Ce samedi au LMP (Lavoir Moderne Parisien), à la Goutte d'Or, se déroule la Nuit Noire. Suite à de grosses difficultés financières, et à un soutien insuffisant de la Ville de Paris, puis à une procédure d'expulsion du propriétaire, la salle de théâtre est menacée de disparition rapide. Des artistes sont là pour soutenir le lieu par leurs spectacles. Marie-Do Fréval et Nadège Prugnard jouent 'Ma mort n'est la faute de personne' (texte de Nadège Prugnard), que j'avais déjà vu dans un parc cet été, et dans laquelle j'avais remarqué cette phrase 'Les hommes n'aiment pas les femmes qui réfléchissent' (et l'inverse ?). Je l'apprécie plus encore dans le décor du LMP. Je comprends mieux le texte qui a été écrit après un voyage au Mexique, et je repense au suicide de mon frère il y a 22 ans d'une façon différente. Je me retrouve un moment dans le même bateau que Marie-Do à lire un texte qui parle de Tchernobyl et ressemblerait presque à un édito de TOhu-BOhu. Voilà aussi l'émotion du souvenir de la pièce M.A.M.A.E. ('avec la langue') qui s'efface...
Un débat 'les lieux de l'utopie' est animé par Hervé Breuil du LMP: il semble que nous revoilà, à Paris, presque qu'au même point qu'il y a dix ans, quand la droite dirigeait la mairie: cette semaine un procès a décidé de la fermeture de 4 squats: la Miroiterie, le Stendhal, chez Martine, 260 rue des Pyrénées. A la Goutte d'Or, l'Olympic Café a fermé avant l'été (en même temps que le Saraaba). D'autres lieux sont très menacés comme la Forge à Belleville, qui regroupent de nombreux-ses artistes. La politique culturelle de la ville de Paris est mise en cause parce qu'elle est focalisée sur une dimension internationale, quasi-touristique, mais ne soutient plus suffisamment une culture populaire ou de quartier. Le journaliste David Langlois Mallet nous éclaire aussi sur le sujet. Une représente des Femen est là aussi (le débat a lieu juste en même temps que le concert Free Pussy Riot à Montreuil). Le monde du spectacle et de la culture est tout de même très 'sous domination masculine'. Il est plus question de lieux, d'arts et de culture, et à la fin j'évoque la censure politique: un quartier comme la goutte d'or aurait besoin de lieux d'échanges hors de toute censure et la politique socialiste sur l'Afrique est encore plus décevante, doux euphémisme, que la politique culturelle de la Ville de Paris.
Ensuite, c'est le 'conte' 'Le Ciel rouge n'a plus soif' de Nadège Prugnard et Géraud Bastar. Il y une douzaine d'année, j'avais décidé de ne jamais faire de photos de théâtre, parce que ce n'est ni très créatif, ni très sain. Alors, là, j'hésite... Est-ce un concert ou du théâtre ? Je vois et j'entends plutôt du théâtre et je range l'appareil. Il y a déjà 2 photos floues... et je finis la soirée l'esprit dans le flou après le ciné concert 'Les amours de la pieuvre'. Mais le lendemain matin en me réveillant, je pense au 'moi-peau' (1, 2) de Didier Anzieu à cause du 'moi-peau poulpe'.
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