L’effet de la politique du gouvernement se fait maintenant
durement sentir à Aubervilliers. La suppression des emplois aidés touche des
associations. Le 7 novembre, la municipalité a indiqué dans
un communiqué « la suppression du financement des emplois aidés et la
baisse des dotations politiques de la ville sont un coup dur porté au
fonctionnement de plusieurs associations d’Aubervilliers ».
Le Collectif des associations citoyennes se mobilise sur
toute la France contre « la destruction des
contrats-aidés et du monde associatif » et a organisé une deuxième
journée noire le vendredi 10 novembre. Dans ce cadre, un rassemblement a eu
lieu de 12h30 à 14h30 sur la place de la mairie d’Aubervilliers, avec le soutien
de la mairie.
Meriem Derkaoui est passée affirmer la position de la mairie. Elle a évoqué la
situation difficile du café culturel le Grand bouillon. Ce matin-même à 11
heures, un communiqué de la municipalité précisait : « Les
difficultés financières de l’association, aggravées par la suppression d’un
emploi aidé, l’ont contrainte à nous annoncer hier sa dissolution. La
Municipalité regrette cette décision… »
Le texte, après des précisions budgétaires, se conclut par
une note d’espoir : « Parce que ‘Le Grand Bouillon’ est reconnu comme
un lieu incontournable du centre-ville et que les nombreux évènements qui y
sont proposés participent au dynamisme culturel d’Aubervilliers, la
Municipalité souhaite aujourd’hui réaffirmer son engagement à maintenir,
ouvert, ce café culturel. »
Fin 2019, ouvrira le Campus Condorcet à une station de métro
du Centre-ville. Aubervilliers va changer. Les nouvelles populations, travaillantes
et habitantes du Quartier Front populaire, se déplaceront-elles uniquement vers
Paris ou trouveront-elles des raisons de venir participer à la vie de la ville ?
Il manque sans doute de lieux dynamiques pour créer le mouvement. Bien que l’avenir
soit plein d’incertitudes dans cette ville marquée par de très fortes difficultés
dans le ‘vivre ensemble’ et peut-être aussi une habituation à des « échecs »,
l’avenir réserve certainement de bonnes surprises. Il s’agit de garder
possible la saisie de ces opportunités. Le bénévolat associatif apporte le
dynamisme, une richesse, la souplesse et l’adaptation, pour des coûts moins
élevés dans la culture.
Le Grand bouillon a été dès le départ un lieu ouvert, convivial,
s’intégrant discrètement et progressivement dans le tissu associatif. Même si
sa communication a mis l’accent sur ses activités dans la musique d’une manière
quasi-professionnelle et passionnée, le faisant connaître par ses concerts gratuits
hebdomadaires, le lieu est aussi un lieu ouvert à tous et toutes, à toutes les
générations, par le plaisir de boire un verre ou un café, par des ateliers, l’accueil
des réunions associatives, chaque jour de la semaine ou presque.
Macron et son gouvernement avec leur image très moderne, par
leurs décisions à l’emporte-pièce, s’attaquent à d’autres expériences de modernités
dans des territoires socialement et culturellement fragiles, qui nécessitent un
engagement public constant. Ce n’est sans doute pas une surprise ! L’effet
se fait déjà sentir et il est tristement sinistre.
Régis Marzin
Passé en fin de manifestation.
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