dimanche 6 juillet 2014

6 juillet 2014, Paris, Ezza au festival Rhizomes

Cette année la pluie perturbe les concerts du festival Rhizomes qui doit abandonner les parcs et se déplacer dans des salles. Le concert d'Ezza, groupe de musique touareg a lieu au Grand parquet au lieu d'être à côté au jardin d'Eole ou au square Rachmaninov. Sur la photo, c'est Goumour Oumar Adam, guitariste et chanteur. Je ne sais pas si le style est issu d'une tradition musicale ou juste inspiré de précédents groupes, mais le musicien venu du Niger, arrive très bien à transmettre par la musique et le chant quelque chose de son vécu ou d'une réalité sociale et culturelle. 
La veille, alors que je discutais d'un autre groupe, j'entends que la "musique traditionnelle n'existe pas" ou qu'au contraire "il n'y a que des musiques traditionnelles" et qu'un classement de la musique couramment utilisé est marquée par une "vision ethnocentriste". Cela m'a fait réfléchir sur le terme "ethnocentrisme". Existe-t-il une région du monde qui ne soit pas issue d'une histoire de ses ethnies et qui puisse être considérée comme source homogène d'un regard vers le reste du monde ? Le terme n'est-il pas lui-même formé à partir d'une surestimation d'une dimension ethnique dans des pays ayant subi une domination et d'une sous-estimation d'une autre dimension ethnique historique dans des pays puissants, et paradoxalement négativement performatif, portant inconsciemment un déni de d'une histoire plus complexe, géographiquement, culturellement, philosophiquement, politiquement, économiquement. Il me semble que la "vision ethnocentriste du monde" existe encore moins que les musiques traditionnelles, même si le poids de la tradition dans les musiques n'est pas aussi important qu'il n'y paraît. 

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