Ce jeudi 7 avril, à Paris, à l’institut Iremmo, le nouveau
lieu partagé avec la Maison de l’Afrique, le parti 'Coalition restauratrice de l'Etat Démocratie' (CORED), organise une
conférence de presse. Elle est animée par Makaila Nguebla, l’éminent blogueur
tchadien.
Le secrétaire général de la CORED, Raimundo Elang
présente le contexte et les enjeux de l’élection présidentielle du 24 avril
2016 en Guinée Equatoriale, devant une dizaine de journalistes et sympathisants.
Selon lui, c’est parce que sa « dictature »
est en en grande difficulté que le président Obiang vient d’avancer la date de
la présidentielle, pour qu’elle coïncide avec celles du Congo Brazzaville, du Tchad
et de Djibouti. Il a peur de la nouvelle vague démocratique et de se retrouver
dans la position de Sassou Nguesso. Son plan de transmission monarchique à son
fils est aussi périlleux.
L’élection elle-même traduit un retour 30 ans en
arrière, à l’époque du parti unique, plus exactement du candidat unique. La
répression est maximale : impossibilité pour la société civile de se
réunir, aucune liberté de la presse et de manifester. L’opposition boycotte et
il ne reste que six candidats faire-valoir attiré par le financement distribué
pour la campagne. Le pouvoir va jusqu’à cibler une répression dosée sur
certains partis pour les désigner comme partis d’opposition, pour choisir ses
opposants. Il duplique aussi les partis.
La CORED demande à la communauté internationale de
ne pas accepter l’élection. La participation très faible risque d’être gonflée.
La population est mécontente. La tension augmentera
avec le nouveau mandat de Téodoro Obiang. La Cored se donne comme objectif de « transformer
le mécontentement en expression politique ». Pour cela, la Cored, comme nouveau
parti politique, s’implante actuellement très rapidement en Guinée Equatoriale,
après s’être fait connaître dans ses actions en exil. Elle continue les
relations avec les décideurs et diplomates souvent inquiets de l’avenir du
pays.
Bien que la CORED ne participera pas à l’élection,
elle possède un programme qui lui permettrait de le faire si les conditions le
permettaient :
-
un pacte de « vivre ensemble » contre
les divisions ethniques renforcées par la dictature,
-
la réforme des institutions : diminution du
nombre de ministres, réformes de l’armée, de la police, de la justice,
-
des réformes économiques, la lutte contre la
corruption, la restauration du climat des affaires,
-
la réforme de la politique d’éducation, de culture,
de santé,
-
une nouvelle politique étrangère pour redorer l’image
du pays après le retour à la démocratie
Le secrétaire général de la CORED pense que le
peuple guinéen se libérera seul et souhaite une « lutte non-violente ».
Selon lui, « l’Afrique centrale bouillonne » entre désespoir et
pauvreté. La population sait que la Guinée équatoriale est liée à l’occident
par le pétrole.
Régis Marzin
Article écrit et publié le 9 avril
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