très actif des sans-papiers (1928-2012). Ils et elles ont ensuite traversée la ville en repassant pour la mairie, direction Pantin, par 4 Chemins. Anzouman Sissoko, du CSP 75, qui a organisé les marches sur Paris-Nice, vers Dakar et Tunis, est là également. La marche est animée: le ministre Valls s'appelle maintenant Nicolas Valls. On me dit que le maire, Jacques Salvator, la veille, s'est exprimé sur Beur FM assez négativement à propos du ministre de l'intérieur, mais je ne trouve pas de trace sur le net. Demain soir, samedi 28, la marche repassera par Aubervilliers, dans la soirée, sans doute après 19h, au gymnase André Karman, près du stade, je suppose 15/19 rue Firmin Gémier. Il y aura peut-être une projection de film, et quelques musiciens, de manière un peu improvisée.

mardi 24 septembre 2013

23 septembre 2013, Paris, 'Omar' de Hany Abu-Assad

Hany Abu-Assad, réalisateur du film 'Omar', lors de la projection en avant-première à l'Institut du Monde Arabe, le 23 septembre 2013. Le film, prix du jury 'Un certain regard' à Cannes en 2013, sortira en salle le 16 octobre. Il raconte le drame en Cisjordanie d'un homme piégé de toute part, entre violence, manipulation, amitié, amour, convictions. Au départ, trois jeunes palestiniens tuent un soldat israélien. Seul Omar est arrêté, torturé, immédiatement psychologiquement perturbé par un agent secret, puis libéré... Il s'enfonce progressivement dans un abîme de complots et de doutes. La surveillance policière est en arrière-plan. Toute confiance devient impossible, la paranoïa pourrait se généraliser, mais, ce sont surtout des calculs individuels qui se confrontent. Engagés dans des luttes politiques, les destins sont brisés par une structure historique qui les dépasse et les aliène jusqu'au fatalisme et au désespoir. Le choix de la violence, à l'origine du drame, dans une lutte de libération, est au final profondément questionné, sans illusion et sans simplification. Le cinéma transforme un récit autour d'une situation inextricable et insoluble en réflexion pour essayer de sortir d'un cercle vicieux.

mercredi 18 septembre 2013

17 septembre 2013, Paris, la "spirale" du Chili

A la Maison de l'Amérique Latine, est projeté le film "La Spirale" sur la présidence d'Allende jusqu'au coup d'état, plus exactement sur la stratégie de l'aristocratie et de l'armée chiliennes alliés aux USA pour déstabiliser puis détruire violemment la gauche chilienne, l'alliance des socialistes (révolutionnaires) et des communistes. La projection est organisée par Le Monde diplomatique et Galatée films, en présence d'Armand Mattelard, l'un des 3 réalisateur-trice-s, avec Jacqueline Meppiel, et Valérie Mayoux, et de Jacques Perrin, le producteur. Le film de 1975 et de 2h19 est construit avec des archives, et le commentaire pousse l'analyse dans les détails, avec une grande exigence. Je suis au départ un peu gêné par l'analyse de classe marxiste, mais le film finit par me convaincre complètement. Un jeu de rôle avec des statuettes illustre les étapes en distinguant les classes ou groupes socio-politiques. En pleine guerre froide, les USA et l'aristocratie ont poussé une petite bourgeoisie à s'organiser selon les méthodes des prolétaires, avec des grèves, comme la grève des transports, grève des petits patrons camionneurs, financée par les USA. La démocratie chrétienne est devenue un arbitre fusible. Les législatives de mars 73, gagnés par la démocratie chrétienne malgré les 43% de voix pour la Parti Unifié (PS+PC) ont figé le jeu dans des contradictions indépassables. L'armée poussée par les USA a réalisé son coup d'état le 11 septembre 1973 plongeant le pays dans la dictature sanguinaire pour 17 ans, jusqu'à la fin de la guerre froide. L'aristocratie et l'armée sont sorties vainqueurs et purent continuer de vivre en imitant la bourgeoisie européenne, tandis que les syndicats corporatistes n'avaient qu'à se mordre les doigts d'avoir été manipulés. Des généraux stupides genre gendarmes des guignols étaient maintenant là pour éliminer tout débat. Armand Mattelard, sur la photo, répond ensuite à nos questions sur l'histoire du Chili et sur le film. 

dimanche 15 septembre 2013

15 septembre 2013, Aubervilliers, histoire de l'église

Je quitte la Fête de l'Humanité après la fin du concert de Didier Super, qui a chanté une chanson sur Dieu expliqué aux enfants, et j'arrive sur la place de la mairie d'Aubervilliers où je vois une image projetée sur l'église. Pour célébrer la réparation du cloché et la remise en route des cloches, est organisée la projection d'un film de 25 minutes fait par la ville racontant les quelques siècles d'histoire de l'église de Notre-Dame des Vertus. Si j'ai bien entendu, cette diapositive montre l'ouvrier libertaire qui aurait été accusé de l'incendie du 15-16 avril 1900: Léon Jouhaux, syndicaliste CGT, créateur de FO, qui finit ensuite Prix Nobel de la Paix ! Comme quoi tous les chemins mènent à Aubervilliers, ou plutôt en partent! Le film est très bien fait, l'histoire de cette église si belle raconte aussi l'histoire de la ville, et c'est passionnant.

15 septembre 2013, Pierre Paolo Pasolini à l'Huma

Après avoir découvert le village associatif, ou j'ai discuté un peu au stand d'Attac, je tombe sur l'exposition sur Pasolini mise en place par la cinémathèque française. La fête de l'Humanité est une foire incohérente, où le meilleur et le pire se côtoie. Pour s'informer et réfléchir au calme, ce n'est pas si facile. Cette exposition soudain aide à prendre un peu de recul par rapport au bruit ambiant. 

samedi 14 septembre 2013

14 septembre 2013, Staff Benda Bilili à la fête de l'Humanité

Staff Benda Bilili est en concert sur la grande scène de la fête de l'Humanité en fin d'après-midi ce samedi. Ça danse sur les rythmes de Kinshasa, malgré la pluie. Des farandoles se dessinent dans la foule. comment ne pas se mettre à bouger ! J'oublie le débat houleux sur la Syrie juste avant à l'Espace débat du village du monde. Le Congo-Kinshasa a souffert de la guerre comme la Syrie, mais aujourd'hui c'est fête, avec les musiciens qui ont démarré dans la rue, dont 4 sont en chariot, devant des milliers de personnes sous leurs parapluies et leurs capuches.

vendredi 13 septembre 2013

12 septembre 2013, Aubervilliers, manifestation des expulsés

Trois jours après leur première manifestation devant la mairie d'Aubervilliers, les expulsés du 22 rue colonel Fabien sont de nouveau dans la rue pour réclamer un relogement. Les hommes du propriétaires sont toujours là, au deuxième étage de l'immeuble, celui sur cette photo. Il n'y a rien de nouveau sur l'agression des nervis. La police municipale est très présente pour assurer l'encadrement de la manifestation, et les responsables de la police nationale suivent en voiture. Des tracts sont distribués aux habitants du quartier, certaines personnes réagissent un peu mais beaucoup d'autres restent impassibles. Je ne peux pas rester très longtemps, étant en ce moment trop occupé par l'actualité politique africaine.

lundi 9 septembre 2013

9 septembre 2013, Aubervilliers, expulsion rocambolesque !

La mairie et le commissariat d'Aubervilliers auront sans doute du mal à expliquer ce qui s'est passé depuis une semaine au 22 rue du colonel Fabien à Aubervilliers. A quelques mètres de l'immeuble au numéro 12 où le colonel Fabien avait fixé son poste de commandement clandestin en 1943-1944, la résistance s'organise contre les expulsions. Tout a commencé par une expulsion progressive de l'immeuble en assez mauvais état. Depuis que le 6 juin dernier, un nouveau préfet, M Galli, est arrivé en Seine-Saint-Denis, les expulsions se multiplient dans le département, avec par exemple le 50 et 103 rue Gabriel Péri à St-Denis. C'est au tour d'Aubervilliers. Cette expulsion menée par la préfecture au lieu de se faire d'un bloc, sur un immeuble entier, s'est faite progressivement depuis le 28 août. Les expulsés ont commencés à camper dans la rue et dans la cour, soutenus par Droit au Logement. Le 4 septembre une dizaine d'hommes sont arrivés, selon les habitants, envoyés par le propriétaire, ont occupé certains logements, et une partie d'entre eux sont sortis "armés de machettes, bâtons à clous et couteaux", frappant l'un des expulsés. La police arrivée sur place, un des nervis armés d'une machette a "chargé" un des délégués devant le police, et a été arrêté. Une partie des hommes armés vus par la police se sont enfuis, mais une autre partie des nervis sont toujours dans certains appartements. Ce mélange constitue une situation inédite que même le DAL n'a jamais croisée. La mairie et commissariat semble pour l'instant jouer la discrétion, et le DAL a mis l'accent aujourd'hui sur la gravité de l'agression de mercredi dernier. Une plainte a été déposée détaillant les faits. La mobilisation commence à se mettre en place pour faire un maximum de bruit sur ce scénario qu'on croirait sorti d'un recueil de nouvelles de Didier Daenincks. Les expulsés seront présents à la manifestation sur les retraites mardi, à celle sur le logement mercredi. Une première manifestation a eu lieu ce lundi devant la mairie, qui pour l'instant ne propose pas de relogement. Une seconde manifestation aura lieu jeudi vers 18h (horaire à confirmer), autour du 22 colonel Fabien, a priori rendez-vous 17h30 devant l'immeuble situé à 500m de la mairie vers le canal Saint-Denis.

dimanche 8 septembre 2013

... 7, 8 septembre 2013, Paris, 19e, festival Silhouettes

Abou Diarra est un musicien malien et il joue ce samedi au festival Silhouettes, festival de courts-métrages, qui a lieu cette année au parc de la butte du chapeau rouge. C'est agréable de venir ici grâce au tramway  juste à côté. Le public semble plus jeune, plus étudiant, que lors des précédentes éditions au parc des buttes Chaumont. Une nouvelle fois, c'est l'occasion de voir de très bons courts-métrage. Je retiens 'Agit Pop' de Nicolas Pariser, 'L'albatros' d'Emmanuel Bonnat, qui évoque le sujet du suicide, 'Unser Lied' de Catalina Molina, 'Il est des nôtres', de Jean-Cristophe Meurisse, se voulant philosophiquement provoquant et néanmoins burlesque, 'Artémis coeur d'artichaud' d'Hubert Viel, petit bijou de sensibilité parfaitement réalisé sous son apparence amateur, pour les sélections internationales. Le samedi a lieu une soirée hors compétition sur les thème 'première fois' avec, entre autres, 'Monsieur l'abbé' de Blandine Lenoir, le film le plus profond sur le magnifique héritage culturel catholique, ou 'Sunstroke' de Lili Horvath.
Dimanche soir, Hubert Viel reçoit le prix du festival pour 'Artémis coeur d'artichaud', ...
... et Marie-Charlotte dit au revoir. Mais que deviendra le festival sans elle ?

dimanche 25 août 2013

25 août 2013, Paris, Bolliwood Masala Orchestra

Deux formations indiennes se sont jointes pour former le Bolliwood Masala Orchestra, une fanfare de musique festive comme l'on entend dans les films du Bolliwood et une formation de musique traditionnelle du Rajasthan, avec cithare, percussions, et harmonium a soufflet. Trois danseuses, dont Chanda Sapera, et un fakir cracheur de feu sont également du spectacle. Il y en a pour les yeux autant que pour les oreilles. La troupe fait participer le public qui rapidement se croit être en Inde, du moins en ce qui me concerne...

samedi 24 août 2013

24 août 2013, Paris, Vilette, danse indienne

La danseuse Chanda Saperan, de la troupe Dhoad, donne un cours ouvert de danse traditionnelle du Rajasthan, devant les Halles de la Villette. A la fin, elle danse pour de bon. Elle se courbera assez pour prendre le billet de 100 euros dans sa bouche sans faire bouger sa bague sur le billet. Cet atelier est comme un truc de touristes et en même temps un temps de partage dans un monde devenu petit. Comme il s'agit d'imiter une femme, la plupart des hommes qui essayent abandonnent et les femmes dansent entre elles. Les codes proposés, dont certains sont expliqués par l'animateur, sont liés au corps féminin ou à des attributs culturels féminins. Par exemple, un geste de la main près du front correspond à la manipulation de bijoux ou d'un miroir. Il y a un plaisir à savoir imiter plutôt que créer, et si les gestes transmettent des valeurs, celles-ci semblent sans importance.

dimanche 18 août 2013

18 août 2013, Dreneg, Gouel Lok Maze

Comme presque tous les ans, je retrouve ma famille à Lok Maze, pour la fête organisée autour de la chapelle. Je viens l'après-midi pour le repas et les jeux, sur la prairie.
Le tournoi de polochons sur la rivière est le meilleur que j'ai pu voir depuis des années.
Cette année, le tournoi de rugbi strobet est super intéressant. Pas de blessée comme en 2011, pas de pluie comme en 2012. Il n'y a que 3 équipes, surtout des drennecois-es, qui se connaissent tous-tes, il manque les plabennecois-es, alors que le Festival de ta Life plie bagage 1 km plus loin. Ca joue vite, les photos de sport ne sont pas facile à faire, mais je crois que je progresse un peu. Franchement, le rugbi strobet, c'est fantastique ! A voir la tête des finalistes, le bonheur sur les visages pleins de boue !

17 août 2013, Plabenneg, Festival 2 ta Life

Cette photo n'est pas réussie, d'accord, mais il n'y a presque pas de lumière, et il crachinne dru. C'est pendant un groupe de reprises rock déchainé. Le Festival de ta Life est un micro-woodstock. Quand on y passe en bottes, on y passe inaperçu-e. Il a lieu dans le champ d'Henri, agriculteur bio. Il est organisé par des jeunes, et surtout pour des jeunes. Autant dire que ça ne me rajeunit pas. Une génération bouge enfin à Plabenneg alors que c'était trop calme depuis 20 ans. Je commence à comprendre que ce n'est pas simple parce que le Léon est de tradition assez conservatrice, et que cela évolue doucement. Le traumatisme de la disparition de la langue bretonne dans les années 50, 60, 70, 80, a sans doute rendu l'ambiance plus passive, rongée par des désirs contradictoires. J'ai découvert le festival en 2011, quand il s'était déroulé sur la prairie de Lok Mazé, et j'y avais découvert les Raiders. On vient me parler en breton, et je suis un peu déboussolé parce que ce sont des jeunes qui me parle et qui sont déçu-e-s que je sois incapable de répondre. Des anciens élèves de Diwan tiennent le bar. La pétition photo pour Notre Dame des Landes a du succès. Cette année, il pleut un peu trop quand même, pas de chance, c'était pourtant au milieu d'un été magnifique. Peut-être que ça ne dérange pas grand monde ?

vendredi 16 août 2013

16 août 2013, au bout du monde

Je continue à essayer de faire des cartes postales d'été. Ici, je me balade à partir de la plage de Lostmarc'h au bout de la presqu'île de Crozon, je découvre des plages assez sauvages.
Je profite de la phase entre la fatigue qui oblige au repos et le retour de l'ennui. Cette année je suis vraiment crevé, alors ça va, ça dure !
Là, c'est en arrivant au port de Brest par la navette. Enfin, il ne fait plus beau ! Sinon, ça ne serait pas drôle.

dimanche 4 août 2013

3 et 4 août 2013, Notre Dame des Landes

Pour la première fois, enfin!, je suis à Notre Dame des Landes pour soutenir la lutte contre le projet d'aéroport. J'y viens pour les 2 jours de débats et de concerts. Il y a une énorme programmation musicale, surtout le dimanche. Un grand champ a été libéré pour la grande scène. Le samedi, j'ai le bonheur d'entendre une chanson des Béruriers Noirs 'When the kids are united, they will never be divided" par les Ramoneurs de Menhir: grandiose! 
Une grande partie du public est là pour les conférences et les débats, même s'il n'y a pas autant de monde que prévu, environ 7000 le samedi, et 10 000 le dimanche, c'est un succès pour les débats sur la lutte et l'écologie. Les thèmes des débats et conférences sont en effets très pertinents et les chapiteaux sont pleins.
On ressent pleinement l'obsolescence de l'objectif d'un second aéroport à Nantes. S'il s'agit de croissance et d'emplois, il s'agit aussi d'un projet dans le cadre d'une économie ancien style, qui ne durera pas, car il faudra payer pour la destruction de l'environnement et des relations sociales à une échelle locale. L'agriculture biologique et non productiviste devrait redevenir aussi un enjeu pour l'emploi dans les années à venir.
Je croise aussi le groupe de soutien a Notre de Dame des Landes de Brest, et sa pétition photo: l'idée est excellente pour la lutte, en lien avec l'ACIPA, et artistiquement! 
A 2kms du rassemblement 'institutionnel' se trouve un 2e rassemblement plus petit: "Initiative anticapitaliste et antiautoritaire". J'y passe en coup de vent. La route entre les 2 lieux, évoque un mélange 'entre Mad Max et le palais de Tokyo' selon un ami. On y trouve des restes de barricades, qui datent de l'hiver et du printemps, où la confrontation avec l'Etat a été violente, et des constructions originales, comme une voiture brûlée transformée en jardin.
Je sors de ces 2 journées plus que jamais convaincu que la lutte contre l'aéroport ne se perdra pas. Elle symbolise à elle seule la confrontation entre 2 logiques: une logique économique dominante mais en décalage avec les réalités futures, et une logique d'adaptation à long terme supportée par une minorité conscientisée, qui préconise un inévitable retour au respect de la nature et des changements de mode de vie, et qui apparaîtra au fil du temps comme incontournable. Les visions à court terme des politiques et de leurs électeur-trice-s empêchent une évolution plus rapide, mais le rapport de force ne peut que progresser vers une prise de conscience. Chaque débat ou actualité permet d'avancer, et la lutte contre l'aéroport est maintenant suffisamment forte: la faire reculer ne ferait maintenant que dévoiler encore plus l'absurdité du projet qui ne pouvait se faire que dans l'ignorance et le manque de transparence.
Et sur scène, c'est Lojo que je préfère, même si je n'ai pas vu tous les groupes.

vendredi 2 août 2013

2 août 2013, ballade à île d'Yeu

Ce n'est pas évident de faire des photos très classiques, de touriste, genre carte postale, puisque tout a déjà été vu et revu,
mais j'essaye, en me reposant le corps et l'esprit.