La pièce "Hate radio" de l'Institut International du Crime
Politique et du metteur en scène Milo Rau est jouée au Théâtre-Villette du au 18 décembre. J'ai déjà vu plusieurs pièces sur le génocide des Tutsi du Rwanda. Celle-ci m'a vraiment impressionné, par sa manière de faire ressortir l'horreur du mental génocidaire. Nous assistons à une émission de la Radio des Milles Collines (RTLM), qui a été le principal media du génocide, et nous revivons 3 mois au travers de cette émission. Les acteur-trices-s jouent les rôles de 3 animateur-trice-s qui ont réellement existé: Georges Ruggiu, Valérie Bemeriki, et Habimana Kantano. Leurs interprétations sont impressionnantes. L'effroi vient de la capacité de ces acteur-trice-s à alterner deux registres, mélangeant sans discontinuer la folie de "psychopathes" et des détails du quotidien totalement banals. Je sors de la pièce un peu sidéré, je pense au livre des premiers témoignages, "Death, despair and defiance' d'African Rights, qui était sorti en septembre 1994, et dont j'avais lu presque 400 des 1200 pages pour chercher des traces des actions françaises, et je parle à l'un des acteurs, Diogène Ntarindwa, puis me calme en parlant des livres sur le génocide. La question de la RTLM avait aussi été évoquée par Raoul Peck dans "Sometimes in April". Chaque soir une conférence-débat est organisée, et ce soir, sont présent-e-s, de gauche à droite,
Milau Rau, l'un des acteurs, Stéphane Audoin-Rouzeau : Historien,
directeur de recherche à l'école des Hautes
Etudes en Sciences Sociales, et Assumpta Mugiraneza, Directrice du Centre IRIBA pour le Patrimoine Multimédia, Rwanda. Le débat reste beaucoup sur la pièce puis s'oriente sur des questions psychologiques, sociologiques. Ce soir, il n'est pas question de l'implication française dans le génocide, si ce n'est discrètement sur la table de presse de Survie Paris. La pièce y faisait bien sûr allusion pour sensibiliser un peu plus les spectateur-trice-s aux responsabilités des politiques et militaires.
mercredi 12 décembre 2012
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