Cet après-midi au cinéma Le Studio d'Aubervilliers est dédié aux femmes comoriennes, artistes, auteurs de documentaires ou de films. C'est organisé par le réseau Karthala, réseau de solidarité surtout professionnel des comorien-ne-s, qui a pris le nom du principal volcan de l'archipel. 3 films y sont projetés: "OmniMom", de Sania Chanfi, petit reportage photographique intimiste très inspiré, "La résidence Ylang-ylang", de Hachimiya Ahamada, court métrage en 35mm superbement réalisé sur les maisons vides des exilé-e-s aux Comores, et "La départementalisation de Mayotte", de Mamaye Idrisse et François Lathuillière. Cela commence par une lecture de Touhfat Mouhtare auteur du recueil de nouvelles « Ames suspendues » (ci-dessus). Les films inspirent assez peu Élisabeth Guigou en campagne dans la circonscription qui somnole à côté du maire. Tou-te-s les 2 ne resteront pas au débat, et c'est dommage car l'on aura pas leur avis sur l'épineux problème de la départementalisation de Maoré/Mayotte. L'île colonisée a été volée par le gouvernement français, lors du referendum de 1975, vol incompris par une majorité de français-se-s toujours très nationalistes et piégée--s par les propagandes séculaires. J'interviens dans le débat pour souligner un aspect très bien évoqué dans le documentaire: les graves dangers que fait naître une xénophobie entre maorais-es et les autres comorien-ne-s, construite artificiellement par l'état français à l'image de ce qui se passe en Europe. Actuellement à Maoré/Mayotte, plusieurs logiques totalement inconciliables se confrontent dans le réel des habitants, les discours et la logique de l'état essayent de rendre légitime un bricolage instable qui risque de s'écrouler, en arrosant d'argent une économie sous perfusion coloniale et en soumettant la population à une propagande fortement teintée de nationalisme aveugle, surtout sous le mandat de Sarkozy. Le résultat est kafkaïen comme le prouve les milliers de noyé-e-s des visas Balladur-Pasqua depuis 1995. Mais comment est-ce possible que ce scandale continue ?
Sur la photo: Hachimiya Ahamada à gauche, Sania Chanfi, à droite.
samedi 28 avril 2012
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