lundi 24 février 2020

24 février 2020, Aubervilliers : le Campus Condorcet à la recherche d’une boussole ?

Nouveau rendez-vous Condorcet sur le thème « Être représenté, contribuer, faire société » ce soir au théâtre La commune.
Sans doute est-ce parce que je suis très occupé à suivre un nouveau détournement de processus électoraux au Togo tout en faisant une mise à jour annuelle de l’Etat de l’Afrique au niveau démocratisation et processus électoraux que je trouve ce soir la conférence de Mireille Delmas-Marty, ‘Comment préserver la démocratie, l'État de droit et les droits de l'homme à l'heure de la mondialisation ?’ décevante.
Je sais qu’il y a débat chez les francophones mais cela m’agace trop de lire encore « droits de l’homme » à la place de « droits humains », d’autant plus que je viens de comprendre que Google Traduction traduit « Human rights » en « droits de l’homme » et que cela est peut-être la cause du regain de cette maudite expression « droits de l’homme » depuis 2 ans, alors qu’elle semblait juste avant perdre du terrain.
La thèse de départ sur l’« effondrement et la déconstruction » de la démocratie au niveau mondial ne me paraît pas étayée par des données précises. Si vous voulez voir ce qu’est le présence ou l’absence de démocratie avec des données précises, vous pouvez regarder mon diaporama sur l’évolution de la nature des régimes politiques entre démocratie et dictature en Afrique, depuis 1990. Regarder l’Afrique évite d’aller chercher toujours les exemples aux Etats-Unis.
Je retiens l’image d’objectifs opposés en quatre couples : Liberté et Sécurité, Coopération et Compétition, Intégration et Exclusion, Innovation et Conservation, représentés en une rose des vents qui symbolise une humanité qui peut se paralyser dans une neutralisation des forces ou aller vers un naufrage rapide. J’aime aussi l’idée de l’« équilibre dynamique » du système qui doit constamment rester en mouvement pour ne pas s’effondrer, comme un vélo. Je note aussi qu’un jour les humains ont compris que la terre n’était pas au centre de l’univers et qu’ils et elles sont en train de comprendre que l’humanité n’est pas au centre de la nature.
Mireille Delmas-Marty promeut les « Biens communs mondiaux ». Elle réfléchit de « moins en moins avec des conceptions stables » et « de plus en plus autour de processus de transformation », « dynamiques et en mouvement ». Je ne sais pas pourquoi, mais cela me rappelle quand François Mitterrand est revenu fin 1991 sur son discours de la Baule de Juin 1990, décidant lui-même de laisser le temps à ses amis chefs de l’Etat des anciens partis uniques d’apprendre à détourner les processus électoraux.
Globalement, la juriste a de belles phrases sur l’évolution de l’Etat du monde, mais cela manque de prise dans la réalité concrète, celle des populations qui font face à l’absence totale de démocratie et pas seulement à des crises de l’Etat de droit, ou de celle des rues françaises, où les violences policières font scandale jusqu’à l’ONU. Elle termine sur une œuvre artistique sur laquelle elle travaille avec un plasticien, une boussole un peu magique !
Je m’arrête là, manquant de temps, un peu déçu tout de même malgré toute la bonne volonté observée.
Régis Marzin
Article écrit au retour de la conférence le 24.2.20 à 21h