dimanche 4 octobre 2015

3 octobre 2015, Paris, Angélique Kidjo à la Philharmonie de Paris

Le suspens est intense. Le concert commence sans la chanteuse. L’orchestre Lamoureux dirigé par Gast Waltzing emplit l’immense salle du son des violons, violoncelles, clarinettes, trompettes et autres cuivres, multiples percussions, …
Pour le parisien ou la parisienne, venir un samedi soir, à la Philharmonie de Paris est un peu extraordinaire. En effet, la salle vient d’ouvrir, en janvier 2015, et peu la connaisse encore. Situé dans l’un des plus beaux parcs de Paris, le parc de la Villette, à côté de la Cité de la musique, l’immense et très étrange bâtiment, projeté depuis déjà 30 ans, construit par le célèbre architecte Jean Nouvel, et qui a coûté au final 386 millions d’Euros aux contribuables français et parisiens, a mis plusieurs années à sortir de terre. On est surtout impressionné en entrant dans la grande salle, et l’on peut être surpris par une impression paradoxale de grandeur de l’espace et de proximité avec l’orchestre. Chacun se retrouve aussi face aux centaines de spectateurs assis sur plusieurs étages dans des balcons aux formes arrondies.
Pour Angélique Kidjo, la grande salle de 2400 places est pleine ce soir. La représentation est unique. L’américain Philip Glass a composé les morceaux avec la chanteuse. En plus de l’orchestre, deux musiciens plus intimes, accompagne la béninoise installée depuis 1998 aux Etats-unis, David Laborier à la guitare, et Magatte Sow aux percussions sénégalaises. Comme elle l’explique à la fin du concert, c’est Philip Glass qui a eu l’idée de la faire chanter avec un orchestre symphonique.
Dans le décor impressionnant, après les morceaux plus posés et cérébraux, la salle va progressivement se chauffer. Les commentaires rapprochent l’artiste de son public. Celle qui a écrit l’album ‘Eve’, dédié aux femmes d'Afrique, nous parle beaucoup des femmes. Elle évoque ses deux grands-mères qu’elle admire. Elle remercie toutes celles qui nourrissent le monde. Elle dénonce les violences faites aux femmes.
L’ambiance va crescendo. Après la pause, après un changement de costume béninois, après s’être débarrassée de son couvre-chef rouge, la chanteuse finit par enflammer les 2400 spectateur-trice-s. Elle vient se glisser dans la foule le temps d’une chanson. Tout le monde est debout et les applaudissements redoublent.
Ce samedi 3 octobre, à Paris, Angélique Kidjo à offert un très grand spectacle,  une rencontre montrant que la culture unit les peuples et les continents, entre modernité et traditions, entre plusieurs langues, entre musique africaine et musique classique européenne et américaine. Un moment rare, intense et inoubliable, idéal pour oublier les frayeurs des derniers jours au Burkina Faso.

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