Après plusieurs mois de lutte contre le hold-up électoral aux législatives à Djibouti, le comité de soutien à l'Union de Salut National organise un débat '36 ans d'indépendance - 36 ans de dictature', dans le local d'une association féministe dans le 20e. Celui-ci commence avec beaucoup de retard après un premier rendez-vous pour manifester au Trocadéro et quelques personnes ont du partir. Mais ensuite la salle est pleine avec 60 personnes, dont un tiers de femmes, que je vois pour la première fois mobilisées à Paris. C'est directement un débat sans interventions préalables entre les représentants politiques des partis qui représentent le comité de soutien à l'USN en France, ou l'USN, et le public qui a des questions importantes pendant cette période charnière. L'union très large contre la dictature est récent à Djibouti. Jusqu'à présent, le dictateur Guelleh avait réussi à diviser, ou l'histoire avait maintenu des divisions, mais actuellement une union assez complète rassemble les démocrates pour en finir avec 36 ans de dictature. La coalition des partis politiques créée pour les législatives semble assez solide pour établir un combat durable. Cela implique aussi de briser quelques tabous et d'évoquer des malentendus: sur les relations entre les espace linguistique et culturel des Afars, Somalis, Issars, sur les laïcs et les musulmans, sur la guerre des années 90, qui n'était pas une guerre 'tribale' mais une guerre contre la dictature qui touchait plus certaines parties du pays, ce qui n'avait pas été bien compris par tous-tes, sur des personnes maintenant actives avec l'opposition ayant auparavant collaboré avec le régime, sur les crimes du passé et la nécessité d'une justice indépendante dans le programme des démocrates. La nécessité de rester uni-e-s l'emporte quelques soient les divergences qui apparaissent sur ces questions. Il s'agit aussi de la question essentielle de l'identité nationale dans un pays créé par la colonisation, et qui n'a connu que la dictature depuis l'indépendance. Le dialogue est important pour que la mobilisation se fasse avec le plus grand nombre. Actuellement des pseudo-négociations sont annoncées avec le pouvoir djiboutien, et l'USN exige la libération des prisonniers politiques et la reconnaissance d'une Assemblée Nationale selon les vrais résultats du scrutin de février, sachant que le dictateur n'a encore jamais réalisé de vraie négociation en acceptant ensuite de suivre un accord.
samedi 29 juin 2013
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