Le Forum « Dialogue pour la paix en
Afrique-2015 : Lutte contre le
terrorisme, stabilité démocratique et paix », le
samedi 7
février, à Paris, est organisé par Paris Global Forum de
David Gakunzi et le Cabinet AdhocNego
de Yannick Biyong.
Je suis arrivé pour le second panel, manquant l’intervention
de Pierre Buyoya, l’ancien Président du Burundi. Le premier panel dont je n’ai
écouté que la fin était intitulé ‘Les défis du terrorisme : à menaces globales,
quelles réponses globales?’ avec André Bourgeot, CNRS, Jean-Claude Félix-Tchicaya,
IPSE, Jean-Pierre Redjekra, enseignant, RCA, Jacky Mamou, Urgence Soudan, Joan
Tilouine, modérateur du Monde-Afrique. Cette partie du forum mélangeait des
discussions sur la situation en France, par exemple sur le racisme et les
conséquences du terrorisme et de l’expertise sur l’Afrique. Par exemple, j’ai
retenu juste une dernière idée de Jean-Claude Félix-Tchicaya, à peine esquissée,
qu’il peut y avoir des problèmes d’intégration de migrants qui n’auraient pas
rencontré suffisamment la culture démocratique dans des dictatures en Afrique, proposition
qui n’a pas été discutée.
Le deuxième panel rassemble, de gauche à
droite : Amadou Sylla, politologue, SOS Casamances, Jean-Pierre
Vettovaglia, ancien ambassadeur suisse, éditeur du livre ‘Prévention
des crises et promotion de la paix’ en 3 tomes et 3000 pages, dont "Démocratie
et élections dans l'espace francophone " (vol. 2, 2010), Alira Adissa, modératrice,
Christophe Guilhou, Directeur paix, démocratie et droits de l’homme à l’OIF, Emmanuel
Dupuy, Président de Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), Nestor
Bidadanure, philosophe franco–burundais.
L’introduction de la conférence autour de
multiples questions générales qui demanderaient au moins 10 heures de débat au
lieu d’un peu plus d’une heure, indique que les propos ne pourront qu’être très
généraux. Jean-Pierre Vettovaglia commence par dire que la réalité est pour l’instant
très décevante. Il délimite 3 périodes : 1960-1991, le règne des partis
uniques en Afrique contenant les pays occidentaux; 1991-2001, une période post
guerre-froide d’exigence démocratique imposée et « politiquement correct »,
qu’il pense exagérée pour une période trop courte, parce qu’ « En Afrique
les chefs ne partagent pas le pouvoir » (Il cite Albert Bourgi), puis
2001-2015, période de focalisation sur la sécurité après l’attentat du 11
septembre.
Emmanuel Dupuy fait un exploit en exprimant un
maximum d’idées et de connaissances en 10 minutes. Selon moi, il rejoint Jean-Pierre
Vettovaglia dans un certain pessimisme, qui pourrait montrer en réalité une
mauvaise analyse des équilibres géopolitiques depuis 2010 et surtout 2012. Il
ne s’agit pas d’être « optimiste » sur la démocratisation en Afrique comme
le serait Pierre Buyoya, mais de mieux d’observer une grande quantité de
changements récents qui interfèrent les uns les autres, et de réfléchir sur les
modalités pratiques.
Le non respect des règles constitutionnelles peut
conduire à une exclusion, comme actuellement la Centrafrique et la Thaïlande,
mais la Direction Paix, démocratie et droits de l’homme continue de travailler
avec ces pays. En Centrafrique, la Francophonie aide sur le processus électoral
en préparation pour l’été ou un peu plus tard et la remise en place des
institutions. De même Madagascar avait été suspendu 5 ans, et l’OIF
y a fait, selon lui, le maximum, pour « mettre sur pied les
institutions de la transition ».
Christophe Guilhou insiste sur la question des nombreuses
élections en 2015 et 2016, et sur la question de la limitation
du nombre de mandats présidentiels au Burkina Faso et en
RDC.
Par ailleurs, concernant la ‘gouvernance’, l’OIF soutient
la CPI, la construction d’un droits des affaires, participe aux Examen
Périodique Universel (EPU) de l’ONU sur les droits humains à Genève,
soutient la liberté de la presse, la régulation des media, et l’accès au media
pour les oppositions.
Il conclut sur la nécessité d’être plus
performant, de se renouveler, surtout sur la ‘gouvernance’, parce que le
domaine de la démocratie est difficile, et que le travail avec les Etats
interdit de « favoriser les oppositions ». Une autre priorité de l’OIF
est de favoriser l’expertise africaine.
Je trouve cette approche pragmatique et a priori
plus technique que politique autour des actions de l’OIF intéressante parce que
ce type de discours est rarissime en France, même s’il faut décoder les
sous-entendus.
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