Pour le parisien ou la parisienne, venir un samedi
soir, à la Philharmonie de Paris
est un peu extraordinaire. En effet, la
salle vient d’ouvrir, en janvier 2015, et peu la connaisse encore. Situé
dans l’un des plus beaux parcs de Paris, le parc de la Villette, à côté de la Cité
de la musique, l’immense et très étrange
bâtiment, projeté
depuis déjà 30 ans, construit par le célèbre architecte Jean Nouvel, et qui
a coûté au final 386
millions d’Euros aux contribuables français et parisiens, a mis plusieurs
années à sortir de terre. On est surtout impressionné en entrant dans la
grande salle, et l’on peut être surpris par une impression paradoxale de
grandeur de l’espace et de proximité avec l’orchestre. Chacun se retrouve aussi
face aux centaines de spectateurs assis sur plusieurs étages dans des balcons aux
formes arrondies.
Pour Angélique Kidjo, la grande salle de 2400
places est pleine ce soir. La représentation
est unique. L’américain Philip Glass a composé les morceaux avec la chanteuse.
En plus de l’orchestre, deux musiciens plus intimes, accompagne la béninoise
installée depuis 1998 aux Etats-unis, David
Laborier à la guitare, et Magatte Sow aux percussions sénégalaises. Comme
elle l’explique à la fin du concert, c’est Philip Glass qui a eu l’idée de la faire
chanter avec un orchestre symphonique.
Dans le décor impressionnant, après les morceaux
plus posés et cérébraux, la salle va progressivement se chauffer. Les
commentaires rapprochent l’artiste de son public. Celle qui a écrit l’album
‘Eve’, dédié aux femmes d'Afrique, nous parle beaucoup des femmes. Elle évoque
ses deux grands-mères qu’elle admire. Elle remercie toutes celles qui
nourrissent le monde. Elle dénonce les violences faites aux femmes.
L’ambiance va crescendo. Après la pause, après un
changement de costume béninois, après s’être débarrassée de son couvre-chef
rouge, la chanteuse finit par enflammer les 2400 spectateur-trice-s. Elle vient
se glisser dans la foule le temps d’une chanson. Tout le monde est debout et
les applaudissements redoublent.
Ce samedi 3 octobre, à Paris, Angélique Kidjo à
offert un très grand spectacle, une rencontre
montrant que la culture unit les peuples et les continents, entre modernité et
traditions, entre plusieurs langues, entre musique africaine et musique
classique européenne et américaine. Un moment rare, intense et inoubliable,
idéal pour oublier les frayeurs des derniers jours au Burkina Faso.
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