Je passe dire bonjour aux ami-e-s à la fin du festival Bobines
Sociales, à la Belleviloise à Ménilmontant. Lors de la dernière
séance sont proposés les films d'Alice Diop, «Vers
la tendresse» (2015, 39min), et «La
Mort de Danton»
(2011, 64min).
Le
premier, que j'ai vu déjà 2 fois en 2016, expose 4 récits de
jeunes hommes, sur leur vie sentimentale, sexuelle ou amoureuse. Le
second nous retrace l'expérience d'un homme en école de cinéma,
originaire d'une cité, originaire d'où...?... peut-être un peu
aussi du Cameroun, car un de ses amis intime l'appelle de bamiléké.
Il est question un moment de l'hypothèse de voir jouer Danton par
cet acteur de peau assez foncée, qui à l'écran est un tout petit
peu jaune d'ailleurs ce soir, et des préjugés supposés des
professeurs sur la question.
Alice
Diop qui vient de recevoir un prix pour le premier des
courts-métrages s'est décommandée au dernier moment. Patrick,
l'une des 3 personnes filmées, est avec nous. Son point de vue
est qu'Alice Diop présente une «universalité» au travers de
quelques cas. Les expériences présentées n'ont pas été choisies
pour représenter la banlieue et ne correspondent pas à un
classement sociologique.
Le
film a été projeté récemment à Saint-Denis, devant un public
jeune qui a eu des difficultés à discuter d'homosexualité. Cela me
rappelle une bande-dessinée que je viens de terminer, «Gouines
à suivre», d'Alison Bechdel. J'ai lu ce livre avec un plaisir
lié au fait que les histoires, extrêmement bien racontées,
pourraient être vécues par des personnes de tous 'genres', la
référence à une catégorie n'étant pas la seule chose
intéressante. Patrick pense que les histoires racontées dans le
court-métrage d'Alice Diop parlent de choses essentielles qui
dépassent une quelconque catégorie.
La
salle commence un peu à débattre de la question de la référence à
ces «catégories». D'ailleurs, existe-t-elles toujours? Garçons de
banlieue? Homosexuel-le-s
et-ou bisexuel-le-s? «Noirs et arabes» ou de couleur foncée et
originaires du Maghreb, d'origine kabyles, etc...? Une personne
s'inquiète de l'«instrumentalisation» potentielle de «Vers
la tendresse» dans un contexte de montée de l'extrême droite, et,
une autre considère, à juste titre sans doute, que le film est
suffisamment bien construit et pensé pour empêcher une mauvaise
analyse. Il s'attaque aux préjugés.
Il
aurait fallu pouvoir débattre un peu plus de la «La Mort de Danton»
pour mélanger les réflexions sur plusieurs types de préjugés, de
discriminations, de manière et de sentiments d'être, d'adaptations
ou d'assimilations,
d'histoires vécues... Débat à suivre... peut-être à Bobines
Sociale 2018?
Régis Marzin,
article
écrit et publié le 27 février 2017
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