samedi 16 mars 2013

16 mars 2013, Aubervilliers, 3 semaines après l'incendie

L'incendie du campement rrom à la limite d'Aubervilliers et de Plaine-Saint-Denis, au carrefour des rues Germaine Tillion et des Fillettes, près du nouveau métro Front Populaire, a eu lieu le 22 février. Le jour-même, j'y étais allé trop tard, il faisait déjà nuit et la police bouclait tout le quartier. Depuis, je n'avais pas eu le temps de revenir et j'avais l'idée de prendre des photos depuis le bus 'navette' du nouveau métro. De grandes palissades cachent les restes du campement, les baraques et les véhicules brûlés. Il ne reste plus rien des grands hangars à côté. Le 25 février, le maire de Saint-Denis publiait un communiqué 'Incendie d’un bidonville : la résorption par l’Etat ne peut plus attendre' qui demandait au gouvernement "l'évacuation les bidonvilles dangereux" et "des mesures d’urgence d’hébergement par réquisition de terrains ou dans le patrimoine immobilier de l’Etat". Le 8 mars, deux des 7 campements de Saint-Denis ont été évacués et détruits. Le 14 mars, le ministre de l'intérieur a dérapé à la manière de Sarkozy : « Des familles sont désireuses de s’intégrer, mais elles sont une minorité », et, « Les Roms ont vocation à rester en Roumanie, ou à y retourner. » (phrase qu’il attribue au Premier ministre roumain), ce qui a évidemment provoqué des réactions contre les discriminations du ministre. Celui-ci préfère cacher l'absence de mise en œuvre de solutions pratiques par des propos qui créent des polémiques dilatoires. En attendant, des expulsions sont effectuées sans relogement et sans diagnostic social réel. Toujours le 14 mars, cette fois dans le Figaro, comme le souligne la voix des rroms, M. Valls insinue que l'incendie était d'origine criminel en déclarant "Implantés en bordure de quartiers populaires déjà percutés par la crise, ils sont à l’origine de problèmes de cohabitation qui prennent des formes parfois inquiétantes comme en témoignent les incendies constatés la semaine dernière à Aubervilliers et Sarcelles.” Il en a trop dit, pour ne pas avoir à mieux s'expliquer, parce que, nous ne sommes pas au Togo, le pays des mascarades judiciaires autour des incendies.

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