Nouveau rendez-vous Condorcet sur le thème « Être représenté, contribuer, faire société » ce soir au
théâtre La commune.
Sans
doute est-ce parce que je suis très occupé à suivre un nouveau détournement de
processus électoraux au Togo tout en faisant une mise à jour annuelle de l’Etat
de l’Afrique au niveau démocratisation et processus électoraux que je trouve ce
soir la conférence de Mireille Delmas-Marty, ‘Comment préserver la démocratie, l'État de droit et
les droits de l'homme à l'heure de la mondialisation ?’
décevante.
Je
sais qu’il y a débat chez les francophones mais cela m’agace trop de lire
encore « droits de l’homme » à la place de « droits humains »,
d’autant plus que je viens de comprendre que Google Traduction traduit « Human
rights » en « droits de l’homme » et que cela est peut-être la
cause du regain de cette maudite expression « droits de l’homme »
depuis 2 ans, alors qu’elle semblait juste avant perdre du terrain.
La
thèse de départ sur l’« effondrement et la déconstruction » de la
démocratie au niveau mondial ne me paraît pas étayée par des données précises.
Si vous voulez voir ce qu’est le présence ou l’absence de démocratie avec des
données précises, vous pouvez regarder mon diaporama
sur l’évolution de la nature des régimes politiques entre démocratie et
dictature en Afrique, depuis 1990. Regarder l’Afrique évite d’aller chercher
toujours les exemples aux Etats-Unis.
Je
retiens l’image d’objectifs opposés en quatre couples : Liberté et
Sécurité, Coopération et Compétition, Intégration et Exclusion, Innovation et
Conservation, représentés en une rose des vents qui symbolise une humanité qui peut
se paralyser dans une neutralisation des forces ou aller vers un naufrage
rapide. J’aime aussi l’idée de l’« équilibre dynamique » du système
qui doit constamment rester en mouvement pour ne pas s’effondrer, comme un
vélo. Je note aussi qu’un jour les humains ont compris que la terre n’était pas
au centre de l’univers et qu’ils et elles sont en train de comprendre que l’humanité
n’est pas au centre de la nature.
Mireille
Delmas-Marty promeut les « Biens communs mondiaux ». Elle réfléchit de
« moins en moins avec des conceptions stables » et « de plus en
plus autour de processus de transformation », « dynamiques et en
mouvement ». Je ne sais pas pourquoi, mais cela me rappelle quand François
Mitterrand est revenu fin 1991 sur son discours de la Baule
de Juin 1990, décidant lui-même de laisser le temps à ses amis chefs de l’Etat
des anciens partis uniques d’apprendre à détourner les processus électoraux.
Globalement,
la juriste a de belles phrases sur l’évolution de l’Etat du monde, mais cela
manque de prise dans la réalité concrète, celle des populations qui font face à
l’absence totale de démocratie et pas seulement à des crises de l’Etat de droit,
ou de celle des rues françaises, où les violences policières font scandale
jusqu’à l’ONU. Elle termine sur une œuvre artistique sur laquelle elle
travaille avec un plasticien, une boussole un peu magique !
Je
m’arrête là, manquant de temps, un peu déçu tout de même malgré toute la bonne
volonté observée.
Régis
Marzin
Article
écrit au retour de la conférence le 24.2.20 à 21h