Une dizaine de groupes se retrouve à Aubervilliers ce dimanche, pour un
festival aux couleurs locales, sous le soleil plombant, à l'ombre de la
mairie. Il y a assez peu de monde: est-ce encore le micro-climat antipub
qui a frappé? Dans la rue de la commune, la chaleur est moins forte,
sous les arbres, sous les tentes des associations, comme Circul'livres. Auberfabrik et le collectif des Alternativillariens propose de préparer des bombes de graines,
destinées à quelques obscures actions de guérilla jardinière. J'avais
noté au programme Beltuner, et je n'ai pas le bonheur d'être surpris
par la programmation, je n'entends pas d'autres groupes aussi bons.
C'est Auber, ce n'est pas la place d'un village dans le sud de la France, où des musiciens seraient venus piquer la place des boulistes pour les forcer à entendre devant leurs pastis. J'ai beau prévenir qu'il y a un bon groupe, personne ne vient. Soit on manque de culture musicale, soit on crève de chaud et on a soif, soit on profite pour se faire enfin des ami-e-s, soit l'esprit 'animation musicale' l'emporte sur les artistes, soit les enfants commandent, soit la morne plaine fait son effet: il n'y a plus d'espoir, quel bon groupe viendrait nous rendre visite, dans ce désert culturel ? Ce n'est même plus imaginable, et en plus gratuitement, il ne faut pas rêver: de vrais artistes inspirés ici, pour nous, c'est impossible. Un vieil homme, qui m'as dit être de Saint-Ouen, savoure avec moi, en souriant, les reprises de Bashung ou d'Eric Sati, les compositions de Johann Riche et de ses amis de Beltuner. Je pense aux influences des 4 coins de l'Europe. C'est merveilleux, et soudain, la dernière note est coupée par l'animatrice inculte! C'est un scandale jamais entendu nul part après plusieurs centaines de concerts. La dernière note ! Le doigt appuyant sur le clavier de l'accordéon y avait mis tellement de choses essentielles. Elle ne s'est même pas rendu compte. Mais, revenons sur terre...ce n'est pas grave.
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