Ce 25 mars à Paris, pour son 200eme jour de
lutte depuis le coup d’Etat électoral, la diaspora gabonaise organise une
manifestation « 200 jours de la résistance » entre
Trocadéro et l’ambassade du Gabon.
En tête de manifestation, se reconnaît le leader de la société civile, Georges Mpaga, de passage à Paris, qui sera quelques jours après, le 29 mars, à Bruxelles pour rencontrer l’Union européenne. Le 2 février, le Parlement européen avait adopté une résolution contre les auteurs du coup d’état électoral. Le 28 mars, le porte-parole de l’Ue a rappelé sa position ferme : dialogue inclusif, suivi des « recommandations faites par sa Mission d'observation électorale, enquête indépendante sur les allégations de violations des droits humains, dialogue politique intensifié avec l'UE, dans le respect de l'accord de Cotonou ».
En tête de manifestation, se reconnaît le leader de la société civile, Georges Mpaga, de passage à Paris, qui sera quelques jours après, le 29 mars, à Bruxelles pour rencontrer l’Union européenne. Le 2 février, le Parlement européen avait adopté une résolution contre les auteurs du coup d’état électoral. Le 28 mars, le porte-parole de l’Ue a rappelé sa position ferme : dialogue inclusif, suivi des « recommandations faites par sa Mission d'observation électorale, enquête indépendante sur les allégations de violations des droits humains, dialogue politique intensifié avec l'UE, dans le respect de l'accord de Cotonou ».
Le 24 mars, Jean-Marc Ayrault a
accepté de rencontrer Emmanuel Issoze Ngondet, Premier ministre post-coup d’Etat
électoral, venu promouvoir le dialogue factice démarrant le 27 mars à
Libreville. Le compte-rendu du ministère indique
« M. Jean-Marc
Ayrault a exprimé l'espoir que le dialogue se tienne entre les principales
forces politiques du pays et qu'il débouche sur des réformes structurelles et
des échéances bien identifiées. La préparation des prochaines élections
législatives est une opportunité pour que les différentes sensibilités
politiques prennent des engagements en faveur de la démocratie et l'État de
droit au Gabon. Une facilitation internationale pourrait utilement être
mobilisée. MM. Ayrault et Issoze Ngondet ont également évoqué les
relations entre le Gabon et l'Union européenne et la situation économique et
sociale au Gabon. »
Depuis qu’il est ministre des
affaires étrangères, jamais Jean-Marc Ayrault n’avait affiché une position si proche d’un soutien d’une
dictature, dans le sillage de son prédécesseur Laurent Fabius ou de Manuel
Valls, l’admirateur de Faure Gnassingbé. Emmanuel Issoze Ngondet venait par
ailleurs démarcher les entreprises. Cette position du ministre français peut
être a priori interprétée comme un sabotage de la position européenne. A partir
du moment où les démocrates gabonais ont rejeté le faux dialogue, arguer de la
possibilité de faire avancer un processus de démocratisation arrêté par un coup
d’Etat électoral travers des législatives, signifie apparemment soutenir le
dictateur. Le Gabon n’est pas le Tchad, et c’est au Tchad que l’opposition
victime d’un autre coup d’Etat électoral veut aller aux législatives
après un dialogue inclusif. Si on lui
accorde le bénéfice du doute, Jean-Marc Ayrault pourrait avoir confondu Ndjamena
et Libreville, Saleh Kebzabo et Jean Ping. S’opposer à ou soutenir la stratégie
des démocrates dans un pays signifie quelque chose.
Le premier ministre « putschiste »,
comme disent les gabonais, a réussi également à se faire voir à En marche !
en rencontrant l’ex-ministre de droite Jean-Paul Delevoye,
qui préside la commission d’investiture des législatives du mouvement En
marche !, un poste stratégique. Est-ce de nouveau la maudite Françafrique qui se
prépare à redémarrer contre vents et marées, discrètement camouflée derrière le
vote utile anti-FN et anti-républicains ?
A un certain niveau de nullité des dirigeants français, ils se décrédibilisent
totalement et Bruxelles continue d’aspirer les responsabilités. Pour se faire
entendre à Bruxelles, il faut mieux éviter de parler la langue de bois
françafricaine. Jean Ping reste confiant et affirme le 31 mars que « la
communauté internationale demande que la situation revienne à la normale ».
La diaspora gabonaise a su restée mobilisée depuis maintenant 7 mois, sur
internet comme dans la rue, elle fait feu de tout bois, manifestant pour
réclamer son rapport sur l’élection à l’OIF ou empêcher le Médef de reprendre
les affaires. Pendant la manifestation, des orateurs de passage du Gabon soulignent
l’importance de ce soutien extérieur.
Régis Marzin, article écrit et publié le 4 avril 2017
Régis Marzin, article écrit et publié le 4 avril 2017
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