Ce colloque, à la Casa Poblano à Montreuil, intitulé "L'impasse des transitions démocratiques en Afrique: le cas de l'Afrique centrale" est sans doute le meilleur événement des diasporas africaines à Paris auquel j'ai pu participer. Il a été organisé par l’Union des Populations du Cameroun (UPC), le Mouvement pour la Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), l’Union du Peuple du Gabonais (UPG), le Front pour la Restauration de l’Unité et la Démocratie –Djibouti (FRUD), le Conseil National pour le Changement et la Démocratie - Tchad (CNCD). Parmi les intervenant-e-s figurent Martin Ziguélé, à gauche sur la photo du haut, ex Premier ministre de Centrafrique, dirigeant du MLPC, Bruno Ben Moubamba, membre de la direction de l'UPG (Gabon), à gauche sur la photo du bas, Acheikh Ibn Oumar, ex Ministre des Affaires Etrangères du Tchad, Coordinateur-adjoint CNCD, Mohamed Kadamy, dirigeant du FRUD (Djibouti), Henda Diogène Senny, Secrétaire général LPC-Umoja (Ligue Panafricaine Congo-Brazza), et Augusta Epanya de l’UPC (Cameroun) qui modère avec brio le débat avec la salle. Ce débat est d'un très bon niveau, et permet d'envisager une suite, un autre colloque, et un travail collectif autour de l'Afrique centrale. Concernant l'Afrique francophone, la démocratisation avance en Afrique de l'Ouest, mais reste bloquée en Afrique centrale, où les dictateurs verrouillent toujours tout, au Gabon, au Tchad, en Centrafrique, au Congo-Brazzaville, au Cameroun. Bien qu'aucune stratégie ne puisse être définie face à cet état des faits très violent, il y a de grands espoirs de progrès. Les organisateur-trice-s réfléchissent à une organisation collective pour la suite. Il est bien sûr question des responsabilités françaises dans le verrouillage actuel très lié à l'historique de la Françafrique. Que va devenir avec Hollande la politique française ? la Françafrique? le rôle des multinationales françaises comme Aréva ou Total ? Quelle peut-être l'action des diasporas pour imposer un renversement du soutien de la diplomatie française en faveur des démocrates africains ? Il est aussi beaucoup question de la qualité des dirigeants et des programmes politiques africains, sur lesquels les débats sont quasi-impossibles dans les dictatures actuelles. Martin Ziguélé, en tant qu'ancien Premier ministre de Centrafrique parle des erreurs dans son propre bilan. Des jeunes politiciens comme le gabonais Bruno Ben Moubamba souhaite qu'une nouvelle classe politique puisse émerger et proposer une alternative au système actuel à l'état français dans un nouveau "partenariat": même les questions militaires peuvent être traitées de manière réaliste avec l'ex-puissance coloniale, et ce partenariat peut aussi concerner les affaires militaires après la fin des dictatures, avec des formations militaires, en réclamant aussi la fermeture de la base militaire française au Gabon.
dimanche 10 juin 2012
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