Le rassemblement européen ‘Roma Pride’ – Marche pour la dignité du monde du voyage', place du Panthéon, a été coordonné au niveau européen par EGAM et a été organisé sur Paris par l' Union Française des Associations Tsiganes (UFAT), pour lutter contre la discrimination des populations tsiganes, gitanes, manouches, rroms, contre les actes racistes contre les Rroms, pour la fin des expulsions sans relogement, pour la suppression « mesures transitoires », pour une radicale révision de la Stratégie nationale d’insertion des Rroms, pour la suppression de la loi de 1969 (titres de circulation, privations de droit de vote, quota maximum de 3% par commune qui implique un fichier des tsiganes/rroms!). Des artistes et des soutiens associatifs ou politiques défilent, avec parmi eux-elles, Eva Joly, dont j'apprécie une nouvelle fois le ton très sincère. Les intervenant-e-s dénoncent vivement la politique d'expulsion des campements du gouvernement, et insistent sur leur soutien aux rroms. Les Jeunes Socialistes sont là aussi pour condamner les expulsions.
Alain Weber explique l'importance de la culture rroms dans l'histoire européenne. Pour lui, ils et elles sont très "intégrés-es" parce qu'ils et elles savent "intégrer" dans leur musique les musiques des pays qu'ils traversent.
L'ambiance est plutôt gitane. Je me demande s'il n'existe pas des réseaux de lutte différents qui correspondent chacun aux époques de migrations. Malheureusement, les Rroms venus de l'Est depuis la chute du mur de Berlin ne semblent pas présent-e-s parmi les 500 personnes du public. Au delà des différences culturelles, linguistiques, les revendications ne sont peut-être pas les mêmes.
Un responsable associatif explique qu'il n'a pas pu se rendre au Conseil Constitutionnel parce qu'il a été convoqué au commissariat pour viser son carnet de circulation. Il brule légèrement la page en cause. Le Conseil Constitutionnel vient d'abroger partiellement la loi du 3 janvier 1969 régissant la vie des "gens du voyage": l'obligation de résidence sur une commune en vue de s’inscrire sur les listes électorales a été ramenée de 3 ans à 6 mois, le carnet de circulation, avec l'obligation de passer au commissariat tous les 3 mois, a été supprimé mais reste le livret qui maintient un statut spécial pour les gens du voyage. Le combat continue et peut-être devant la Cour européenne des droits de l'Homme, ou plus simplement devant le parlement français, dès cette semaine.
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