Quand il y a un événement à Aubervilliers, je ne suis pas inquiet de savoir à l'avance si cela sera bien organisé parce que c'est à côté. Aujourd'hui, je crois donc aller à la mairie pour un débat avec Houcine Abassi, le Secrétaire Général de l’Union Générale Tunisienne du Travail. Mais celui-ci ne reste pas longtemps en raison d'un autre rendez-vous plus important, et il est remplacé par un cadre de l'UGTT. Finalement, il est beaucoup question de Farhat Hached, l’un des principaux chefs du mouvement national aux côtés
d’Habib Bourguiba et de Salah Ben Youssef et fondateur de UGTT, parce que Paris inaugure le lendemain une place à son nom, et qu'il y a une forte délégation tunisienne à Paris pour cela. Cette place permettra d'oublier un peu la bourde de la place Bouguiba inaugurée le 20 mars 2013, dictateur qui a torturé une personne présente dans la salle. C'est donc le portrait de Farhat Hached qui est posé devant la tribune. L'ambassadeur de Tunisie, Adel FEKIH, est là aussi. J'ai l'impression que des gens quittent la salle à son arrivée. La salle est pleine de militants, syndicalistes, historiens, par exemple Mustapha Filali, 92 ans. Le débat est original parce que des fortes tensions entre les discours croisent des paroles constructives et optimistes. Il y a plein de non-dits. Houcine Abassi explique la dégradation de la situation : liberté des femmes en danger, liberté de la presse menacée, par exemple par des pressions sur le marché publicitaire, pour empêcher des entreprises de soutenir des media d'opposition au gouvernement Ennhada. Le second représentant de l'UGTT parle en conclusion d' "essai d'instauration d'une autre dictature". L'ambassadeur est plus philosophe et dialectique, et est assez peu convainquant. Je ne comprends pas trop les subtilités de la situation. Un dialogue national doit essayer de sortir le pays du climat de violence depuis l'assassinat de Chokri Belaïd. Pour une personne du public, le conflit principal en Tunisie est social et pas politique. Il est aussi beaucoup question d'histoire, de vérité et de justice sur des crimes coloniaux, dont l'assassinat de Farhat Hached, en 1952, par des agents de l'Etat français. Une personnalité de l'UGTT demande à la France "une justice transitionnelle de la période coloniale" pour obtenir la vérité et la justice sans demande de réparations et de repentances, puisque la Tunisie est elle aussi sur la voie de la justice transitionnelle suite aux crimes de la dictature de Ben Ali. Alors que le maire, M.Salvator, est en retard, Abderrahim Hafidi, le maire-adjoint délégué aux relations internationales, anime avec aisance, un peu à la manière d'un débat de télévision. L'invitation que j'avais reçue indiquait ensuite de la musique à l'Espace Fraternité, et je tombe sur un repas sur invitation ou payant avec un groupe folkorique, soirée à laquelle je n'ai pas l'autorisation de participer. Je ne sais pas si le film sur la délégation albertvillarienne au Forum Social Mondial de Tunis sera finalement projeté. Tout cela est assez improvisé et me fait faire une petite ballade.
lundi 29 avril 2013
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