Avec un ami, nous étions ce vendredi à l'exposition "Beauté Congo 1926-2015 Congo Kitoko" à la Fondation Cartier. En remontant dans le temps, pour suivre l'histoire de la peinture congolaise, je me suis senti rapidement très à l'aise.
Une première partie est contemporaine: l'essentiel des œuvres sont dans un style très réaliste sur la forme et assez imaginatif sur le contenu, les symboles, et plein de fantaisie. Les messages sociaux et politiques sont assez nombreux, le plus souvent au travers d'évocations indirectes. A l'opposé, le parcours de découverte de l'art de Kinshasa surtout se termine par de l'art très naïf du début de XXe siècle. Il y a quelques photos et sculptures, de la musique à écouter. La curiosité est éveillée devant un ensemble très original. Au milieu, se découvrent quelques artistes abstraits, mais l'abstraction ne se retrouve pas dans la période récente. L'appel à une interprétation subjective complexe est bien moins présent qu'avec des peintres abstraits. C'est peut-être aussi cela qui donne une impression très agréable de simplicité et de légèreté, en plus des couleurs vives fréquentes et des images gaies. Cela laisse une impression globalement positive.
Connaissant la misère du pays et l'absence de bonne gouvernance, comment alors ne pas se souvenir de mon ami, paysan et militant congolais Victor Nzuzi, qui parcourait il y a quelques années les villages du bas-Congo avec des peintures faites par un de ses amis et qui représentaient des sujets politiques importants, comme la dette, le pillage des ressources naturelles, la présence des armées étrangères, ... pour les expliquer aux villageois. A-t-on fait un jour meilleur usage de la peinture ?
Comme photographe et blogueur, je ne veux pas me contenter de renvoyer à des reproductions, de révéler quelque chose de trop, et une vidéo sur le peintre Chéri Samba me donne l'occasion d'évoquer tout de même la peinture qui m'a le plus plus, celle d'un adulte téléphonant et écrivant sur un papier dans le ventre de sa mère. Félicitations à la Fondation Cartier !
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