Pendant qu'Ayrault et Valls se plantent sur l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, Hollande et Fabius se plantent sur les dictatures en Afrique. L'incompétence et la médiocrité sur la politique africaine font écho à la médiocrité et à l'incompétence sur l'écologie. Sous prétexte d'avancer sur la résolution de la guerre au Mali, François Hollande se permet de recevoir, en douce, le pire dictateur des ex-colonies françaises en Afrique, Idriss Déby. En quoi une armée qui maintient dans la terreur sa population peut-elle être impliquée pour sauver la population dans un autre pays qui aspire à revenir à la démocratie et à la paix ? Mais quel est donc ce 'deux poids deux mesures' si ce n'est celui de la la Françafrique, avec une espèce d'aveu d'incompétence en plus. Il ne suffit pas d'aller à Kinshasa montrer un peu d'indignation face à un autre dictateur plus connu internationalement, pour se permettre ensuite de faire exactement l'inverse, et d'envoyer un signal contradictoire aux démocrates et aux populations africaines, signifiant le retour du mépris pour la démocratie et les droits humains. Depuis qu'a commencé le conflit malien, le flirt va bon train avec le régime tchadien, sans aucun effort pour exiger plus de démocratie, de droits humains, ou moins de corruption. Pour l'instant, le conflit malien a servi d'excuse pour s'assoir sur la définition d'une nouvelle politique de soutien à la démocratie en Afrique. Je doute fort que quelques menus reproches mercredi à 15h puissent y changer quelque chose, car l'Elysee semble se plier honteusement à la logique de l'armée française, installée à N’Djamena à observer les crimes. Ce samedi, le Conseil National pour le Changement et la
Démocratie (CNCD), optimiste, organisait une journée de débat «le Tchad de l’après Idriss Déby Itno: enjeux et défis». De nombreux intervenants y ont informé les tchadien-ne-s, et j'ai particulièrement apprécié l'intervention de Thierry Vircoulon, d'International Crisis Group, qui a parlé de l'ONU, du maintien de la paix et des gestions de crises. En même temps, le parti Rassemblement National Républicain (R.N.R) manifestait à la Porte d'Orléans. Cependant, l'opposition tchadienne démocrate reste très impuissante et démunie, face à un régime militaire toujours soutenu de l'étranger, qui écrase toujours autant toute opposition. C'est un cercle vicieux : si l'occident attend une alternative au niveau dirigeant pour commencer à soutenir la démocratie dans un pays comme le Tchad, celle-ci ne pourra jamais arriver. Seule consolation de la semaine : rire de l'UMP qui teste les élections fraudées à l'Africaine! C'est vraiment bien fait pour eux-elles! Et Fillon n'avait pas qu'à aller soutenir Paul Biya, en 2009, juste après les massacres de 2008, ce grand spécialiste des élections truquées. Entre démocratie et dictature, il faut choisir !
samedi 1 décembre 2012
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